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Citations de Orhan Pamuk (592)


Un bon croyant sait que Dieu est justice et raison, qu'il prend en compte les intentions profondes de ses serviteurs.
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Parfois Füsun portait une chemise dégageant son long cou et la naissance de ses seins, et tout en regardant la télévision, je veillais à ne pas laisser mes yeux s'égarer sur la blancheur de son beau décolleté. Parfois je lui demandais comment marchait le dessin. Parfois, la télévision annonçait de la neige, mais il ne neigeait pas. Parfois, la sirène affolée d'un grand pétrolier retentissait douloureusement. Parfois, des armes crépitaient au loin.
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En ville, on pouvait être seul au milieu de la foule. Et ce qui fait qu'une ville est une ville, c'est justement la possibilité de se fondre dans la foule et d'y cacher son étrangeté.
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Son père était mort pendant son sommeil. Les voisins l'avaient découvert deux jours après. Le lit était défait, comme si son père était parti en toute hâte de chez lui. A ses yeux de militaire, la maison parut pauvre et désordonnée. Mais il y régnait cette odeur unique et particulière que Melvut n'avait jamais sentie ailleurs : cette odeur, c'était celle de son père, de son propre corps, de leurs souffles, de la poussière, de la cuisinière, des soupes qu'ils avaient préparées vingt ans durant, du linge sale, des vieux objets, l'odeur de leur propre vie. Melvut pensait rester des heures dans la pièce à se remémorer et pleurer son père, mais son chagrin était tel qu'il se précipita dehors.
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La préoccupation majeure du directeur Fazil Bey était d'instaurer la discipline dans l'école, de veiller à l'ordre et à l'harmonie entre une foule d'élèves pauvres et les enfants de bonne famille assis au premier rang. C'est pourquoi il avait développé un philosophie qu'il aimait exprimer en une formule laconique pendant la cérémonie du drapeau : " Une bonne éducation abolit la différence entre riches et pauvres ! " Que voulait dire Fazil Bey par ces mots ? Que si les enfants pauvres travaillaient bien et suivaient leur scolarité jusqu'au bout, ils pourraient devenir riches eux aussi, ou bien qu'on verrait moins combien ils étaient pauvres ? Melvut ne saisissait pas très bien.
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[...] de même que l'homme pouvait voir son image quand il se regardait dans un miroir, de même qu'il pouvait saisir sa quiddité en examinant le fond de sa pensée.
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Orhan Pamuk
Pour moi le secret du métier d'écrivain réside non pas dans une inspiration d'origine inconnue mais dans l'obstination et la patience.
(Discours de réception du prix Nobel de littérature, à Stockholm, 7 décembre 2006.)
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Je sentais alors qu'à l'intérieur de cet homme, dont je ne connaissais que l'aspect paternel, se trouvait une tout autre personne, un monde que je ne pouvais atteindre et, me doutant qu'il devait rêver d'une autre vie, je cédais à l'inquiétude.


(dans "Mon père")
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(...) la peinture n'était pas une question de regret ou de mélancolie, mais de désir (...).
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Une deuxième chronique sur ce livre, car je n'ai pas assez parlé des nombreuses photos en noir et blanc qui parsèment le texte, non comme des illustrations, mais qui sont à prendre comme des fragments de souvenirs, des touches de cette beauté triste et poignante de lieux où l'auteur a vécu.
Rien à voir avec les beaux clichés qui abondent dans les livres touristiques ou dans les albums spectaculaires des "grands" photographes. Les images choisies par Orhan Pamuk nous donnent une vision intime, non-pittoresque des vieux quartiers, des habitants, du brouillard et de la fumée en hiver, de sa famille, de lieux où aucun touriste ne sortirait son Canon pour mitrailler le paysage.
Leur objet n'est pas de nous montrer la ville, mais son humanité, ses imperfections, son état d'inachèvement définitif.
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Loin de Füsun, je perdais toute sérénité, le monde se transformait à mes yeux en une énigmatique charade. En voyant Füsun, j'avais l'impression que toutes les pièces du puzzle se remettaient instantanément en place et, me souvenant combien le monde était un endroit plein de sens et de beauté, je soufflais à nouveau.
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En réalité, nul ne sait lorsqu'il le vit qu'il s'agit là du moment le plus heureux de sa vie. Lors de grands moments d'allégresse, certains peuvent sans doute penser (et affirmer) en toute bonne foi que c'est "maintenant" qu'ils vivent ce moment en or de leur existence. Cependant, dans un coin de leur tête, ils croient qu'ils vivront encore un nouveau bonheur, plus grand, plus beau que celui-ci. Car de même que personne (notamment dans son jeune âge) ne pourrait poursuivre sa vie en pensant que dorénavant tout ira de mal en pis, quiconque ayant obtenu un bonheur assez grand pour se dire que c'était le moment le plus heureux de sa vie reste assez optimiste pour envisager un bel avenir.
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Est-ce juste que chaque fois que je tente un peu de me plaindre, ma belle-mère Safiye me dise « Toi aussi tu as des torts » ? Alors qu’ils ne jurent que par Allah, la patrie, la morale, est-ce juste qu’ils ne pensent à rien d’autre que gagner de l’argent ?
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Le plus grand bonheur,...réveille parfois les plus grandes peurs.
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Mingher n'est pas Smyrne ! s'écria le gouverneur. Nous n'avons pas d'épidémie ici. (.....) Or les médecins sanitaires qui ont répandu la nouvelle de l'épidémie sont tous orthodoxes, ils ont partie liée avec la Grèce, et Sa Majesté Impériale se méfie de la fourberie des consuls, elle vous à même défendu de rencontrer les membres du Conseil sanitaire de Mingher.
- Nous avons d'autres informations, mon pacha.
- Ce sont ces vieux médecins grecs qui ont fabriqué la rumeur, qu'ils se sont bien empressés de faire placer dans les journaux d'Istanbul. Voyez - vous, mon pacha, beaucoup d'hommes rêvent de faire de cette île une seconde Crète, et les consuls ne sont pas les derniers à mettre de l'huile sur le feu. D'abord ils veulent la ruiner, ensuite ils nous l'arracheront. Traitez - moi de fou, mais le monde nous regarde, faites attention !
Etait - ce une sorte de menace ? Les trois fonctionnaires impériaux, un musulman, un catholique et le troisième orthodoxe, se dévisagèrent un moment en silence.
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Les livres, que nous croyons à même de soulager nos infortunes, ne font que les approfondir.
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J'aurais voulu être écrivain.
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Dans les musées poétiques fondés sur une impulsion du coeur et organisés selon une impulsion rigoureuse, c'est parce que le Temps s'annihile que nous trouvons la consolation, et non parce que nous sommes en présence de vieux objets que nous aimons.
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Les anciens maîtres puisatiers qui s’employaient à repérer l’endroit où chercher l’eau se devaient de connaître le langage de la terre, des plantes, des insectes et même des oiseaux, de sentir en marchant la couche de roche ou d’argile qui reposait sous leurs pas.
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Le génie des grandes villes ne se calcule pas au nombre de bibliothèques et d'écoles, de savants, de peintres et de calligraphes qui y trouvent refuge ; il se mesure à l'accumulation des crimes, commis de siècle en siècle dans l'obscurité des ruelles, et qui restent mystérieux. Istanbul est sûrement, de ce point de vue, la plus géniale cité du monde. (p. 189)
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