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Critiques de Nigel Barley (57)
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Un anthropologue en déroute

Cameroun, 1983.

L'anthropologue Nigel Barley, avec un flegme tout britannique, va à la rencontre des Dowayo, qui possédaient un langage sifflé, momifiaient leurs morts, pratiquaient le "culte des crânes " et procédaient à la circoncision.





Mais après la bureaucratie pour les visas (il lui faut 36 documents), et la douane, à l'aéroport, Nigel s'efforce d'éviter le regard des prostituées locales.

" Ces dames ont imposé leur manière de procéder, qui consiste à marcher droit sur un homme, avant de l'emprisonner entre leurs jambes, comme dans un étau. "

Le pire étant de monter dans un minuscule ascenseur, avec elles!

Nigel l'ignore encore, mais une lady Cou-courou , "qui lui rappelle fortement Oliver Hardy", l'attend devant sa chambre d'hôtel...





A propos de poules, comme tout bon anglais, Nigel rêve de Eggs 'n toasts, au petit déjeuner et va élever ses propres gallinacées, jusqu'à ce que...

- "Patron, j'ai repéré toutes les poules qui pondaient, et je les ai tuées, avant qu'elles ne perdent toutes leurs forces." Fit l'assistant de Nigel.





Une histoire qui vous fait grincer des dents? Attendez de lire, celle où notre anthropologue se fait arracher ses 2 dents de devant par...

- C'hesst ous le dentiste? Qui c'hest l'autre?...





Coincé souvent dans des situations improbables, Nigel va se demander qui étudie qui? Humour british!





Voyage en train de 3 heures, pour Ngaoudéré? Il dura 17 heures. Et quand, Nigel récupère une voiture, des Dowayo s'invitent à bord.

Combien? Impossible de les compter tous.

De plus, ces passagers clandestins vomissent les uns après les autres, et surtout sur Nigel, "sans penser à ouvrir les fenêtres des portières".

"La faute aux cahots de la route ou au chauffeur, pas parce qu'il y avait trop de monde dans la voiture"...





Dans les montagnes, les petits noirs hurlent de terreur, en voyant Nigel, un homme blanc, pour la première fois. Une petite pleurnichait:

" Je voulais le voir enlever sa peau ( blanche)."





" Le ciel est-il clair pour toi?" C'est la formule de salut pour les Dowayo, (pas étonnant qu'une enfant pleure en voyant cet homme blanc...)

Nigel Barley va terroriser d'autres peuplades dans d'autres livres, comme "Le retour de l'anthropologue!"

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Un anthropologue en déroute

Le titre " un anthropologue en déroute" m'a attiré car il est incongru.

Un anthropologue, dans ma vision romantique, est un universitaire cultivé, engagé et pragmatique comme Germaine Tillion ou Jean Rouch et donc accoler " en déroute" à la fonction aurait dû être un titre impossible.

Ne sachant pas concrètement la mission d'un anthropologue, profiter du récit pour en avoir une meilleure connaissance m'est apparu comme une bonne idée!

Nigel Barley avant son expédition, est attiré par l'abstraction et il reproche à ses pairs, ayant une expérience du terrain, des réponses évasives aux questions théoriques.

Malgré le peu d'estime pour cette partie de l'anthropologie, pour son évolution, il décide d'entreprendre des recherches sur le terrain.

Son récit est un voyage initiatique dans lequel il enchaine les galères, les maladies, il se fait promener, rouler dans la farine, mais il est endurant.

Grâce à son style, Nigel Barley a su créer de l'empathie du lecteur.

Son récit montre comment ses idées (ses découvertes) se sont peu à peu mises en place.

Ce n'est pas une thèse, c'est un journal revisité, c'est une initiation à d'autres cultures et à la mission d'anthropologue, très intéressante.

Nigel Barley a pris le goût du travail sur le terrain, et j'ai pris le goût de le suivre (de mon fauteuil) !

