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Critiques de Olivia de Lamberterie (347)
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Avec toutes mes sympathies

Avec toutes mes sympathies- Olivia de Lamberterie - Éditions le livre de poche - terminé de le lire le 17 janvier 2020 -



Madame,



Je ne m'étendrai pas dans une longue chronique sur votre magnifique, et éprouvant récit qui rend un bel et émouvant hommage à votre frère Alex qui a choisi de vous quitter, de quitter sa famille et ses amis, un 14 octobre.

Il avait mal, très mal dans sa tête, au point de choisir de se jeter d'un pont.



188 critiques à ce jour sur Babelio, la mienne n'ajoutera plus rien à tout ce qui a été dit.

Si ce n'est que je comprends votre parcours, que j'admire ce courage que vous avez eu de mettre sur papier votre ressenti et ce que vous saviez de sa souffrance, de lui témoigner votre amour de sœur au-delà de sa mort



J'ai perdu mon petit frère il y a bien longtemps, il n'avait que 18 ans, il était beau, intelligent, il avait une petite amie, il avait comme on dit "tout pour être heureux", mais...

Il n'a pas choisi la même manière de mettre fin à ses jours que votre frère, c'est mon père et moi qui l'avons découvert un dimanche 26 octobre dans le grenier. Je n'avais que 20 ans. J' ai chez moi comme souvenirs son violon détruit, sa lettre d'adieu et un album de photos, avec sa vie, ses diplômes...

Nous étions "comme les deux doigts d'une même main" avait écrit mon père derrière une photo prise lors d'un pique-nique au bord du fleuve Congo, nous étions encore enfants.



J'avoue avoir mis beaucoup de temps pour lire votre récit, tant la souffrance est encore vive après tant d'années.



Votre livre, Madame, malgré le mal que j'ai eu à le lire, m'a fait du bien d'une certaine manière, il m'a fait comprendre que tant que l'on vit dans le cœur de quelqu'un, on est toujours vivant, que la vie continue, plus tout à fait comme "avant",et que souvent se posent les questions : que serait-il devenu, serait-il papa...



Votre plume a mis en mots, noir sur blanc, ce que je ne peux pas faire.



J'espère que vous avez trouvé en vous la sérénité qui vous aidera à continuer votre route malgré tout.



Et je vous remercie.

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Avec toutes mes sympathies

La classe.



Une classe folle.



Ce sont les premiers mots qui me viennent à la lecture de ce récit.



Je ne connaissais pas Olivia de Lamberterie. Je ne regarde pas Télématin. Je ne lis pas ELLE (ni LUI d’ailleurs). Mais peu importe. J’ai dû vivre dans une grotte ces dernières années et me réveiller ce matin, chez mon libraire, en découvrant ce livre.



Je ne connaissais donc la brillante chroniqueuse/ critique littéraire qui offre là son premier ouvrage.



J’ai découvert une femme terriblement honnête avec elle-même. Une femme emplie de sa vérité. J’ai découvert son métier, sa famille, des bribes de son cœur, des morceaux d’âme.



S’il faut trouver un thème à ce livre, il évoque la perte d’un frère tant aimé. Il raconte une sœur, une femme. Une âme.



D’une classe folle. Celle du sentiment. Celle d’aimer. Dans cette retenue. Cette façon de parler de l’autre, des autres. De soi. Sans se cacher. Sans larmoyer. Une classe folle ans l’art de faire vivre l’absent. Cette manière de le rendre consistant, brillant dans le prisme d’un livre hors du temps et qui le raconte.



Un livre qui ne se lamente pas. Un ouvrage qui offre tellement de belles nuances. Le portrait d’une femme d'aujourd’hui. Traversé d’anecdotes. Littéraires. Familiales. Il y a de la lumière dans le récit de ce deuil insupportable.



Et souvent, des éclairs de « génie ». Des fulgurances. De ces phrases qu’on note dans un carnet, de peur de les oublier. Des pages belles. Émouvantes. Réelles. Confidences.



Le livre d’une amoureuse des mots. Une prise de risque. Et finalement, tellement à lire. Si peu à dire. Pour ne pas galvauder un livre qui mérite d’être lu. Sans à priori.



Le récit d’une maladie réelle. Destructrice. Dont les plaies ne sont pas visibles. Ce mal de vivre qui a fini par tuer Alexandre.



J’ai plongé dans ce livre. Comme en apnée. J’en suis ressorti grandi. Ému, évidemment. Mais fort de cette résilience. De cette capacité à mettre des mots, vrais et sans effet de manche, sur des bouleversements intimes. Cette façon de véritablement rendre hommage. Dans le sens le plus noble de cette expression.



