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Critiques de Nathalie de Broc (97)
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L'Espoir sur le rivage

Auréliane, 37 ans, vit, depuis huit ans, sous l'emprise de son mari, Fabien qui la rabaisse, l'humilie, l'isole, la bat; elle ne voit aucune issue à son calvaire, persuadée qu'elle est nulle, qu'il a raison quand il lui fait des reproches et surtout lui pardonnant chaque fois qu'il revient les bras chargés de cadeaux pour s'excuser. Mais lorsqu'elle découvre qu'elle est enceinte, une étincelle jaillit : elle trouve l'énergie et la force en elle pour relever la tête, d'abord timidement et de se battre pour son enfant.

Le roman est inspiré de témoignages de femmes ayant vécu ou vivant encore l'emprise et les violences conjugales; c'est ce qui fait la force de "L'espoir sur le rivage", Auréliane donnant corps avec justesse aux doutes, peurs, interrogations de ces femmes livrées à un homme pervers et violent.

C'est l'histoire d'un combat long et douloureux où les femmes doivent avant tout retrouver l'estime de soi avant de partir et éventuellement de construire autre chose. J'ai été très touchée et émue par le personnage d'Auréliane à qui on a envie de dire "bouge-toi" parce qu'on ne comprend rien à ce que peut être la dévalorisation perpétuelle de soi par un conjoint. Ce livre a le mérite de montrer, avec empathie, la difficulté pour ces femmes de chercher de l'aide par peur d'être jugées lâches, par peur d'être incomprises, par honte.

Bien sûr, outre la couverture et le thème qui m'ont portée vers ce livre, il y a la Bretagne et plus particulièrement le Finistère Nord, près de Roscoff qui est un personnage à part entière; on sent tout l'amour de l'auteure pour cette région où je vis. Elle évoque l'histoire des Johnies, ces marchands d'oignons roses de Roscoff qui allaient vendre leurs tresses en vélo en Angleterre et qui font encore la fierté de la cité.

Elle donne également une place majeure aux algues qui étaient utilisées pour se chauffer ou fertiliser les sols et qui rentrent de nos jours dans la composition de nombreux produits; elles sont, en outre, de plus en plus utilisées dans la gastronomie où leur goût inimitable apporte une touche marine et iodée, un twist comme disent les cuisiniers, aux plats traditionnels. J'ai d'ailleurs eu l'eau à la bouche à chaque évocation des plats à base d'algues et j'ai beaucoup apprécié de retrouver plusieurs recettes à la fin du livre. Je vais m'empresser de les essayer.

Un très beau roman de résilience, de combat pour regagner la liberté; un bel hommage à la Bretagne et à ses richesses naturelles, sa beauté malgré parfois sa dureté.

#LEspoirsurlerivage #NetGalleyFrance
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L'Espoir sur le rivage

C'est toujours avec autant d'ėmotions que je lis le parcours difficile de ces femmes qui souffrent sous les coups de leurs compagnons.



Nathalie de Broc réussit cependant à nous emmener respirer l'air iodé du côté de Roscoff. Heureusement qu'il y a des chapitres pour souffler un peu et accompagner Aurėlianne, qui après plusieurs années a le courage de quitter son mari pervers, violent, manipulateur, en un mot abject.



Dans ce coin si cher à son coeur, elle va doucement apprendre à se refaire confiance, accepter les mains tendues et reprendre goût à la vie, grace à sa passion pour les algues qu'elle va décliner à l'envi.
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La sorcière de Locronan

1635, Maëlig vit ses premières années à Quintin, petite bourgade bretonne. De son père, elle ne connait rien... Elle a juste surpris quelques mots au détour d'une conversation d'adultes: "facteur d'orgues... Quimper".

Poussées dans le dos par les villageois qui associent ses cheveux roux, sa marque de naissance au creux de l'épaule et sa virtuosité au violon à autant de marques du Diable, la fille et sa mère décident de quitter leurs amis pour se rapprocher de la mer et continuer à vivre tranquille. Malheureusement, une mauvaise rencontre sur le chemin fera de Maëlig une orpheline...



Ce fut une gentille histoire, dans la Bretagne du 17e siècle. En toile de fond, l'épidémie de peste, la peur des "sorcières", l'utilisation des plantes pour soigner.

L'intrigue est assez classique et trop légère pour qu'on en retienne quelque chose après la lecture sinon qu'on a passé un bon moment qui sera vite oublié, un peu comme quand on regarde un téléfilm un dimanche après-midi. Les Bretons y trouveront sans doute quelques infos déjà connues sur l'histoire de leur région; par contre, les étrangers n'y trouveront pas de bien grande motivation à aller y faire un tour.

Rien n'est vraiment creusé, le vocabulaire n'est pas d'une richesse extraordinaire et finalement on n'y trouve pas ce qu'on attend à la lecture du titre.



Bref, rien de transcendant mais comme le roman se lit rapidement, c'est plus une lecture de plage ou de salle d'attente.
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Tout d'abord, je remercie Pierre Krause de Babelio et Mathilde des éditions Presses de la cité pour l'envoi de ce roman (accompagné d'un très joli marque-page) !

Comme certains commencent à le savoir, je suis fan de la Révolution française, et ce livre, retraçant un épisode très peu connu (et surtout très peu glorieux) de cette période troublée, à savoir les noyades de Nantes, ne pouvait qu'attiser mon intérêt.



Le livre s'ouvre donc sur un matin de décembre 1793, sur la grève de Chantenay, où une foule vociférante est venue assister à l'exécution par noyade de centaines de prisonniers, femmes et enfants compris, parmi lesquels se trouvent le comte de Neyrac, sa femme Clotilde et son jeune fils Théo. Noyée dans la bousculade (sans jeu de mot douteux), Lucile, la fille aînée âgée de 12 ans, est le témoin impuissant et horrifié de cette exécution.

Mais un visage s'est imprimé opiniâtrement dans sa mémoire : celui du bourreau, le chevalier de Préville, qu'elle se jure de tuer pour apaiser les mânes de ses disparus, désormais "ombres sur le fleuve"...

