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Citations de Patrick Lemoine (134)


Patrick Lemoine
On a tort de parler de l'effet placebo de manière péjorative, ce devrait être tout le contraire. Quand quelqu'un est capable de mettre en route un effet placebo cela veut dire que son organisme fonctionne bien, qu'il est capable de s'auto-soigner avec des substances qui seront objectivables un jour et même si l'on ne parvient pas à les objectiver toutes, c'est très noble. Un médecin qui induit un bon effet placebo est un médecin excellent. L'effet placebo est la marque de la bonne médecine, la preuve que la relation entre le médecin et le patient est bonne, qu'il y a une confiance réciproque et une conviction partagée.
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La plupart des ethnies de la planète ont passé leur temps à développer des systèmes de croyances dont le seul but est de nier l'existence réelle de la mort. Les chrétiens entonnent le credo de la résurrection de la chair. C'est pourquoi ils ont si longtemps refusé l'incinération car, c'est bien connu, il est plus facile de se réincarner quand on est transformé en asticot que si l'on est un petit tas de cendre. Pour leur part, les musulmans ont leur paradis là où le pucelage des vierges repousse indéfiniment, quoi de plus charnel !
Les hindous et leur interminable métempsycose, les chrétiens et leur vie éternelle, leur paradis, le purgatoire comme leur enfer ne reviennent-ils pas aussi à éluder, annuler l'inexorable et insupportable réalité de la Grande Faucheuse ?
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L'ordre des addictions reste malgré tout intéressant : le poète met le jeu avant tout le reste, avant l'amour et avant les livres aussi, alors que c'est son gagne-pain. Dans le même temps il nous rassure en proclamant qu'il n'est pas homme à se contenter d'une seule addiction :

"Je suis chose légère et vole à tout sujet ; je vais de fleur en fleur et d'objet en objet."
(Second discours à madame de la Sablière).

"J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique,
La ville et la campagne, enfin tout : il n'est rien
Qui ne me soit souverain bien,
Jusqu'au sombre plaisir d'un coeur mélancolique."
(Livre II des Fables).
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Tous les animaux sauvages, même l'éléphant, même le lion, savent qu'ils vont mourir aux premiers signes de faiblesse. On ne meurt pas de vieillesse dans la jungle ou dans la savane. Il n'y a que l'humain et ses compagnons domestiques à mettre tout en oeuvre pour survivre le plus longtemps possible, même totalement délabré.
Le cochon a opté clairement pour la première catégorie d'objectif : pérenniser l'espèce, et c'est dans ce but qu'il a mis au point un système qui assure à ses nombreux petits un taux de survie énorme. Quitte à servir de garde-manger aux loups, lions, jaguars et autres grands carnassiers. Quant à nous, les hommes, non seulement nos portées ont un taux de survie énorme, mais nous vivons très vieux et, fait unique semble-t-il, nous avons réussi à éliminer la quasi totalité de nos prédateurs et nombre d'animaux sauvages à part ceux qui nous sont utiles ; par exemple, le gibier -lièvres, perdrix... - est classé utile par les chasseurs, à l'inverse de de ses prédateurs, renards, buses... qui étaient officiellement nuisibles. Jouant sur tous les tableaux, l'être humain a réussi comme aucune autre bête, et c'est probablement ce qui causera sa perte car notre planète, contrairement à nous, a clairement misé sur la biodiversité.
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On peut également se poser la question d’une narcolepsie compliquée plus tard d’un syndrome d’apnées du sommeil : Napoléon était en effet connu pour être un très court dormeur qui récupérait vite grâce à des petites siestes salvatrices qu’il appelait méridiennes.