A lire. S’il vous plaît.

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Avec toutes mes sympathies

Lorsqu’on apprécie une critique littéraire , ayant pignon sur rue dans une des revues les plus lues au sein de la presse féminine et dont les interventions radiophoniques ou télévisées sont toujours reçues avec plaisir, il peut être tentant de découvrir le personnage de l’autre côté de la barrière, avec pour seul indice le titre (pré-rentrée littéraire , avare de quatrième de couverture).



Olivia de Lamberterie a donc pris la plume. Pour coucher sur le papier un épisode récent et douloureux. A visée thérapeutique? Peut-être pas. Même si le chagrin est encore là, l’absence s’est inscrite comme un fait indéniable et irréversible. C’est une perte intolérable , avec une souffrance en cascade qu’alimente la détresse de toute la famille qui avait en commun l’amour de ce frère qui n’a pas pu supporté le poids de son existence.



Et curieusement , malgré l’empathie que l’on peut ressentir face à la peine confiée, et ce d’autant que l’on a connu la même perte, le récit n’est pas plombant. Car derrière les larmes , derrière la colère, l’on entend la voix que les ondes nous ont rendue familière, et malgré tout, l’humour peut apparaître entre deux sanglots et au delà de la crainte d’une malédiction moins occulte que génique, et les questions induites sur le risque pour les générations futures.



C’est aussi l’occasion d’en savoir un peu plus sur la femme, sur son enfance et l’on retrouve avec bonheur des évocations des moeurs et habitudes des années 60.

Le texte est truffé de titres de livres et de chansons, une sorte d’ancrage dans la réalité, lorsque les piliers de ce qui constitue nos vies sont sapés à la base.







Bercée au fil des phrases par la musique de cette voix que je connais bien, j’ai parcouru avec plaisir et compassion ces confidences intimes qui modifieront sans doute la qualité des futures apparitions professionnelles de l’auteur, mais pas de façon négative, loin de là.





Merci aux éditions Stock et à Netgalley pour leur confiance
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Avec toutes mes sympathies

Olivia de Lamberterie exorcise à travers ce roman le chagrin lié à la perte de son frère. Ce roman autobiographique est noir, parfois gris, tant la peur et la souffrance sont palpables dans les lignes, à l’image des veines gorgées de douleur.



Alex est le frère sur lequel la fatalité d’une famille abonnée au suicide semble s’abattre. Il souffre depuis toujours. Il se sent vide, dénué d’énergie, d’envie. Il tente plusieurs fois de mettre fin à ses jours. Il comate entre deux tentatives avortées.

La dépression prend pour ce frère un tout autre visage. Il se pense né ainsi. Sa personnalité entière lui semble noire et désintégrée. Dysthymie. Forme de dépression légère sur le long terme.



Devant la fragilité d’Alex, Olivia tangue entre peurs et espoir. Et toujours remplie d’amour pour ce frère tant aimé.



Avec toutes mes sympathies (la formule canadienne pour sincères condoléances), Olivia raconte la souffrance, le manque, le deuil. Ce roman est enrichi de références littéraires et musicales ce qui le rend tout à fait pertinent.



Ça manque à mon sens d’un peu de lumière (que l’on retrouve seulement à la toute fin). L’aspect personnel, thérapeutique peut-être, amène malgré tout un respect sincère pour cette femme qui s’est débattue dans une mer de cendres et finira par s’y lover en paix quand on accepte de laisser les morts vivre en nous.
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Avec toutes mes sympathies

Les heures sont devenues grises, dit-elle. Depuis la disparition de son frère Olivia de Lamberterie — stoppée net par un chagrin abyssal, de celui qui fait douter de soi et chanceler un monde qu'on pensait immuable — parle d'une maladie sans remède, comble les vides, se souvient, avec bonheur quelquefois, pour prolonger l'être aimé.



On ne peut qu'être touché par cette réflexion intime, lucide, sincère, presque qu'une mise à nu, semée de fulgurances, de l'emblématique critique littéraire de Elle. Il en résulte une image aussi surprenante qu'authentique, aux antipodes de la femme froide et mondaine, croisée l'année où j'ai fait partie du jury des lectrices du magazine...



#AvecToutesMesSympathies #NetGalleyFrance
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Comment font les gens ?