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Un anthropologue en déroute

Le livre que j’aurais pu écrire si j’avais eu du talent, et si j’avais été anthropologue, l’anglais Nigel Barley l’a fait.

Il décide de suivre les conseils de Malinowski, préconisant la recherche sur le terrain, qu’il maudit quand même lorsqu’il se retrouve chez les Dowayo, un ensemble de villages du Nord –Est du Cameroun, réputés « arriérés ».



Son arrivée problématique au Cameroun( car il lui est demandé papiers et copies de papiers, avec photos, mais les ciseaux sont introuvables, timbres , mais il n’y a pas de timbres fiscaux en vente, nulle part, sans pouvoir discriminer lequel de ces douaniers sait lire ou pas) ne lui fait pas perdre l’humour très british, répondant à ce monde truculent , cocasse , ubuesque d’Afrique de l’Ouest :

le dentiste chez qui il va lui arrache sans préambule deux dents de devant, et vu les saignements, il appelle le vrai dentiste ( lui est mécanicien).

Le jeune cuisinier qui se présente chez lui…. en fait est éboueur.

Les passagers de sa voiture sont mis en rang, par un douanier urbain improvisé, « et sommés de produire leurs quittances d’impôts des trois dernières années, leurs cartes d’identité et leurs cartes de membre de l’unique parti politique connu dans le pays. »



Je ne peux, en lisant ce livre, que penser aux fous rires qui nous ont pris quand , sur une route perdue du Mali, où sans doute pas plus d’une voiture ne passe en une semaine, nous sommes arrêtés par un « douanier » ( en fait peut-être un passant, et sûrement un voyou.) Cependant, l’ordre étant l’ordre, il nous somma d’écrire sur son cahier d’écolier noms et prénoms de nos pères et mères, leurs dates de naissance ( euh ?) , puis, en y regardant de plus près , nous accusa de surcharge. Nous voyions passer les voitures avec plusieurs vaches attachées sur le toit ou un ensemble de crocodiles, ou les deux, sans compter les dames - jeannes de mauvais vin de 50 litres.

Nigel Barley a eu le don de me rappeler tous ces bons souvenirs, en notant que, au Cameroun et je confirme, le ton monte vite, il faut qu’il y ait égalité dans la confrontation, puis, brusquement , tout le monde se calme.

Le faux douanier nous délivra et nous invita à déjeuner.

.Déjeuner inoubliable.



Ça, c’est l’Afrique.



Sa présence, dans un petit village, pose le problème du pourquoi ? pourquoi un pays aussi civilisé que l’Angleterre va financer un clampin pour qu’il étudie les mœurs rétrogrades d’un village oublié du monde ? il doit y avoir espionnage sous roche, c’est sûr.

Et puis, les villageois se demandent à bon droit quand il va se dépouiller de sa peau blanche, pour se révéler , en tant que sorcier.

Quitte ton pyjama , sorcier, on a vu ton jeu, pas la peine de mentir.



Ceci dit, bien qu’au niveau anthropologique proprement dit Nigel ne m’ait rien appris, sa naïveté, son ingénuité, son désir d’apprendre une langue où le même mot signifie plusieurs choses, selon l’accent mis, son humour enfin, font de cette visite au pays , haut en couleur, rempli de couleuvres que Nigel doit avaler avant de se raffermir et de s’affirmer, une excellente introduction à la vie de ces buveurs de bière de mil.

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L'anthropologie n'est pas un sport dangereux

L'auteur est anthropologue et va jusqu'en Indonésie, dans l'île de Sulawei et Djakarta.

C'est très drôle ! Prenez votre valise et suivez le...





L'avion d'Aeroflot 🛫:

De robustes hôtesses moustachues y servent du poulet tant froid, tantôt chaud, pendant les 5 repas.🍗... Elles ne rassurent pas les passagers apeurés, mais elles hurlent. C'est plus radical!





Changement d'avion à Moscou:

On mesure le taille de Nigel, afin de vérifier avec celle inscrite sur son passeport. Une Française demande:

- C'est pour le cercueil ?

