AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pénélope Bagieu (2374)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


California dreamin'

Petite fille juive, Ellen Cohen vit à Baltimore avec ses grands-parents qui ont fui la guerre et ses parents, propriétaires d'une épicerie cachère. Sa mère étant, plus jeune, chanteuse dans un groupe de swing-jazz et son père adorant l'opéra, il n'était pas rare de les entendre chantonner dans la maison, le grand-père faisant la deuxième voix. Ellen aussi, parfois, les accompagnait, dansant et jouant la comédie grecque dans le salon familial. Lorsque la famille s'agrandit avec l'arrivée de sa sœur, Leah, puis de son frère, Joey, Ellen, devenant ainsi la grande sœur, mange pour faire plaisir à ses parents. Au lycée Forest Park, la jeune fille, devenue grosse, détonne parmi ses camarades de classe. Mais son humour, son côté décalé et son panache plaisent tout de suite à Sharon et Ken, ses amis. Cette dernière la pousse à passer l'audition pour "Bells are ringing". Pour ce faire, elle s'inscrit à des cours de chant. La prof est d'abord intriguée par ce corps encombrant puis subjuguée par cette voix et cette présence. Elle la prendra sous son aile.



Elle l'avait bien dit quand elle était petite qu'elle serait la grosse la plus célèbre du monde. Et Ellen Cohen, alias Cass Elliot, n'a pas failli à ses rêves d'enfant. Élevée dans une famille d'épiciers juifs, elle ne voulait surtout pas devenir comme eux et se voyait déjà sous les projecteurs. Pénélope Bagieu retrace le parcours d'Ellen, de son enfance à ses débuts au sein du groupe The Mamas and The Papas en donnant la parole à ceux qui l'ont côtoyée de près, d'abord sa sœur Leah, puis Ken, du lycée Baltimore, puis Tim et Jim, les 2 membres de son premier groupe et enfin Denny, Michelle et John, les membres du groupe The Mamas and The Papas. L'auteur a su rendre Cass Elliot très touchante et parfois émouvante. Pleine de vie, spontanée, drôle, généreuse, parfois excessive, elle fera tout pour accéder à son rêve de devenir chanteuse. Pénélope Bagieu nous offre un album pétillant, frais et original aux dialogues enlevés. Graphiquement, son trait au crayon gras peut rebuter au premier abord mais son dessin correspond finalement assez bien à la personnalité de son héroïne, à la fois délicat, expressif et confus.

Et l'on s'en va écouter la playlist en fin d'album une fois la lecture achevée...
Commenter  J’apprécie          500
California dreamin'

En ouvrant la BD je me suis dit Bof, les dessins sont moches, le noir et blanc ne convient ni à Pénélope Bagieu ni à 🎶California dreamin’🎶. Mais finalement c’est une lecture bien sympa, qui n’a rien de la lourdeur, de la raideur de certains biopics, le personnage de Mama Cass est vivant, drôle, attachant. Malgré les kilos en trop, les drogues, les frustrations amoureuses, la légèreté, la coolitude de la sunshine pop des Mamas & Papas donne en partie le ton au livre et le sourire au lecteur.
Commenter  J’apprécie          497
Culottées, tome 1

Désolée, je vais avoir le culot d'aller à contre-courant et de vous avouer que je n'ai pas pu progresser au-delà d'une vingtaine de pages ; j'ai essayé pourtant, car le texte me semblait intéressant.



Non, je suis trop habituée à la qualité graphique des BD issues des plus grands, je cherche un trait à la Cheret (Rahan), Derib (Yakari), Guardino (Blacksad), ou dans le style humoristique Bercovici (Les femmes en blancs), etc.

Du plus récent ? Mon chouchou du moment, Pico Bogue, né de la main de Dormal.

Mais là, j'ai trop mal... ça passait mieux avec Joséphine, de la même auteure.
Commenter  J’apprécie          497
Ma vie est tout à fait fascinante

Parisienne, accro au shopping, bordélique, gourmande, bavarde, amoureuse de son chat et de son homme, un brin complexée mais avant tout blogueuse, Pénélope Bagieu nous offre ici un petit condensé de ses (més)aventures quotidiennes. Elle reprend les croquis de son blog "Ma vie est tout à fait fascinante" qu'elle signe sous le pseudonyme de Pénélope Jolicoeur.

