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Critiques de Milena Agus (661)
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La comtesse de Ricotta

Trois sœurs habitent un ancien palais sarde dont elles ne possèdent plus que quelques appartements… Elles sont les héritières d’un monde disparu mais leurs histoires entrecroisées, au présent, tournent toutes autour de leur quête d’amour, chacune à sa manière… Noémi l’aînée, celle qui voudrait comprendre le monde par la « systémique », rêve de récupérer les fastes et splendeurs d’antan, c’est-à-dire aussi plus prosaïquement de parvenir à racheter la totalité du palais et de le restaurer tel qu’il fut un jour… mais elle menace d’être vieille fille et quand elle aime Elias, un berger beaucoup plus jeune qu’elle sa rencontre avec l’amour tourne vite à la tourmente : tantôt elle se tourmente à rationaliser (« il ne m’aime que par intérêt ») tantôt elle se tourmente à le harceler, vouloir toujours plus, à désespérer de ses absences et de son engagement mitigé, car le bel Elias aime aussi beaucoup les jeunes filles très, très jeunes et ne veut pas s’attacher, se fixer… L’amour donne à Noémi ses plus beaux moments, embellit et rénove sa vie mais il est aussi incompréhensible, imprévisible, imparfait…. Maddalena, la seconde, elle aime son mari Salvatore qui l’aime lui aussi… Ils s’aiment d’amour, et le récit abonde en belles descriptions de rencontres charnelles entre eux... mais l’érotisme heureux a son bord de frustration : ils ne parviennent à avoir d’enfants, en perdent un dans une grossesse avortée et reportent sur un chat leur désir d’enfant en souffrance… Une manière de montrer toujours l’incomplétude, l’insatisfaction, partielle mais inévitable… La plus jeune enfin est appelée Comtesse de Ricotta, car elle est molle et sans doute délicieuse comme ce succulent fromage italien, elle ne réussit rien, elle est bonne aussi, elle veut aider tout le monde, elle rencontre beaucoup d’hommes, a un fils Carlino qui ne fait bien qu’une chose, jouer du piano, et puis s’éprend de son voisin, un homme qui semble gentil et pris dans un chagrin d’amour pour une belle violoniste virtuose, sans doute son épouse, qui a quitté il y a peu son domicile…. La magie un peu surréelle de ce récit tient à l’absence totale d’agressivité ou de réalisme descriptif dans la psychologie des personnages… avec pourtant en contre-point une douce flânerie autour des méandres des espérances amoureuses, "un étrange, un absurde espoir de bonheur ».…. Amour, amour, quand tu nous tiens…. Amour, amour, tu fais courir le monde, toi seul l’enchantes, toi seul illumines ce monde qui ne pourrait être sinon que qualifié d’absurde et privé de sens… Milena Angus dit à sa manière, poétique, par moment sensuelle, par moment allusive, le besoin et les rêves d’amour, la magie des cœurs qui battent la chamade, mais elle le dit aussi prosaïquement, car voici les dernières phrases du livre :

« Parce que faire l’amour avec la personne qu’on aime, on a beau dire, c’est magnifique.

Et voler, et atterrir, et viser la piste sans s’écraser, ça aussi ça doit être magnifique ».

Qualifiera-t-on cela de poétique? de prosaïque ? C’est sans doute dans cet entre-deux et indéfinissable que résident les épices singulières de ce style.



Un tout petit livre d’une centaine de pages dont le charme réside dans ce ton très particulier, allusif et charnel, qui a des affinités avec le réalisme magique latino-américain et une ambiance poétique dont je dirais qu’elle parvient à n’être ni réaliste ni surnaturelle tout en étant quand même un peu des deux, peut-être un peu dans l’esprit du « Festin de Babette »…



Ce roman de Milena Agus tient du réalisme du monde charnel par son goût pour les aliments, les couleurs, les objets anciens : le lecteur a le goût du monde réveillé à l’évocation de ces mets succulents dont on régale les cœurs meurtris ou des évocations rapides mais belles de paysages, objets ou lieux, souvent passés. Il tient aussi du surnaturel, de la magie ou du réalisme magique par le ton léger, aérien, avec lequel il décrit l’univers fragile et déjanté des trois comtesses. Il me semble que l’art de ce livre réside essentiellement dans son ton très particulier, et peut-être la lecture en italien – même si la traduction est correcte – est-elle encore plus charmante qu’en français.