Croyant trouver assistance auprès des anciens métayers du comte, et surtout de leur fils Petit Jean qui a été le compagnon privilégié de ses jeux d'enfant, elle se heurte à un refus qui l'oblige à se réfugier dans la demeure familiale saccagée, jusqu'à ce qu'une fouille en règle du chevalier de Préville et de ses sbires l'en déloge.

Sans appui, sans argent, Lucile ne voit d'autre recours pour survivre que s'acoquiner, déguisé en garçon, à une bande de tire-goussets du même âge qu'elle, sévissant dans le quartier du port.

Quatre années passent sans qu'elle n'ait réussi à retrouver la trace du chevalier... jusqu'à ce qu'une rencontre fortuite, et inquiétante, ne lui offre une nouvelle perspective...



Je dois avouer que j'ai été complètement happée par cette histoire, et que je n'ai pas réussi à lâcher le livre avant la fin. L'auteure nous restitue avec maîtrise le décor de cette époque, avec ses quartiers pauvres ou riches, ses costumes, son contexte mouvementé, l'animation du port ou des rues nantaises, ses odeurs, bref le dépaysement est au-rendez-vous.

Ajoutez à cela une très jolie plume, empreinte de l'élégance de ce XVIIIème siècle des Lettres, et vous comprendrez mon plaisir de lectrice !

Malgré tout, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine frustration au sortir de ma lecture.

En effet, j'aurais aimé que Nathalie de Broc développe davantage l'intrigue et la psychologie des personnages, car en 255 pages, on a parfois l'impression de survoler l'histoire, si bien que certains ressorts nous paraissent assez artificiels, voire invraisemblables. Ainsi, j'ai eu du mal à croire en la séquestration de Lucile par Madame Flavie, surtout sur une durée aussi longue, d'autant que l'auteure ne nous fournira jamais aucune information sur les motivations de cette femme interlope. D'autres clés de l'intrigue restent également floues : telles que les relations entre Mme Flavie (toujours elle !^^) et un autre personnages important...



Par moment, j'ai trouvé que l'auteure cédait à certaines facilités narratives pour expliquer certains événements, comme l'incendie du théâtre ou le rebondissement lié à la vengeance de Lucile.

D'ailleurs, Lucile qui est un personnage extrêmement attachant au demeurant, est, dans son malheur, infiniment chanceuse, car elle arrive toujours à se tirer des mauvais pas sans aucun dommage (ou presque !)... On a l'impression d'avoir déjà vu ailleurs les épreuves qui la touchent (le travestissement en garçon, l'épisode du bordel, la "cour des miracles"...), non pas que ces scènes m'aient ennuyée, bien au contraire, mais j'aurais aimé qu'elles soient plus approfondis justement !



Concernant Louis-Amédée de Préville, c'est un personnage que j'ai beaucoup aimé, mystérieux à souhait (même si j'ai deviné rapidement son implication réelle dans certains épisodes), mais comme pour les autres, ses desseins restent inexpliqués, nous laissant sur notre faim...



Pour conclure, une lecture à la fois révoltante et palpitante d'une période fort troublée de notre Histoire, mais qui a malheureusement passé trop vite ! Les mésaventures de l'héroïne sont touchantes, néanmoins j'aurais aimé que l'auteure détaille davantage certains passages pour donner plus d'épaisseur à l'intrigue et de profondeur aux personnages, et qu'elle joue davantage sur l'ambivalence des relations entre la jeune infortunée et son bourreau !



En tout cas, je remercie Babelio et les éditions Presses de la cité pour cette délicieuse découverte !
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Tout d'abord je tiens à remercier Pierre Krause de Babelio, et les Éditions Presses de la Cité, pour la confiance qu'ils m'ont accordée afin de publier un article sur ce livre.

Bien sûr, natif de Nantes et passionné par l'histoire de ma ville et de cette époque sombre de notre passé, j'ai été emballé à l'idée de découvrir ce livre dès la lecture de son résumé.



1793 : la Terreur fait rage et à Nantes, plus qu'ailleurs, les “brigands” vendéens, les aristocrates et les cléricaux, sont les victimes toutes désignées de cette folie meurtrière incarnée par le sinistre Carrier, ses noyades organisées, ses mariages républicains et autres atrocités perpétrées au nom d'une purification révolutionnaire. Dans le bas Chantenay (quasiment au pied de chez moi), Lucile (12 ans) voit ses parents humiliés, attachés et exécutés sans autre forme de procès, dans une barque sabordée, et rapidement car la marée descend…

Le retour vers le château familial va être un nouveau drame pour cette enfant que décidément rien n'épargne, car les sbires de Carrier ont saccagé, vandalisé et brûlé la Grande Gibraye, demeure familiale des Neyrac. Lucile n'a qu'une idée en tête, la vengeance à l'égard d'un homme qu'elle a vu juste avant la mort de sa famille, et dont elle a entendu prononcer le nom, le Chevalier de Préville.

Trois ans ont passé, les exactions ne sont plus qu'un souvenir, surtout pour ceux qui n'en ont été que les témoins, et un semblant de gaieté semble animer une ville que viennent fréquenter les « Inc'oyables » et les « Me'veilleuses », arrivés de la capitale. Nous retrouvons Lucile dans les bas quartiers de la ville entre la Fosse et ses quais et le théâtre Graslin à peine inauguré, avec une bande de vauriens qui ne cherchent qu'à survivre, ayant tout perdu, y compris une hypothétique famille. À partir de là et de l'incendie du théâtre, le destin de Lucile va basculer d'une bien étrange façon. Son idée de vengeance la dévore encore comme un feu intérieur et rien ni personne ne saura l'en détourner.



Au-delà de sa trame historique véridique et de ses itinéraires dont on connaît aujourd'hui toutes les rues, le récit brille par sa documentation particulièrement fouillée et de l'ambiance que l'auteur a su y insuffler. La bibliographie à la fin de l'ouvrage suffit à le vérifier quand on est un peu bibliophile nantais. Sensibilisé très jeune par cette époque, je retrouve dans le texte, tout ce que me racontait mon grand-père, incollable sur l'histoire de Nantes et des Guerres de Vendée.