Le policier repousse la dame au bout de la queue.👮





Singapour:

Les espaces publics sont propres et les parcs partout. Tous les ascenseurs et les téléphones publics fonctionnent, c'est choquant, non?

Vous connaissez Bugis street?

L'endroit pour s'encanailler, le coin des prostitués. Hé, Nigel est là pour de l'anthropologie !





Un troupeau de touristes observent, d'un oeil bovin, ce qui s'y passe. Un travesti déambule, photos, flashs, selfies des touristes, mais chacun se pose la question:

- Quel était son sexe ?

Heureusement, personne n'a été vérifier !

-Psst, photos cochonnes?

Il n'y a pas d'Orientaux velus, mais là...

Des hommes exhibaient une pilosité cauchemardesque, car ils étaient en maillot de bain!

Deux policiers s'approchent et détalent, en se grattant la tête !





Djakarta :

Un chauffeur de taxi demande si les Anglaises aiment les petits hommes, les Indonésiens ?

-C'est dans les petits paquets qu'on trouve les plus beaux cadeaux ! Ose Nigel.





On réveille le touriste, à 4h30, avec un haut parleur. Un premier muezzin, puis ce sont 5 minarets qui se font concurrence...

Une pause s'impose après les prières, mais comme c'est vendredi, les minarets enchaînent avec des messages sur l'obéissance aux parents et à la Parole sainte! 🕌

Ne laissez pas Nigel seul, car en Indonésie, ils roulent, comme des fous... à gauche, comme les Anglais...





"L'anthropologie est une discipline dont le but premier, sinon le seul, est d'analyser et d'interpréter les différences. "

Claude Levi Strauss.
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Le dernier voyage du révérend

Dans le « dernier voyage du révérend » , Nigel Barley fait la chronique d’un panier de crabes.

Le panier de crabes se situe dans l’embouchure du Niger, en Afrique de l’ouest anglophone du début du XIXème sciècle.

Les crabes sont : l’autorité anglaise représenté par un consul glissant ; des commerçants trafiquants ; un clergé naïf (dont le révérend qui est le centre de l’histoire), et deux clans autochtones le roi Jack ( ancien esclave ) et son rival duc Bosun ( fils du roi précédent ).

Si à l’époque, la traite des esclaves pour les Amériques est déjà combattue, le statut des esclaves pour les terres de l’intérieur n’a pas évolué. C’est une des causes que va essayer de faire évoluer le révérend Truscot, les autres sont la corruption, la polygamie et le cannibalisme.

Nigel Barley ne s’est pas attaché qu’à la personne du Révérend, mais il nous fait adhérer aux motivations de chaque groupe et nous fait partager la construction de leurs pièges.

Cette chronique permet à Nigel Barley l’anthropologue de restituer les conditions de la vie des comptoirs ( l’esclavage intérieur, la fièvre jaune, la saison sèche, l’eau bouillie, les trafiques en tout genre) sans ton doctrinal, et toujours avec une écriture qui est agréable.

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L'anthropologie n'est pas un sport dangereux

« L’anthropologie n’est pas un sport dangereux » est le récit des aventures de

Nigel Barley, par lui-même, lors d’une étude de terrain sur l’ île Sulawesi en Indonésie.

Il indique que son choix d’étude fut par le hasard d’une conversation ( c’est un peu difficile à croire, car bien que son cursus universitaire ne soit pas détaillé, il semble déjà avoir des responsabilités au sein du British Museum, et que sa connaissance de l’Extrême-Orient ressemble déjà à une expertise).

Avec autodérision, il décrit comment il lui a été difficile d’atteindre le terrain de l’étude. Le récit est particulièrement vivant car il fait part de ces nombreux entretien avec les habitants, et il en profite pour décrire les modes de vie de manière concrète. Grace à ces rencontres, Nigel Barley va trouver ce qu’il cherche des bâtisseurs de greniers à riz.