Dormant peu, il se levait souvent la nuit et à plusieurs reprises pour travailler. « Couché à minuit, il se réveille à trois heures pour réfléchir aux affaires les plus délicates, prend un bain chaud et se recouche à cinq. » « Souvent réveillé plusieurs fois par nuit sans que la clarté de ses idées en soit affectée, il appréciait au contraire la présence d’esprit d’après minuit », précise Chardigny.
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Toute rencontre avec un sujet en souffrance devrait être une découverte mutuelle et donner lieu à une construction à deux d'une théorie et d'un traitement original.
Une coconstruction, rencontre d'un savoir savant, celui du médecin, et d'un savoir profane, celui du malade. Une rencontre sans a priori de deux approches. Seules ces conditions permettent d'espérer un soin psychiatrique créatif, qui ne soit pas la simple répétition d'un protocole bien huilé, mais une aventure partagée. Chaque fois que j'ai rencontré un nouveau patient, il me semble avoir ressenti la nécessité de sortir des sentiers battus, d'inventer une nouvelle thérapeutique.
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A partir de ces trois exemples, très documentés, je suis convaincu que notre cerveau est un fantastique laboratoire pharmaceutique capable de lancer la fabrication de tous les médicaments dont a besoin le corps : antidouleur, antifièvre, antibiotiques, cicatrisants, anti-inflammatoire, antistress, somnifères, antidépresseurs, tranquillisants, anticholestérol, antifatigue, antihypertension, anticancéreux… La liste est sans doute infinie. J'extrapole, mais trop peu de gens s'intéressent à la pharmacologie du placebo qui pourtant est un domaine majeur de la médecine. On dit toujours que l'effet placebo compte pour un tiers, au moins, du toutim thérapeutique mais si on se donnait la peine on trouverait des endo-hypnotiques, des endo-antihistaminiques, des endos ceci cela.
On connaît un peu les endo-antimitotiques. Mais nous avons beaucoup à découvrir encore.
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L'organisme peut sécréter tous les médicaments de la création et bien plus. On connaît depuis longtemps les endorphines encéphaliques que le corps sécrète devant la douleur et on sait maintenant que ces mécanismes sont très subtils : si quelqu'un a été conditionné à traiter ses douleurs avec de la morphine, par exemple, il va fabriquer des endorphines sous placebo mais s'il a été conditionné à répondre à des médicaments du type aspirine ou doliprane, les endorphines n'agissent pas et ce sont d'autres types d'antalgiques, des endo-antalgiques qui sont activés. Tout dépend du conditionnement. Cette capacité extraordinaire de l'organisme a également été montrée dans le Parkinson et dans la dépression.
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Mourir pour se sentir exister et faire la nique à la mort en se montrant plus fort qu'elle, cette salope qui ne se plait qu'à nous prendre par surprise.
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À l'évidence, la mondialisation qui submerge notre monde moderne est un modèle hyperactif, hyperfinancier, perpétuellement à la recherche de progrès. Elle est dominée par l'Amérique, donc sous le joug de la position protestante. C'est sans doute pour cette raison que la notion de loisir a remplacé celle de vacances (étymologiquement : « vide »). Le vocable « loisir » vient du verbe latin licere signifiant « permettre ». Littéralement, le loisir est ce qui est loisible, donc ce qui est permis. D'ailleurs, à l'armée comme à l'hôpital, quand on veut s'absenter, on sollicite une permission, la fameuse perm' bien connue des bidasses comme des malades.
De nos jours, si ne pas travailler est (à la rigueur) autorisé, voire recommandé, ne rien faire, vaquer, être en vacance est mal vu. La cessation de travail ne signifie plus farniente, mais présuppose que l'on s'adonne à une autre activité. Flemmarder au soleil n'est plus à la mode. Vive les séjours à thème, les voyages sportifs ou culturels, les clubs Méditerranée où le GM pris en charge de matin au soir court de compétitions sportives en animations soi-disant culturelles ! La loi sur les trente-cinq heures a d'ailleurs constitué un signal fort dans ce sens et il est reconnu que ce sont les magasins de bricolage et de sport (et, en conséquence directe, la petite chirurgie et les urgences) qui en ont le plus bénéficié sur le plan commercial.
Cesser de travailler signifie s'activer autrement.
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Le bonheur, c'est ce qu'il y a de bon dans mon espace intérieur, donc en moi. Je suis heureux au moment où je m'arrête pour penser que je suis heureux et que je réalise et assume ce que j'ai fait, ce que j'ai et surtout, qui je suis. C'est la conscience de moi-même qui fait mon bonheur. Le bonheur n'est pas dans le pré, mais il est tout près. Il n'est pas hédonique, mais épicurien. 
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(p.99 - sur Sigmund Freud)
Et, arrivé à ce moment de ma réflexion, une angoisse me point. Et si toute cette charge anti-Freud n'était que la conséquence de mes résistances inconscientes ? Car telle est la circularité de la psychanalyse qui a toujours raison : si moi, psychanalyste, je te propose une interprétation et que tu l'acceptes, c'est que mon interprétation est correcte, exacte, mais, si tu la réfutes, c'est que les résistances dues à tes conflits sexuels infantiles t'empêchent de l'accepter. C'est que j'ai donc encore raison. La psychanalyse est comme le communisme : si tu l'acceptes, c'est que tu est dans le droit chemin d'un monde socialiste où tout le monde sera égal et s'aimera, et si tu le refuses, c'est que tes résistances petites-bourgeoises t'en empêchent. Ce sont des tautologies, des raisonnements circulaires qui s'autovalident.
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Non seulement l’épouse partagée est libérée des tabous sexuels, mais en plus son statut à part lui confère un rôle de médiatrice. Logique quand on est obligée de gérer les inévitables conflits d’une trentaine d’époux !
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Que demande, en effet, prioritairement un malade à son médecin ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les réponses qui viennent en premier ne sont pas "science" et "notoriété", mais "gentillesse" et "disponibilité".
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Le médecin de l'avenir, c'est celui qui prescrira un minimum de produits avec un maximum de chaleureuse compréhension !
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Tant que notre médecine occidentale ignorera ce qu'est une personne dans sa globalité et dans son contexte de vie, notamment une personne en bonne santé, pour ne s'intéresser qu'aux états pathologiques, il lui manquera une partie essentielle de son art.
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Arrivé à ce stade de l'ouvrage, le lecteur doit retenir une chose essentielle, véritable moteur de ma motivation à écrire, le mot "somnifère" comme le mot "hypnotique" reposent sur un abus de langage, pour ne pas dire une escroquerie intellectuelle: l'état d'inconscience dans lequel on est plongé quand on prend des somnifères ou des hypnotiques ressemble plus à une anesthésie légère qu'à du sommeil réparateur. Pour que le sommeil soit vraiment du sommeil, il doit être naturel, sinon, au bout de quelques semaines, on ne fait qu'oublier qu'on ne dort pas.
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Comment comprendre que nous autres, pauvres humains, soyons si doivent frappés par un mal aussi sournois ? Pensez ! Ce serait environ 40% de la population générale qui se plaindrait plus ou moins souvent de mal dormir. Près de la moitié donc et cette proportion augmente avec l'âge et concerne encore plus les femmes que les hommes.
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(p.343 - sur Vladimir Poutine dans le chapitre Les Génocidaires)

