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Critiques de Nathalie Rheims (204)
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Laisser les cendres s'envoler

Nathalie Rheims raconte à la première personne sa douleur d'avoir vu sa mère partir avec un amant artiste peintre lorsqu'elle était adolescente.

Elle nous livre aussi les lourds silences de la famille autour des sujets douloureux dont il faudrait parler. Ce sont les passages qui m'ont le plus touchée car dans les familles unies on ne parle pas toujours mais on passe du temps ensemble et les paroles sortent au travers d'un film qu'on regarde ensemble, d'un livre lu en commun, d'une promenade ...et pas toujours autour d'une table à un moment convenu. Dans cette famille, le temps passé ensemble n'existe pas. Maintenant, on le sait, aucune famille n'est idéale et même en voulant bien faire, on se trompe.

La lucidité de l'auteur est froide et sévère et en même temps, j'ai senti qu'elle avait besoin de ces deux attitudes pour installer une distance entre les faits difficiles qu'elle a vécus et sa personne qu'elle doit préserver. Elle doit tourner la page.

Quand j'ai lu le livre à sa sortie en 2012, j'ignorais que l'auteure faisait partie d'une famille française nantie et cela n'a aucune importance pour moi. Il s'agit d'une personne qui nous confie son expérience qu'on peut partager avec elle le temps du récit.

Il était cependant évident qu'elle nous livrait des souvenirs personnels bien pénibles et ce, en toute sincérité, avec beaucoup de pudeur.

L'écriture est très belle et le passage par de nombreux états d'âmes est remarquable: elle juge, elle justifie, elle se met en colère, elle est triste, distante, elle se moque et tout ça dans le même récit.

C'est un livre que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt comme si j'écoutais une personne me parler.

Le livre est toujours dans ma bibliothèque, je ne m'en sépare pas et je ne l'oublie pas.



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L'un pour l'autre

Ce qu'il y a de fort dans cet ouvrage, c'est qu'il parle de l'absence alors que le lecteur a l'impression que la personne essaie de toutes ses forces de combler ce vide en faisant renaître une autre personne. Nathalie, la narratrice, dévastée par la mort de son frère Louis il y a dix ans de cela, tente de ramener à la vie un célèbre acteur, lui aussi décédé, Charles Denner. Elle se rapproche des personnes qui l'ont connu, les interroge et tente de retracer, à travers un journal, la vie de cet homme qu'elle idolâtre et qu'elle aurait pu aimer. Son but est de savoir si, d'une part, elle aurait pu se faire aimée de lui en retour, mais surtout qu'à travers ses écrits, cette grande figure, ne disparaisse jamais des esprits. Lui, contrairement à son frère, avait tout pour lui : il était connu et le restera probablement encore longtemps alors que ce pauvre Lui, lui, mort trop jeune à cause d'un cancer, qui se souviendra encore de lui à part elle ?



Un livre qui nous montre qu'il faut sans cesse se souvenir d'un être aimé afin qu'il puisse continuer à exister car lorsque celui-ci disparaît à jamais de nos mémoires, eh bien, c'est comme s'il était mort une deuxième fois.

Avec des chapitres courts et une écriture fluide, se rapprochant de temps en temps de la poésie, ce court ouvrage ne peut que nous toucher et je ne peux donc que vous le recommander !
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Lettre d'une amoureuse morte

Même s'il était classé dans le rayon des romans lorsque j'ai emprunté cet ouvrage à la médiathèque, je l'aurais plutôt vu dans celui de la poésie. Ce texte, court, ne se lit pas réellement comme une suite mais plutôt comme une déclaration d'amour à l'être aimé et que l'on voit s'envoler sans que l'on n'y puisse rien.

Un très beau texte il est vrai mais qu'il m'est difficile d'apprécier à sa juste valeur pour la raison que j'évoquais plus haut, à savoir le fait que je l'ai lu comme un recueil de poèmes, plus que comme un roman.

La narratrice, ici, ne se voit exister qu'à travers les yeux de celui qu'elle aime et qui l'a jadis aimé mais qu'elle doit dorénavant laissé partir ; ,on parce qu'elle le veut mais parce que, lui, lui échappe et qu'elle ne parvient pas à le retenir.

Que faire dans ces moments-là ? Rien si ce n'est pleurer, peut-être car l'on a beau vouloir disparaître, même si on arrive à s'effacer de par le corps, la souffrance de l'âme, elle, est toujours là !