En tournant la dernière page de ce roman, la question est de savoir de quoi il parle. D’un adultère, de la condition des femmes de cinquante ans, de l’éducation d’une jeunesse qui sait parfaitement creuser le fossé avec ses parents, des relations mère-fille, du milieu de l’édition, des aberrations des réseaux sociaux ? … aucun de ces sujets ne semble se détacher, apparaissant tour à tour dans la complexité d’une vie de femme partagée entre ses différentes taches professionnelles et privées.



Loin d’être pesant, le ton est léger, teinté d’humour, tant Olivia de Lamberterie maîtrise l’art de la réplique qui assassine !



On s’étripe, on s’explique autour d’un café ou d’une boisson plus forte dans les moments tendus, on s’envoie des messages, laissant apparaître une assurance souvent feinte, pour ne pas perdre la face.



Finalement si c’est la découverte accidentelle de messages compromettant qui met le feu aux poudres, le problème est traité en dernier, mais il est cependant ce qui aura déclenché l’avalanche de questions existentielles qui seront abordées.



Très agréable à lire, une réflexion légère sur la condition féminine actuelle, ou plus exactement une réflexion profonde sur un ton léger, voilà finalement le sujet central .



280 pages Stock 17 Août 2022

#Commentfontlesgens #NetGalleyFrance


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Avec toutes mes sympathies

Alors que son frère Alex, mélancolique, vient de se suicider, Olivia tente de comprendre et revient sur leur enfance, leur éducation, leurs relations, le mariage, les enfants…



C’est une famille où l’on ne parle pas de ses émotions, où le corps est mis de côté car seul compte l’intellect.



L’auteure perçoit bien la mélancolie, la dysthymie, le désir de mourir ainsi que l’errance psychiatrique, le diagnostic n’ayant pas vraiment été posé. Elle s’interroge aussi sur le caractère héréditaire : « La mélancolie est- elle inscrite dans nos gènes ? »



C’est un livre sur la maladie, la mort, le deuil et aussi sur ce que l’on n’a peut-être pas vu ou pas voulu voir. La manière dont l’auteure évoque le désespoir est aussi très forte :



« Le désespoir sans objet le tuait à petit feu, sa culpabilité nourrissant l’impuissance de jouir de ce qu’il avait construit : un amour durable, une famille harmonieuse et un travail, somme tout, satisfaisant. »



Olivia de Lamberterie explore très bien les liens entre frères et sœurs et aussi avec les conjoints, les amis. On sent cet amour très fort qui l’unissait à son frère, leur amour commun de la littérature, des mots qui peuvent guérir.



C’est aussi et surtout un livre sur l’amour qui m’a beaucoup touchée, sans tomber dans le pathos, avec une sincérité totale, sans concession ni mièvrerie.



Une très belle lecture… presque un coup de cœur!

#AvecToutesMesSympathies #NetGalley
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Comment font les gens ?

La lecture du premier tiers a été une épreuve et l'idée d'abandonner m'a effleurée. Et puis, j'ai repris plaisir à ma lecture quand j'ai retrouvé le joli style de l'auteur.



Le sujet, cependant, la journée pourrie d'une femme active soutenue par ses vieilles copines, a été vu et revu.



Anna est entourée par une galerie d'autres personnages, tous portraiturés à grands traits. le lecteur les aperçoit, n'a pas le temps de s'attacher à eux, que déjà une autre anecdote suit.



L'auteur aborde tous les thèmes du moment, de façon plus ou moins superficielle. J'ai aimé, en revanche, qu'elle s'interroge sur nos évolutions. Quel fossé entre les ados d'aujourd'hui et ceux de ma génération !



Après avoir terminé ce livre, il subsiste une question : Olivia de Lamberterie avait-elle vraiment quelque chose à dire ? Difficile de ne pas faire la comparaison avec son précédent livre, Avec toutes mes sympathies, ouvrage qui m'avait touchée alors que celui-ci ne restera sans doute pas dans ma mémoire.



Merci aux éditions Stock et à NetGalley pour cette lecture.


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Comment font les gens ?

Anna nous emmène dans sa folle journée. Sa fille aînée s’est invitée pour lui faire une annonce ce soir et elle doit trouver de quoi faire un repas correct. Mais il y a sa journée d’éditrice sous les ordres d’une nouvelle directrice à la mode des statistiques (on oublie la qualité), les appels de la maison de retraite où réside sa mère Nine, qui perd la tête avec panache et entêtement, les appels des établissements scolaires de ses deux dernières filles, adolescentes qu’elle ne comprend pas toujours.



Anna court, court toute la journée, avec des pensées intrusives sur son enfance, la naissance d’Allegra son aînée, sa mère Nine, la société qui va mal, son féminisme inerte, différent de celui de sa mère, historique, et de ses filles, plus radical, l’agressivité des gens, la politique et ses représentants, les médias, la vie, l’amour, d’ailleurs ce dernier va mal puisqu’elle a retrouvé des sous-vêtements féminins dans le lit conjugal.



