Citations de Pascal Dessaint (480)
Je restai un moment sans bouger sur le trottoir. Dans la nuit, un flic en proie au doute ressemble ni plus ni moins à n’importe quel homme en proie au doute, qu’il fasse nuit n’enlève ou n’ajoute rien au problème d’ailleurs.
Je remontai mon col et repoussai l’idée que je faisais fausse route.
Nicolas Bouvier a écrit ceci : "Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait."
Tel est bien le monde que nous avons fabriqué.
À nous d'y vivre.
T.C. Boyle
Rares sont les vies que l'on puisse comparer à une longue étreinte passionnée. Le cœur ne tiendrait pas sans doute... Ou alors il faudrait se résigner à vivre moins longtemps, non pas mener sa vie mais la brûler, par tous les bouts. Du courage, c'est bien ce qu'il nous manque...
[Elle] disait que ça l'excitait, les gros bateaux. Sa façon de dire gros bateaux m'avait fait bander, je dois être honnête. J'avais cédé par dépit, mais ce n'était pas allé plus loin que là où peut aller un homme sans réellement se déshabiller.
(p. 42)
Il faut se méfier d’une chose dans la vie: les grandes gueules à grands principes. Ce sont souvent les premières à prôner les alliances, les compromissions, le chacun chez soi et à sa place et tout ira bien, ou le consensus.
J'ai vécu de belles aventures aux quatre coins du monde et l'expérience que j'en ai retirée ne me rassure en rien sur l'avenir de l'Homme. Partout, l'Homme m'effraie. Partout, l'Homme est déraisonnable. Il est d'une étrange nature, l'Homme.
Quand une personne a trop d'amis (…), c'est toujours au détriment de son amitié. Il est notoire que l'on ne peut avoir que très peu de vrais amis. Posséder un grand nombre de "connaissances" dont beaucoup sont peut-être des alliés fidèles, ayant tout droit de prétendre à être considérés comme de vrais amis, surcharge la capacité d'amour personnel d'un homme et atténue l'intensité de ses attachements affectifs.
[Konrad Lorenz]
Je suis allé me placer devant la lampe du bureau pour ne plus offrir que l'ombre de moi-même.
Le secret des grandes fortunes est un crime oublié , nous dit Balzac , parce qu'il a été proprement fait . Ici certainement le crime de maltraiter les ouvriers pour remplir les poches des actionnaires .
« Même en plein soleil on est toujours loin du soleil » .
DOMINIQUE A.
Sûr, le mauvais l'emporterait toujours sur le bien, et largement.
Je pensais, le regret, le remords sont des chiens enragés qui hurlent au fond du cœur, ça leur arrive de mordre, ils savent y faire, le cœur saigne mais continue de battre, les chaines enragés n’ont pas fini de hurler, on peut compter là-dessus
Quand on pense à faire un enfant, il faudrait vraiment réfléchir à la nécessité d'un tel acte. Sans doute est-ce nécessaire pour l'espèce, mais pour soi, c'est plus discutable.
Les terrils bosselaient la terre plate.
Les corons paraissaient s'étendre à perte de vue.
Les routes,les autoroutes et les voies de chemin de fer
partaient dans tous les sens et zébraient le paysage comme des bandes de tissu cicatriciel sur un corps malade.
En fait, le corps était mort.
Dans le coin, l'ogre en avait pris à son aise.
Il s'était repu.
Pendant longtemps , il avait creusé des galeries infinies.
Parfois, il avait exhalé le grisou meurtrier.
Souvent, il avait englouti les hommes et jeté les familles dans la détresse.
Et puis, il s'était retiré, et les survivants n'avaient plus eu qu'à pleurer sur leur sort.
...tout ça était d'une tristesse incroyable.
Quand je suis pris d'une passion,je suis assidu et constant.J'ai bien sur une idée derrière la tête.
J'observe les mouches qui bourdonnent, prisonnières des rubans encollés, et je me dis que je leur ressemble. Que pourrais-je vivre de pire ? Je pourrais certes m'être posée sur une toile d'araignée et attendre d'être dévorée.
Ce que je pense, c’est qu’on se retrouve pris au piège sans même s’en rendre compte parfois, et quand soudain on prend conscience de tout le bazar, il est trop tard, cela devient presque impossible de s’en extraire
On ne sait jamais comment évolue la douleur et ce qui subsistera de soi, après.
Chacun a un goût de paradis avant l'enfer.
Charles Bukowski