Dès le prologue on plonge dans l'enfer de la Terreur et jusqu'au bout du roman, même quand les événements seront apaisés (?), on vit au rythme des aventures de la petite héroïne. Le texte est simple sans être simpliste, le vocabulaire recherché, le style fluide et le rythme soutenu. J'ai particulièrement apprécié les incises en tête de chapitre qui introduisent avec finesse les textes à venir.

D'où j'habite je ne peux plus sentir le calfatage des bateaux, car le dernier construit à Nantes date des années quatre-vingts, et le port ne bruit plus des harangues des marchands pour attirer le chaland, là où l'on déchargeait les navires de toutes les denrées arrivées du lointain. Les ballots de coton et les sacs de café, ou le sucre à raffiner ont laissé la place aux vélos du dimanche. Les lanternes rouges ont disparu et s'il reste quelques bars à hôtesses, la réputation du quartier de la Fosse s'est estompée, au profit d'un éléphant mécanique qui barrit tous les jours de l'autre côté du fleuve. Mais il faut rendre grâce à l'auteur de nous avoir rappelé ce qu'était cette ville magnifique avec son quartier Kervégan où subsistent la plupart des immeubles du XVIIIe, dont l'hôtel de la Villestreux, le théâtre Graslin plusieurs fois rénové et trônant sur son large escalier, et, malgré les dégâts des bombardements, on peut encore admirer sur les quais nombre d'anciens hôtels particuliers, aux balcons ventrus ornés de ferronneries d'art et soutenus par des cariatides ou autres atlantes et télamons, et aux larges portails surmontés de mascarons grimaçants.

Et ce titre : « Et toujours ces ombres sur le fleuve… » Ombres que je devine le matin en partant travailler en longeant la Loire…

D'aucuns - forcément - trouveront quelques passages difficiles à croire ou ne se livreront pas au rythme de la vie de Lucile et des surprises à venir, mais qu'importe, les fâcheux sauront toujours glisser quelques commentaires acides ou trop rigides.

Je n'aurai qu'un petit regret : la fin très (trop ?) vite arrivée et les points de suspension qui en résultent. L'auteur compte-t-elle nous livrer une suite ? Si c'est le cas je me laisserai tenter sans retenue.
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Loin de la rivière

Une belle histoire, écrite par Juliette, revenue d'un camp de concentration , et se souvient - ou imagine?- l'histoire de son ancêtre Herminie. Des rives de l'Odet à l'Ouest canadien, bien des aventures et des désenchantements attendent cette amoureuse... Facile à lire, un bon roman pour l'été.
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Les étés de Grande-Maison

Nathalie de BROC. Les étés de Grande-Maison.



La Grande-Maison des Bremeur-Duval se trouve en Bretagne, dans le Finistère. C’est une demeure bourgeoise, le reflet de ses riches propriétaires. Nina et Claude sont cousines. Nina réside en temps ordinaire en région parisienne. Elle est accueillie tous les étés au sein de sa famille maternelle. Pendant une trentaine d’années, nous assistons aux vacances de ces jeunes filles. Les secrets familiaux sont lourds à porter. Au fil des ans, nous en apprenons un peu plus sur les rouages de cette grande famille. Les mentalités évoluent. Chacun fait son chemin dans cette famille pleine de pudibonderie; mais des âmes retorses vont s'élever et bouleverser les enjeux.



Une saga présentant les travers de la famille. Les alliances imposées, les mésalliances, les connivences entre les uns et les autres et nous apprenons la vérité tue lors de la lecture du testament du patriarche, Bon-papa. Un petit roman régional qui nous dépeint bien les caractères trempés des uns, la mollesse des autres. Nous éprouvons de l’empathie pour Nina et sa mère. Claude nous présente ses diverses facettes, tantôt face, tantôt pile : une véritable girouette. je ne pense pas aller plus loin dans l'écriture de cette auteure. (28/05/2022).



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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Roman lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie Babelio et les Presses de la Cité de m'avoir sélectionnée et envoyé ce roman.



Un contexte intéressant

1793. Comme partout en France, la Terreur règne à Nantes. Jean-Baptiste Carrier, commissaire de la Révolution, et ses sbires ne manquent pas d'imagination pour se débarrasser des ennemis de la République, c'est-à-dire des prêtres réfractaires, des réfugiés vendéens, des aristocrates, des détenus... Ici, outre la guillotine, des "mariages républicains", qui consistent à attacher ensemble deux personnes nues avant de les embarquer sur des gabarres qui sont coulées dans la "baignoire de la République", au milieu de la Loire, à hauteur de Chantenay.

Si la Terreur est certainement l'une des périodes les moins glorieuses de notre histoire et celle que l'on occulte le plus encore aujourd'hui, elle s'invite pourtant de manière assez récurrente dans les romans historiques. Sous le prétexte de défendre la Première République, des hommes n'ont pas hésité à torturer et à assassiner des milliers d'innocents. Mais l'auteur aborde cette période d'une manière originale en situant l'action à Nantes, là où a oeuvré le terrible Jean-Baptiste Carrier avec ses abominables "mariages républicains" dont j'ignorais l'existence.



Une histoire bien étayée

C'est à l'un des ces "mariages républicains" que nous assistons dès le prologue du roman. La petite Lucile, 12 ans, assiste, impuissante, à la mort de ses parents, Clotilde et Théosime de Neyrac, et de son petit frère Théo, sous les cris de joie d'une foule démente, ayant perdu toute raison. Fendant la foule, pleine d'une rage froide, elle retourne chez elle, à la Grande Gibraye, le château familial, en se promettant de venger un jour les siens en retrouvant le responsable de ces meurtres, le Chevalier de Préville dont elle a entendu prononcer le nom par la foule et qu'elle a aperçu pendant quelques secondes. Jamais elle n'oubliera ces "ombres sur le fleuve".