Un petit livre que j’ai lu d’une traite, dont je comprends très bien qu’il ait beaucoup plu et rencontré de nombreux lecteurs, un petit livre pour lequel je ne vais pas bouder mon plaisir mais qui pourtant ne me séduit qu’à moitié… J’en admire le ton, la légèreté, j’apprécie cet hymne à l’amour sans idéalisation, mais n’y trouve qu’une nourriture malgré tout fort frugale, comme une ritournelle certes charmante mais qui demeure privée de bien d’autres harmoniques de l’âme….



Un joli livre dont il me semble que, le charme d’une lecture agréable, rapide et légère passé, on a vite fait le tour….

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La comtesse de Ricotta

 En lisant ce livre, on rentre dans un univers particulier et étrange, à part de tout ce que j’avais pu lire maintenant. Rien qu’avec le titre, l’on pourrait s’attendre à avoir un personnage un peu guindé, bien élevé et plein de bonne manière. Pourtant, il n’en est rien. On retrouve trois sœurs avec des particularités qui leur sont propres: l’une est maladroite, l’autre essaie désespérément d’avoir un enfant et la dernière est pleine de rêves. On rentre dans l’intimité de ses trois femmes, dans leur quotidien rempli de solitude et de désillusion. Et pourtant, elles sont pleines de résilience face à ce qu’il leur arrive. Dans ce livre, on est hors du temps: j’avais l’impression d’être dans l’ancien temps, et pourtant des indices nous montrer que l’on était bien au 21ème siècle. Il n’y a pas de début, pas de fin, on plonge dans le roman pour suivre une partie de la vie de cette famille. Un style d’écriture simple, qui se lit très facilement.
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La comtesse de Ricotta

C’est beau, tendre, poétique, cruel aussi. L’auteur a le chic pour nous entraîner dans un univers qui lui est propre mais qui sent bon la chaleur italienne, aussi bien la température que l’atmosphère. On est vite attaché aux personnages le temps de ce court récit qui les capte juste pour une tranche de vie. Il n’y a pas franchement de début et pas de fin non plus.
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La comtesse de Ricotta

Ce livre est une fenêtre ouverte sur une tanche de vie de trois sœurs, comtesses ayant perdues leur fortune et qui ont dû diviser leur demeure en plusieurs appartements. On suit donc la comtesse de Ricotta, qui doit son surnom à sa maladresse, et son fils Carlino au rez-de-chaussée ; Maddalena et son mari Salvatore qui espèrent la venue d'un enfant dans leur couple, au premier étage ; et Noemi, vieille fille qui rêve de retrouver la fortune perdue et de racheter les appartements vendus. Autour de ses trois sœurs interviennent "le voisin", la gouvernante et son neveu. Les trois sœurs seront tour à tour déçues ou enchantées par l'amour et la vie. Une jolie histoire.
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La comtesse de Ricotta

Léger, poétique & caustique
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La comtesse de Ricotta

Un palazzo familial délabré, sa division puis sa vente par appartements à l'exception de 3, tel est le lieu où vivent 3 soeurs issues de la vieille aristocratie italienne.

L'aînée, Noemi, magistrate, célibataire, rêve de reconquérir le faste perdu et de restaurer la demeure sur les hauteurs de Cagliari.

La cadette Maddalena concentre ses journées sur sa vie sexuelle avec son amour de mari pour tenter d'avoir un enfant

La benjamine, la comtesse Ricotta, qui ne connaît que la maladresse, tente d'élever son fils avec qui personne ne veut jouer, qui ne parle pas mais crie et prend des cours de piano.

A travers le destin de ces trois femmes, c'est l'histoire de la recherche désespérée d'un l'amour parfait et de la réalité d'un amour imparfait que l'auteure nous décrit à la fois avec une vraie magie, une certaine légèreté et beaucoup de tristesse.



Milena Agus appartient à la Nouvelle vague littéraire sarde apparu en 1980

Son roman le Mal de Pierres a été adapté au cinéma en 2016 par Nicole Garcia

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La comtesse de Ricotta

Toujours aussi fantasque, décalée et mal adaptée à une vie où l'amour est trop souvent un leurre, Milena Agus signe un petit roman plein de charme, même si la construction et l'intrigue - à supposer qu'il y en ait une - n'en sont pas le point fort.

