La critique littéraire lue sur "Le Monde" dit : "Le Testament d'Alceste, un dispositif narratif aussi vertigineux qu’arachnéen..." C'est sans doute pour cette raison que je n'arrive pas à entrer dedans.
J'ai vraiment honte car je sens bien que c'est un livre de grande qualité et je suppose qu'il regorge de références et de propos hors du commun, mais je m'y perds et n'arrive pas à y prendre du plaisir. j'ai doublement honte car c'est un cadeau et il a été choisi avec amour, je n'en doute pas !
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Je retrouve avec plaisir la masse critique de Babelio pour sortir de ma zone de confort et découvrir de nouvelles lectures, comme ce recueil de poésies du Catalan Miquel de Palol, deux cœurs pour une bête, traduit par François-Michel Durazzo, aux éditions Jacques André, coll. Poésie XXI. Plongeons dans l’inconnu et l’univers poétique de cet architecte de formation, auteur d’un œuvre assez prolixe, plutôt exubérante comme l’écrit le quatrième de couverture, ce Barcelonais est l’auteur de nombreux recueils de poésies, de nouvelles, d’essais et de romans, comme Le jardin des sept Crépuscules en 2015, À bord du Googol en 2013, Le testament d'Alceste en 2019.
La poésie est souvent une émotion propre à chacun, elle éveille, réveille en nous, des sentiments divers et multiples, elle permet de pouvoir se perdre dans la force des mots que le poète nous offre, cet architecte espagnol, érige désormais des édifices prosaïques en langue catalane, cette intimité dévore sa chair intérieure avec une force bestiale romanesque, ces 32 poèmes forgés à la force du poignet saignent les humeurs passionnelles de l’auteur pour faire l’écho de mes émotions sourdes, qui en résonances murmurent un passé perdu, un présent en ébullition, deux cœurs pour une bête, sera ma respiration le temps de sa lecture, mon oxygène artistique et ce transfuge vers des paysages inconnus de mon être en transposition dans cette nouvelle dimension où vogue mon imaginaire sensorielle.
Le titre du recueil, deux cœurs pour une bête, est une fragmentation discordante, un morcellement prosaïque où gravite l’incertitude des poèmes qui composent ce livre intime de pensées. Chaque poème de Miquel de Palol est annotée du lieu et du jour de sa création, comme pour un journal intime, le poète partage au fil des jours qui se succèdent sa face cachée émotionnelle, cet homme se libère de la gravité des événements qui explosent dans sa chair dans l’apesanteur de son écriture où cette émotion de légèreté écrasante s’expose aux regards des lecteurs. Les mots sont cette ambiguïté d’âme, de l’assaillement de l’auteur, entre amour et la douleur, la mort rôde, son champ s’épanouit dans la poésie du Catalan, la blessure, anéantir, détruire, ruines, violence, dramatique, maladie, homicide, cadavres… Sont ces fleurs du mal prosaïques, la souffrance côtoie l’amour comme une évidence, c’est la passion finale d’un amour qui se meurt chaque jour, Miquel de Palol dessine la mort de son couple dans un recueil de poèmes sans pudeur, ni voyeurisme, le lecteur picore à son rythme et son histoire, cette traversée des cœurs en peine et non loin la mort sournoise attend comme un couperet que l’auteur redoute depuis de sa naissance.
Il est toujours difficile de pénétrer dans la rigueur d’un poète et dissoudre sa prose dans une tempête technique et d’explication scolaire, il faudrait pouvoir se laisser porter par l’instant de la lecture, et voguer sur le flot des émotions comme une âme solitaire qui découvre celle d’un inconnu qui se livre à lui, le poète aime derrière ces architectures verbales écrites, œuvrer un univers qui lui est propre, celui de Miquel de Palol est celui qui anime son regard, la nature qui l’entoure, un arbre, un nuage, un orage, le soleil, la Lune, des buissons, des montagnes, la plage, une terrasse, la mer, la tempête sont des éléments extérieurs propres à la vie à l’inverse de ceux intérieurs qui le torture comme cette hache de Juin, son premier poème, revenant plusieurs fois, pour conclure son dernier, Souvenirs sans adjectifs, cette boucle qui se perpétue sans relâche, cette fuite de la vie et de l’amour !
