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Jocelyn Dupont (Traducteur)
EAN : 9782330148768
336 pages
Actes Sud (10/03/2021)
3.46/5   27 notes
Résumé :
Janvier 1947. Londres est en ruines, il n'y a rien à manger, et c'est l'hiver le plus froid qu'on ait connu de mémoire d'homme. Pour ne rien arranger, Charlie Grice, immense acteur de théâtre, vient de mourir brutalement, en pleines représentations de «La Nuit des rois».
Accablée de chagrin, sa veuve, Joan, costumière-en-chef, tombe passionnément amoureuse de sa doublure dans la pièce, persuadée que ce nouveau Malvolio abrite l'âme de son époux. Jusqu'au soi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Qui dira le bonheur de compter parmi ses meilleures amies une libraire à la curiosité affutée, suffisamment bonne pour vous faire découvrir une pépite so british à l'occasion de votre anniversaire… ? Pépite ou boule de poil à gratter, d'ailleurs, car sous la couverture où le charme désuet le dispute à l'élégance, se cache un roman à la personnalité un peu abrupte qui ne saurait s'assimiler à une lecture d'été plan-plan…et l'on ne pouvait mieux la choisir pour illustrer cette histoire où tant d'apparences sont trompeuses !
Car on pourrait croire, en effet, au ton faussement primesautier sur lequel l'auteur nous accueille par cette scène d'obsèques sur fond d'hiver glacial, à Londres, en janvier 1947, que l'on aura affaire à l'un de ces bons vieux romans anglais fleurant le brandy et le tabac à pipe, or il n'en est rien. Écrit à la manière d'une oeuvre shakespearienne, choeur compris, comme on le découvrira au fil de la narration, La costumière va peu à peu mettre à jour les dessous peu reluisants d'un microcosme qui semble, à lui seul, refléter les travers d'un monde en ruine à la sortie de la guerre. Charles Grices, « ce bon vieux Gricey », est mort. Comédien roublard et enjoué, il laisse derrière lui Joan et Vera, veuve et fille éplorées, une troupe de théâtre médusée et une doublure plutôt gâtée de pouvoir, conséquemment, prouver l'ampleur de son talent…à la scène comme à la ville ! Cette troublante ressemblance, associée à la douleur de la perte d'un être qu'elle croyait connaître jusqu'au moindre défaut, aura bientôt raison du bel équilibre mental de Joan. de surprises en découvertes, elle glissera imperceptiblement de l'improbable à l'insoutenable, de l'invisible à l'invivable.
Usant avec subtilité de toutes les ficelles que le monde du théâtre lui offre sur un plateau, McGrath décline à l'envi, sans jamais lasser cependant, la thématique de la doublure, de la duplicité, de la dissimulation, créant des échos entre ses personnages et ceux des grands textes du répertoire britannique, d'une période de l'Histoire à une autre. Se saisissant des codes du théâtre classique, il les distord à outrance pour mieux servir sa narration et le fil de sa pensée. Ainsi crée-t-il un vaudeville pathétique où la place du placard est farouchement tenue, non par l'amant, mais par le mari…ou, du moins, ce qu'il reste de son esprit frappeur ! Ainsi verra-ton sur le devant de la scène les personnages de seconde zone peu enclins à prendre la lumière, costumière ou doublure, cachant, sous un sourire énigmatique ou des costumes retaillés, des dents gâtées et la pauvreté d'une existence. Balayant avec lucidité et amertume devant la porte des héros, il ramène chacun aux ombres de sa nuit et pointe du doigt un roi laid et nu, déshabillé par sa costumière.
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Si ce roman permet à l'auteur d'évoquer le fascisme qui sévissait toujours en Angleterre après la Seconde Guerre Mondiale, il reste très brouillon dans la narration. Les personnages nous laissent indifférents et semblent sortir tout droit d'une pièce de Shakespeare : la folie féminine est incarnée par une veuve hantée par un fantôme et par une comédienne hystérique, des histoires d'amour passagères mettent l'accent sur le contexte historique et l'ambiance est pesante (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/03/24/la-costumiere-patrick-mcgrath/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ce roman se passe à Londres en 1947, juste après la guerre, la population est très pauvre et survit comme elle peut, en plus l'hiver est particulièrement rigoureux. le roman débute par les funérailles de Charlie Grice, un grand acteur. Sa femme, Joan, costumière est dévastée par sa mort. Leur fille Vera est comédienne également et assez fragile psychologiquement. le décès de leur père et mari va plonger les deux femmes dans la folie. Joan, d'origine juive, va découvrir que son mari n'était pas celui qu'elle pensait. Elle va également tomber amoureuse de Frank, sa doublure au théâtre. Ce roman nous plonge également dans le contexte politique de l'époque et la présence de fascistes en Angleterre. Un bon moment de lecture. Je le recommande.