Trois sœurs, issues d'un improbable mariage entre un authentique aristocrate sarde et une jeune femme fragile de petite extraction, se partagent les quelques appartements qui leur restent après la décadence de la famille, dans un palais de Cagliari, un peu décrépit mais encore de belle allure. Même si elles gagnent petitement leur vie, l'aînée rêve de restaurer la grandeur passée, tandis le couple formée par la seconde, Maddalena, et son mari, se livre à des jeux érotiques en vue de procréer l'enfant dont ils rêvent. La cadette, si maladroite qu'on la compare à un gâteau à la Ricotta, qui s'effondre dès qu'on le démoule, est bien mère d'un petit garçon, Carlino, tout aussi inadapté et désarmant que sa maman.

Toutes trois rêvent de l'amour impossible, fût-ce celui d'un enfant : qui voudrait de ces femmes mal dans leur vie ? Quelle chance peuvent-elles bien mériter, elles qui doutent tant, et sont taraudées d'idées de suicide...

Pourtant rien n'est triste dans cet univers de tendresse et de fantaisie, rien de grave ne peut se produire, car toujours il reste l'espoir, malgré tant de gestes déraisonnables, tant de désillusions... La nature et le soleil sont trop brillants pour que la vie ne reprenne pas son cours cahotant et espiègle.

Un adorable petit texte, surtout dans les premiers chapitres, auquel il ne saurait y avoir de fin ni heureuse, ni malheureuse... Restent le courage de continuer, la générosité et l'espoir qui permettent de survivre à toutes les déceptions

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La comtesse de Ricotta

[...]Pour le coup, la Comtesse de Ricotta a moins bien fonctionné. Je pense que c’est parce que, contrairement à ses romans précédents, les héroïnes ne se battent pas réellement pour changer leur destin. Et qu’elles sont trop nombreuses, trop problématiques. J’ai d’ailleurs commencé par confondre les trois sœurs et, à l’arrivée de la nounou, ça a presque fait un ras-le-bol. Presque, hein, parce qu’au final j’ai été jusqu’au bout et je ne le regrette pas. Mais je pense que j’aurais préféré qu’on se concentre sur l’une seule des héroïnes[..]
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La comtesse de Ricotta

J’aime passionnément tous les livres de Milena Agus, c’est presque un parti pris. Ses mots sont des fleurs dont elle fait des bouquets au charme fou. Ses phrases sont des ribambelles chatoyantes qui ondulent et divaguent sous sa plume, plongée dans une encre bleu de mer sarde. Le tout forme une histoire parfois improbable mais pleine de poésie et de légèreté et le temps d’un livre on échappe au monde.
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La comtesse de Ricotta

En Sardaigne, à Cagliari,



Dans le quartier de Castello, un palais du XVIIème siècle raconte une splendeur passée ; balcons ouvragés, statues en façade, escalier en marbre, stucs sculptés… Mais de nos jours, cette fortune n’étant qu’un souvenir, il se retrouve fragmenté en appartement, disloqué et décrépi.

Descendantes de cette famille riche, noble, qui recevait leur roi, trois soeurs en sont les héritières ; les comtesses.

Au n°1, habitent la comtesse de Ricotta et son fils Carlino. Cadette de la fratrie, elle est affublée de ce surnom. Emotive, rêveuse, maladroite, molle comme le fromage de brebis, elle n’est heureuse que quand elle peut rendre service. Rarement remerciée pour sa générosité, naïve, elle est souvent malmenée, moquée, par les autres. Son fils, un petit garçon de cinq ans, est tristement ridiculisé lui aussi. Un air toujours un peu niais, des lunettes qui lui mangent le visage, un élan d’amour qui déborde sur le monde, le désir exubérant, démonstratif, d’avoir un papa, il donne de lui l’image d’un idiot. La comtesse de Ricotta fait des remplacements dans l’enseignement. Peu sûre d’elle, souvent dépressive, elle désespère de ne pas avoir un amoureux.

