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3.61/5 (sur 128 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Londres , le 07/02/1950
Biographie :

Patrick McGrath partage son temps depuis 1981 entre Londres et New York, où il vit avec sa femme, la comédienne Maria Aitken..

Il a grandi près de l'hôpital psychiatrique de Broadmoor, dont son père était le directeur médical.

Finaliste du Whitbread Prize, il est l'auteur de L'Étrange Histoire de sir Hugo et de son valet Fledge, de Le Triomphe de l'ivrogne et autres contes gothiques, et de L'Asile. Ses livres ont été publiés dans une vingtaine de pays.

Son livre "Spider" est porté à l'écran en 2002 par David Cronenberg avec Ralph Fiennes, Miranda Richardson et Gabriel Byrne.

Source : Amazon
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Author Patrick McGrath talks about his new novel Trauma (2008) (en anglais)


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
N'importe quel psychiatre pouvait diagnostiquer un coeur brisé quand il en observait un d'aussi près.
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J'aimais le spectacle de la table de l'écrivain : des feuille et des livres éparpillés sur la surface de travail, des crayons, des lunettes, la machine à écrire. Quand j'étais tout petit, j'avais pensé en faire ma profession, mais je suis bien trop sociable pour cela. J'ai besoin des autres. j'ai besoin de parler. Tout psychiatre est un écrivain manqué, mais il est banni de leur royaume parce qu'il a besoin de parler. (p.89)
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Si vous avez déjà essayé de tenir un journal, vous savez sûrement qu'il est impossible certains soirs d'écrire la moindre ligne, alors qu'à d'autres moments les mots coulent tout seuls sur papier, heure après heure, jusqu'à épuisement. On a alors le sentiment non pas d'avoir écrit, mais d'avoir été écrit.
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La confiance, la foi, l'amour, semble-t-il, sont ce qu'ils sont parcequ'ils naissent et persistent en dépit de toute raison.
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[...] ... J'eus soudain la vision de mon père en manches de chemise et casquette plate, en train de creuser un trou au milieu de son carré de pommes de terre. Il y avait du brouillard mais pas assez pour obscurcir totalement la face informe et crevassée de la lune. Je vis Hilda qui fumait une cigarette, appuyée au chambranle de la porte de la cabane, son manteau de fourrure miteux sur les épaules, éclairée par la lumière diffuse de la bougie. Au bout de quelques minutes, mon père se mit à genoux et, avec beaucoup de précautions, il détacha du sol un plant de pommes de terre, tenant d'une main les feuilles et de l'autre le rhizome effilé et ses petites racines délicates. Il le plaça sur le côté : le soin extrême qu'il mettait à cette tâche était troublant. Il continua à creuser, et la rangée de plants à côté de lui s'allongea. Hilda disparut au fond de la cabane puis revint avec une bouteille de porto et une tasse. Des cornes de brume se firent entendre au loin. Je vis alors que mon père était dans le trou jusqu'aux épaules, trempé de sueur malgré le brouillard glacé. Il rejeta la pelle, puis se hissa hors du trou avec difficulté. La terre s'effritait sous ses doigts et plusieurs fois il retomba au fond. Hilda avança précautionneusement et jeta un coup d'oeil au fond, en serrant toujours son manteau autour de ses épaules. On distingue à peine les vers qui grouillent le long des parois raides, luisant vaguement au clair de lune. Puis mon père sort de la cabane, tenant dans ses bras un fardeau partiellement enveloppé dans un sac maculé de sang. C'est un corps humain, la tête est recouverte d'une toile attachée autour du cou avec une corde. Il le dépose auprès du trou, se relève et regarde Hilda, qui est restée au milieu des plants de pommes de terre déracinés. Elle resserre son manteau autour d'elle. Mon père fait rouler le corps dans le trou en le poussant du pied. Le cadavre retombe sur le dos, dans une position curieuse, un bras replié en dessous, l'autre jeté sur la toile qui recouvre le visage : on dirait une poupée de chiffon. Hilda avance tout au bord et fait tomber un peu de terre au fond. Frissonnante, elle retourne à la cabane. Mon père reprend la pelle et se met à remplir le trou. Il replace ses plants de pommes de terre avec le soin le plus extrême. ... [...]
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[...] ... Cela fait des années que je m'intéresse, professionnellement, aux rapports amoureux catastrophiques fondés sur l'obsession sexuelle. La durée, l'intensité de ces relations peuvent varier considérablement mais elles passent en général par les mêmes stades. La reconnaissance. L'identification. Le rendez-vous. L'élaboration d'une structure. La complication. Et ainsi de suite. L'histoire de Stella Raphael est l'une des plus tristes que je connaisse. Cette femme, profondément frustrée, a souffert des conséquences prévisibles d'un long refoulement qui a brutalement cédé à une tentation irrésistible. Et elle était romantique. Elle déplaça son expérience avec Edgar Stark vers le registre du mélodrame, elle en fit l'histoire de deux amants hors-la-loi bravant le mépris universel pour vivre une grande passion. Quatre existences furent détruites dans ce processus, et quels que fussent les remords qu'elle en éprouva, elle s'accrocha à ses illusions jusqu'au bout. J'avais essayé de l'aider mais elle m'avait détourné de la vérité jusqu'à ce qu'il fût trop tard. Il le fallait. Elle ne pouvait pas me laisser l'atteindre vraiment, cela aurait détruit les quelques pauvres structures psychiques qu'il lui restait. ... [...]
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[...] ... - "Alors, tu n'as jamais douté de moi ?"