Rejetée par les métayers du château qui craignent de subir le même sort, Lucile trouve alors refuge à la Grande Gibraye, mais le château a été saccagé et pillé. Pourtant, deux hommes reviennent sur le lieu de leur forfait, l'un d'eux est le Chevalier de Préville. Ils sont à la recherche de Lucile, mais celle-ci a eu le temps de se réfugier dans sa cachette favorite où elle découvre une boîte dissimulée par ses parents contenant notamment de l'argent.

1796. La Terreur et les abominations commises par Carrier ont été rayées des mémoires. La vie reprend ses droits : la famine a disparu, les restaurants et les débits de boissons ne désemplissent pas, le négoce a repris dans le port… C'est dans cette ville que Lucile a trouvé refuge, adoptée par une bande de jeunes voleurs, composée de la dure Awa, du gracile Lambert et de la jeune et fragile Louison. Vivant au jour le jour de menus larcins, elle n'en a pas pour autant oublié sa promesse de vengeance. Un jour, alors que la bande se trouve devant le théâtre de la ville, Lucile est subjuguée par une jeune femme, Albane, qui vient assister à une comédie-ballet. Abandonnant ses compagnons, elle parvient à entrer dans le théâtre et, de sa loge, ne quitte pas des yeux la fameuse Albane. C'est alors que se déclenche un incendie. Lucile veut à tout prix sauver Albane, mais une femme, sous les décombres, s'agrippe à sa cheville et la supplie de la sauver. À ce moment précis, le destin de Lucile bascule…

La vengeance est vraiment le maître-mot de ce roman. Elle est la compagne de Lucile tout au long de ce roman, tout comme les personnages qui gravitent autour de Lucile : Awa, Lambert, Louison, Madame Flavie, Félicien, La Toucques, Almería, Isis, Cléophée, Préville… Chacun de ces personnages apparaissent à un moment précis de sa vie, se croisent, nous permettant de découvrir des aspects de la vie quotidienne d'alors : la vie d'armateur, l'activité d'un port, le milieu de la prostitution, la condition de la femme, la bourgeoisie nantaise, la vie dans les quartiers pauvres… Quel que soit le thème abordé, l'auteur possède une connaissance approfondie lui permettant d'offrir au lecteur moult détails intéressants, sans aucune lourdeur, fruit d'un travail de documentation confirmé par la bibliographie figurant à la fin du roman.



La narration au détriment des dialogues

Certes l'auteur possède sans aucun doute une belle plume et un sens aigu de la description – celle de la foule dans le prologue est très forte –, mais elle en vient à oublier les dialogues qui ont un rôle essentiel dans un roman. Même si elle se pose en narrateur omniscient, nous permettant de comprendre tout des pensées et des émotions des personnages, du fait de la rareté des dialogues, le roman ne me semble pas aussi vivant et incarné qu'il aurait pu l'être. Le lecteur se sent un peu mis à distance, plutôt spectateur qu'acteur de l'histoire. De là vient aussi peut-être cette impression que les personnages restent parfois un peu abstraits. Ainsi, Préville, personnage très intéressant : pourquoi a-t-il agi ainsi ? que pense-t-il ? que ressent-t-il ? quels sont ses desseins ? Ce roman aurait certainement gagné à être un peu plus étoffé de ce point de vue.



Une fin ouverte

Mais je me demande par ailleurs si ce roman ne fera pas l'objet d'une suite où, justement, nous ferions davantage connaissance avec certains personnages ! D'autant que, même si l'on se doute que Préville ne peut pas être si méchant que cela, la fin se révèle inattendue et les points de suspension qui clôturent le roman sont très intrigants et me laissent à penser qu'il y aura une suite à ce roman. Si tel est le cas, je serai curieuse de découvrir ce que vont devenir tous ces personnages...
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Masse critique, merci à Babelio et aux presses de la cité de m'avoir permis de découvrir ce titre et cette collection.

Quiconque est passionné par l'histoire de France, passionné ou curieux de découvrir les épisodes pénibles de la Terreur, sera ravi de cette lecture.

L'époque est restituée avec brio. Nous imaginons avec beaucoup de vraisemblance les premiers et seconds rôles décrits. Nous entendons les froissements des étoffes misérables ou précieuses selon les temps du récit.

La description de la ville de Nantes pendant le développement du commerce triangulaire nous permet même de sentir ces odeurs de cannes à sucre, d'entendre les préparatifs de départ des bateaux.

Le rendu du travail de recherche est spectaculaire.

Et j'allais oublier ce titre ... "Et toujours ces ombres sur le fleuve" .... Très grande réussite, qui m'accompagnera à chaque promenade le long des berges de la Loire et de l'Erdre, pour ne jamais oublier que ces lieux ont été " la grande baignoire" !

Mais ....

Pourquoi est ce si fleur bleue ?

Pourquoi l'auteur cherche t elle à nous attendrir avec les malheurs de l'aristocratie ?

Pourquoi l'intrigue nous traîne dans les sous pentes des bas fonds nantais mais en tout bien tout honneur pour l'héroïne ?

J'aurais aimé lire un autre livre, qui aurait traité et montré pourquoi la France a réussi à cette époque à sortir du joug de la royauté, bien sûr avec des erreurs et des horreurs qui auraient certainement pu et du être évitées ! Les mêmes abus, la même bêtise qu'après la seconde guerre mondiale !

J'aurais aimé lire un autre livre qui aurait décortiqué ces phénomènes de foule furieuse qui n'hésite pas à rendre une justice expéditive au nom de n'importe quoi.

J'aurais aimé lire un autre livre qui nous aurait montré comment une jeune aristocrate aurait pu prendre conscience du monde qui l'entourait et oublier les rêves de princesse.

La vie n'est pas un conte de fée, les femmes n'attendent pas leurs princes charmants, les strass et les paillettes ne sont que de la poudre aux yeux !