L’originalité de la démarche est qu’il fait venir quatre bâtisseurs de greniers au British Museum. Nigel Barley en profite pour décrire l’adaptation de Torojas à la vie londonienne, ce passage est drôle et touchant à la fois.

Page 236 : Nigel Barley explique la forme de classification appelée « opposition binaire complémentaire », l’anthropologie en plus de ne pas être un sport dangereux, semble aussi être une science facile à comprendre, si l’initiateur est talentueux !
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Un rajah blanc à Bornéo : La vie de Sir James B..

Nigel Barley propose une biographie classique et sans humour, de James Brooke ( 1803-1868) fondateur d’une dynastie de Rajah au Sarawak ( Borneo). Dans l’épilogue, Nigel Barley donne le ressentiment des habitants du Sarawak sur le Rajah blanc, son interlocuteur conclut par une métaphore qui m’a laissé perplexe.



Nigel Barley explique que James Brooke est devenu aventurier par goût romantique et il s’est pris au jeu, il s’est investit dans son rôle. Il a bluffé le sultan de Brunei ( Nord du Sarawak) et les politiciens britanniques, puis il s’est constitué son état. James Brooke a combattu les pirates (coupeurs de têtes) de la région et a permis une pacification du Sarawak. Dans le milieu du XIXe siècle, l’Angleterre ne souhaite pas incorporer cet état dans l’empire Britannique car il semble peu rentable et n’a pas de volonté expansionniste, cela sera le deuxième combat de James Brooke en utilisant le droit et ses réseaux pour la reconnaissance de l’état dans l'empire Britannique.



La gouvernance de James Brooke a du faire face à des insurrections sanglantes, Nigel Barley a su faire valoir les motivations des insurgés. L’ethnologue Nigel Barley peut prendre le recul nécessaire pour écrire une biographie et non une béatification.



James Brooke est connu de façon très indirecte, il a du rencontrer le roi de Siam pour une mission le gouvernement britannique, et c’est à cette occasion que le roi de Siam demanda une gouvernante et ce fut Anna Leonowens ( Anna et le roi) .



Nigel Barley a tenté, tout au long de la biographie de définir le degré d’homosexualité de James Brooke, ce qui m’a semblé étrange car même si l’homosexualité était sévèrement puni au XIXème siècle, James Brooke semblait la vivre bien. Peut-être, est-ce aussi la signification de l’image proposée de son interlocuteur en guise de conclusion.



Même si l'humour est absent de la biographie, la découverte de l'atermoiement britannique pour ses colonies fut intéressante.
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Le retour de l'anthropologue

" Et la nuit s'étend sur le village

Oui oui, au clair de lune

Le tamtam résonne, whee

Envoutant nos coeurs et nos âmes

Par sa mélodie... Saxo

Un soir au village." Manu Dibango





Nigel Barley est de retour au Cameroun! Il veut assister à une cérémonie de circoncision...

La plupart des Africains de l'ouest sont endettés, une coutume antique, la Tradition, quoi...

En Occident, les gens s'endettent pour une maison. Pas les Camerounais! Eux, c'est pour l'achat d'une femme...

Il faut bien quelqu'un pour faire la cuisine... Et des enfants!... De plus, on peut avoir plusieurs épouses...





Personne ne veut croire Nigel, quand il raconte que les blancs se " débarrassent " de leurs filles, pour presque rien!

Un Dowayo proposa à Nigel, de lui expédier un chargement de " filles à marier". Ils se partageraient l'argent... du proxénétisme, dites vous?

Mais non! Ce sont des affaires! La Tradition...





Nigel doit partir à l'aube, avec une camionnette de location, mais il doit lutter pour accéder au levier de vitesse et au frein, à cause des passagers! Mais enfin, celui qui a le volant doit avoir accès au frein, non?

Sauf s'il n'y a pas de freins...



Car un groupe de personnes veut profiter de la balade. Impossible de refuser!

On entasse les paquets: vêtements, nourriture, ignames et d'autres animaux...