Anna a la mélancolie qui lui colle à la peau, surtout depuis le décès de son meilleur ami, une charge mentale dingue malgré une vie parisienne confortable, beaucoup de dérision et d’humour et surtout elle encaisse et persévère, une qualité de cette génération de femmes sandwichs coincée entre leurs parents vieillissants et leurs enfants. Peter, son mari est son pilier, son élément stable dans sa vie, la trahison fait d’autant plus souffrir. Heureusement Anna peut compter sur ses amies, toujours présentes pour rassurer par un texto, en attendant la réunion de crise du soir autour d’un apéro dans une brasserie parisienne. La cinquantaine brillante mais douloureuse où les souvenirs reviennent en vagues furieuses face à ce sentiment d’étrangeté envers l’usage de ce monde moderne.



J’ai adoré ce roman sur la condition féminine de ma génération, l’entre-deux du féminisme, la résistance passive, polie, mais tenace d’Anna. Des références littéraires, une traversée de Paris agréable, une plume enlevée, quelques termes désuets mais combien rassurants, des ressentis sur la réalité de ce monde absurde, et cet humour qui ferait supporter n’importe quelle folle journée ! Un roman savoureux.
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Comment font les gens ?

Voilà un livre que je n’aurais pas choisi naturellement, si je n’avais pas entendu une interview de l’autrice et qu’elle m’avait touchée par son récit.



J'ai passé effectivement un bon moment en compagnie d’Anna, la narratrice, au cours d’une journée de sa vie parisienne.



Anna est la fille d’une mère féministe, Nine qui lui a inculqué des principes forts – comme celui de ne pas se laisser avoir par les tâches dites féminines, de ne pas dépendre des hommes pour vivre - et tous ces messages importants qui ont émergés dans les années 60 par ces femmes qui luttaient pour sortir de leur condition de femmes au foyer. Mais Nine est en maison de retraite et perd un peu la boule : difficile à admettre pour Anna qui va la voir aussi souvent que son travail le lui permet.



Mais Anna a aussi trois filles, dont l’une d’entre elle, l'aînée, a « quelque chose d’important à lui dire » et va venir dîner le soir. Une autre d’entre elle est une féministe des années 2020 dans le prolongement radical du mouvement MeToo.



Anna a aussi un mari, mais elle découvre que celui-ci semble avoir une liaison extra-conjugale et Anna en souffre, comme on peut l’imaginer.



Et puis Anna a enfin (et surtout ?) une bande d’amies, une sorte de « bouée de sauvetage » qu’elle peut déclencher à tout moment, pour quelques SMS de soutien échangés rapidement, ou pour se retrouver autour d’un verre dès que l’appel au secours est lancé.



Il y a bien sûr un côté « Mrs Dalloway » dans ce récit transposé de Londres à Paris, de 1925 à 2021. Le ton est mélancolique : on sent poindre, derrière la vie de cette parisienne intégrée – elle est éditrice comme on le sait, avec quelques moments savoureux sur le monde de l’édition, l’arrivée d’une nouvelle Manager qui ne veut plus éditer que des livres « feel good » ou bien le suivi d’écrivains dépressifs – une pointe d’accablement chez elle.



Qu’est-ce qu’être une femme quinquagénaire aujourd’hui, disparaissant des écrans radars de la publicité, se voyant reprocher à la fois par une mère hyper active et une fille engagée le manque d’action féministe de sa génération, et vivant une forme d’e trahison par celui à qui elle est liée et mais qui peut aujourd'hui très facilement rencontrer d’autres femmes par un seul clic d’une application sur son Smartphone ?



Olivia de Lamberterie nous livre une fiction douce amère, mais qu’on sent imprégné de son quotidien, avec ce qu’il faut de sensibilité pour nous émouvoir. On peut s’identifier à cette situation de femme, qui voit sa mère perdre peu à peu un esprit qui était très vif jusque là, et qui se sent pousser vers la sortie par de jeunes femmes qui estiment que la génération précédente a été trop indulgente et trop docile au travail. Elle évoque aussi au détour la nouvelle tyrannie qui s’impose aux jeunes mamans sur la façon dont elles sont supposées élever leurs enfants, avec une série d’oukases propagés à travers l’école et les réseaux sociaux.



