Non seulement l’épouse partagée est libérée des tabous sexuels, mais en plus son statut à part lui confère un rôle de médiatrice. Logique quand on est obligée de gérer les inévitables conflits d’une trentaine d’époux !
Il n’est que d’observer les hommes quand ils parlent entre eux d’une femme supposée attirante : ils utilisent volontiers un signe universel consistant à décrire une courbe sinueuse, en allant de haut en bas, avec les deux mains bien écartées au début de la courbe puis resserrées puis à nouveau écartées. Le code également parfois utilisé avec un humour, il faut le dire, des plus vulgaires et des plus sexistes, décrivant les « mensurations » des « belles filles » : « 85-38-85 », est tout aussi éloquent à cet égard.
Pourquoi tant de honte devant tous les types de sécrétions, depuis les règles jusqu’aux mucosités ? Notre espèce au fil du temps a réussi à se détourner, à se dégoûter même, de toutes les productions liquides ou visqueuses de notre corps : sueur sous les bras, morve, bave, pus, règles, pertes blanches ou jaunes, pisse et merde (désolé pour une telle vulgarité mais qu’y puis-je ?
La langue arabe s’est spécialisée dans les invectives qui stigmatisent la lignée, expliquant que l’arrière-grand-mère a forniqué avec un bouc et remontant ainsi dans une généalogie mythique tendant à prouver que l’objet de ces insultes n’est pas issu de sa propre famille et que, pire du pire, elle peut avoir trahi la race humaine en s’accouplant avec des animaux.
Aujourd’hui encore, la fierté naïve, l’orgueil candide des hommes à propos de la taille de leur pénis et l’existence du « complexe des vestiaires » chez les jeunes garçons inquiets de ne pas être suffisamment dotés en longueur, vont bien dans ce sens, comme si être doté d’un pénis gros et long était un argument vital permettant d’être sélectionné.
Anxiété, insomnie, dépression, phobies, cauchemars, délire, TDAH, dyslexie, daltonisme… Ces symptômes si familiers nous perturbent tant ils sont pénibles, invalidants, douloureux. Et pourtant ils ont joué et jouent encore un rôle crucial dans le formidable succès de notre espèce.
Quel lien entre insomnie et intelligence ? Quel est le rôle de la peur face au danger ? Comment le découragement permet-il la résilience et la tristesse antiagressive ? le délire est-il source d'harmonie
sociale, et l'état limite un catalyseur d'audace ? le trouble bipolaire est-il à la base du génie ? Les phobies sont-elles des défenses ?
Ce livre défriche toutes ces questions et démontre que nos symptômes sont des réponses normales, adaptatives et utiles… à condition de se manifester au bon moment et de façon appropriée.
Et si la santé mentale consistait juste à être capable d'utiliser de
manière variée et souple le symptôme adéquat face à chaque situation ?
Patrick Lemoine, avec sa longue expérience clinique, nous invite à un voyage optimiste, joyeux, détonnant, novateur au pays du stress, de l'angoisse, du chagrin et de tant d'autres troubles aussi fréquents qu'universels.
Patrick Lemoine est psychiatre, spécialiste du sommeil, docteur en neurosciences, professeur associé à l'Université de Pékin. Il a publié plus d'une quarantaine d'ouvrages à succès, parmi lesquels le Mystère du placebo, La santé psychique de ceux qui ont fait le monde, La Santé psychique des génies, Docteur, j'ai mal à mon sommeil…
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