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Ecrit moralisateur à la Marquis de Sade, je n'ai que moyennement apprécié, on y fornique beaucoup, on y raconte des histoires gigognes (il paraît que c'est ça " le jeu") on tente de ressusciter une morte -vous me direz que c'est dans l'air du temps: on n'a plus le droit de mourir !-Il y a de temps en temps des réflexions philosophiques intéressantes mais non développées , bref je n'ai pas réussi à rentrer dans ce pavé de plus de 750 pages.
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Une intrigue unique incluant 250 personnages, un monument littéraire qui appartient à la grande littérature catalane. Miqel de Palol écrit l'été à Platja d'Aro et l'hiver à Barcelone. Fils d'architecte et petit-fils d'archéologue, il devient, pour nous lecteurs, un écrivain architecte et archéologue magnifique. De la haute voltige qui met le lecteur à genoux.f Mais, à la fin du livre, on peut se dire à soi-même : bon dieu, je l'ai fait !
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De cette multiplicité de récits enchâssés se dégage un sombre enchantement. Avec une intrigue construite sur le doute, les mensonges et surtout la difficulté de jauger la véracité d’une histoire, Le jardin des Sept crépuscules livre une très belle interprétation de l’arrangement des récits dans notre vie. Miguel de Palol se révèle un grand écrivain par sa capacité à nous emporter dans son très ample et complexe roman.
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En préambule, je tiens à rappeler que je n'ai aucune expertise dans le domaine de la poésie et encore moins dans la poésie contemporaine.
Pour contextualiser, Miquel de Palol, architecte de formation est un auteur et poète catalan. Il a écrit de nombreux livres et recueils de poème encore inédits en France, édifiant une œuvre abondante et multiforme, tel une architecture littéraire.
Deux cœur pour une bête exprime les sentiments d'une moitié d'un couple qui se délite jusqu'à la rupture et la rancune sous forme de poème en vers.
Est ce l'effet de la poésie que j'avais oublié ou le cadre de notre époque qui m'aide à m'identifier, mais l'auteur réussit à dépendre avec beaucoup de justesse les émotions que traversent ce protagoniste anonyme. On plonge dans sa psyché sans savoir si nous sommes dans l'instant présent ou dans la relecture amer des souvenirs d'une relation. Cet effet est renforcé par l'élégance des textes, les allégories symboliques et la forme des poèmes.
Il y a néanmoins un point négatif dans cette lecture, le point de vue adopté. Si en effet, nous sommes plongés dans les émotions du personnage. Nous n'avons que son point de vue avec aucune remise en question, aucun autre "son de cloche". Le personnage ne traverse pas de période d'introspection. Ce qui renforce ce sentiment d'être au cœur de ses sentiments mais donne un point de vue très biaisé qui dérange parfois par son manichéisme. Nous traversons une histoire de rupture, il est donc normal de sentir l'amertume mais l'œuvre (et donc son narrateur) ne prend jamais de recul sur celle-ci. L'autre moitié est-elle réellement l'être quasi insensible qu'on nous dépeint ou la vérité est-elle plus nuancée ? (Attention, J'ai pu manquer une clé de lecture !) Reste que cet absolutisme dans la démarche fait aussi l'intérêt de ce recueil.
En définitive, une lecture agréable et reflétant, à travers des poèmes modernes, un spleen acerbe qui donne envie de découvrir d'autres œuvres de cet auteur.
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Un ennui mortel, ce livre....d'ailleurs je l'ai abandonné à la cent deuxième pages... (avec effort). Pourtant, au vu de la quatrième de couverture, guerre nucléaire, forteresse cachée en haute montagne dans les Pyrénées côté Espagne (youpi)...jusque là ça va, le narrateur est sauvé et dans de super bonne condition d'accueil, vu les circonstances d'une planète que l'humain détruit....Je continue dans ma lecture, mais le pire arrive quand cette petite communauté de soi-disant élus, commence à narrer le linge sale de famille d'un banquier nommer MIR ??? ultra milliardaire, où chacun y mets sa petite dose d'intrigue, sulfureux, scandaleux...On y ajoute les superbes petits brunchs, déjeuners, dîners avec serviteurs des vins et mets à vous en faire
baver ....(excuser moi du peu on est en pleine guerre nucléaire) entre deux séances de narrations sur les scandales du temps passé de pauvres riches.... J'ai laissé tomber, ne voyant rien venir sur l'avenir incertain de ces odieux personnages et de l'insociabilité qu'ils représentent...C'est moche, sans saveur...pas de piquant. Rien qui ne puisse me faire regretter d'avoir abandonné sa lecture.