Sous l’apparente frivolité d’une vie parisienne d’une femme très bien intégrée socialement et sans soucis majeurs, surgit une forme de fragilité face aux évènements (la trahison du mari notamment), voire d’abattement ou bien d’angoisse profonde qui sourd malgré elle, et que les retrouvailles entre amies tentent d’apaiser.



Si le style n’est pas toujours au rendez-vous – Olivia de Lamberterie est éditrice et non pas écrivain, elle n’en fait pas mystère – son récit témoignage touche juste.



Une belle découverte donc pour moi, qui ais pris des chemins de traverse loin de mes auteurs fétiches traditionnels – avec un joli moment de lecture à la clef.

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Avec toutes mes sympathies

"Sympathique" ( bien que comme le dit l'auteur dans son livre, le mot fait référence au sympathie qu'on utilise au Canada pour exprimer ses condoléances à quelqu'un) , c'est l'image que renvoie forcément Olivia de Lamberterie, critique littéraire et rédactrice en chef adjointe au magazine Elle France, dans ses différentes interventions médiatiques du Masque et la Plume où elle a toujours paru bien plus bienveillante et avenante que ses collègues masculins ou à Télématin où elle illumine les matins des amoureux de la littérature.



Mais évidemment, elle n'est pas seulement que sympathique, Olivia, et c'est évidemment ce à quoi son premier roman ( plutôt catalogué comme un "récit") s'attache à peindre, à aller voir les félures et les douleurs qui se cachent derrière son sourire.



Cette grande souffrance, elle porte un nom ou plutot une cause : la mort tragique de son frère Alex, qui s'est suicidé à l'automne 2015 après des années passés à lutter contre une dépression particulièrement violente.



Alex, être aussi fragile que génial que sa frangine va s'attacher à nous raconter pendant plus de 200 pages. Le lecteur va faire connaissance avec une personnalité à fleur de peau, victime d'une maladie que les médecins mettront plusieurs années à diagnostiquer, et sans lui donner le traitement adéquat.





On avait eu la chance de rencontrer Olivia sur Lyon pour la présentation de la rentrée littéraire des Editions Stock en juin dernier, une présentation qui donnait forcément envie de mettre ce roman en haut de notre PAL de la rentrée littéraire, et nous n'avons pas été déçu de notre lecture, bien au contraire! ..





Ne désirant pas forcément " faire le deuil" comme tous les âmes plus ou moins bien intentionnées le lui proposaient de faire, Olivia de Lamberterie a éprouvé le besoin viscéral de faire revivre Alex par écrit dans ce récit aussi vibrant qu' à fleur de peau.



On découvre ainsi à quel point la dévoreuse de livres qu'est Olivia depuis de nombreuses années a parfaitement réussi à s'imprégner des auteurs qu'elle idolatre, pour construire un récit aussi sincère qu'intime.



Un récit parsemé d'un humour salvateur qui fait reculer tout pathos et le mélo, tout en parvenant à rendre particulièrement poignant son final rendant un hommage bouleversant à son frère qu'on est heureux d'avoir connu à travers ce fort beau livre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Avec toutes mes sympathies

L’année 2018 s’achève et je viens de refermer Avec toutes mes sympathies d’Olivia Lamberterie.



Je ne regrette rien de cette lecture.



Olivia nous plonge dans sa vie d’artisto en y mettant des nuances, de la lucidité, de l’humour.

Elle nous raconte sa famille, sa vie, le silence autour de la souffrance « est ce pour cela que dans notre famille, les mots ont tant de peine à sortir, et que les maux, nous les planquons sous les oreillers à taie impeccablement repassée ? chez nous on souffre avec un devoir de réserve.



Ecrire est donc une prise de risques…



L’auteur trouve les mots juste qui font mouche. Ce livre est riche, d’anectodes littéraires, de tranches de vie.



Son récit tourne autour de l’année 2015 et principalement la perte de son frère Alex.



Malgré tout l’étayage familial, sa situation personnelle réussie, Alex avait le mal de vivre. Il était dépressif. La mélancolie l’a conduit à commettre l’irréparable. Il n’a pas eu le courage de rester.



Olivia a écrit pour retrouver la trace de ce frère perdu. Elle le fait avec brio, élégance. Elle a la plume facile bien qu’elle puisse nous dire « ce livre qui n’aurait jamais dû exister, puisque tu n’aurais jamais dû mourir ».



C’est un livre sur l’absence, le manque, la peine, l’impuissance qu’entraînent la perte d’un être cher.



Pour ne pas le perdre une seconde fois, elle nous laisse ses mots pour apaiser son chagrin. Elle a l’art de parler des autres, de l’autre, de soi, sans fioritures. Ca glisse. Elle écrit pour ne pas oublier les jours heureux avec lui.