Au n°3, habitent Maddalena, son mari Salvatore et leur chat-tigre Micriou. Benjamine des soeurs, elle est la passionnée. Pulpeuse, bienveillante avec sa famille qu’elle aime materner, elle est heureuse… Heureuse ? Non, pas vraiment, pas du tout. Il lui manque un enfant. Tous les jours, plusieurs fois par jour, elle communie charnellement avec Salvatore. Elle sait y faire, elle sait jouer de ses formes, de sa séduction, et elle rêve d’un ventre fécond.

Au n°8, habite Noémie, l’aînée. Magistrate, elle a l’esprit « terrien », protecteur. Elle ambitionne de restaurer le palazzo, réunir les appartements, de retrouver sa dynastie à travers les pierres, la reconstruire. Pour l’instant, elle se contente de veiller sur un service de table en porcelaine et sur les quelques vieux meubles qui parent sa tanière. Noémie est directe, énergique, elle bouscule souvent la comtesse de Ricotta qu’elle trouve trop amorphe, trop bonne, trop sensible. Le romantisme, la « bagatelle », les rêves de jeune fille ne sont pas pour elle, elle qui aime le concret.

Les trois soeurs ont des aspirations différentes et pourtant, l’amour est l’élément commun. Même Noémie, la vieille fille, espère secrètement le rencontrer.



Une façade menace de s’écrouler, elle se disloque et perd ses membres comme un lépreux. Un voisin s’en inquiète… il est charmant, prévenant, et Maddalena voit une opportunité pour sa soeur la comtesse de Ricotta, qui commence aussitôt à rêver.

« J’ai peut-être trouvé un homme qui pourrait te mériter… Un homme bon. Comme toi, qui es la meilleure personne que je connaisse. Lui, c’est sûr qu’il te mérite. »

Leur ancienne gouvernante, nounou, revient habiter au palais. En voyant l’usure du bâtiment, elle propose les services de son neveu Elias, un autodidacte qui peut aussi bien garder les chèvres que faire des travaux de maçonnerie. Elias est jeune, beau, sain, vigoureux… il serait parfait pour Noémie.

Quant à Maddalena, il semblerait que ses attentes soient récompensées…



Qu’elles sont douces les premières illusions. Suaves, mélodieuses, enchantées. Elles sont des heures chaudes, des rires complices entre soeurs, des désirs de légèreté, de soie, de plage, elles arrêtent le temps. Plus tard, elles se nécrosent ou elles perdurent, mais peu importe… elles auront vécues.

L’union de ces trois soeurs est un bel amour.



J’ai retrouvé dans ce livre, un peu de l’histoire de « Mon voisin ». La comtesse de Ricotta a la fragilité et le désespoir suicidaire de l’autre personnage, les pierres s’écroulent, un voisin arrive… A cette histoire, se greffe celle des autres soeurs. L’auteur les raconte avec simplicité et fantaisie, mêlant à sa verve une malice gentille, une ironie cruelle, une passion gourmande. La comtesse de Ricotta, Maddalena et Noémie sont des femmes vulnérables et résistantes, des portraits actuels sous le soleil sarde.

Ma lecture a été agréable, je pourrais vous la conseiller, mais je dois aussi me montrer honnête… je sais que je n’en garderai pas un souvenir enflammé.
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La comtesse de Ricotta

Moyen moyen, je n'accroche pas du tout à cette auteure, je ne trouve rien d'original dans le récit, l'écriture quelconque, et on y apprend rien au final. donc peu d'intérêt à lire pour ma part, hormis que les trois sœurs sont pour le moins atypiques, le reste, je reste étrangère à cette comédie.

passons à autre chose !
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La comtesse de Ricotta

Nous sommes en Sardaigne sous un soleil de plomb et une luminosité éclatante. C'est dans un palais en ruine que vivent désormais trois héritières d'une grande famille à la splendeur révolue. Trois soeurs au tempérament différent mais qui vivent toute les trois avec une blessure, une faille qui les rend inaptes au bonheur.

Il y a Noemie -l'aînée psychorigide- qui met un point d'honneur à gérer la demeure en espérant un jour pouvoir lui redonner l'éclat d'antan et récupérer les appartements vendus. Sérieuse et angoissée, elle vit dans un passé idéalisé. Seule sa brève idylle avec Elias (le fils de son ancienne nourrice) va embellir sa vie et mettre en joie ses proches.