Qu'elle se réjouisse d'avoir au courrier des factures d'EDF ou de SFR à son retour de vacances, qu'elle s'offusque lorsque une vendeuse lui dit "madame", qu'elle tente vainement de se remettre au sport, qu'elle a la solution toute trouvée pour les cadeaux de Noël comme par exemple un joli dessin ou bien qu'elle tente de consoler les paires de chaussures du magasin qu'elle ne peut pas toutes prendre chez elle, la jeune femme semble prendre la vie du bon côté et lui fait un joli pied de nez.

Avec un dessin par page, l'ensemble est frais, enlevé, dynamique et aérien. Les dessins sont vivants et les couleurs pétillent.



Ma vie est tout à fait fascinante... presque...
Commenter  J’apprécie          490
Cadavre exquis

Zoé est hôtesse dans différents salons... et on ne peut pas dire que ce travail l'intéresse vraiment ! Se faire tripoter au salon de l'automobile ou se déguiser en gruyère pour la foire des fromages, très peu pour elle! Il faut dire que cette belle jeune femme trépidante, vive et enjouée, rêve d'autre chose: trouver le prince charmant. Certes, il y a bien un homme dans sa vie mais celui-ci est loin de ce qu'elle imaginait. Au chômage, ce dernier passe ses journées affalé dans le canapé, traite Zoé avec mépris et ... dort avec ses chaussettes ! Un jour, elle aperçoit derrière un rideau un jeune homme qui la regarde. Prétextant une soudaine envie de faire pipi, elle monte chez lui. Lui, c'est Thomas Rocher, un célèbre écrivain dont la réputation n'est plus à faire... sauf pour Zoé qui n'a jamais entendu parlé de lui et encore moins lu une de ses oeuvres. D'abord terriblement paniqué par cette rencontre si soudaine, puis finalement tombé sous son charme, il ne refusera pas la proposition de Zoé de se revoir. Commence entre eux alors une véritable vie de couple puisque la jeune femme vient s'installer chez le romancier. Grâce à cet amour, il reprend goût à l'écriture. Mais, voilà que Zoé commence à se demander pourquoi Thomas ne veut jamais sortir, vit reclus les rideaux tirés et n'a pas d'amis. Bien décidée à éclaircir la situation, elle ira de surprises en surprises...



Malgré un début qui laisserait une impression de déjà-vu, de superficiel ou de caricatural, on est très vite emballé par l'histoire de Zoé, une héroïne très attachante, un peu naïve, fleur-bleue comme on les aime. le scénario, étoffé au fil des pages, tient largement la route pour aboutir sur un final inattendu et surprenant. le jeu des personnages, l'humour, le rythme soutenu et crescendo font de cet album une sorte de huis-clos sentimental très prenant.

Graphiquement, le dessin, tout en simplicité et charmant mais aux visages expressifs, retient vite notre attention. de plus, les couleurs pétillantes ajoutent de la vie.

C'est frais, pétillant et léger...



Cadavre exquis... mortel !
Commenter  J’apprécie          492
Sacrées sorcières (BD)

Pénélope Bagieu adapte le roman de Roald Dahl "Sacrées sorcières" en bande dessinée.

Un petit garçon orphelin arrive chez sa grand-mère assez âgée mais accueillante. Elle a ses habitudes de vie comme celle de fumer le cigare ou de jouer au casino.

Le soir, il aime les histoires mais elle ne connaît que des histoires de sorcières et pour cause, elle en a rencontré quand elle était petite fille ou plutôt, elle a vu quels dégâts ces créatures peuvent faire sur les enfants qu'elles ne supportent pas.

Elle décrit les sorcières à son petit-fils et lui apprend à s'en méfier.

C'est sans compter sur leur séjour en vacances où se tient un congrès de sorcières qui se cachent sous l'étiquette de dames de bienfaisance pour l'enfance maltraitée, dans l'hôtel. Ces créatures vont bénéficier d'une potion pour éliminer les enfants et les transformer en souris.

J'aime particulièrement les planches où la grand-mère lui apprend à reconnaître une sorcière ainsi que la réunion de sorcières où le petit garçon les démasque. Les illustrations sont très amusantes.

J'ai aussi beaucoup apprécié l'amie de la grand-mère qui disparaît et réapparaît dans une peinture du salon de ses parents. Quelle imagination !

J'ai craqué pour la couverture qui résume à elle seule le coeur de l'action du livre.

Les illustrations sont très claires ainsi que les dessins.

Les phrases sont épurées et pourtant tout l'essentiel du roman de Roald Dahl y est contenu.

Pour un enfant à partir de 7, 8 ans qui aime le côté sensationnel des sorcières, c'est un vrai régal .