Elle se tourna vers [Stark], secoua la tête.

- "Moi, j'aurais douté.

- Tu n'es pas moi.

- Qui suis-je alors ?"

Elle se pressa contre lui, caressant de la main les contours de son corps, puis de son visage, glissant ses doigts dans sa barbe. Ils firent l'amour à nouveau, le temps s'envola, et ce n'est que lorsqu'elle se redressa et déclara qu'elle devait partir qu'il y eut la seule note discordante, un mauvais présage. Elle l'entendit bouger derrière elle dans le lit.

- "Retrouver Max," dit-il.

- Retrouver Max, oui.

- Il est au courant, pour nous ?

- Il ne veut pas savoir."

Il dit d'un ton soudain dédaigneux :

- "C'est un lâche. Et les autres, que disent-ils ? Cleave [= le narrateur] doit grimper aux murs !"

Elle fut étonnée de cet éclat. Il lui avait suffi d'une seconde pour se tirer d'une indolente léthargie ; il se dressait maintenant, brûlant de rancune et de mépris. ... [...]
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[...] ... Certains épisodes de mon enfance sont enchâssés dans mon esprit dans toute leur précision, dans toute leur clarté ; mais la journée d'hier s'estompe dans une espèce de brume, une bouillie informe, où les événements se mélangent les uns aux autres. Le temps agrège les souvenirs aussi sûrement que le béton. Cela me surprend toujours. Je me demande s'il n'y aurait pas là un processus de fixation. La seule chose que je puisse affirmer sur la journée d'hier, c'est qu'à nouveau il y a du monde dans le grenier, des connaissances de Mme Wilkinson. Cela m'avait échappé jusqu'à maintenant, mais la propriétaire de cette pension (logement tout à fait provisoire) porte curieusement le même patronyme que la femme qui détruisit ma famille, il y a de cela vingt ans. Le nom est d'ailleurs la seule chose qu'elles aient en commun. Cette Mme Wilkinson-là est bien différente d'Hilda Wilkinson. Elle est, il est vrai, revêche et agressive, grosse comme l'était Hilda, mais elle ne possède ni la vitalité, ni l'impudence de l'autre ; ce qui l'intéresse, c'est de contrôler tout le monde. Ceci me ramène à ces gens dans le grenier hier soir. Mais à la réflexion, je crois que je parlerai d'eux plus tard.

Du canal, il me faut environ dix minutes pour revenir chez Mme Wilkinson. Je ne marche pas vite ; j'ai tendance à traîner les pieds ; j'ai souvent besoin de m'arrêter net au milieu de trottoir. J'oublie comment on fait, voyez-vous, car pour moi, depuis mon retour du Canada, plus rien n'est automatique. Les choses les plus simples, manger, m'habiller, aller aux toilettes, me posent parfois des problèmes insurmontables. Ce n'est pas que je sois handicapé physiquement, mais il m'arrive de perdre la sensation simple, qui autrefois m'était naturelle, d'habiter mon corps. Chez moi, le lien entre le cerveau et les membres, ce mécanisme sophistiqué, se grippe souvent. A la grande exaspération de ceux qui m'entourent, il faut que je m'arrête, que je réfléchisse à ce que je suis en train d'essayer de faire et alors, lentement, les rythmes fondamentaux se réinstallent. Cela m'arrive surtout quand je suis plongé dans le souvenir de mon père. Je dois donc m'attendre à quelques semaines difficiles ; car, dans ces moments-là, Mme Wilkinson perd patience et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai l'intention de quitter sa pension, sans doute au début de la semaine prochaine. ... [...]
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Avec le temps, je mis au point mon système des deux têtes. J'utilisais le devant de mon cerveau dans mes rapports avec les autres habitants de la maison ; l'arrière quand j'étais seul. C'était là que logeait ma mère, pas devant. Je devins expert dans l'art de passer de l'avant à l'arrière et cela simplifia mon existence.
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Je suggérai que c'était précisément celà l'infidélité, ce n'est pas de coucher avec quelqu'un, mais surtout mettre en danger le bonheur des siens. Ce n'est pas l'acte qui compte, tout est dans l'effet qu'il produirait s'il venait à être connu.
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