Maddalina -épanouie sexuellement et follement éprise de son mari- rêve obstinément d'avoir un enfant.

La petite dernière -appelée "la comtesse de Ricotta"par sa nourrice en raison de sa légendaire maladresse et de sa fragilité excessive- vit seule avec son garçon Carlino aussi inapte que sa mère à vivre en société. Comme Noemie, elle rêve aussi de vivre le grand amour et pense l'avoir trouvé en la personne de son énigmatique voisin.

Bien qu'insatisfaite et malheureuse, chacune d'elles se bat pour rendre sa vie plus agréable. Elles y arrivent par intermittence. Mais aux moments heureux succèdent des épisodes plus sombres. Cependant même dans l'adversité, elles persistent à croire en un avenir meilleur. Ce qui les rend toutes les trois encore plus attachantes. "La vie n'est qu'un mélange de bien et de mal, tantôt c'est l'un qui gagne, tantôt c'est l'autre, et ainsi jusqu'à l'infini."

La grande force de Milena Agus est d'avoir fait de ce court roman un récit qui explore différents thèmes (l'argent, le bonheur, la fratrie) et différents registres (l'humour, la poésie, la tragédie) tout en conservant la cohérence du récit.
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La comtesse de Ricotta

Une belle demeure aristocratique dans Cagliari.

Elle a été divisée en appartements qui ont été vendus.

Les trois sœurs propriétaires s'en sont gardé un chacune.

Tout s'y dégrade plus ou moins.

C'est grandeur et décadence.

Une histoire qui se lit comme un conte poétique.

Tout est un peu suranné, tant les lieux que les personnages, on réalise à peine que ça se passe de nos jours.

C'est un roman d'ambiance.

Une ambiance qui m'a vraiment séduite.

Les trois sœurs semblent toutes engluées dans leurs problèmes existentiels et sorties d'une autre époque, ainsi que les autres personnages.

Les lieux sont magiques, décrits avec amour.

J'adore la couverture que j'avais repérée depuis si longtemps.

Un vrai régal dépaysant que la folle histoire de ces trois sœurs déjantées.
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La comtesse de Ricotta

J'aime particulièrement le ton et l'univers de Milena Agus parce qu'elle illustre parfaitement l'identité féminine dans sa complexité et sa sensualité. Je tenais donc absolument à lire ce dernier roman La comtesse de Ricotta.

Nous sommes une fois de plus dans un monde de femmes. Trois sœurs désargentées, issues de la noblesse sarde, vivent encore dans les pièces qui leur restent du palais familial. Elles sont très différentes et se complètent. La comtesse de Ricotta, la plus jeune est une maladroite qui ne peut s'empêcher d'aider les pauvres. Maddalena est la seule mariée, elle est la femme par excellence, à la fois cuisinière, couturière et maîtresse très sensuelle. L'aînée est la vieille fille, gestionnaire qui met tout en œuvre pour récupérer leur fait d'antan. Elles recherchent à la fois un passé perdu et un futur où enfant ou idéal amoureux viendraient combler leurs manques affectifs.

"Personne n'aime pour de vrai, et quand on aime ce n'est pas avec passion, c'est toujours pour une raison."

À l'image de leurs porcelaines fines et précieuses, les trois filles sont un peu fragiles, précieuses et surannées. Les évènements ont une grande influence sur leurs humeurs.

" Mais la vie n'est qu'un mélange de bien et de mal, tantôt c'est l'un qui gagne, tantôt c'est l'autre, et ainsi jusqu'à l'infini."

Le texte est écrit à la troisième personne et c'est peut-être ce qui m' a donné l'impression de superficialité et de détachement. Même si ces femmes sont à la fois drôles et touchantes, j'ai davantage senti la légèreté, la dérision au détriment de l'émotion.

Si toutefois, le fond manque un peu de consistance, j'ai retrouvé l'excentricité, la poésie et la sensualité de l'auteur avec un style impeccable qui évoque avec plaisir la chaleur de l'Italie du Sud.
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La comtesse de Ricotta

Trois soeurs, issue de la noblesse désargentée, vivent dans un palais. Le lustre, le prestige du passé ne sont plus. Il faut vivre avec son temps et s'adapter aux contingences matérielles.