Le livre est épais mais un enfant peut le lire en plusieurs fois.

Personnellement, j'ai pris plaisir à le lire en souvenir du roman de Roald Dahl que j'avais en classe.

Merci à Pénélope Bagieu de rendre hommage à ce grand auteur de littérature enfantine.
Commenter  J’apprécie          484
Culottées, tome 2

Dans Les Culottées 2 « Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent », ce sont 15 nouveaux portraits de femmes fortes, brillantes, vibrantes, perchées et courageuses.

Un véritable régal pour les yeux et pour la culture générale !



Pénélope Bagieu nous confirme le postulat « Les Culotées ne renoncent jamais ».

Au-delà de la période où ces femmes on vécut et du domaine où elles se sont démarquées, le dénominateur commun entre elles était d'être des femmes fortes qui ont passé de invisibles à invincibles.



Des véritables OVNI, en avance sur leur temps, la rage d'exister tel qu'elles ont envie et la force de se battre était carrément dans leur ADN et les à pousser à exceller dans leur projet de vie.



Elles ont tout quitté, tout risqué, qu'elles soient chanteuses, artistes ou femmes un foyer, un beau jour elles ont eu le courage de répondre à l'appel de leur coeur et de transgresser toutes les lois pour s'imposer et être reconnues pionnières, fondatrices, instigatrices de leur destin.



Magnifiquement illustrée et dotée d'un humour décapant qui fustige les absurdités et les injustices envers les femmes, Les Culottées 2 est un bel hommage aux femmes qui ont marqué l'histoire.





Commenter  J’apprécie          480
Culottées, tome 1

Je connaissais Pénélope Bagieu pour ces bandes dessinées girly, celle-ci m'a attirée grâce à sa couverture où des visages féminins tous plus différents les uns des autres. J'ai feuilleté rapidement une des biographies en test (celle de Nzinga Angola) et j'ai trouvé que le concept de raconter une vie en quelques pages est une performance. Il y a beaucoup d'humour dans ces dessins, on retient les points marquants de leurs vies. Les personnalités choisies sont très intéressantes, certaines m'ont plus intéressés que d'autres. Evidemment, ça manque un peu de détails, les années passent très vite... Exemple, pour Clémentine Delait, on passe d'un René à un Joseph sans explication.

Je vous invite à vous pencher sur une biographie plus complète de la personne en question. J'aime beaucoup les dessins colorés de Pénélope Bagieu même si certains paraissent un peu brouillon. Je ne manquerai pas de lire le tome 2 pour décrire d'autres de ses femmes "culottées".
Commenter  J’apprécie          472
Culottées, tome 1

Cela fait maintenant plusieurs mois que le site internet du journal Le Monde héberge un blog créé par la scénariste et illustratrice Pénélope Bagieu. L'objectif : relater chaque semaine l'histoire d'une femme célèbre ou anonyme ayant lutté de quelconque manière contre les stéréotypes de son époque. En tout se sont quinze de ces portraits qui ont été regroupés dans le premier tome des « Culottées », ces femmes qui « ne font que ce qu'elles veulent » et dont vous gagnerez vous aussi à faire la connaissance. L'intérêt de l'ouvrage réside en premier lieu dans sa diversité. Diversité géographique, d'abord, puisque les héroïnes présentées ici sont originaires des cinq continents, de l'Australie à la Chine en passant par la Finlande, l'Angola ou encore les États-Unis. Diversité temporelle, aussi, certaines ayant vécu dans l'Antiquité, d'autres au Moyen-âge et la plupart d'entre elles entre les XIXe et XXe siècles. Diversité des profils, enfin, les souveraines y côtoyant des guerrières, des tenancières de bar, des artistes, des exploratrices, des sportives ou encore des scientifiques. Bref, il y en a pour tous les goûts ! Quelques unes vous sont sans doute déjà connues comme l'impératrice chinoise Wu Zetian (seule femme à avoir été reconnue empereur en Chine) ou encore la danseuse et actrice Joséphine Baker (à propos de laquelle vient justement de sortir une bande dessinée réalisée par Catel et Bocquet).