Il faut croire et espérer que l'éducation est et restera la meilleure garantie d'une vie où pourra régner cette devise "Liberté, Égalité et Fraternité". Ce n'est pas ce que nous apprend ce livre .... C'est bien dommage qu'un très beau travail de recherches ne soit pas au service de la mémoire collective !
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Je le dis tout de go : ce genre d’histoire me pose toujours un problème. Le genre du roman historique, surtout pour une personne dont la formation est justement l’histoire, nécessite un équilibre particulier pour aboutir à une réussite. Soit le sentimentalisme prend le pas et nous nous retrouvons avec « Caroline chérie » de Cécil Saint-Laurent ; soit l’histoire mène la danse, et nous obtenons « le Nom de la Rose » d’Umberto Eco. Le roman historique parfait serait donc à mi-chemin entre l’un et l’autre, ce qui n’est pas si aussi évident qu’on pourrait le croire d’un prime abord.

« Et toujours ces ombres sur le fleuve » m’a évoqué à plusieurs reprises le premier tome d’une vaste saga historique, à savoir « Angélique, marquise des anges » de Anne et Serge Golon. Cette histoire de vengeance, au début du XIXe siècle, présente de nombreux points communs avec la marquise de Peyrac, sous le règne de Louis XIV. Même traumatisme dans l’enfance, même volonté de s’en sortir à tous prix, quitte à être dans l’illégalité, mêmes rencontres fortuites mais bienvenues. Bref, un destin où les « deux ex machina » sont très (trop) nombreux. A un tel point que les personnages sont assez superficiellement brossés, psychologiquement parlant et se chassent l’un l’autre très vite. Mais ne croyez pas que ces aventures sont palpitantes pour autant, non, elles sont seulement intéressantes. Les ressorts narratifs sont assez prévisibles : l’exécution, l’incendie du théâtre, la maquerelle, etc.

Deux éléments m’ont séduit. D’abord, la lecture de ce livre m’a appris un certain nombre de mots de vocabulaires, ressortis de l’oubli, ainsi que l’une ou l’autre toponymie. Puis vient le style d’une qualité indéniable, très littéraire, un peu désuet à certains instants mais jamais redondant. Bref, un avis mi-figue, mi-raisin.
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

À regarder la couverture, la collection, le titre, on s'attend à un énième roman de terroir, à l'intrigue facile, au style monotone, aux personnages convenus. Pourtant, dès les premières lignes, l'auteur nous plonge en pleine Terreur, au cœur d'une foule dense de badauds, mus par de bas instincts et venus assister à l'exécution massive de nobles dans ce qu'on a surnommé la "baignoire de Nantes".



D'entrée de jeu, la plume de l'auteur, incroyablement ciselée, emporte le lecteur par une écriture volontairement désuète et ampoulée, se plaisant à distiller de nombreux termes surannés et à accumuler les figures de style à la limite de la préciosité. Pourtant, au fil des pages, ce style vivifiant et original au départ devient pesant, artificiel, amphigourique, et flirte carrément, parfois, avec la cuistrerie. Autant dire que ce qui intriguait le lecteur dans les premières pages devient prodigieusement agaçant à mesure que l'histoire progresse et que l'auteur nous perd dans des phrases excessivement alambiquées et au lexique nébuleux.



À cette écriture très travaillée s'ajoute un formidable travail de documentation de la part de l'auteur, qui rend à merveille l'atmosphère nantaise en cette fin de XVIIIe siècle, même si l'on peut déplorer le fait que l'arrière-plan historique ne serve finalement que de prétexte à une histoire de vengeance relativement banale et attendue : on en apprend bien peu, trop peu, sur les noyades de Nantes, la Terreur, le tristement célèbre Carrier (à peine évoqué)...



De plus, l'intrigue est relativement banale, les dialogues ne servent parfois à rien, et l'auteur semble avoir un goût certain pour le deus ex machina et les hasards providentiels, tant certains rebondissements paraissent faciles, sans parler du dénouement, tiré par les cheveux et très elliptique, comme pour mieux laisser planer le mystère et nous faire espérer une suite à ce roman qui penche un peu trop vers le conte de fées pour être honnête.



Enfin, le traitement des personnages est assez inégal : l'héroïne est paradoxalement assez peu attachante, et son comportement pas toujours sensé. Parmi les personnages secondaires, certains sont presque caricaturaux (la maquerelle repentie, le fils indigne, la prostituée au grand cœur...) et d'autres sont à peine ébauchés, comme Préville, qui reste finalement un être bien opaque dont on peine à saisir le caractère.



Retrouvez cette critique plus détaillée en cliquant sur le lien ci-dessous !



Ouvrage reçu dans le cadre de l'opération "Masse Critique". Merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité.
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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L'Espoir sur le rivage

Aurélianne est mariée depuis huit ans avec Fabien qui dirige une scierie. Le mari aimant et prévenant des premiers jours a vite montré son visage possessif et inquiétant... Aurélianne peut difficilement se confier à sa mère, Simone, qui ne voit que l'aisance financière et la vie confortable que ce mari offre à sa fille. Alors Aurélianne le laisse la rabaisser, l'humilier, la frapper et finit par se convaincre elle-même qu'elle ne vaut rien.

Mais les petites voix d'Elsa l'infirmière ou encore de Simon Vigne éveillent peu à peu sa conscience : elle doit réagir. Elle peut compter sur le soutien de sa grand-mère bretonne Katell chez qui elle va trouver refuge. Mais ceux qui l'accompagnent dans la réalisation du projet professionnel dont elle a toujours rêvé peuvent-ils aussi la protéger de l'emprise de son mari ? L'histoire d'Aurélianne, c'est celle d'une femme qui a eu le cran de partir, pour sauver sa peau et protéger le bébé qu'elle porte, qui agit comme un détonateur dans sa décision. Sa reconstruction auprès de ceux qui assurent sa garde rapprochée fait cependant à peine retomber la tension narrative qui s'installe... La menace plane dans la seconde moitié du roman : Aurélianne sera-t-elle vraiment un jour en sécurité ?