Ces trois soeurs ont chacune leur personnalité. Il y a Noemi, magistrate, pragmatique, Maddalena, sensuelle, en mal d'enfant et la comtesse de Ricotta, fragile et déphasée.



On suit les relations de ces trois femmes, leur rapport au monde extérieur, leur quête d'amour.



D'un abord facile, l'histoire se lit sans difficulté. Mais,personnellement, je n'ai pas réussi à m'intéresser à ces femmes très centrées sur leur petit monde et qui attendent beaucoup des autres. De plus, j'ai trouvé l'histoire bancale et mal construite.
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La comtesse de Ricotta

"Rien ne résiste.Tout se fait et se défait". C'est la décrépitude d'une noble famille du "quartier de Castello" et son palais qui part en lambeaux (entre vente d'appartements, façades à rénover, don de pièces uniques et états dépressifs tous azimuts) que nous décrit (avec brio) d'une écriture enjouée, légère et colorée, Milena Agus (écrivaine sarde à succès).

Avec toujours ce sens de la formule (ex: "l'amour qui écorche comme une épine"), l'invention de mots (ex:"pathétriste"), son don pour des personnages hors-normes et déjantées, son registre émotionnel riche, Milena Agus brosse le portrait de trois soeurs qui cohabitent entre désirs, frustrations, amour et peines de coeur. La comtesse Ricotta, maladroite "au coeur de Ricotta" ("gentillette qu'on ne respecte pas") dont le fils attardé est un génie du piano s'entiche de son discret voisin. Maddalena, la nymphomane en mal d'enfant saute sur son Salvatore nuit et jour et Noémi la vieille fille se trouve un "amant clandestin" mais hésitant.

Mais c'est tout, à part quelques descriptions cocasses..pas d'histoire réelle. Où est la magie de Battement d'ailes et de Mal de pierres? Déception!!

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La comtesse de Ricotta

J'avais beaucoup aimé « Mal de pierres », ce beau souvenir restait en moi et m'a amenée à renouer avec la prose de Milena Agus.



« La comtesse de ricotta » nous conte, dans une atmosphère remplie de nostalgie mélancolique, avec délicatesse la splendeur passée d'une grande famille de Cagliari dont le palazzo se délabre.



Les trois sœurs vivent différemment la perte de la splendeur familiale, les appartements ont été vendus pour ne pas sombre financièrement, elles vivent dans les trois appartements dont elles sont toujours propriétaires.



Noémi, avocate de renom, s'accroche à l'idée de renouer avec le passé et espère pouvoir racheter ce qui a été vendu. Elle vit seule, célibataire, avec l'espoir de rencontrer l'amour de sa vie.



Maddalena est mariée, coud merveilleusement bien et ne vit que pour enfanter un jour. Les plaisirs charnels n'ont qu'un seul but : être enceinte. Elle ne ménage pas ses efforts et entoure de sensualité son époux.



Puis on rencontre la benjamine dite la comtesse de Ricotta, si fragile qu'elle ne va jamais au bout de ses projets. Tout lui échappe des mains, la catastrophe n'est jamais bien loin. Elle élève seule son petit garçon Carlino, avec lequel personne ne veut jouer parce qu'il est décalé et étrange. On pourrait le croire simplet mais on sait qu'il ne l'est pas. Il est simplement différent comme sa maman la Comtesse de Ricotta. Toute petite elle s'intéressait aux misérables, aux contrefaits, à ceux qui vivent aux lisières du monde. Plus tard elle gardait les enfants des femmes pauvres pour qu'elles puissent travailler, la Comtesse de Ricotta devenait alors nounou gratuite au grand désespoir de ses sœurs. Fragile, maladroite, empathique et désespérée de n'arriver à rien.



Pourtant l'espoir demeure : de l'autre côté du mur le voisin, sans se montrer, communique avec Carlino et sa mère. L'amour se trouve-t-il derrière ce mur ?







Milena Agus nous fait glisser, mine de rien, dans un récit au charme incroyable : en quelques phrases, nous sommes dans un autre monde, celui d'un palazzo nobiliaire qui s'effrite dans la mélancolie. La Sardaigne est flamboyante dans les descriptions des paysages que l'on peut admirer depuis la colline du Castello, quartier médiéval où se dresse le palazzo des comtesses. La Sardaigne revêt le voile nostalgie d'un passé révolu quand nous suivons les méandres des sentiments et pensées des trois sœurs.