Un ouvrage qui n'est donc pas des plus joyeux mais que je vous invite néanmoins à découvrir !
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Au long des jours

«La main dans la main, par les rues nous irons»



Dans son nouveau roman, Nathalie Rheims raconte sa rencontre avec Marcel Mouloudji et leur liaison à la fin des années 1970. L'occasion de revivre cette période intense et de rendre hommage à un artiste aussi talentueux que tourmenté.



Il arrive que certains textes s'imposent d'eux-mêmes, comme portés par une impérieuse nécessité. Nathalie Rheims travaillait sur un roman lorsqu'elle a ressenti comme une évidence le besoin de poursuivre l'exploration de sa vie. Après avoir raconté son initiation amoureuse à 14 ans avec un homme mur dans Place Colette – qu'aucun éditeur ne pourrait publier aujourd’hui sans s'exposer au lynchage – elle se devait de raconter sa liaison avec Marcel Mouloudji.

C'est dans sa loge qu'elle rencontre le chanteur, dont jamais elle n'écrira le nom. Accompagné d'un ami, il était venu féliciter la jeune comédienne de 18 ans pour sa prestation aux côtés de Maria Casarès dans La Mante polaire. «Il me tendit la main, et me dit qu’il avait beaucoup aimé le spectacle. Que ma présence l’avait à la fois ému et impressionné. Je n’en revenais pas d’entendre ces mots, si gentils, manifestement sincères, et remplis d’une douceur insaisissable.»

Après avoir réussi le concours d'entrée au Conservatoire, et réussi ainsi à quitter le milieu scolaire qu'elle détestait, elle était parvenue à décrocher ce rôle, sorte de bréviaire pour la gloire.

Elle avoue à son admirateur qu'elle adore ses chansons, que «Faut vivre» est sa préférée, et lui promet qu'elle viendrait assister à son tour de chant à la villa d'Este. Mais elle sait déjà qu'un coup de foudre vient de tonner, malgré leurs 35 ans d'écart.

C'est après ce spectacle, en novembre 1977, qu'ils déambulent dans Paris, se racontent leurs vies respectives, se prennent la main et finissent par s'embrasser.

Commence alors pour l'amoureuse une exploration intensive de la vie et de l'œuvre de cet artiste aux talents multiples. Elle se plonge dans ses livres, écoute tous ses disques, découvre son enfance difficile auprès d'une mère qui finira internée en asile psychiatrique. À 12 ans, il rencontre Jean-Louis Barrault et fait ses débuts sur scène. Au fil des rencontres, il va alors toucher non seulement au théâtre, mais aussi au cinéma, à la peinture, à la littérature et à la chanson. Au moment où commence sa relation avec la narratrice, il vient de perdre ses trois pères adoptifs: «Raymond Queneau, son protecteur chez Gallimard, était parti le premier, le 25 octobre 1976, Marcel Duhamel, son protecteur dans la vie, ne tarda pas à le suivre, le 6 mars 1977, et enfin Jacques Prévert, son ultime père, le 11 avril 1977».

Prévert et le groupe Octobre qu'il fréquenta longtemps avant d'être admis au sein du clan Sartre, de faire corriger ses textes par Simone de Beauvoir.

L'occasion pour le lecteur de constater alors combien Paris comptait de talents et combien les arts se nourrissaient les uns des autres. C'est aussi à cette source que la jeune comédienne, passionnée par la chanson française, vient s'abreuver. Même s'il n'a rien d'un pygmalion, le nouvel homme de sa vie est riche d'une belle expérience, a connu bien des hauts, mais aussi des bas et avance dans la vie avec le regard vif, mais teinté de mélancolie. Il sait combien sa liaison est fragile, qu'il doit composer avec une femme jalouse et qu'il ne peut offrir un avenir à sa nouvelle conquête.

Il ne reste désormais qu'à profiter des quelques rencontres furtives. Il ne reste que l'amour. Intense et sincère, même s'il n'est vécu que par brèves séquences.

Nathalie Rheims raconte cet épisode de sa vie avec la fraîcheur de ce moment. Sa plume est vive, plein d'allégresse. Elle nous fait partager ses découvertes en plongeant dans la vie et l'œuvre de Mouloudji comme dans une folle farandole. Et c'est avec ce même bonheur qu'on se laisse entraîner avec elle.




