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3.75/5 (sur 38 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Tokyo , le 05/05/1909
Mort(e) à : Tokyo , le 04/12/1942
Biographie :

Nakajima Atsushi est un auteur japonais.

Né dans une famille d'érudits sinologues de père en fils, il apprit la littérature classique chinoise dès son enfance. Nakajima Atsushi était également féru de littérature européenne.

En 1930, il suit les cours de littérature japonaise à l'Université de Tokyo dont il sort diplômé en 1933. Il poursuit ses études pour une spécialisation pendant un an, mais en 1934, il quitte l'université sans diplôme. Pendant ce temps, il trouve un poste d'enseignant à Yokohama, un poste qu'il occupera jusqu'en 1941.

En 1934, Nakajima Atsushi présente un récit « Toragari » à un concours organisé par le magazine « Chuo Koron », marquant ainsi ses débuts sur la scène littéraire. Cette fiction et sa suite lui ont donné une certaine réputation dans le monde littéraire japonais.

En 1941, Nakajima s’en va aux Îles Palaos afin d’y enseigner le japonais aux résidents des territoires occupés. Avant de quitter le Japon, il termine le manuscrit « Tsushitara no shi », un roman basé sur la vie de Robert Louis Stevenson, qu’il révise à Palaos et publie en 1942 « Hikari to kaze to Yume » qui lui permet de participer au Prix Akutagawa.

Il mourut prématurément d'asthme à 33 ans, laissant des romans et des nouvelles remarquables par leur style classique très distingué, et ayant souvent comme cadre l'histoire ancienne et la littérature chinoise ou orientale.

Chronique de Montagne et de Lune (1942) ; la Lumière, le Vent et le Rêve (1942) ; le Disciple et Riryo (posthumes, 1943).
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Source : /www.larousse.fr
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Le cadavre d'un chat gelé était collé sur le pavé comme une huître. Par-dessus courait follement une pancarte rouge de marchand de marrons arrachée par le vent.
Un panache de vapeur blanche s'élevait des cinq ou six gargotes roulantes qui se serraient au coin de la rue. Debout à l'écart, une femme dépoitraillée dans un durumagi sale d'où sortaient ses tétons durcis comme une cuirasse de pourpre noire, aspirait un bol de nouilles généreusement arrosées de piment rouge en soufflant son haleine fumante.
L'agent Jo Gyoyong, qui rentrait du commissariat, attendait son train en suivant la scène d'un œil rêveur. Devant lui passèrent en hâte deux Chinois vêtus de toile jaune rembourrée, portant palanche. Dans leurs paniers brillait un reste invendu de radis blancs. C'était le moment où le départ de la foule s'esquisse comme un ressac. Sous le ciel crépusculaire qui semblait se couvrir d'une pellicule de glace, les cloches de l’Église Française rendaient un son lugubre.
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Tout à coup, il vit devant lui, posée depuis quand sur la soucoupe de porcelaine très blanche, une sauterelle légère couleur du jade le plus éblouissant, qui agitait ses antennes en silence. Ô la splendeur de ces ailes docilement allongées. Sous la dure lumière blanche, même la soucoupe semblait vouloir se teindre en vert. Pendant quelques temps encore, fasciné par ce vert et ce blanc, Sanzô écouta M. discourir sur sa femme.
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Dans sa boîte de disques il a au moins les derniers quatuors de Beethoven au complet, et plus aucune envie de se les passer. La grande carapace de tortue de mer rapportée d'un voyage à Ogasawara ne lui souffle plus aucune invitation au voyage. Alignés sur les rayons de sa bibliothèque, témoins de préoccupations fort différentes des études qu'il a suivies, Voltaire et Montaigne prennent tristement la poussière. Même donner à manger au perroquet ou aux deux perruches agapornis jaunes est une corvée. Sanzô restait étendu sur le lit, hébété. C'était comme si les ressorts de son corps et de son esprit avaient cassé. L'inanité de la vie jour après jour avait-elle creusé un abime en lui ? Ceci n'avait rien à voir avec l'angoisse sans fond qui s'était réveillée tout à l'heure dans sa mémoire. Une épave, voilà ce qu'il est devenu, pris dans une torpeur où il ne ressent plus ni angoisse ni souffrance.
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1923. L’hiver était crasseux et glacé.
Tout était sale. Et cette crasse s'était figée dans la glace. Dans les ruelles à l’extérieur de la porte S., cela touchait au paroxysme.
Odeur d'opium et d'ail des Chinois, odeur mêlée de tabac bon marché et de piment rouge des Coréens, odeur des punaises et des poux écrasés, odeur des entrailles de porcs jetées dans le ruisseau et des peaux de chats écorchés, toutes ces choses qui semblaient s'être figées dans la glace à cet endroit, en préservant leur puanteur.
Et pourtant au matin l'atmosphère finissait quand même par se décanter un peu. Vers le point du jour, au moment où les pies commençaient à chanter dans les branches des acacias gelés, on respirait un air légèrement plus pur. Et c'est toujours à cette heure qu'on voyait sortir de ces ruelles beaucoup d'hommes, qui rentraient chez eux hébétés mais se frottant frileusement les mains.
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Le soleil couleur de cuivre, suivant sa trajectoire glacée de décembre, tombait en tremblant sur les collines rouges et pelées. Le mont Pukhan semblait figé par le gel en dents de scie blêmes dans un ciel de cendre. Depuis son sommet, un vent aiguisé filant comme la lumière venait vous raboter les joues. Il faisait un froid à vous briser les os.
On découvrait chaque matin, sous la Porte du Sud, des pèlerins dont le chemin s'était arrêté là. Certains d’entre eux étaient morts les bras tendus, agrippés aux vrilles de lierre desséchées de la muraille.
D'autres, renversant leur visage tacheté de violet, gisaient comme ensommeillés.
Sur le fleuve Han, des vieillards ouvraient des trous dans la glace et soufflant la fumée de longues pipes de fer taquinaient la carpe d'un air transi. Dans les forêts des berges les pauvres chapardaient sans relâche du bois de chauffage pour alimenter leur ondol. Des mâchoires des bœufs qui allaient tirant leur chargement de glace telle une montagne bleutée, la bave descendait en aiguilles de glace.
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Les Égyptiens considèrent l’ombre d’une chose comme une partie de son âme ; les caractères ne seraient-il pas, justement, une ombre de cette sorte ?