Trajet sans histoires, sauf une altercation entre des poulets( les volatiles) et un enfant. Une simple prise de bec! La mère du gosse monta sur ses ergots et traita la propriétaire de ..."grosse dinde!".



Soudain, Nigel vit sur le chemin, une étrange créature : "un grand cône de vannerie, couvert de feuilles et de plantes grimpantes, avec des bras et des jambes!

Un jeune garçon circoncis, se cachant des yeux des femmes...





- Quand a-t-on circoncis ce garcon?

Non, personne n'a rien vu! Des rires niais et des dénégations, un gamin pleura en regardant ses affaires, les femmes se couvraient les yeux, même les poules s'offusquaient de la question...

On ne discute pas de ces choses, avec des femmes. Les hommes se taisaient!

C'est mal, et... Ça fait mal!





Nigel pourra-t-il assister à une circoncision ? Va-t-on le lui montrer ou devra-t-il payer... de sa personne? On ne peut y assister que si on fait, euh, partie de la "confrérie"... En bon Anglais, Nigel va devoir tester son flegme britannique!

C'est extrêmement drôle !

L'auteur se moque aussi de lui-même !

Cocasserie et pédagogie entremêlées...

Il y a un singe, de la vannerie et un faiseur pluie, en haut de la montagne!



" Saga Africa, ambiance de la brousse

Saga Africa, attention, les secousses!

Yannick Noah.
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Le retour de l'anthropologue

Nigel Barley repart dans le village de son premier « travail sur le terrain » car une cérémonie de circoncision est en préparation.

Ce village se trouve dans la montagne au Cameroun proche de la frontière du Nigéria.

A l’époque du voyage, Boko Haram n’existait pas. Le village est en pays dowayos, les habitants ont leurs propres rituels que Nigel Barley essaye de découvrir.

La précédente expédition était initiatique, Nigel Barley découvrait un monde qui lui était inconnu ce qui l’avait mis dans de nombreuses situations périlleuses. Et l’objet de ses recherches n’était pas défini.

L’objet de son récit était la découverte du « travail sur le terrain », les observations étaient denses, le récit cocasse et les sujets partaient dans toutes les directions.

Ce second séjour étant plus court, Nigel Barley a consacré plus de pages à des épisodes du voyage. Le livre est très structuré, un chapitre par épisode même si la préparation du rite est omniprésente

Nigel Barley initie le lecteur à l’importance de l’étude du rite de la circoncision,

Nigel Barley est un anthropologue passionné, il ne se contente pas de suivre une seule étude, tout événement excite sa curiosité, même une séance de cinéma ! Il apprend la sorcellerie, il se marie ;-) mais il n’hésite pas à se moquer de lui-même quand il suit de fausses pistes ou quand il commet des bourdes, il n'oublie pas de raconter ses déboires avec des bureaucrates forts de leurs pouvoirs, ou de dénoncer les effets pervers des bonnes intentions du monde occidental.

Grâce à son humour et à son gout pour la pédagogie, Nigel Barley rend l’anthropologie passionnante
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L'anthropologue mène l'enquête

Nigel Barley propose une biographie de Stampford Raffles, grande figure de la compagnie des Indes du début du XIXème sciècle.

Nigel Barley est conservateur au British Museum département « Extrême-Orient » (quelque chose comme ça) . La collection constituée d’objets ramenés par Raffles, a motivé Nigel Barley de suivre les traces de Stamford Raffles dans ses différentes affectations : Penang, Malaisie (Malaca), Java ( Djakarta, Jogja, Solo, Klaten, Surabaya, Bandung), Bali (Buleleng) , Sumatra (Bengkulu), Nias ( Telukdalam) , (anciennes possessions hollandaises ) et Singapour (qu’il a fondait) . ( Une carte de cette région du monde bien utile est à la huitième page du livre)

Durant l’épopée Napoléonienne, (à l’époque de Raffles), l’empire Britannique investit les possessions hollandaises ce qui a permis à Raffles de créer une rupture dans la gouvernance afin d’appliquer ses idées de développement.