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Elle avait de la peine pour elle-même, car il lui avait ôté la possibilité de se souvenir de lui comme elle aurait voulu le faire, et il ne restait plus qu'un masque.
Cette citation résume assez bien le livre.
Londres, 1947. La ville est détruite par la guerre. On manque de tout, il fait froid dans les maisons, la faim tenaille. L'ombre des fascistes plane.
Et pourtant, les gens revivent peu à peu et retrouvent le chemin des théâtres. Charlie Grice, dit Gricey, immense acteur, vient de mourir pendant une représentation.
Sa femme est costumière en chef au théâtre Beaumont. Et nous la suivons dans son deuil.
A la faveur d'un hommage rendu à son époux, elle tombe fascinée par l'acteur qui a repris le rôle de son mari. Elle le revoit, elle le revit. Et cette relation qui se noue est émouvante. Elle finit bien sûr par en tomber amoureuse.
Elle lui fournit donc des costumes ayant appartenu à son mari, qu'elle peut repriser habilement. Un soir, elle découvre dans les habits une médaille fasciste. Se dévoile alors la vie secrète de celui dont elle partageait la vie.
Elle bascule peu à peu dans la folie, folie mentale, ravageuse et meurtrière.
J'ai eu beaucoup de respect et de tendresse pour Joan, cette femme blessée. Son parcours m'a vraiment émue.
L'auteur évoque tout à la fois la question du deuil, de l'amour après celui-ci, de la connaissance de l'autre dans un couple.
Les personnages ont de la puissance.
Par contre, j'ai trouvé la narration assez maladroite. Les événements importants du livre arrivent brutalement et sans nuances. J'aurais aimé être accompagnée davantage par l'auteur. Problème de traduction peut-être ? Dommage.
Mais je laisserai une seconde chance à Patrick McGrath.
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Le hasard et la chance m'ont fait lire "La nuit des Rois" quelques jours avant ce roman, que j'ai particulièrement apprécié.
Sa construction repose sur une mise en abîme bien ficelée, avec un jeu de miroirs entre la vraie vie et les théâtre, vraie vie où les acteurs jouent eux mêmes plusieurs rôles et qui renvoit à une obsession shakespearienne ("le monde est un vaste théâtre où chacun joue plusieurs rôles").
En 300 pages, le lecteur est projetée dans le monde du théâtre, dans celui du deuil et celui de la folie, avecen arrière-plan une page assez méconnue de l'histoire anglaise sur le fascisme d'après-guerre dans le West End de Londres. L'atmosphère froide et triste nous saisit rapidement et ne nous lâche pas.
Bref, si la Costumière n'est pas un chef d'oeuvre universel, c'est un excellent roman, solidement construit, avec des personnages profonds et attachants. Une belle découverte, en particulier pour les amateurs de théâtre !
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critiques presse (1)
LeFigaro
01 avril 2021
Dans le Londres de l’après-guerre, une famille de comédiens est brisée par une mort suspecte.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle portait ce jour-là sa tenue de prédilection : un ensemble en tissu noir de bonne facture dont la coupe était peut-être un brin démodée mais qu’elle rehaussait d’une touche argentée au col ou au poignet.
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Elle avait de la peine pour elle-même, car il lui avait ôté la possibilité de se souvenir de lui comme elle aurait voulu le faire, et il ne restait plus qu'un masque.
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Sa fille Vera était là, lunettes sombres et manteau de fourrure noir. Elle aussi était comédienne, et elle resta accrochée au bras de sa mère durant toute la cérémonie.
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Vidéo de Patrick McGrath
Author Patrick McGrath talks about his new novel Trauma (2008) (en anglais)
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