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Citations de Oriana Fallaci (57)


Cette nuit, j'ai su que tu étais là : une goutte de vie échappée du néant.J'en restais dans le noir avec les yeux écarquillés et ,tout d'un coup, dans le noir a jailli un éclair de certitude : oui, tu y étais. Tu existais. Ce fut comme se sentir blessé par un coup de fusil. Mon cœur s'en est arrêté.
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L'amère découverte que Dieu n'existait pas a tué le mot destin. Mais nier le destin est arrogance, affirmer que l'on est le seul artisan de son existence est folie: si l'on nie le destin, la vie devient une série d'occasions perdues, le regret de ce qui n'a pas été et qui aurait pu être, un remords de ce que l'on n'a pas fait et que l'on aurait pu faire, et l'on gâche le présent en en faisant une occasion manquée.
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Tu sais que le roman m’a toujours séduit parce que c’est un récipient dans lequel on peut verser en même temps de la réalité et de la fantaisie, de la dialectique et de la poésie, des idées et des sentiments. Tu sais qu’il me séduit parce que la combinaison de tous ces éléments permet d’obtenir une vérité plus vraie que la vérité vraie. Une vérité réinventée parce que la combinaison de tous ces éléments permet d’obtenir une vérité plus vraie que la vérité vraie. Une vérité réinventée, devenue universelle, à laquelle chacun s’identifie et dans laquelle chacun s’identifie et dans laquelle chacun se reconnaît.
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C’est de mauvais goût, commander, et très déplaisant. Parce que ça vous met en contact avec les malotrus et les imbéciles, vous contraint à recourir à la vulgarité du pouvoir, limite la liberté de celui qui commande comme de celui qui est commandé, et enivre les présomptueux.
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Tout d'un coup, son regard est tombé sur un petit billet où tu avais écrit: Xn + Yn = Zn. "Et ça, c'est quoi? C'est un code salopard! - Mais non, ce n'est pas un code, Zakarakis. [...] - Qui sont X, Y, et Z, et qui sont les "n"? - Je te le dirai, Zakarakis. Les "n" sont des nombres, X, Y et Z sont des inconnues. - Salaud! Menteur! Tu crois te payer ma tête, hein? Je découvrirai qui sont ces inconnus moi! - Tu serais vraiment un génie, Zakarakis, car depuis trois cents ans personne n'y est parvenu! - trois cents ans? Tu te moques de moi? Gardes! Attachez-le! [...] - C'est une équation Zakarakis, une équation mathématique. Tu sais bien que j'étudiais les mathématiques à Polytechnique. Et si tu poses comme hypothèse que le calcul différentiel... - Assez!" Il est sorti presque en pleurant. Il tenait dans sa main le papier qui lui servirait à éventer le complot. Car il ne pouvait s'agir que de cela bien sûr, un complot pour t'évader à nouveau. [...] Et sans l'aide de quiconque il est arrivé aux conclusions suivantes: les trois "n", c'étaient trois soldats qui faisaient partie du complot et qui devaient t'aider à fuir; Monsieur X, Monsieur Y et Monsieur Z étaient trois civils qui agissaient de l'extérieur. X signifiait Xristos ou Xristopoulos ou Xarakalopoulos, a moins qu'au lieu de représenter des personnes, X, Y, Z n'indiquent des noms de villes ou de pays; dans ce cas, X pourrait avoir un rapport avec Xania la capitale de la Crète, Y avec le Yémen et Z avec Zurich. Ou bien encore, X voulait-il dire Xristougena, c'est à dire Noël? Oui, c'est cela, Noël! Voilà le sens du message: avec la complicité de trois soldats, le jour de Noël, tu t'enfuirais à Zurich via le Yémen. Il est revenu te voir. " Tu me prends pour un idiot, hein! Mais j'ai tout compris! J'ai trouvé la solution! - La solution? Incroyable Zakarakis! Mais non ce n'est pas possible, je te jure que ce n'est pas possible. - Bien sûr que si. Je sais qui sont X, Y et Z; Tu veux fuir à Zurich, hein, fumier? - Qu'est-ce que tu dis, Zakarakis? - Je sais très bien que Z veut dire Zurich! - Et si ça voulait dire Zakarakis?" Silence de mort, Zakarakis te regardait complètement hébété. Bon dieu, il n'y avait pas pensé! Si Z représentait son nom cela ne pouvait signifier qu'une seule chose: avec la complicité des trois soldats et d'un monsieur Y, tu voulais le tuer à Noël. "Tu veux me tuer, hein? J'aurai dû m'en douter! - Mais non Zakarakis, tu es tellement bête que te tuer serait une grosse erreur. Sans toi, je m'ennuierai à mort. Je te jure qu'il ne s'agit pas de cela. Il s'agit de Fermat. - Qui c'est? Je ne le connais pas! - C'est impossible, Zakarakis, il vivait il y a trois cents ans...
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" J'espère que tu seras un homme tel que je l'ai toujours rêvé; doux avec les faibles, féroce avec les puissants, généreux avec ceux qui t'aiment, sans pitié avec ceux qui commandes "
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Les kamikazes, c'est-à-dire les types qui se suicident pour tuer les autres, m'ont toujours été antipathiques. [...] Je les trouve vaniteux et c'est tout, des exhibitionnistes qui au lieu de chercher le succès dans le monde du cinéma ou de la politique ou du sport poursuivent la gloire dans leur propre mort ou celle des autres.