Une de ses idées (révolutionnaire) était de donner aux paysans le contrôle de leur travail et du fruit de leur travail pour les libérer de la taxation arbitraire et de la rapacité des fonctionnaires.

En plus de son rôle officiel, Stampford Raffles porte ses intérêts sur l’étude de la flore ( il découvre même la fleur : Raflesia ), la linguistique, l’histoire… . Ce fut un des seuls employés de la compagnie des Indes à ne pas s’être enrichi.

Nigel Barley alterne une biographie classique et le récit ses rencontres ( à la manière d’Antoine de Maximy « J’irais dormir chez vous» ), pour révéler les traces encore existantes de Raffles dans les différente région qu’il a parcouru. Les différences de ressenti sur Raffles sont très grandes et très étonnantes suivant l’histoire du pays.

Toujours grâce à son style d’une grande simplicité, Nigel Barley a su rendre intéressante cette biographie de Raffles dont je n’avais jamais entendu parlé, j’ai du m’intéresser à la compagnie des Indes, et à cette partie de l’océan Indien qui m’étaient aussi quasi-inconnues. Si jamais je vais à Londres, j’espère pouvoir visiter le British Museum afin de concrétiser au mieux cette lecture (enfin si je ne me trompe pas de musée !).
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Un anthropologue en déroute

Voici un livre dans lequel j'ai d’abord eu du mal à entrer...puis du mal à refermer!



Anthropologue n'ayant jamais étudié que de loin d'autres populations, Nigel Barley décide un jour - quelle drôle d'idée, lui signale t-on!- de se rendre en Afrique, dans le nord du Cameroun pour y étudier la tribu des Dowayo.

Déboires administratifs, interrogations sur les conséquences de sa venue, choc culturel...c 'est avec un humour très "British" que l'auteur nous raconte cette immersion dans une culture si différente de la sienne et autre que celle à laquelle il s'attendait.



L'autodérision se heurte ici au sérieux de la discipline anthropologique. Au final, on se retrouve d'ailleurs davantage avec une étude sur la position de l'anthropologue que sur le peuple des Dowayo!



J'ai souvent souri et passé un très bon moment avec ce livre!
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L'anthropologie n'est pas un sport dangereux

L’anthropologie n’est pas un sport dangereux est le premier de la série de ses voyages asiatiques. Nigel Barley décide d’explorer l’île de Sulawesi, en Indonésie et se prépare au départ. Mais dès le début, c’est la croix et la bannière pour arriver à rejoindre l’Indonésie (et je ne parle pas encore de l’île de Sulawesi !). Enfin sur place, il découvre la culture et le mode de vie des Torajas

Ca fait longtemps que je lorgne sur ses aventures asiatiques et africaines et puis j’ai vu ma sœur lire ce livre. Je lui ai demandé comment elle trouvait et elle m’a dit : c’est génial ! Il n’en fallait pas plus pour emprunter ce livre et le lire.

Vraiment très intéressant ! Surtout avec l’humour de l’auteur qui arrive toujours à nous faire rire et sourire avec ses déboires et ses rencontres. La dernière partie, à Londres est tout aussi excellente ! Je me suis demandée si toutes ces aventures avaient été réellement vécues mais tout semble réaliste. Si vous voulez voyager, rire et découvrir, lisez Nigel Barley ! Pour ma part, je vais sagement attendre le retour de L’anthropologue mène l’enquête, prêté à ma sœur, pour poursuivre ses aventures…

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L'anthropologie n'est pas un sport dangereux

Avec ce récit de voyage, notre anthropologue préféré nous emmène au Sulawesi, anciennement Célèbes. Je croyais naïvement que tout anthropologue qui se respecte avait une marotte, une idée fixe et ne rêvait que d'étudier encore et toujours le même coin sauvage et inaccessible de la planète où vivent les derniers membres d'une tribu plutôt méconnue. Eh bien, il faut croire que non, puisqu'après avoir étudié les mœurs et coutumes des Dowayos au Cameroun, Nigel Barley décide - un peu au hasard - de changer de continent et de poursuivre ses pérégrinations en Indonésie pour s'intéresser à une nouvelle ethnie, celle des Torajas, qui se niche dans les montagnes de l'île de Célèbes.