Un livre à ne pas manquer, à méditer…

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Avec toutes mes sympathies

Titre : Avec toutes mes sympathies

Auteur : Olivia de Lamberterie

Année : 2018

Editeur : Stock

Résumé : Alex est un être fantasque, charmeur et flamboyant. Alex est marié, père de famille et accompli professionnellement. Le 14 octobre 2015 il se suicide en se jetant d’un pont Montréalais. Alex était atteint de dysthymie.

Mon humble avis : J’avoue ne jamais avoir entendu parler d’Olivia de Lamberterie avant de parcourir ce court récit. Peu enclin à lire les critiques littéraires et totalement ignare en matière d’émission culturelle je choisis donc ce roman après un court avis glané quelque part sur les réseaux sociaux. Profitant d’un long vol entre la métropole et mon île d’adoption, je me lançais donc dans la lecture de ce texte sans aucun à priori et avec une curiosité certaine. Charmé par une écriture élégante, presque aérienne, je découvrais la personnalité de l’auteur et sa passion pour la littérature en premier lieu. Puis au fil de la lecture je fis la connaissance d’Alex qui n’est autre que le frère de la narratrice : un homme attachant, brillant et complexe, un homme que l’on aime de prime abord pour son courage et son excentricité, mais aussi un être rongé par la dépression et la mélancolie. Le 14 octobre 2015 Alex mit fin à ses jours et commence alors pour sa soeur Olivia une longue période de deuil marqué par l’incompréhension, la colère et une peine dévastatrice. Comment parler du deuil sans tomber dans le pathos ? Comment rendre hommage à un être lumineux sans verser dans le larmoyant ? Olivia de Lamberterie réussit là où tant d’autres ont échoué, son texte est intime, clairvoyant et certaines pages sont d’une beauté à couper le souffle. Vous l’aurez compris j’ai adoré ce récit, j’ai adoré la description piquante de cette famille bourgeoise, j’ai adoré les introspections auxquelles se livre l’auteur, cette nécessité qui la pousse à témoigner, j’ai aimé sa volonté, sa pudeur et surtout l’amour inconditionnel porté à son frère. C’est beau, délicat, bouleversant et toujours sur le fil. Avec toutes mes sympathies un un bel hymne à l’amour fraternel, un hommage sincère et fort pour un homme que l’on regrette de ne pas avoir connu, un homme que l’on aurait aimé sans aucun doute…

J’achète ? : Oui sans hésitation, rares sont les bouquins portant un tel amour de la vie et de la littérature. Lumineux vous dis-je…
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Avec toutes mes sympathies

Olivia de Lamberterie témoigne à travers "Avec toutes mes sympathies" de son amour sans faille pour son frère Alex qui n'a pas su trouver sa place sur la terre et qui a fait le choix de partir.

Ce témoignage est extrêmement touchant car il est fait avec respect, sans jugement mais avec beaucoup de tendresse et d'amour.

Il est difficile de faire une critique sur ce genre de livre, on se demande où est notre légitimité mais en même temps l'auteur a fait le choix d'écrire pour le public ce manque, ce vide, cette absence.

Ce livre est une douleur, mais paradoxalement je ne le ressens pas comme un cri, comme quelque chose de violent, au contraire je ressens de la douceur et l'amour de cette famille, l'amour pour ce frère si fragile est ce qui domine.

Les pages se tournent doucement, on est en osmose avec cette douleur et on a presque la sensation d'être, nous aussi, en lien avec Alex qui, s'il n'est plus sur terre semble malgré tout bien présent.
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Avec toutes mes sympathies

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Alexandre de Lamberterie s'est suicidé le 14 octobre 2015. Il laisse derrière lui une femme, une fille, des parents, mais surtout une sœur, Olivia, qui prend la plume dans ce récit pour décrire sa douleur, son chagrin mais aussi sa colère et son incompréhension.



Olivia de Lamberterie n'est pas un nom inconnu. On la croise à la télévision, on l'entend à la radio, on la lit dans les magasines. C'est une critique littéraire réputée, expérimentée et respectée.



Lire les mots des autres est une chose, écrire les siens en est une autre. Et Olivia de Lamberterie s'en tire ici avec brio !

Elle n'a pas choisi un sujet simple. La mort d'un proche est toujours violente, celle par suicide d'autant plus qu'après le chagrin de la disparition viennent les questions, les doutes, les regrets.



