Les tribulations d'un médecins tchèque à Prague vers 1968. C'est bien écrit, plaisant, avec ce qu'il faut de sentiments et de mélodrame.
Bien
Commenter  J’apprécie         00
Critique de Bernard Fauconnier pour le Magazine Littéraire
Cette rencontre, nous dit Milan Kundera, c'est celle « de mes réflexions et de mes souvenirs ; de mes vieux thèmes (existentiels et esthétiques) et de mes vieux amours (Rabelais, Janácek, Fellini, Malaparte...) ». Dans cet essai bref et dense où bien d'autres noms apparaissent (Francis Bacon, Beethoven, Schönberg, Anatole France, Philip Roth, Juan Goytisolo...), l'auteur du Livre du rire et de l'oubli décline sur le mode de l'hommage admiratif, et de la même voix mélancolique et implacable, les thèmes qui nous ont rendu ses romans si précieux : l'humour nécessaire contre le « désert du sérieux », la beauté, l'art comme seule justification et unique consolation, l'ironie qui désagrège les grandes postures et les innombrables impostures que recèle toute société humaine, le désastre de la politique, de la sanglante ignominie totalitaire à la farce démocratique. Le dédain du sentimentalisme qui lui fait préférer « la beauté lavée de la saleté affective ». En somme, le scepticisme fondamental et fécond face à cet « accident dénué de sens qu'est la vie », que sauvent pourtant l'art et la pensée : tels ces détenus du camp de Terezin, promis par les nazis à une mort certaine, qui profitèrent des visites de la Croix-Rouge pour organiser des concerts, des expositions, des pièces de théâtre, « afin que la vie ne fût pas réduite à la seule dimension de l'horreur ».
En neuf chapitres, Kundera rappelle qu'un artiste est aussi la somme de ses héritages. Cette rencontre, c'est aussi cette fameuse tenaille de la tradition et de la modernité. Deux mondes qui se complètent sans s'exclure, Schönberg et Xenakis, ce compositeur sans héritage, n'oblitérant pas Beethoven ou Janácek. C'est la réhabilitation d'Anatole France - inscrit sur la « liste noire » des gloires à oublier par la doxa avant-gardiste parisienne -, dont Les dieux ont soif eurent tant d'importance pour le jeune Kundera, alors enfermé dans la nasse totalitaire. « Les pays décentralisés diluent la méchanceté, note plaisamment l'auteur ; les centralisés la condensent. » Que reste-t-il ? Le constat amer de la répétition tragique des scandales de l'Histoire ; l'admiration, et cette valeur ultime, l'amitié : « La fidélité à un ami est une vertu, peut-être la seule, la dernière. »
Commenter  J’apprécie         00
Un livre qui m'avait énormément marqué tant par la forme que par la forme. Je me souviens encore aujourd'hui de quelques citations.
A relire!!!
Commenter  J’apprécie         00