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Danger en rive

Voilà encore un livre de cette nouvelle rentrée littéraire. Malgré qu’il s’agisse du 22ème roman de Nathalie Rheims, c’était une totale découverte de sa plume pour ma part. Alors que j’aurais pu enchaîner ma lecture à la rédaction de cette chronique, j’ai préféré dormir dessus car ce roman m’a particulièrement troublée.



Quand je dis cela, ce n’est pas forcément mauvais signe. Par contre, cela veut dire que cela occasionne pour moi un énorme travail intellectuel afin d’en écrire parfaitement mon ressenti. Certes, je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié ma lecture. Mais la façon dont le livre conte l’histoire et en fait son sujet principal, je ne suis pas certaine d’en avoir saisi toutes les subtilités que l’auteure a sûrement voulu transmettre.



Sans qu’elle ne soit explicitement nommée, la narratrice du livre pourrait s’identifier à l’auteure elle-même. Cette narratrice a, cinq ans auparavant, décidé de quitter Paris, ses amis, son métier d’écrivaine, tout ce qui l’entourait jusqu’alors pour rejoindre sa maison de campagne et s’y retirer. A l’origine de ce changement de vie, un traumatisme. Ce dernier ne sera expliqué que par des menus détails au fil des pages mais il fût à ce point important, que la narratrice en perdit la mémoire.



C’est alors que fiction et réalité vont s’entre-mêler intimement. L’imagination de la narratrice est telle que le lecteur ne sait plus dans quel dimension il en vient à se retrouver. Imaginaire et réalité ne font plus qu’un. Et c’est dans cet aspect que j’ai l’impression de parfois m’être un peu égarée.



J’ai apprécié la vision de l’auteure quant à sa manière d’aborder le côté néfaste que peuvent avoir les réseaux sociaux où certains s’y livrent dans les moindres détails, dans la façon de présenter la presse avide de faits divers et qui peut, parfois, tomber des dérives du voyeurisme. Le thème du harcèlement moral est l’un des nombreux sujets traités dans ce livre.



L’inconvénient lorsqu’un bouquin ne compte que si peu de pages (180 au total), c’est que le lecteur peut avoir l’impression que certains éléments ne sont pas assez ciselés ou construits, que l’auteure n’a fait que les survoler, sans entrer plus dans les détails. Pour ma part, je n’ai pas trouvé cela dérangeant mais je peux comprendre que cela freinerait certains lecteurs.



Une petite mention spéciale au « personnage » de Paul, qui pour une amoureuse des animaux comme moi ait fortement apprécié cette relation privilégiée entre sa maîtresse et lui et dont je peux très bien la comprendre.



Il s’agissait d’une lecture commune avec ma copine du blog Ju lit les Mots qui partage entre autres avec moi l’aventure de 20 minutes Livres. Voici d’ailleurs le lien de notre fiche de lecture commune : https://www.20minutes.fr/arts-stars/livres/3113299-20210906-danger-rive-nathalie-rheims-coupe-ponts-brouille-pistes
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Les reins et les coeurs

Dans son 20ème livre, Nathalie Rheims se livre totalement sur sa vie privée, sur la malédiction qui touche sa famille.

Une maladie génétique qui provoque une insuffisance rénale frappe toutes les femmes. Elle est totalement dans le déni de cette épée de Damoclès qu’elle a au dessus de sa tête et ignore les premiers symptômes. Mais un jour le corps dit stop, la réalité l’a rattrape…

On vit les montagnes russes au fil de son récit, on la suit dans les différentes étapes de la maladie avec les bonnes et mauvaises nouvelles. A travers ce livre, elle rend également hommage à l’équipe médicale et nous explique le sentiment de culpabilité de la greffe.

Comme c’est souvent le cas, cette épreuve a été un vrai électrochoc. Aujourd’hui, elle voit la vie autrement, va à l’essentiel, profite de celle-ci à chaque seconde.

Son récit prend aux tripes. J’ai du en faire la lecture en plusieurs fois tellement son histoire est touchante et bouleversante. Elle arrive à nous transmettre à travers ses mots ses émotions, son vécu.

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Place Colette

Ce roman raconte l'histoire inspirée de faits réels d'une jeune fille de treize ans d' origine bourgeoise et sa liaison secrète avec un célèbre comédien français de trente ans son aîné.Portrait d'une double initiation à l'amour charnel, passion du théâtre , accès aux grands textes classiques. C'est un roman vrai , un ouvrage à la fois pudique et cru dans lequel tout est théâtre , les apparences et les illusions,les faux semblants, les arrangements avec la réalité, les premiers émois amoureux....le récit d'une drôle d'initiation à la vie entre rêves d'enfance et déceptions des grandes personnes .

