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Citations de Nathalie Rheims (198)


Il m'avait oubliée, c'était évident. Alors qu'il avait envahi mes pensées, que j'étais avec lui à chaque seconde, ce qui me déchirait le cœur, c'est que de son côté, il n'avait jamais pensé à moi. Ce n'était pas un oubli, je n'avais juste pas commencé à exister à ses yeux. (p. 81)
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Le plus difficile à comprendre, pour l'adolescente que je devais devenir, c'était ce mélange paradoxal d'apparente liberté dans le ton des conversations et le sentiment que personne n'allait au fond des choses. La barrière invisible du bon goût servait à censurer les vraies questions. (p. 38)
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Tout était si simple avant toi
je suis morte de cet amour
et pourtant je t'écris ces mots sans destinée
tombés dans mon effroi
afin qu'ils te disent là où je subsiste
trace insignifiante d'une passion détruite.
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Tu vis sans moi
dans ta vie d'avant où je n'existais pas
dans ta vie d'après où je n'existe plus.
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"A force d'attendre, on finit par oublier. A force d'oublier, on finit par ne plus rien attendre."
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Pourtant, lorsque l'on tombe amoureux, on doit pouvoir aimer aussi les enfants, la chair de la chair de l'autre, comment faire autrement ? Mon nouveau beau-père me détestait, j'avais senti sa haine à la seconde où je l'avais rencontré.
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"La passion est ce qui nous fait vivre [...]. C'est par la force de la pensée que les images ne meurent pas ;"
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Je ne suis plus que cette image sans verbe
et pourtant tout ce que tu entends de moi
te vient de mon silence
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Tu m’avais tendu un soir un petit étui de satin rouge.
je l’avais ouvert, dedans, un collier de bronze
premier présent de ton amour
tu me demandais de le regarder
voulant le passer à mon cou,
tu me l’avais repris
c’était pour me le montrer
c’était pour que je le regarde
il n’était pas pour moi.
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Une immense tristesse m'envahit. La perspective d'être séparée de ces femmes et de ces hommes qui m'ont sauvée n'est pas envisageable.
En six semaines, chacun est devenu un membre de ce qui forme désormais une nouvelle famille. Ils savent tout de moi, et je les ai découverts, un à un, avec passion. Je leur dois la vie, et je partage la leur avec tout ce qui me reste de tendresse et d'affection.
Comment leur rendre une part, même infime, de ce qu'ils m'ont donné?
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Ceux qui m'entouraient, s'ils m'avaient un tout petit peu observée, s'ils m'avaient prêté un minimum d'attention, se seraient probablement aperçus que j'étais devenue un décor en trompe-l'oeil; derrière ce paravent que j'avais bricolé pour eux, se cachait une colère si extrême que je savais, déjà à l'époque, que rien ni personne ne pourrait l'apaiser. (p.98)
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Cette volte-face m'avait fait découvrir la fissure par laquelle ma mère m'avait transmis son venin glacé, qui permettait le contrôle de toutes les émotions, y compris les passions les plus folles. Maîtrise totale et inutile des affects, qui aurait pu être une force, un atout, pour exercer le pouvoir. Mais quel pouvoir ? Pour nous, cette force était inutile. Elle se transformait, au contraire, en véritable handicap, si profond qu'il m'empêchait de vivre quoi que ce fût.
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Le seul moment où je parviens à connaître tous les vertiges, toutes les ivresses, c’est lorsque j’écris.
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"Comment réduire ma présence dans l'espace, ne pas grandir, ne pas lever la tête, effacer ces formes qui devenaient trop lourdes, comment garder intact ce qu'il me restait d'enfance? Ne pas nourrir ce corps, le figer dans la douleur qui l'avait vu grandir. [...] Désormais mon corps était là, devant moi. Je le reconnaissais. Il était remonté à la surface et, avec lui, je respirais. Je restai ainsi à me regarder sans bouger. Le froid me glaçait les os. Je m'enveloppai dans ma chemise les bras croisés, telle la survivante d'un naufrage. C'était l'amour qui avait sombré sous mes yeux." pp 158-159
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"L'amour est le deuil de la mort"
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Chaque histoire déposée dans ma chambre était une étape de ce voyage intérieur, chaque livre un caillou blanc semé dans la forêt de l’oubli. Il ne fallait pas chercher à remonter le temps, c’était inutile, mais il fallait avancer, jour après jour, conte après conte.
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Pour moi, le danger, c’est d’abord la montée en puissance des réseaux sociaux, qui n’a pas été étrangère à mon désir de prendre le large.

Les gens qui m’entourent ne cessent de me démontrer qu’aujourd’hui il est impossible de vivre et surtout de réussir sans Facebook, Instagram ou TikTok. La presse est mourante, la télévision et la radio, selon ces éminents conseillers, ne font plus vendre un livre. Il est temps de se réveiller, de s’adapter à ce nouveau monde.

Il faut, avant tout, laisser le lecteur pénétrer dans l’intimité de l’auteur, chez lui, dans chaque pièce de son appartement. Désormais, ce qui est écrit dans un roman ne suffit plus. On doit exister sur YouTube et autres applications virtuelles, où les réfractaires au voyeurisme sont tous appelés à disparaître. Pour moi, Instagram a des allures de club échangiste. Ce que je découvre surtout, sur ces plateformes, ce sont des êtres ivres de narcissisme, s’empressant de mettre en ligne le moindre petit article sur eux, de reproduire le moindre commentaire favorable, comme pour montrer qu’ils en ont plus que le voisin. Pour moi, écrire et publier relèvent toujours d’un acte sacré et seul le dieu des mots a le pouvoir de confier à ses apôtres la façon de les faire exister. Encore faut-il que la mémoire soit en état de marche, ce qui n’était plus le cas chez moi, jusqu’à ce matin.

Après m’être levée, d’habitude, j’ouvre machinalement mon ordinateur, sorte de vestige de mon ancienne vie, il ne me sert pratiquement plus à rien. J’ai arrêté d’écrire et les gens que je fréquentais autrefois ont fini par se lasser de ne pas avoir de réponse. Au fur et à mesure que je m’éloigne d’eux, à leur tour, ils ne me donnent plus que très rarement de leurs nouvelles.
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Elle (la passion) était devenue une ancre qui m'arrimait au fond de l'océan. Penser à Pierre me permettrait, même au creux des pires tempêtes, de ne jamais me perdre. Je compris alors que la passion, contrairement à tout que j'avais découvert dans le théâtre classique, pouvait ne pas être fatale, que dans mon cas, elle pourrait peut-être me sauver. (p. 87)
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Dans ma famille, tout le monde s'est toujours tu, comme si parler était indécent, comme si les mots étaient des injures. La bienséance, la bonne éducation s'accompagnaient forcément d'un épais silence. Parler, oui, mais pour ne rien dire. Bavarder plutôt, de tout et de rien. A la question "Comment vas-tu?", ne jamais s'écarter de la seule réponse possible: "Très bien."
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Nathalie Rheims
L'amour ne fait pas que du bien. L'expérience d'une passion peut être extrêmement destructrice, douloureuse, et on peut mettre des années à se sortir de cette dépendance terrible - comme d'une dépendance à la drogue.
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