Les autres sont pour la plupart moins célèbres. Il y a par exemple Agnodice, cette gynécologue athénienne obligée de se grimer en homme pour exercer son métier. Il y a aussi Annette Kellerman, grande nageuse à l'origine du maillot de bain tel que nous le connaissons aujourd'hui, ainsi que Tove Jansson, cette peintre à l'origine des célèbres personnages du dessin animé les Moumines. On pourrait également mentionner Clémentine Delait, la femme à barbe, ou bien Lozen, une guerrière-chamane chez les Apaches, ou encore les sœurs Mariposas qui s'opposèrent à la dictature instaurée en République dominicaine par Trujillo et qui payèrent leur engagement de leur vie. Qu'elles aient participé à l'évolution des mentalités, contribué à la libération du corps de la femme ou qu'elles aient tout simplement inspiré par leur exemple, toutes ont en commun la même détermination et la même volonté de refuser de se conformer à ce que la société attendait d'elles. Si ces portraits sont aussi plaisants à découvrir, c'est aussi en grande partie grâce à l'humour dont fait preuve l'auteur, que ce soit par le biais de ses dessins ou bien des remarques bien senties qui accompagnent la narration du parcours souvent difficile de ces femmes. Et c'est en cela justement que l'ouvrage est à mon sens réussi : malgré les épreuves ou les critiques endurées, aucune n'est présentée comme une victime ou une pauvre petite chose à plaindre mais au contraire comme une battante, et ça, ça fait plaisir à lire !



Une bande dessinée instructive et pleine d'humour qui permet de mettre en lumière des personnages féminins marquants et pourtant souvent oubliés des livres d'histoire. A noter qu'un second tome est d'ores et déjà prévu et qu'il devrait voir le jour dès janvier prochain.
Commenter  J’apprécie          471
Les Strates

Pénélope Bagieu signe ici l'une de ses œuvres les plus marquantes de ces dernières années. Il est vrai que j'ai cottoyé le meilleur (la page Blanche) mais parfois certaines déception. Les Strates sont un recueil autobiographique avec de petits passages de sa vie notamment de sa jeunesse.



J'ai beaucoup aimé deux nouvelles à savoir la première sur son expérience avec son chat et celle avec le froid qui a parfois cottoyé son existence notamment durant l’année londonienne. Il y a des réflexions et des situations qui me parlent.



Après, c'est délicieusement croqué dans un style assez girly, bobo et parisien qui a d'ailleurs inspiré une certaine Margaux Motin. Généralement, je n'aime pas trop mais je dois reconnaître qu'il y a quand même un peu de profondeur dans ces moments du quotidien. Bien entendu, l'humour est présent avec un coté autodérision assumée.



On a souvent reproché à l'auteure d'habiller du vide mais je pense que cette légèreté est parfois assez rafraîchissante dans un monde qui en a besoin.
Commenter  J’apprécie          452
La page blanche

Station Montgallet, tout le monde descend !

C'est donc à cette station parisienne qu'elle se trouve. Pourquoi ? Elle n'en sait absolument rien. Une jeune femme, assise sur un banc public, semble d'un coup prendre conscience qu'elle ne sait pas pourquoi elle y est. Puis ces questions toutes bêtes: qui suis-je ? Comment je m'appelle ? Qu'est ce que je faisais il y a à peine deux minutes ? Elle ouvre le sac qui se trouve à ses côtés, peut-être y trouvera-t-elle des réponses à l'intérieur. Elle s'appelle donc Eloïse Pinson, dommage, ce nom ne lui dit absolument rien et encore moins l'adresse où elle est censée habiter. Elle se rend donc à cette adresse en prenant bien soin de regarder sur le plan où cela se trouve. le code d'entrée, elle ne le connait plus non plus. Profitant de la sortie d'un voisin, elle se faufile dans l'immeuble mais là, encore, dans quel appartement habite-t-elle ? Qui ou que va-t-elle trouver à l'intérieur ? Un mari volage ? Des cambrioleurs ? le FBI ? Elle s'imagine tout un scénario pouvant expliquer son amnésie: elle pourrait être agent secret et on l'a endormie... Surement invraisemblable et pourtant, il va bien falloir qu'elle remette des mots et des images sur sa vie et ce qu'elle est...



Boulet nous livre ici un album des plus intrigants. A travers la perte de mémoire d'Eloïse et sa quête de vérité sur elle-même et le monde qui l'entoure, c'est toute la problématique de la recherche de son propre soi que met en scène cet auteur. Qui sommes-nous réellement ? Sommes-nous façonnés par le monde qui nous entoure ? Toute une série de questions que se posera notre jeune héroïne et auxquelles elle tentera de donner quelques réponses. Rythmée de courts chapitres, la reconstitution de la vie d'Eloïse prend réellement tout son sens quand justement elle se rend compte que sa vie n'en a aucun. Malgré un thème assez grave qu'est celui de l'amnésie, Boulet l'a traité avec humour et dérision. Quant au dessin de Pénélope Bagieu, il est impeccable, léger, clair, aux couleurs vives et au trait fin.