Avec beaucoup de justesse, beaucoup de pudeur, Olivia de Lamberterie nous fait cadeau de ses souvenirs, de cette joie de vivre teintée parfois de nuages noirs, de ses liens si forts qui les unissaient, elle et son frère.

Elle nous introduit au sein de sa famille, de cette éducation un peu distante, un peu silencieuse, qui les a fait grandir. Et elle nous émeut par tant de lumière et d'amour...



Si ce récit lui a été nécessaire pour avancer et reprendre goût à la vie, on la remercie sincèrement de l'avoir écrit et de nous l'avoir offert...



Merci à NetGalley et aux Editions Stock pour leur confiance...
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Avec toutes mes sympathies

Alex s'est suicidé le 14 octobre 2015 en se jetant du pont Jacques Cartier de Montréal. Pourquoi a-t-il choisi ce geste définitif? Olivia de Lambertie n'a pas de réponse et son frère n'en avait pas non plus. Alex a essayé de vivre, d'aimer, d'embellir sa vie et celle de ses proches. Mais l'idée du suicide marchait à ses côtés toutes ces années, elle lui faisait de l'oeil lui laissant miroiter la possibilité d'en finir avec son mal-être.

C'est le premier livre qu'écrit Olivia de Lambertie et elle nous fait le cadeau de parler de sa famille, ses parents, ses soeurs, ses amis, sans faux- semblants, sans incriminer, sans juger. Elle cite les livres lus, qui mieux que les dates, jalonnent les évènements de sa vie.

J'ai admiré ce frère adulé et aimé le portrait en creux esquissé dans les yeux bleus de sa soeur.

Mes lectures concomitantes de François Cheng et d'Olivia de Lamberterie m'ont fait le bonheur de se recouper à cette page :

"La terrible vie terrestre n'est point pour toi.

Ton amour trop vaste pour qu'on pût t'aimer;

Ton rêve trop haut pour qu'on te suivît. Par la fenêtre,

En un seul cri, tu rejoignis l'ange, ton propre être."

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Avec toutes mes sympathies

Comment trouver les mots ? Comment parler d'un livre qui n'est qu'un cri ? Cri d'amour pour ce frère, Alex, qui s'est suicidé - j'allais écrire « qui n'est plus » alors que bien au contraire, à chaque page, on le voit, on le sent, on rit de ses mails, on est avec lui tellement cette sœur inconsolable nous le rend présent, vivant, à nous, lecteurs, qui ne le connaissions pas. Cri de douleur aussi dans ces mots jetés, dans ces phrases nerveuses qui disent l'incompréhension, le refus, la colère, malgré les tentatives d'apaisement, les « puisque c'est son désir ».

Non, la sœur cherche son frère, sa moitié, son double, son complice, son amour pour la vie.

Chaque jour, et malgré elle parfois.

Elle le voit dans l'oiseau qui s'envole, dans l'air qu'elle sent sur son visage, dans mille petits signes qu'elle observe dans le monde. Elle ne peut imaginer qu'il ne l'habite plus, ce monde. Elle le veut vivant parce qu'il ne peut pas ne plus être. Parce qu'elle, elle se doit de continuer à mettre un pied devant l'autre et qu'elle sait que sans lui l'épreuve sera difficile. Parce qu'elle sait que le temps n'atténuera rien. Elle est impossible à consoler. Je repense soudain aux mots d'Henri Callet : « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes. »

Hier soir, quand j'ai terminé ce livre magnifique, je l'ai reposé doucement, comme s'il était vivant, comme s'il contenait mille coeurs battant très fort. J'aurais aimé par ce geste apaiser, soulager toute la souffrance de cette sœur. Même si c'est impossible.

Ce livre n'est plus un livre, un objet de papier, il en a dépassé les frontières, fait exploser les contours, revu la définition. Il a pris des dimensions que seul l'amour qui se met à nu peut donner. Il s'est fait vie. Il est vivant.
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Avec toutes mes sympathies

En tant que lecteur débutant, j'alterne classiques et romans contemporains. Dans ce second volet, je parcours les "Prix" de ces dernières années. C'est ainsi que je suis tombé sur " Avec toutes mes sympathies". Sans me douter de ce que j'allais trouver.



Pénible, très pénible, cette lecture. Eu égard au nombre de notes et de critiques, ne revenons pas sur le fil de l'histoire.



Une histoire qui est d'abord l'exaucement d'un voeu. Avant de se donner la mort, Alex avait demandé que sa soeur écrive un livre - un témoignage - qui essayerait d'expliquer cette poisse noire qui a étoufé sa vie, et qui touche, à un degré moindre, celle de sa soeur Olivia. On dit que, parfois, on écrit avec ses larmes, ou qu'on écrit avec son sang. C'est bien ce qui se passe ici.