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(…) qui a dit qu’être beau veut dire avoir de jolis traits ? Parfois être beau signifie avoir de l’esprit, de l’élégance, de la dignité.
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Cent ans plus tôt Ludwig Boltzmann, un physicien autrichien qui en introduisant dans la thermodynamique les méthodes de la statistique avait réussi à traduire en termes mathématiques le concept d’entropie c’est-à-dire de chaos, l’avait bien dit. Le chaos, avait-il dit, est la tendance inéluctable et irréversible de toute les choses : de l’atome à la molécule, des planètes aux galaxies, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Son but est exclusivement destructeur et gare à qui le combat pour mettre de l’ordre dans le désordre, donner un sens à ce qui n’en a pas : au lieu de diminuer ou de s’affaiblir, il augmente. Parce qu’il absorbe l’énergie qu’on dépense dans l’effort de combattre : l’énergie de la vie. Il la mange, il se sert d’elle pour arriver plus vite au stade final qui est la destruction ou plutôt l’autodestruction complète de l’Univers. Et il gagne toujours. Toujours. Elle tenait en une équation de cinq lettres, l’atroce sentence : S = K ln W. Entropie égale à la constante (de Boltzmann) multipliée par le logarithme naturel des probabilités de distribution. (…) celle-là était la formule de la mort ! Car elle soutenait que la Vie est l’instrument de la Mort, l’aliment de la Mort…
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Du reste, la plupart des drapeaux sont en apparence très propres : pour connaître la vérité, il faudrait interroger les morts tués au nom des idéaux, des rêves, de la paix, les créatures insultées, dupées par ceux qui leur ont fait croire que le monde allait devenir meilleur, à partir de ces témoignages, fournir une statistique des infamies, des barbaries et des saletés vendues sous les étiquettes de vertu, clémence, pureté.
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La liberté est un devoir avant même d’être un droit.
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Si le tyrannicide est un devoir en temps de dictature, le pardon est une nécessité en temps de démocratie. En temps de démocratie, la justice ne se rend pas en creusant les tombes.
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«Être une maman n'est pas un travail. Il n'est même pas un devoir. C'est seulement un droit parmi tant d’autres».
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Il ne comprenait pas (il le comprendrait un jour) que le progrès ne change pas les hommes, que l’opulence les affaiblit, que loin d’être des pauvres types ses arrières grands-pères étaient mieux que lui. C’est à dire, plus intelligents et plus valables que les types convaincus de penser avec leur tête parce qu’ils vont à l’université et lisent des livres ou des journaux.
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Les poupées ne sont pas faites pour jouer. Elles sont faites pour ne pas oublier qui nous les a données.
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Ces monstres qui ne savent pas qu’ils sont des monstres, et qui portent peut-être au cou une petite croix, des médailles de la Vierge, et qui ont dans leur poche la photographie de leurs vieux parents, et si on leur parle entre quatre yeux, ils vous tirent des larmes, ils vous prônent la pureté de leur idéal, et puis un matin de mars, un matin ensoleillé, ils sautent dans leurs hélicoptères avec leurs petites croix, leurs médailles, leur idéal, leur présomption de civilisation, et ils tuent presque six cents personnes, sans épargner les femmes enceintes, les vieillards et les enfants, « parce que c’était les ordres. »
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Et le seul fait de le raconter me dégoûte. Donc à Cho Lon, la semaine dernière les Coréens ont pris un enfant vietnamien qui s’était infiltré dans leur camp pour voler de la nourriture. Ils l’ont pris et ont mis vingt-quatre heures pour le faire mourir. Tu sais comment ? En l’empalant. Oui, je dis bien : en l’empalant. Et il avait huit ans
Mon dieu ! Pourquoi les hommes font-ils ces choses. Des hommes avec deux bras, deux jambes et un cœur. Des hommes considérés comme normaux, sains d’esprit. Qu’une chose pareille se produise en temps de paix et le monde crie d’horreur : les tribunaux, les prêtres, les psychiatres interviennent. Qu’elle se produise en temps de guerre et personne n’y fait attention, personne n’invoque les tribunaux, les prêtres, les psychiatres. Personne ne prononce le mot de folie, le mot d’assassinat.
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A la guerre, il y a des questions qui ne se posent pas.
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(…) l’Histoire ne change pas. L’éternelle histoire, l’éternel roman de l’Homme qui à la guerre se manifeste dans toute sa vérité. Car rien ne révèle l’Homme autant que la guerre, hélas. Rien n’exaspère avec autant de force la beauté et la laideur, l’intelligence et la stupidité, la bestialité et l’humanité, le courage et la couardise, l’énigme.
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(…)[L’uniforme] ne m’interdit pas d’aimer la culture, de lire Platon, Érasme et Kant. Surtout il ne m’empêche pas d’être du côté de l’Homme, de comprendre que malgré sa perfidie et sa crétinerie l’Homme reste la mesure de toutes choses, en tout cas la seule balance dont nous disposions pour évaluer la vie, la seule référence pour tenter de l’expliquer.
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