Mais le Sulawesi, c'est vraiment loin et dans les années 80, ce n'était pas si évident d'y parvenir rapidement. Après un voyage assez spartiate dans un avion d'Aeroflot en compagnie de charmantes hôtesses russes et une escale à Singapour, Nigel Barley débarque à Jakarta. Mais il lui faudra encore de nombreuses étapes et les moyens de transport les plus variés afin d'atteindre Rantepao, la capitale du pays toraja. Arrivés à ce stade, nous ses lecteurs aurons compris comme lui que le voyage en soi fait déjà partie de l'expérience. Les fréquents quiproquos de langage avec les autochtones, les difficultés et mésaventures pour progresser sur le lent chemin vers la tribu des Torajas font tout le sel de ce récit plein d'humour et d'auto-dérision.



Enfin arrivé sur place, Nigel Barley découvre des villageois extrêmement sympathiques qui révèlent une inépuisable propension à la gentillesse sans contrepartie aucune et une contagieuse aptitude aux pleurs dès qu'ils leur arrivent un malheur. Chez les Torajas on s'enlace beaucoup, on dort en s'empilant les uns sur les autres, on verse des larmes tous ensemble et on ne manque jamais d'aider ce grand blanc étranger qui se cogne partout et qui accumule les impairs ou les contresens pour leur plus grande joie.



Le récit de Nigel Barley est atypique dans le sens où sa lecture ne donne pas l'impression qu'il a collecté avec application des matériaux pour des recherches ou une thèse. Mais sous une apparente désinvolture, Nigel Barley a quand même le projet très sérieux d'étudier leurs rites funéraires ancestraux ainsi que leur art de la sculpture qui s'exprime pour décorer les tombes avec des statues ou pour orner de coqs ou de têtes de buffles leurs maisons traditionnelles aux incroyables toitures en forme de coque de bateau.



L'anthropologue ira même jusqu'à organiser une exposition à Londres, en invitant Nenek le vieux prêtre sculpteur et trois autres Torajas à construire et décorer un grenier à riz, sous les yeux des visiteurs du musée. En Angleterre, les rôles s'inversent : les Torajas cherchent à comprendre la culture des Anglais, ne cessent de questionner l'anthropologue et sont parfois choqués en découvrant certains de leurs usages comme le manque de respect des Anglais envers leurs hommes politiques, ou l'utilisation du papier toilette, summum selon eux d'un dégoûtant manque d'hygiène !



Pour Nigel Barley et ses amis Torajas, l'histoire ne s'arrête pas là, l'anthropologue partageant désormais son temps entre le Royaume-Uni et l'Indonésie dont il est tombé amoureux.



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Challenge Non fiction 2023
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Un anthropologue en déroute

Ah les galères de l'anthropologue dont les mésaventures s'enchaînent, toutes aussi désopilantes les unes que les autres.

L'afrique est pleine de surprises, mais jamais où on les attend. Le style est plein d'humour et peu importe ce que l'auteur a réellement étudié on attend chaque aventure avec impatience.
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Un anthropologue en déroute

C'est un livre plein d'humour racontant le séjour d'un anthropologue anglais au Cameroun fin des année 1980' au milieu du peuple Dowayo. C'est décapant, dépaysant, amusant et déconcertant.



J'ai essayé de découvrir sur internet ce que sont devenus les Dowayos en ces années 2020, mais je n'ai pas trouvé d'informations. Dans les années 1980', le livre indique que les Dowayos pense que l'anthropologue est une sorcier noir revêtu de peau blanche, ils ne comprennent donc pas pourquoi ce "grand sorcier" leur pose des questions sur leurs rites et leurs cérémonie. Les cérémonies en question m'ont un peu rebutées, parce que je ne suis pas anthropologue et que l'usage d'excréments d'animaux pour honorer les crânes des ancêtres, ce n'est pas très habituel.