"Expliquer" est un terme bien inadéquat. Car expliquer, on le peut. La maladie a un nom, est certainement décrite dans ce que les psychiatres appellent le DSM, et elle a des traitements connus. Ce n'est pas que l'on manque d'explications. Même si elles ne sont que partielles et multiples. le fonctionnement du cerveau n'est connu - et encore, de façon incomplète - qu'en termes de correlation, pas de causalité : A va souvent de pair avec B, mais est-ce qu A cause B ? Ou est-ce que ca marche dans l'autre sens ? Ou tous deux sont-ils causés par C ? Ou pire, sont-ils causés par C,D,E, F et quelques autres, tandis que D est causé aussi par F et par W, F quant à lui .... Ca, c'est le cerveau. Mais quand on en vient aux liens entre le cerveau et l'esprit, le mystère s'épaissit considérablement. Un psychologue a toute une nomenclature concernant ce domaine là, et des moyens d'intervention. le psychologue, le psychiatre et le neurologue interviennent, chacun avec ses compétences, sa carte du terrain et ses moyens pour essayer d'améliorer la situation. Ainsi nous passons des explications aux interventions.



Expliquer, diagnostiquer, intervenir, Il en est beaucoup question dans ce livre. Et c'est essentiel pour améliorer la qualité de vie, Pour rendre cette vie la meilleure possible. Voir guérir tout à fait. Mais, bien sur, ce qu'Alex aura voulu dire, c'est plus. Expliquer, c'est aussi : circonscrire, faire sens, peut-être même extraire, j'allais dire : régler ses comptes avec la maladie. Guérir comme si l'on n'avait jamais été malade.



Olivia poursuit surtout la piste de la génétique ("une propension à la mélancolie") et d'une éducation plutôt collet monté. le fait est que beaucoup d'hommes dans la famille semblent en souffrir. Mais de là à conclure quoi que ce soit de concret concernant les origines, ca me semble faire un grand écart. Et le fait qu'Olivia - elle même très fragile, même après plusieures thérapies - refuse de faire son deuil me semble bien inquiétant.



Il y a témoignage, et il y a explication, mais sans doute pas au sens ou l'aurait souhaité Alex. Il y a le récit d'un vécu et de ce qu'il comporte. Mais il faudrait transposer ces vies et leur histoire dans un cadre qui fasse sens. Je me demande si Olivia a commencé ce long travail, ou si elle continue à fouiller l'absence.



Un truc vraiment pervers, cette maladie. Et je crois bien que nous connaissons tous des gens qui en souffrent.
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Avec toutes mes sympathies

« Avec toutes mes sympathies », en canadien, ça veut dire « Sincères condoléances »

A 46 ans, Alex, le frère d'Olivia de Lamberterie vient de se suicider.

Il vivait au Canada avec sa femme et ses enfants.

C'était un être rayonnant, solaire, souvent.

C'était un être mélancolique, dépressif, souvent.

Un frère qu'elle adorait.

Sa mort est un choc violent même si elle était prévisible.

Elle raconte le traumatisme, le désespoir à cette nouvelle.

Elle dit aussi comme il est difficile mais vital de redevenir joyeuse.

Ce qui pourrait être un livre plombant est un récit magnifique.

Un récit d'amour.

On sent que les mots, les phrases viennent tout seuls.

Rien n'est forcé.n

Rien n'est semblant

Tout est beau, tout est amour.

Une incroyable lumière émane de ce si sombre événement.

Vraiment bravo et merci pour la sincérité, l'émotion, le partage.
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Avec toutes mes sympathies

Dans ce livre Olivia de Lamberterie revient sur un évènement douleur de sa vie, le suicide de son frère Alex.



Je suis d’accord lorsqu’elle dit qu’un suicide est une double peine, qui génère un silence qui vient prendre toute la place. Oui il ne faut pas que ça le soit mais parfois j’ai été gêné pendant la lecture, pour moi il y a des choses privées qui ne doivent pas être tabous mais qui doivent rester dans la sphère privée, familiale.

Elle a su lui rendre un très bel hommage, Olivia de Lamberterie sait toujours trouver les mots justes que se soit dans ce livre ou dans ses chroniques littéraires, c’est vraiment une qualité qu’elle possède. Elle a su montrer qu’il a été aimé, qu’il faut garder les moments joyeux partagés dans ces moments là mais que la maladie malheureusement parfois prend le dessus.

Un roman intime, délicat, tout en finesse, écrit avec amour

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