Le caractère « lion » n’est-il pas l’ombre d’un lion véritable ? Et le chasseur qui connaît le caractère « lion » ne poursuit-il pas une ombre à la place du lion véritable, tout comme l’homme qui a appris le caractère « femme » embrassera l’ombre de la femme au lieu d’une femme véritable ? Avant le déluge de Pir-napishtim, en des temps reculés ou l’écriture n’existait pas, toute joie et toute sagesse entraient directement en l’homme. À présent, nous ne connaissons plus qu’une ombre de joie et une ombre de sagesse recouvertes du voile de l’écriture. Les gens de nos jours ont mauvaise mémoire. Les génies de lettres leur ont aussi joué ce mauvais tour. Ils ne peuvent désormais se souvenir d’aucune chose s’ils ne l’ont mise par écrit. La peau des hommes est laide, affaiblie, depuis qu’ils portent des vêtements. Laides et affaiblies sont leurs jambes, depuis qu’a été inventé le moyen de se faire transporter. Avec la banalisation de l’écriture, leur tête a définitivement cessé de fonctionner.
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Folie, ô coup du sort, m’a rendu inhumain
Je n’ai pu éviter ni malheur ni chagrin

Aujourd’hui, griffe et croc, à qui ne fais-je peur ?
Jadis, au moins de nom, nous avions même hauteur

Me voici animal entouré d’herbe folle
Et vous, plein de vigueur, juché sur la carriole

J’ai devant moi la lune, les pics et les vallées
Mais le souffle me manque, je ne sais que feuler
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L’agir suprême est non-agir, la parole suprême rompt avec la parole, le tir suprême ne tire pas.
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Quatre ou cinq femmes racolaient, claquant des dents sous le fard écaillé, le dos collé au mur, là-bas dans les ruelles. Sous la lumière réfractée d'un lampadaire, les ombres des conduites de terre cuite dressées contre le mur faisaient comme un alignement de prisonniers muets.
- Chéri, tu viens ? Allez...
- Ah, laisse tomber, laisse tomber ! L'homme mit les mains dans les poches de son pantalon et les secoua en riant. Ce visage juvénile en casquette sous une capuche de laine disparut rapidement de la lueur du lampadaire. Quand il ne passait plus personne, il y avait toujours quelque part dans l'air le son pur d'un mur qui craque au milieu du silence.
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Combien de belles "étoffes de mots et de rêves" aurait-il le temps de tisser, avant que la froide main de la mort ne s'abatte sur lui ? Ce pari lui semblait fastueux. Il écrivit avec la hâte du voyageur qui sent l'heure du départ approcher. Et laissa, de fait, quelques beaux tissus de rêves et de mots.
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Sa carafe d'eau est tombée
Son verre s'est brisé
L'eau de la carafe a disparu
sa tasse de thé est encore chaude
la bouteille de vin est sous son lit

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