Je suis toujours sidérée et horrifiée de lire un roman sur la violence conjugale et de voir comment certains hommes deviennent des prédateurs incontrôlables. Derrière une couverture faussement feel-good, Nathalie de Broc distille un suspense parfois insoutenable pour raconter une histoire de femme en danger tristement inspirée de faits réels.

Je remercie Netgalley et les éditions Terres de France de m'avoir offert l'opportunité de cette lecture.

#NetgalleyFrance

#Lespoirsurlerivage
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La tresse de Jeanne

Savez-vous ce qu’est un johnny ? (johnnies au pluriel)



Non ? Eh bien moi non plus, jusqu’à ce que je lise ce roman.



Nathalie de Broc nous embarque dans la Bretagne du début du 20ème siècle, et fait la lumière sur une profession aujourd’hui disparue, celle de johnny.



Les johnnies étaient d’abord des fermiers, cultivateurs d’oignons roses, réputés pour leur saveur, leur qualité et surtout leur bonne conservation. Chaque été, ils se regroupaient en Compagnie, sous l’autorité d’un Master, et partaient en Grande-Bretagne, la cale du navire chargée d’oignons. Une fois sur place, ils se dispersaient à travers l’Angleterre, un bâton chargé de tresses d’oignons sur l’épaule, et faisaient du porte-à-porte pour vendre leur marchandise. Ils revenaient huit mois plus tard, les poches pleines de pièces.



Jeanne est la fille de l’un d’entre eux, Louis Querrien.



A 8 ans, elle apprend que le navire transportant, entre autres, la Compagnie de son père, chavire et coule en mer, à proximité de Saint Malo. Il n’y a que cinq survivants, et les corps des noyés s’échouent par dizaines sur les plages. Mais pas son père, qui est alors porté disparu.



Tout le monde le considère comme mort, mais pas Jeanne, qui restera persuadée pendant des années qu’il est quelque part, de l’autre côté de la Manche.



A 16 ans, elle décide de s’engager à son tour dans une Compagnie, d’apprendre le métier de son père et d’avoir ainsi l’opportunité de poursuivre sa Quête.



Première femme johnny, arrivera-t-elle à se faire accepter dans ce milieu exclusivement masculin ? pourra-t-elle seulement être une johnny digne de ce nom ?

Et surtout, trouvera-t-elle son père ? Sa Quête n’est-elle pas une chimère de petite fille ?



J’ai aimé la plume de Nathalie de Broc, sa manière de brosser le portrait de ses personnages, la description de l’ambiance du récit, la documentation historique, l’intrigue et son dénouement.



Ce fut une lecture très agréable, prenante et instructive. Une belle découverte qui me donne envie de me pencher sur les autres œuvres de cette autrice.



Bonne lecture ;-)
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Très belle plume que celle de Nathalie de Broc, telle qu'on n'en rencontre plus guère à l'heure où la facilité agit aussi dans le monde de la littérature, où l'on a l'impression que, plus c'est facile à lire, mieux ça se vend. Ici, le style est exigeant, les figures de style sont employées avec bonheur et le lecteur s'immerge dans un vocabulaire varié bien digne de notre belle langue française.



Quelle déception, donc, que le fond ne soit pas à la hauteur de la forme ! La même exigence, la même minutie auraient dû y être employées. Dans ce récit lapidaire - quatre ans dans le texte (p. 72: "quatre années dans les rues), mais deux et demi seulement si l'on compare les dates des première et deuxième parties (décembre 1793 ; fin août 1796) - une jeune fille veut venger la mort de ses parents, et commence pour elle toute une série d'événements fortuits... Mais des gamins des rues jusqu'à la mère maquerelle puis au bourreau finalement pas si méchant que cela, une fâcheuse impression de déjà vu accompagne le lecteur. Rien de bien original, certes. On y prendrait cependant plaisir s'il ne s'y ajoutait pas mal de facilités dommageables. Ainsi, le bourreau du début connaît Madame Flavie, dont le méchant fils (celui-là l'est vraiment !) s'acoquine avec Awa, l'une des complices de rue de l'héroïne... Nantes est-elle une ville si petite ? Les personnages étaient pourtant sympathiques, même s'ils frôlaient par instant le cliché sociologique et littéraire (la maquerelle repentie, le mauvais fils, le sauveur caché sous le masque de l'assassin...).



Lecture en demi-teintes, donc, mais qui m'aura donné le plaisir de découvrir la plume de Nathalie de Broc. Je veux croire que celui-ci n'est pas le meilleur de ses romans et m'aventurerais peut-être un de ces jours à ouvrir La Tresse de Jeanne ou La Sorcière de Locronan.
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Le résumé est alléchant, c'est bien pour cela que j'avais jeté mon dévolu sur ce livre lors de la Masse Critique... Malheureusement pour moi, la lecture n'est pas totalement été au niveau de mes espérances.



Autant le dire toute de suite, je ne l'ai pas encore terminé. Mais le délai pour Masse Critique étant dépassé, je vous livre tout de même mes impressions sur ce que j'ai lu pour le moment.



Le début a été très laborieux. J'ai vraiment eu du mal à suivre l'intrigue, parce qu'on passe du coq à l'âne et surtout parce que les phrases sont extrêmement longues. Ce qui fait que la plupart du temps, j'oublie le début de la phrase, je ne sais plus de quoi on parle et je suis obligée (si je veux comprendre) de relire le paragraphe. Ces phrases à rallonge sont donc extrêmement déplaisantes et ont été un frein à ma lecture.



Ensuite, j'ai trouvé que sur les 100 premières pages, l'action stagne. Il se passe des choses, attention, mais pas assez à mon goût. Là où j'en suis (un peu plus de la moitié), il me semble que l'action va (enfin) démarrer... mais je peux me tromper.



Le contexte choisi - l'après révolution française - est intéressant bien qu'assez peu développé. On se concentre surtout sur l'envie de vengeance de Lucile. Toutefois, certaines scènes nous permettent d'observer la société telle qu'elle est organisée lors de cette période.