Leur quête est identique bien qu'elle emprunte des chemins différents, accordant autant de désillusions que d'espoirs. Parfois la tentation est forte de tout laisser tomber et de disparaître dans le bleu de la mer ou le vide de l'oubli. Souvent la vie et ses inattendus redonnent des couleurs au récit, à cette histoire désarmante qu'il nous est impossible de voir triste.



L'idéal n'existe pas sauf dans les contes. Sa quête ne peut apporter de plénitude puisque jamais la satisfaction n'est au rendez-vous. L'amour idéal est un leurre dont le voile obstrue le champ de vision : tant que nous sommes à sa recherche, nous errons sans fin, nous accommodant, peu ou prou, de petits arrangements avec la réalité. Noemi se retrouve confrontée à cela lorsqu'elle rencontre le neveu de leur ancienne gouvernante qui restaurera la façade de la cour intérieure du palazzo.







« La comtesse de Ricotta » se lit et se découvre entre les mots, dans ces espaces silencieux où la rêverie du lecteur est accueillie à bras ouverts. Chacun a une part « ricotta » en soi, une fragilité intrinsèque à assumer ou à dissimuler.



La poésie est présente, elle rythme le récit et lui apporte une lumière tendre et émouvante. Nous naviguons sur cette part merveilleuse laissée au rêve et ce n'est que joie en ces temps qui en manquent beaucoup.
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La comtesse de Ricotta

Comme chez Michela Murgia, la Sardaigne m'est apparue comme un endroit à la poésie quotidienne et tranquille, simple et toutefois secrète.

Dans ce petit livre, il y a une maison familiale qui tient un rôle prépondérant, trois sœurs dissemblables mais unies, de la vaisselle comme fil rouge et l’idée que, d’un seul coup, peut naître «un étrange, un absurde espoir de bonheur».



L’écriture, faussement naïve, rappelle sans cesse le conte. Il y a même les promesses d’une petite gitane qui prédit la fin des malheurs des aristocrates déchues… Mais l’histoire se termine sans que l’on en sache vraiment quelque chose.



Finalement, je comprends facilement le succès de Milena Agus : une écriture enlevée, pas de descriptions superflues, des dialogues simples, une morale de bonne humeur, à savoir : il faut tenter d’y croire. Le fromage serait sans doute un peu lourd sans cette douce mélancolie qui traverse le livre.
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La comtesse de Ricotta

Trois soeurs sardes de notre époque, comtesses - par un aïeul ayant mérité le titre trois siècles plus tôt - mais désargentées. Elles tentent tant bien que mal de sauvegarder le patrimoine familial : le palazza dont l'entretien coûte cher, la vaisselle, les meubles... Bien que très différentes, elles sont proches, solidaires, complémentaires, comme trois facettes d'une même femme.

L'aînée est magistrate, pragmatique, à la recherche d'un époux. La seconde est mariée et essaie désespérément d'avoir un bébé. Indolente et vaguement suicidaire, la benjamine élève seule son petit garçon jugé bizarre par les enfants de son âge et donc délaissé.



Comme dans 'Mal de pierres', et 'Quand le requin dort', une ambiance éthérée, peuplée de femmes rêveuses, insatisfaites, un peu 'à côté de la plaque', malgré la rigueur de l'aînée et la sensualité gourmande de sa cadette. Quelque chose de candide, de simple dans les personnages et dans le ton donne au récit l'aspect d'une histoire pour enfants, voire d'un conte (dans le bon sens des termes).



J'ai passé un moment agréable à suivre cette brève tranche de vie, aérienne, volatile... Mais je n'étais pas mécontente que l'ouvrage, si léger (sans être cependant 'creux'), soit si court.

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La comtesse de Ricotta

Un Milena Agus plus nostalgique que d'habitude. Un triple portrait de femmes aux caractères antagonistes, aux prises avec la fatalité. Une nouvelle variation autour des thèmes chers à l'auteur : la famille, la vie en vase clos, le trouble, la passion, le désenchantement. Avec un style toujours aussi mordant : c'est une femme qui écrit sur des femmes désirées ou désirantes, sans jamais taire leurs faiblesses.
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