Monsieur Poutine serait un grand paranoïaque, psychorigide, convaincu d'être dans le droit, le juste chemin, et rien, aucune raison ne le fera jamais dévier de sa route. Ses mensonges permanentes sont-ils délibérés ou bien y croit-il ? Par exemple quand il dit : "Les Ukrainiens se servent de leur population comme d'un bouclier humain" tout en affirmant le même jour "ceux qui prétendent que nous bombardions l'Ukraine mentent éhontément", est-il conscient de son paradoxe ? N'oublions pas que la faille dans le raisonnement est un des fondements de la paranoïa, comme Hitler quand il disait : "Les maîtres du monde sont les ariens grands, blonds aux yeux bleus" alors que lui, très brun, les dirigeait. Sa mégalomanie, son narcissisme physique, sa politique de répression contre toute forme d'opposition vont dans ce sens, de plus, sa rhétorique sur les minorités russes du Donbass ou de la Crimée s'apparente de très près à celle que Hitler avait développée à propos des Sudètes allemands, et cela évidemment fait froid dans le dos. D'autant que cette hypothèse est plausible.
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De nos jours, les patients ne doivent plus avoir une attitude passive vis-à-vis de leur maladie et de leur traitement, ils doivent prendre les armes, faire alliance avec leur médecin.
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