Pour conclure, j'ai envie de dire qu'il faut laisser sa chance à ce roman. J'étais à deux doigts de l'abandonner, mais j'ai persévéré... et il semble que cela va payer puisque l'action devient plus intéressante une fois la moitié dépassée. Cependant, les phrases trop longues sont vraiment un problème pour moi.

Je reviendrais donc donner mon ressenti final une fois l'ouvrage terminé.
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Avec son nouveau livre, Nathalie de Broc a su me captiver et me donner l’envie d’en savoir toujours plus. Cependant, ce roman historique aurait peut-être mérité de mettre davantage en avant le contexte des noyades de Nantes sous la Terreur en nous offrant plus de détails et d’explications. De même qu’une cinquantaine de pages en plus n’aurait pas été de trop pour développer davantage certaines scènes ainsi que certains personnages. La fin est ouverte. C’est à nous d’imaginer un final heureux ou au contraire dramatique. L’intrigue est dans l’ensemble bien menée. Par contre le style ne m’a pas toujours paru très fluide. J’ai buté sur certains mots car l’auteure utilise un vocabulaire particulier qui nous plonge dans la fin du XVIIIe siècle dont elle nous distille pas mal de détails de la vie quotidienne.



Cette histoire nous présente une initiation à la vie. En effet, Lucile doit assumer une véritable quête afin de venger ses parents. Notre héroïne grandit et ceci pas seulement physiquement mais aussi moralement. Son point de vue sur la situation évolue. Elle est d’abord habitée par une vengeance dévastatrice pour se transformer finalement en une certaine sagesse. Certains personnages secondaires ne sont pas assez développer à mon goût. Par exemple, j’aurais beaucoup aimé en savoir davantage sur Louison, jeune fille que rencontre Lucile lors de son errance. Elle est très attachante mais finalement nous savons très peu de choses sur elle alors que l’auteure nous suggère un passé intéressant sans en dire davantage.



J’émets un avis plutôt positif sur ce livre. Il m’a franchement intéressé et tenu en haleine. J’ai aimé suivre la quête de l’héroïne. Cependant avec le recul il me laisse comme un goût de trop peu dans l’immersion historique et le manque de détails.
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

Je tenais à remercier Babelio ainsi que les éditions Presses de la Cité pour ce partenariat, car si j'étais curieuse au premier contact, me voici enthousiaste une fois la lecture finie. Ce roman est une terrifiante découverte, relatant un sombre passage de la Terreur « les mariages républicains ».



Historiquement, je ne peux rien reprocher au roman, c'est fouillé, précis et très documenté ; et là où j'applaudis l'auteure, c'est qu'elle parvient à nous fondre dans l'ambiance cruelle de la Terreur, dans le quotidien des Nantais de cette époque avec justesse et précision sans nous servir une dissertation pédagogique. Tout est d'une grande fluidité et d'une force émotionnelle prenante. J'ai vraiment eu l'impression de voir la ville, de revoir des lieux connus comme le théâtre Graslin, d'en apprendre plus sur cette ville de Nantes – je la côtoie sans vraiment la cerner, revenir ainsi sur son Histoire la rend plus intéressante. Vous vivez l'Histoire à travers une histoire très captivante, celle de Lucile.



Le résumé nous la présente, le récit a pour but de conter la vie de Lucile depuis le mariage républicain où elle aura vu sa famille se noyer dans la Loire et ses biens confisqués. Perdue, totalement seule et ignorée, elle se doit de survivre, de n'importe quelle façon. C'est un récit initiatique, notre héroïne était bien haut quand elle descend de son cocon, elle va affronter la faim, le froid, elle va en vivre des aventures. Un beau voyage à Nantes qui la conduira dans les coins les plus dangereux, à gagner sa vie en volant, elle va faire des rencontres changeant son destin. L'intrigue est loin d'être un fleuve tranquille, nous sommes avec Lucile, nous sommes attachés à elle et impossible de la laisser, il faut qu'on en sache plus, toujours plus. Dès le début, j'ai été happée par le récit et j'ai eu bien dû mal à le lâcher, je voulais connaître la suite, savoir ce qui allait survenir.



Car il faut avouer que la plume de l'auteure est très jolie. Le style est sincère, prenant, on s'y laisse prendre et c'est bien dur de devoir se rendre compte que l'on a fini le roman... je l'ai dévoré en quelques jours tant il m'a captivée. Les descriptions nous content des lieux, des personnages, des émotions, des actions avec simplicité et soin, on se sent vraiment très proche des décors, des sentiments de Lucile ou des autres. Les répliques sont justes, elles correspondent au tempérament des protagonistes mis en avant, on se régale devant le mordant de la jeune fille.



J'ai peut-être ressenti quelques longueurs, mais c'est réellement léger à côté de l'effet addictif qu'entraîne cette lecture. Autre petit point grinçant, la fin, très ouverte. Personnellement, elle est classe, j'avoue, c'est une très bonne fin, seulement, ma curiosité fut tellement piquée à vif que j'aurais souhaité quelques renseignements supplémentaires, un chapitre de plus... J'admets que je ne voulais pas abandonner de suite ces personnages.



Parce que ces protagonistes, ils sont très humains, et surprenants. Certains ont été une sacrée surprise une fois les révélations finales obtenues et j'étais bien loin de me douter de leurs véritables intentions. On ne peut qu'aimer Lucile, sa soif de vivre, sa volonté, sa personnalité, son histoire, c'est une héroïne très attachante et qui ne cesse de grandir au fil de ses aventures. Les autres protagonistes ont chacun un rôle à jouer dans l'intrigue, mais aussi auprès du personnage principal. Petit Jean, Carrier – qui lui est un homme ayant réellement existé, Madame Flavie, Awa, le chevalier de Préville... Ils sont tous fascinants, ils ont leurs qualités et leurs défauts, j'ai mes petits chouchous comme Louison, d'autres sont devenus mes favoris grâce à leurs actions. Ils ne nous laissent pas indifférents.