Pour info, j'ai essayé de lire ce livre, car une amie bibliothécaire me l'a demandé ... merci pour sa confiance dans mon jugement.
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Un roman singulier qui est le premier opus de la trilogie " le jardin des sept crépuscules". Le récit se déroule dans un lieu étonnant : une somptueuse demeure, palais-forteresse, perdue dans la montagne et son jardin qui révèlera sûrement quelque secret... Les hôtes nous racontent à tour de rôle l'histoire de la banque Mir et de ses héritiers. L'auteur nous entraîne dans un récit labyrinthique, aux différents points de vue où nous sommes toujours tenus en haleine. Roman aux multiples facettes, on peut le lire comme un roman social ou philosophique voire symbolique, mais on ne peut qu'admirer cet imaginaire luxuriant. On attend la suite avec impatience...
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1147 pages et le roman le plus exigeant, possiblement le plus ambitieux, lu de ma jeune carrière de bibliophile. Ce n’est pas seulement une brique, c’est un puzzle cruellement intelligent.
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Dans un monde post-apocalyptique en proie à une terrible guerre, quelques membres de l’élite espagnole se retrouvent cloîtrés dans un refuge magnificent à l’existence ignorée de tous. Pendant 7 jours et 7 nuits, les conteurs se relaient pour narrer une multitude d’histoires qui s’imbriquent comme des poupées russes. Elles vont de l’essai scientifique à la fable politique en passant par le fait divers et la saga familiale à rebondissements, leurs fils tissant progressivement la toile d’un complot d’ampleur internationale.
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Ce roman est un rite initiatique.
Il se lit, mais surtout, il se vit.
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On plonge, on plonge, on plonge dans les abysses des récits qui s’enchâssent… et au plus profond, au plus sombre, pile au milieu : OH, PÊTARD !
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La révélation.
La première clef qui déverrouille tout ce méli-mélo d’histoires et nous fait rembobiner chaque détail (et mazette, il y en a une sacrée pelletée car rien n’est laissé au hasard) pour commencer à saisir la puissance de l’intrigue. On s’aperçoit aussi que chaque conteur joue au poker, où est la vérité ?
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Puis pour donner encore un autre niveau de lecture… les personnages débattent entre eux des histoires et nous apportent ainsi de nouvelles interprétations. Sans compter tous les messages qui y passent : viol, euthanasie, peine de mort, éthique… Ce livre est riche, ce livre est fou !
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Le récit est d’une telle complexité que l’éditeur a annoté les marges avec des repères, a créé un arbre des récits et un index des personnages. Il est vrai qu’il faut s’accrocher : en plus de son architecture alambiquée, certains débats m’ont totalement dépassée. Ce roman m’a demandé un bon mois de lecture et beaucoup de jus de neurones, mais quelle expérience !
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Je me souviendrai longtemps de cette œuvre labyrinthique et tout à fait inclassable.
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Je découvre avec plaisir la masse critique de Babelio et recevoir un recueil de poésie m’a changée de mes lectures habituelles. Ces poèmes de Miquel de Palol « deux cœurs pour une bête » traduit par François-Michel Durazzo aux éditions Jacques André m’ont plongé au cœur de la poésie contemporaine.
Chacun interprète et ressent les émotions de façons différentes, ça n’éveille pas les mêmes sentiments chez les uns et chez les autres. Et cela dépend également du moment de la lecture, de l’état d’esprit du lecteur.
Ici ce sont 32 poèmes tous annotés du jour et du lieu de son écriture qui livrent les pensées intimes du narrateur, moitié d’un couple qui part à la dérive, les mots sont comme des écorchures, on y trouve de l’amour, de la souffrance, des doutes et une fatalité inévitable : un amour qui se meurt sans que personne ne puisse y remédier.
La seule chose qui me chiffonne est qu’il n’y a qu’une seule opinion, le narrateur nous donne une image de l’autre personne tronquée car tout ce recueil repose sur leur rupture inéluctable. On ressent son amertume et c’est bien normal mais j’aurais aimé que cela ne soit pas si partial.
Je l’ai lu comme une sorte de journal intime introspectif et j’ai bien aimé la construction et la mise en page des poèmes. La plume est élégante, les mots bien choisis. Mon préféré est « Répétition de fin ».
Je le conseille volontiers à ceux et celles qui veulent s’essayer à la poésie que je qualifierais de moderne, plusieurs niveaux de lecture en font un florilège à la portée de tous.
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Immense, déroutant, grandiose.
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