La page blanche... (…)...
Commenter  J’apprécie          450
Culottées, tome 1

C’est d’abord un objet-livre qui nous tend les bras, avec sa couverture brillante et espiègle, son titre intriguant, ses planches modernes et colorées. Je me suis donc plongée avec gourmandise dans les destins incroyables de ces « culottées » qui, chacune à sa manière, résistent obstinément aux attentes et aux injonctions pour suivre leur voie. Ce volume, ainsi que le second tome paru un an plus tard, représentent un travail remarquable, à juste titre récompensé par les prix les plus prestigieux, dont le Eisner Award l’année dernière.



Pénélope Bagieu met en lumière des trajectoires aussi stupéfiantes que méconnues, qu’il aurait été mortifiant de ne pas découvrir ! Je pense, par exemple, à Annette Kellerman, sirène sportive et subversive qui révolutionna le maillot de bain féminin, ou même Leymah Gbowee, malgré son prix Nobel de la paix. Ou encore Wu Zetian, alors qu'elle a été impératrice de Chine au VIIe siècle. Certaines, comme Joséphine Baker, sont certes déjà célèbres, mais on se rend vite compte que les trompettes de la renommée sont loin de leur rendre justice.



Ces destins sont condensés en quelques planches, avec humour et sensibilité. Et chacune de ces histoires est saisissante, bouleversante, mais inspirante : il y a quelque chose de jubilatoire à voir ainsi ces femmes repousser de toutes leurs forces les limites de leur horizon – et du nôtre par la même occasion. Elles incarnent un spectre immense et grisant de vies de femmes. Elles invitent à oser être soi-même et imaginer de nouveaux possibles.



Mes parents m’ont offert les deux tomes des Culottées pour mon anniversaire, dont la célébration a été (un peu) ternie cette année par le confinement. C’est qu’ils me connaissent décidément très bien ! Voilà la lecture parfaite pour faire le plein d’envies et d'ondes positives. Et vous savez ce qui me fait le plus plaisir ? C’est que mes deux garçons ont adoré se plonger dans ces portraits de femmes qui ne font que ce qu’elles veulent. Ils ont été captivés, amusés, chamboulés, ils ont voulu en parler, ont lu et relu ces planches sans se lasser.



Cette BD a été traduite en 17 langues et publiée dans plus de 22 pays, s’écoulant à 550 000 exemplaires. Elle a récemment fait l’objet d’une adaptation télévisée. Un coup de projecteur qui contribue à redonner leur place aux femmes qui restent largement invisibilisées dans la façon dont on écrit et apprend l’Histoire. Merci à Pénélope Bagieu pour son culot !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          446
Sacrées sorcières (BD)

Voici LA bande-dessinée que nous ne pouvions pas manquer cette année : l'adaptation de l'un de nos romans préférés de Roald Dahl, par la talentueuse Pénélope Bagieu !



Il fallait être sacrément culottée pour se lancer dans ce projet. D'abord, pas évident de condenser en un seul tome, même de 300 pages, une intrigue aux multiples rebondissements qui présente plusieurs arcs narratifs secondaires. Pas facile non plus de voir comment intégrer plusieurs monologues assez longs dans le roman, que ce soit l'exposé de la grand-mère sur les sorcières au tout début, ou l'épouvantable discours de la Grandissime sorcière. Peut-être plus difficile encore de croquer ces personnages célébrissimes, tellement associés dans notre imaginaire aux illustrations géniales de Quentin Blake !



J'ai été ravie de voir ces défis relevés haut la main, grâce à une réappropriation du roman qui lui reste toutefois fidèle. Évidemment, comme nous connaissons l'histoire par coeur, les discussions sont allés bon train sur les moindres détails qui avaient été (légèrement) modifiés ou adaptés. le changement principal est que l'insatiable Bruno Jenkins est devenue une sympathique fillette, ce que je n'ai pas trouvé plus mal : j'adore l'humour grinçant de Roald Dahl, mais sans doute ne raillerait-il plus les enfants gros de la même manière s'il écrivait aujourd'hui ? Et une héroïne, pourquoi pas, pour former un duo intrépide avec notre petit protagoniste. J'ai apprécié aussi le petit clin d'oeil féministe aux épisodes de chasse aux sorcières glissée dans l'histoire.