Ce récit tient en haleine , le lecteur se demande comment ce couple improbable , infernal, va sortir du piège dans lequel il s'est glissé.J'avais aperçu madame Rheims au livre sur la place à Nancy. D'où ma curiosité ....une lecture pour moi en demi- teinte trop intime, trop.....oui, je sais , je suis dure, je n'affectionne pas ce genre d'écrit , ce n'est pas pour moi .....c'est mon deuxième livre de Nathalie Rheims ,je m'en tiendrai là. .....Ce n'est que mon avis .....bien sûr !

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L'un pour l'autre

Ce récit, paru en 1999, est le premier ouvrage que je lis de l’auteur. Il est très bref, mais on sent qu’il fut dur à écrire. Car, et c’est là que pour moi réside l’intérêt principal de cette lecture, Nathalie Rheims exprime au fil des lignes et se débat avec le besoin de dire et la pudeur de taire.

L’envie d’écrire a commencé avec la disparition de son frère adoré, mort d’un cancer de la lymphe à 33 ans. Evoquer l’absent lui devient impératif pour survivre, mais comment évoquer l’absence, le manque, quels mots pourraient traduire le vide, le rien ? Nathalie Rheims ne déploie pas de raisonnements métaphysiques, ne partage pas les moindres tourments qui l’assaillent. Elle fait dans la simplicité, et l’on sent que le strict minimum lui coûte encore trop. Chaque paragraphe est épuré. Les émotions sont évoquées, fugitives, mais, grâce à un beau talent d’écriture, prégnantes.

Pour évoquer une présence absente, celle de son frère, impossible à dire, puisque déjà perdue, et pour le retrouver autrement, dans un territoire plus acceptable pour échapper à la folie ou au suicide, l’idée s’impose à l’auteur d’évoquer un autre amour de sa vie, platonique, puisqu’elle n’a jamais rencontré l’objet de cet amour, qu’elle ressent tout aussi réel qu’un amour « en présence ». Cet amour a les traits de l’acteur Charles Denner, et le récit devient alors une tentative de biographie d’un homme farouchement secret, dont on ne sait pas grand-chose, qui refusait d’exhiber même en famille ses photos…, cet acteur à la voix inimitable, au charme si particulier, un peu étrange, un peu ailleurs…

Nathalie Rheims décide de rencontrer des êtres qui ont côtoyé l’acteur assez intimement (si cela était possible), un frère, un ami, une ancienne épouse, un fils… et de tenir une sorte de journal de sa quête. Encore une fois, elle a besoin de dire, mais ses questions sont auréolées de retenue, tandis que les témoins qui acceptent sa démarche sont aussi très peu diserts. Peu à peu, l’auteur tisse avec eux, dans cet espace de dialogue où le silence en dit plus que les mots, des liens qui la retiennent au monde. Le peu que nous apprenons de Charles Denner (et qui est déjà beaucoup), de ses origines, sa famille, son rôle de résistant, sa vocation de comédien, sa vie sentimentale, sa maladie, est finalement le récit en filigrane d’un sauvetage. A travers ce jeu de miroirs entre le frère et l’acteur, peu à peu, c’est le reflet de l’auteur qui reprend corps. C’est ce qui rend ce livre, malgré la frustration de sa brièveté, si magnifique. J’ai été très touchée par la démarche encore plus exceptionnelle aujourd’hui d’une écriture qui explore les territoires de la plus profonde et secrète intimité sans tomber dans les travers et la facilité du déballage, du racolage. L’empathie nait pour le lecteur de cette écriture que je qualifierais de « malgré-soi ». La fin du livre, on le sait aujourd’hui, est un commencement, car, outre que son enquête aura permis à Nathalie Rheims de rencontrer un nouvel amour en la personne de Claude Berri, elle lui aura surtout donné la parole écrite. Nul doute que je vais continuer à écouter ce que cette femme si touchante a à dire en lisant d’autres ouvrages dont elle est l’auteur.