Le livre reste un peu brouillon parce qu'il est entrecoupé par les péripéties et les soucis de santé du narrateur lui-même, il n'y a donc pas une présentation claire et exhaustive des rites Dowayos, c'est au lecteur de se faire sa propre liste. Cela manquait de clarté, avec beaucoup d'allusions à la sexualité, aux symboles phalliques, et à la circoncision.



Cela reste un livre assez unique en son genre, grâce à son humour j'imagine et par l'endurance de l'auteur. A noter : le regard de l'anthropologue, qui observe et ne juge pas, est très reposant. Il le dit lui-même dans son livre : il ne croit pas plus aux convictions des premiers missionnaires blancs qu'au mythe du "bon sauvage".
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Le retour de l'anthropologue

Ce deuxième voyage chez les Dowayos n'est ni moins instructif ni moins réjouissant - surtout pour le lecteur - que le premier. Plus on découvre les écrits de Nigel Barley, plus on regrette que les anthropologues ne soient pas plus nombreux à livrer au grand public leurs aventures vues de l'intérieur.



Barley a un vrai talent pour couper l'herbe sous le pied du mythe du bon sauvage. Chez lui : ni niaiserie, ni vérités toutes faites. Il nous permet au contraire d'interroger notre vision du monde autant que notre perception du métier d'anthropologue.



Si vous avez aimé Un anthropologue en déroute, précipitez-vous sur ce deuxième opus, vous n'y prendrez pas moins de plaisir !
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Un anthropologue en déroute

L'envers de la méthodologie!



Avec son humour british, Nigel Barley nous entraîne avec lui dans sa première enquête de terrain chez les Dowayo. Un livre de méthodologie ethnographique ou les grands énoncés théoriques sont remplacés par d'hilarantes anecdotes. Un récit de voyage passionnant, mais aussi le récit d'une vocation.
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Un anthropologue en déroute

On se régale en lisant les aventures de l'anthropologue !!! On découvre que les cursus des études d'anthropologie consiste à passer des années sur les bancs de l'université, puis de se plonger tout d'un coup dans le quotidien d'une ethnie inconnue de tous, pour écrire une étude dont tout le monde se moque.

Mais peu importe. L'essentiel est de découvrir les (més)aventures de l'auteur en pays Dawayo. Le choc des cultures est rude, et au final ce pauvre anthropologue fait bien rire les Dawayos qui lui trouvent des habitudes étranges. Et c'est lui qui devient un objet de curiosité pour l'ethnie qu'il était venu observer

Le tout est raconté avec beaucoup d'humour, de finesse et d'autodérision. On prend ce livre et on ne le lâche pas avant la fin
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Un anthropologue en déroute

Un anthropologue anglais tout à fait honorable décide un jour de faire le grand saut: l'expérience de terrain. Après quelques tergiversations, il choisit une tribu du Cameroun pour objet d'étude. Mais je ne ferai pas ici le compte rendu de ses aventures croustillantes de peur d'enlever l'effet de surprise...

Ce qui fait vraiment la force du récit, à mon avis, tient beaucoup à cette auto-dérision très british dont j'ai personnellement raffolé. Et qui ne manque pas de piquant non plus. En plus, ce livre constitue à mon avis une bonne introduction à l'anthropologie. Bref, il a toutes les qualités.
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Un anthropologue en déroute

Ce livre est un des livres qui m'a redonné goût à la lecture, j'ai tellement ri, je me suis tellement sentie transporté avec l'auteur que je suis littéralement tombé amoureux de son livre puis de ses suites. On y découvre une peuplade un brin caricaturé et pleine de vie qui amène nombre de situations cocasses mais aussi très instructives parfois. Un grand merci à l'auteur, écrivain fantastique à mes yeux.
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Thème : L'écume des jours de Boris VianCréer un quiz sur cet auteur

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