En conclusion, voici un très beau roman, une belle excursion dans la Terreur à Nantes, extrêmement bien documenté, soigné et précis dans les informations historiques. La plume de Nathalie de Broc nous emmène au cœur de la ville, de son mode de vie, de son économie et de son rapport à la flotte maritime, des émotions, de l'action, des changements vécus par Lucile. C'est juste, fin et très agréable à lire, rapide tellement c'est addictif, on est tenu en haleine par la vie de cette jeune héroïne courageuse et déterminée, car elle ne tient que sur un fil. J'ai été très enthousiaste durant ma lecture, prise dans le récit sans jamais m'arrêter, de ce fait, je remercie vivement les éditions Presses de la Cité ainsi que Babelio pour ce partenariat. Une très belle découverte !
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Et toujours ces ombres sur le fleuve

C'est ce que j'aime avec ces opérations "Masse critique", partenariat entre Babelio et les maisons d'édition (en l'occurrence ici, Presses de la cité) : découvrir auteurs et histoires beaucoup moins mis sous les feux de la rampe, surtout en cette période de rentrée littéraire, où tous les projecteurs sont braqués sur les courses aux pris littéraires...

Je viens de refermer "Et toujours ces ombres sur le fleuve..." et je dois dire que j'ai passé un agréable moment à suivre les aventures de la vaillante Lucile au destin si chahuté. Certainement parce que l'auteur montre un réel souci de documentation historique au point de faire parfaitement revivre cette terrible période de la Terreur et le chaos qui s'en est suivi pendant des années. Certes, ce n'est pas le premier livre qui prend pour contexte la Révolution Française, loin de là, mais son ancrage à Nantes, ville portuaire et donc largement ouverte sur le monde lui confère un angle de vue intéressant (en tout cas pour la parisienne que je suis...). Grâce à cette toile de fond qui aiguise l'intérêt du lecteur, le sens du romanesque de l'auteur peut s'épanouir. C'est la deuxième chose que j'ai appréciée car je ne vous cache pas que, à la lecture de la quatrième de couverture j'avais un peu peur d'une histoire mièvre, à l'eau de rose... Vite rassurée par la plume de l'auteur, suffisamment alerte et précise pour éviter cet écueil... L'intrigue est bien ficelée, ça marche. On s'attache à Lucile et même si on devine un happy end final, l'auteur a suffisamment de finesse pour suggérer et laisser libre cours à l'imagination de ses lecteurs . Au final, cela donne un roman d'aventures "à l'ancienne", digne des romans de cap et d'épée (toutes proportions gardées) avec du suspens, du drame, de l'amitié, de la vengeance et bien sûr... de l'amour. Avec en plus, un petit récapitulatif historique pas inutile sur cette période encore marquée par le commerce des esclaves, les grandes conquêtes maritimes (Surcouf, le fameux corsaire fait même une apparition), le colonialisme et bien sûr l'instabilité politique.

Franchement, une lecture très sympa, à la qualité appréciable.
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L'Espoir sur le rivage

Mon avis



Je remercie les Editions PRESSES DE LA CITE et en particulier Marie-Jeanne de m'avoir donné l'opportunité de lire, en service de presse, « L'Espoir sur le rivage », roman de Nathalie de BROC que je remercie également pour la gentille dédicace.



Nathalie de BROC nous conte l'histoire d'Auréliane, jeune femme, trentenaire qui vit en Normandie avec Fabien, son époux.

Auréliane, victime de violences conjugales, décide de quitter son mari et s'enfuie en Bretagne dans la maisonnette de Katell, sa grand-mère.

Notre héroïne qui est jolie, forte et fragile à la fois, déterminée, fort instruite réussira-t-elle à échapper à l'emprise de son mari ?



Beaucoup d'émotions sont palpables à la lecture de cet ouvrage et nous ne pouvons que nous attacher à Auréliane et détester Fabien...

J'ai beaucoup aimé ce roman contemporain tiré d'une histoire vraie, triste certes mais empli d'espoir, très bien écrit et addictif que j'ai lu pratiquement d'une traite.



Un très bon moment de lecture que je recommande vivement aux amateurs du genre.



Blog : leslecturesdecerise74.over-blog.com

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Instagram : https://www.instagram.com/leslecturesdecerise_74/




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L'Espoir sur le rivage

Le commentaire de Martine :

L'histoire d'Auréliane est celle que vivent certaines femmes, Auréliane est mariée à Fabien depuis huit ans. Au fil des années, la tension est montée, le mari aimant et tendre des premiers jours, a disparu petit à petit. Fabien est devenu possessif, se met à la rabaisser, à l'humilier, en la traitant de nom, l'isole et vient qu'à lever la main sur elle, voilà la violence conjugale est présente dans ce foyer. Ce mari rêvé, idéalisé n'est qu'un pervers narcissique, violent.

Un soir avec seul avoir que les vêtements qu'elle porte sur elle, Auréliane décide de s'enfuir en quittant ce bourreau le plus vite possible, elle s'en va vers la côte bretonne. Sa grand-mère l'accueille sans aucun reproche, elle lui ouvre sa maison. De jour en jour, Auréliane reprend ses rêves de jeunesse et, malgré les doutes, les limites, l'inconfort, elle va décider de s'en sortir de cette vie de femme vivant dans un milieu violent. Elle va aussi travailler sur la confiance qu'elle doit se donner, ainsi qu'aux autres afin de se laisser accompagner, entraîner, inviter vers la redécouverte de qui elle est aujourd'hui.

Nathalie de Broc offre un roman engagé, une histoire d'actualité puisque la violence conjugale est toujours présente au sein de certains foyers. L'auteure ne va pas du côté de la noirceur et des ténèbres, elle offre une sensibilité, une espérance, une lumière qui émerge de chaque survivante. Un récit qui rend hommage à la résilience, à la liberté, à la confiance, à l'envie de vivre et à la transformation. Le sujet central est la violence conjugale dans toute sa dimension et surtout la force mentale que la victime porte en elle afin de s'en sortir.
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