Pour finir, au cours de la lecture de « L’un pour l’autre », impossible pour moi de ne pas penser à Georges Perec, auteur de « La Disparition », dont j’avais choisi cette citation pour Babelio de « W, ou le souvenir d’enfance » :

« J'écris parce qu'ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l'écriture : leur souvenir est mort à l'écriture ; l'écriture est le souvenir de leur mort et l'affirmation de ma vie. »

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Au long des jours

Tout commence par un Polaroid trouvé dans un fond d'un tiroir. Il avait été pris par la sœur de Nathalie Rheims et montre Nathalie en compagnie d'un homme plus âgé dans un moment de complicité.

Elle nous préviens qu'il ne s'agit pas d'un récit biographique pour autant mais il reste très intimiste. J'ai parfois été limite gênée, j'avais l'impression de faire du voyeurisme.

Pour vraiment apprécier ce livre, il faut connaitre les références des œuvres citées ou faire des recherches pour découvrir qui est cet homme que l'on pense déjà connaitre
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Danger en rive

Il y a cinq ans, la narratrice décide de couper les ponts avec son entourage, et de mettre un terme à sa carrière d’écrivain. Elle s’exile en plein Pays d’Auge. Lorsque le livre débute, cela fait cinq ans qu’elle vit au Vieux-Pressoir, une maison perdue, avec son chien Paul. Ses seuls contacts se font lors de ses deux promenades quotidiennes qu’elle fait avec son chien.



On comprend, au fil des pages, qu’un traumatisme est à l’origine de ce changement radical de vie. Tellement violent, qu’elle en a perdu la mémoire. Au bout de ces cinq années, des bribes de souvenirs, lui reviennent et on comprend qu’elle a été la victime d’un harceleur. Persécutée jour et nuit, elle en perd la notion du temps, la fatigue n’aidant pas à la concentration, elle se fait renverser par une voiture. S’en suit, une longue hospitalisation en soins intensifs.



22ème roman de Nathalie Rheims, dans lequel on partage le quotidien de la narratrice, ses interrogations sur cette Clio bleue, abandonnée près d’un virage au bord d’une rivière, sur ses actes manqués, sur la vérité qu’elle tait à la police, le bracelet qu’elle a trouvé et gardé… La réalité se brouille avec l’imaginaire, le lecteur perd le fil de l’histoire, pour enfin comprendre.



À travers sa construction, l’auteure arrive à berner le lecteur tout du long.



La plume oscille entre réalité et imaginaire, la vérité se brouille, avec les désirs, avec l’imagination fertile de la narratrice/auteure.



L’aspect le plus intéressant et je pense que c’est ce sur quoi l’auteure tend, c’est la frontière entre la réalité et la fiction, du point de vue des réseaux sociaux, des médias, presses, où le plus petit fait divers, peut prendre des proportions énormes, dont on peut perdre le contrôle. Un petit événement et les passions se déchaînent, derrière l’écran les commentateurs se sentant à l’abri. Et d’une banale affaire, on tisse un fait divers…



L’auteure fait la part belle au harcèlement psychologique et ses conséquences, notamment l’incompréhension des proches ou de la justice, pour qui tant qu’il n’y a pas agression, ne peut rien faire.



J’ai été déstabilisée par la construction du récit, je me suis perdue dans le récit et malgré le peu de page, il est difficile de garder le fil de l’intrigue. Je suis passée totalement à côté de ce roman qui a des qualités que je n’ai pu apprécier.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Les fleurs du silence

Après avoir lu les deux ouvrages précédents de cette auteure, à savoir "L'un pour l'autre" et "Lettre d'une amoureuse morte", j'ai décidé de poursuivre avec le dernier ouvrage disponible d'elle à la médiathèque (bien que ce ne soit pas son dernier livre publié mais bon tans pis), à savoir celui-ci. Dans ce dernier, na narratrice s'adresse à quelqu'un qui ne lui répond jamais. Celui-ci ne sera jamais clairement nommé, bien que le lecteur finisse par deviner qu'il s'agit de son père ; un père qui a joué à l'éternel absent, ne vivant qu'à travers les livres qu'il écrit. La narratrice va même pousser jusqu'à vouloir écrire son propre ouvrage pour attirer l'attention de celui dont elle voudrait tant qu'il lui accorde plus d'attention. Même le jour où il s'apprête à mourir, de simples phrases sont échangés entre eux. Lui qui a été un véritable bourreau des cœurs, attirant tous les regards des femmes sur lui, n'a-t-il pas remarqué que le seul regard qui aurait dû importer à ses yeux était celui de sa propre fille, la chair de sa chair ?



Dans et ouvrage, l'auteure fait une nouvelle fois référence à la quête d'amour, au manque et à l'absence. Pour reprendre une célèbre maxime d'Alphonse de Lamartine, "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Je trouve en effet que cette dernière suffit à elle seule à résumer la thématique de cet ouvrage, comme celle des deux précédents que je viens de lire de Nathalie Rheims et dont j'ai fait mention en début de cette critique.

Bien que le thème ne soit donc pas des plus joyeux, un livre très bien écrit, avec des chapitres courts et qui se lit donc très rapidement. A découvrir !
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Lettre d'une amoureuse morte

Ce petit opuscule (89 pages, avec une mise en page bien aérée…) m’est tombé entre les mains par hasard. Je ne connaissais pas les écrits de Nathalie Rheims. Pourquoi ne pas le lire ?

Et j’ai découvert un texte difficile à classer, entre roman, nouvelle, recueil de poèmes ou long poème sur un même thème.



Il s’agit de la longue plainte d’une femme abandonnée par un amant disparu, malade d’amour « à en crever ».

L’évolution des sentiments écrit une histoire qui finira mal, même si l’on s’en doutait depuis les premières pages.



C’est un très beau texte, écrit dans un style bien particulier, avec une ponctuation originale.

Un texte peut-être pas aussi simple qu’il n’y parait, facile à lire et pourtant très riche, avec des moments de bonheur, de solitude, voire de cruauté. Chacun a ainsi sa propre interprétation.



Pour moi, c’est une belle expérience de lecture.

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Place Colette

Nathalie Rheims, romancière célèbre qui a notamment été la dernière compagne de Claude Berri revient dans son livre sur son enfance, entre l'âge de 9 ans et celui de 13 ans, où deux évènements à la fois différents et étroitement liés vont surgir, une maladie très handicapante et très longue qui va provoquer une passion pour les grands textes, et une rencontre avec une comédienne qui va provoquer une passion non plus littéraire mais amoureuse.



Portrait d'une double initiation, à l'amour charnel et à la passion du théâtre, Place colette n'est pas ce qu'on peut qualifier d'autofiction, car cet'éveil d'une passion amoureuse et artistique est joliment dépeint, malgré la gene qu'on peut ressentir à la lecture de cette histoire d'amour entre une très jeune fille et un homme beaucoup plus âge qui la manipule et joue avec ses sentiments.



Place Colette en quelques scènes, charnelles mais dépeintes avec beaucoup de sobriété, de tact et parfois quand même un brin d'emphase «Dans ce gigantesque théâtre dominait la couleur de la passion: rouge sang.» est un beau roman d'enfance écrit avec force et simplicité.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Laisser les cendres s'envoler

Décidemment l'époque est à l'introspection et au grand déballage public de faits privés et qui à mon avis devraient le rester, le summum du genre ayant été atteint par Delphine de Vigan avec "rien ne s'oppose à la nuit".

Faux roman, fausse autobiographie, vrai quoi ici au juste ? Enfants de familles névrosées, bienvenue sur le marché ! Entre rancoeurs, vengeances, exorcismes et exhibitionnismes, l'écriture me semble être devenu le lieu privilégié (et nauséeux) des règlements de compte et j'avoue que cela commence à m'agacer plus qu'un peu. En cette époque où tant de gens peinent à vivre et se demandent de quoi demain sera fait, j'ai un peu de mal à m'apitoyer sur le sort de ceux qui, pour se donner en plus bonne conscience, attaquent avec virulence le milieu dont ils sont issus et tentent de nous faire croire qu'ils se sentent proches de ceux que le système (dont ils ont profité à un moment ou un autre) a laissé pour compte.

Bien écrit, ce livre l'est. Il analyse de manière pertinente la mentalité du monde de l'argent (un univers impitoyable vous en doutez, si classe, si poli, si gentil !) et les relations avec une mère abandonnante prise elle-même à son propre piège. Il y a beaucoup de sincérité dans cette quête d'un amour refusé, mais si l'écriture joue le rôle nécessaire d'une analyse psychanalytique en détruisant des silences mortifères je ne vois pas bien en quoi et surtout qui ce livre peut aider à part l'auteur. Au contraire, cela relève de l'impudeur et je dirai presque même, à l'heure actuelle de l'impudence. Il me semble qu'il y a à l'heure actuelle des drames autement plus réels dont personne ne parlera jamais et dont le récit n'enrichira personne car ils ne seront jamais écrits.
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Le Père-Lachaise, jardin des ombres

En acquérant ce bel ouvrage, dont les superbes photographies de Nicolas Reitzaum constituent l'atout majeur, je ne m'attendais pas à y lire le journal intime de Nathalie Rheims flânant dans les allées du Père-Lachaise à la manière d'une Alice d'âge mûr frappée du syndrome de Peter Pan.



Sans vouloir juger de ses qualités d'écrivain, j'aurais nettement préféré qu'elle nous épargne la redondance de ses envolées romanesques et me laisse imaginer et "voir", sans le filtre de sa propre perception, ce lieu mythique sur lequel il y avait tant et tant à dire.

Et, si elle a malgré tout consenti à laisser "aussi" une place à l'Histoire - la petite et la grande - c'est avec un sentiment de trop peu que je referme ce livre.
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Lettre d'une amoureuse morte

C'est parce qu'il est court que j'ai lu ce livre jusqu'au bout, mais pour être tout à fait honnête je précise que j'ai très vite sauté des paragraphes. Nathalie Rheims nous parle d'une passion amoureuse, de sa passion amoureuse, pour un homme qui a une autre femme dans sa vie, celle-là même envers qui tout le ressentiment de la narratrice se concentre. Nous voilà une fois de plus en présence de l'éternel trio, avec son cortège de clichés. Oui, mon ressenti a été que, même au travers d'un style plus ou moins poétique, journal intime, ce que nous raconte l'auteur est affligeant de banalité. Alors, c'est joli, certes, parfois même un peu touchant, mais le joli est proche du mièvre, quand sous des mots apparemment matures s'expriment des idées d'une adolescente attardée, ou tout au plus d'une journaliste de magazine féminin à la mode. Je suis d'autant sévère que j'avais beaucoup aimé "L'un pour l'autre" du même auteur, empreint d'une belle originalité. Quelle déception de constater que la même personne peut écrire de telles phrases mille et une fois lues ou entendues. La maîtresse est toujours bafouée, la femme stoÏque et victorieuse, et l'homme enfin drapé dans son mystère de mâle irrésistible, si égoïste mais auquel on ne peut résister. Cela finit mal (et on le sait depuis le début) mais pour la lectrice que je suis la fin fut un soulagement. Je conclus en pensant à une réflexion d'une lectrice et amie de Babelio, Madame Coquecigrue, à propos des histoires d'amour des autres qui nous paraissent bien souvent un peu ridicules... ou du moins en restons nous toujours un peu étrangers..je ne peux que confirmer.
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Les reins et les coeurs

Voici le témoignage consécutif à un rein qui ne veut plus fonctionner ; la maladie génétique qui touche les femmes de la famille vient une nouvelle fois de frapper.

Des soins intensifs en réanimation, un long combat s'engage et les souvenirs affluent ; l'abandon d'une mère, l'absence d'une sœur, la mort d'un frère, l'amour d'une grand-mère.

Un récit intime et émouvant.

Une plume élégante et délicate.
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Le Cercle de Megiddo

J’avoue ne pas avoir tout compris.

Quel embrouillamini ! Les mystères de la kabbale et de l’astrologie me sont passés au-dessus de la tête.

J’ai lu jusqu’au bout par intérêt pour les personnages ; l’équipe d’archéologues, l’ambassadeur de Etats-Unis…. ; mais l’histoire en elle-même est tellement obscure et ésotérique que je serais incapable de la raconter. Et puis il y a beaucoup d’invraisemblances, quant à la chute, là non plus, je n’ai rien compris.

Pourtant, malgré tous ces énormes défauts, cette lecture ne fut pas désagréable.

Peut-être parce que le style est bon, et que je suppose que l’auteur s’est bien informée sur les origines de la bible. Le tout a un petit côté science-fiction.

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Au long des jours

Je ne m’attendais à rien de spécial en ouvrant ce livre, mais j’ai pourtant été déçue. Nathalie Rheims dresse l’autobiographie d’une partie de son enfance, une enfance peu commune, où il est question de sexe, de passion et d’amour. A 18 ans, elle s’éprend d’un homme marié, de trente-sept ans son aîné, avec qui elle va entamer une douce histoire, éloignée des normes conventionnelles, qui peut perturber voire choquer les esprits parfois étriqués.



Sans jamais citer le nom du mystérieux homme qui partage désormais sa vie, les plus aguerris pourront aisément reconnaître un homme à la célébrité avérée, autant chanteur, qu’auteur, compositeur, interprète, peintre et acteur. Les références à ses œuvres, les extraits de ses chansons, les mentions de ses amis… sont autant d’indices qui nous permettent de mettre un nom sur la personne qui pose en couverture à côté de l’auteure. Je n’avais personnellement jamais entendu parler de cet homme, mais j’ai écouté quelques-unes de ses chansons, par pure curiosité, histoire de le rendre encore plus vivant sous les pages.



Cette histoire aurait pu être attendrissante, mais je me suis souvent sentie gênée en lisant les passages de ce livre. Il faut dire que cette liaison, entre une adolescente de 18 ans et un homme de 55 ans n’est pas commune, d’autant quand on sait qu’elle n’est pas fictionnelle. Nathalie Rheims nous dévoile en toute intimité sa rencontre avec cet homme, leurs rendez-vous clandestins, des scènes intimistes qui se jouent entre eux et nous parle en toute franchise, avec un peu de pudeur, de ses sentiments, qui ne m’ont pas l’air d’être réellement réciproques. J’avais l’impression de voir naître une histoire d’amour à sens unique, avec une passion dévorante d’un côté et une aventure dans la retenue et le secret de l’autre. Car cet homme, du haut de ses 55 ans, était à cette époque-là marié à une femme avec qui il avait des enfants.



Honnêtement, je ne pense pas être le public cible de ce livre, qui doit être plus orienté vers les 60-70 ans, qui ont grandi avec l’ensemble des artistes mentionnés, qui peuvent reconnaître et comprendre les références sans toutefois aller chercher sur Internet à qui ou de quoi parlent chaque page. Enfin, je suis restée quelque peu étrangère à toute l’histoire qui se déroulait sous mes yeux et je n’ai pas été touchée par les élans d’affection de ces deux êtres que tout (ou presque) oppose.



Une autobiographie intimiste, où Nathalie Rheims nous dévoile avec candeur et pudeur sa liaison passionnée avec un homme de trente-sept ans son aîné. Malgré une plume soignée et travaillée, je suis restée hermétique à l'histoire, qui ne m'a pas forcément plût.
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Au long des jours

Nathalie Rheims a choisi d'être à contre-courant de l'actualité dénonçant l'emprise exercée par des hommes d'âge mur sur de très jeunes filles pour les abuser sexuellement.

Je ne lirai probablement pas son roman d'autofiction "Place Colette" mais ici, dans "Au long des jours" elle annonce qu'à dix-huit ans, elle sait ce qu'elle fait et qu'elle aime les vieux. Elle a le droit et je pense effectivement qu'il peut y avoir des histoires d'amour passionnelles avec une grande différence d'âge.



Il faut dire qu’elle tombe amoureuse de Marcel Mouloudji et on peut comprendre qu'elle soit sous le charme de cet homme dont la douceur semble être à la hauteur de son talent. Il pétille du haut de ses cinquante-cinq ans et ils passent beaucoup de temps à marcher et parler ensemble en cette année 1977. Période un peu difficile pour lui après la perte de ses amis et protecteurs du groupe Octobre, on comprend aussi qu'il aime se réfugier à l'occasion dans les bras de celle qu'il appelle "sa gamine". Des gamins il en a déjà eu deux hors mariage et il avoue sans mentir qu'il aime les femmes, une façon de dire son infidélité permanente.

Elle le vouvoie alors qu’il la tutoie mais on les sent complices. Jusque-là c'est plutôt une belle histoire d'amour dont on sait qu'elle ne durera pas. Nathalie Rheims, jeune comédienne prometteuse à l'époque, la raconte aujourd'hui probablement parce qu'il y a prescription sur le secret de cette relation qu'elle s'était juré de garder.



Si j'ai aimé ces beaux moments intimes et secrets ponctués par les chansons poétiques de Mouloudji comme ce titre de "Au long des jours", je trouve qu'elle utilise un peu trop souvent les textes de ses livres en citations. Bon, on peut dire que cela donne envie de se plonger dans ses récits et romans écrits depuis les années 1940. Malheureusement, je la trouve beaucoup moins fair-play dans sa façon de dresser un portrait à charge de Liliane Patrick, la compagne officielle de celui qu'elle aime et dont il ne cesse de se plaindre pour sa jalousie maladive (il semble qu'il y a de quoi).

Pour autant, cela m'a permis de réécouter les belles chansons de Mouloudji qui sont toujours aussi émouvantes.





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