Le trait vif et malicieux de Pénélope Bagieu campe à merveille les personnages et le décor ! le ton est donné par l'énergie et les couleurs de la couverture, qui vient sublimer un objet-livre par ailleurs très attrayant avec son titre et sa tranche jaunes. Les personnages sont merveilleux, à l'image de cette grand-mère loufoque et inépuisable, qui cache une tendresse désarmante derrière ses caleçons léopard, ses grandes lunettes et sa moumoute violette (comme d'habitude, quelques extraits accessibles sur mon blog ci-dessous). Nous avons aussi adoré la Grandissime sorcière en agitatrice de haine perchée sur ses talons aiguille. Et les décors ! Notamment ce digne hôtel anglais de la plage de Brighton ! Et cette scène apocalyptique jubilatoire qui fait voler en éclats tout ce petit monde bien ordonné !



Cette pépite d'humour noir est une vraie gourmandise pour celui ou celle qui a dévoré le roman. Pour les autres aussi : je me réjouis déjà à l'idée de tous ces lecteurs en herbe qui vont découvrir les écrits fantastiques de Roald Dahl grâce à cette BD. On en redemande et on en vient à espérer que Pénélope Bagieu s'attaquera à d'autres monuments du roman jeunesse… Je suis sûre que par ici, on aurait plein d'idées à lui soumettre !
Lien : http://wp.me/p9lfMs-CF
Commenter  J’apprécie          443
Culottées, tome 1

Un concept de base original et séduisant : traiter en BD les biographies d'une quinzaine de femmes "culottées" qui par leur tempérament et leurs choix ont décidé de leur existence et ce, dans un contexte et/ou une époque défavorables aux femmes.



De la femme à barbe à l'impératrice version mante religieuse, en passant par l'actrice la plus effrayante d'Hollywood ou encore la gynécologue antique, elles sont quelques unes à être ainsi tirées de l'ombre de l'oubli par Pénélope Bagieu. Sans doute sont-elles représentatives au final d'une proportion plus importante qu'on le pense de femmes aux caractères bien trempés qui ne se sont pas laissé soumettre par le joug masculin au fil de l'Histoire mais on nous a tellement habitués à considérer l'image d'Epinal de la femme inférieure à l'homme qu'on en oublie que les femmes ont toujours eu un cerveau et que, même en marge, des centaines voire des milliers d'entre elles ont réussi à faire entendre leur voix via les arts, le courage, la politique ou l'engagement.



Un mot sur la couverture de l'album, vraiment superbe, et qui réconforte le lecteur qui pourrait craindre que le contenu sera un concentré de féminisme. Or il n'en ait rien, je ne pense pas en effet que l'auteur ait voulu faire acte de militantisme en dessinant ces nombreux portraits mais il m'apparaît qu'elle a surtout voulu rendre hommage au "sexe faible" en prouvant (si tant est qu'il soit encore besoin d'en témoigner) que les femmes représentent plutôt deux fois qu'une les valeurs de courage, de dévouement, de solidarité et d'endurance, enfin d'amour. Aucun être humain, homme ou femme, ne détient le monopole du cœur, de l'esprit et de l'âme et il y a eu, il y a encore et il y aura toujours hélas le meilleur comme le pire au sein de notre humanité, quel qu'en soit le genre.



J'ai deux bémols à l'encontre de cet album - très bel ouvrage au demeurant. Primo, je n'adhère pas complètement au trait de Pénélope Bagieu, je le trouve souvent trop incisif voire brouillon. C'est bien plutôt son humour et la facétie qui transparaît derrière ses textes qui m'ont séduite. Secundo, j'ai trouvé dans l'ensemble les biographies beaucoup trop courtes - "la synthèse tue la synthèse" -, ce qui entraîne un rythme trop rapide, limite zapping, très dommageable car à enchaîner les portraits, je me suis vite rendue compte que je ne retenais pas même les noms des personnages dont ils traitaient. Un album qu'il ne convient donc pas de lire comme une véritable BD mais qu'il faut picorer en savourant une à une ses multiples histoires.

Commenter  J’apprécie          447
Sacrées sorcières (BD)

Le talent de Roald Dahl, les dessins de Pénélope Bagieu.... J'ai aimé, je me suis amusée, j'ai frémi avec le héros, j'ai souri avec cette grand-mère, je me suis inquiétée pour la souris dans la cuisine du restaurant....

J'ai complètement été prise par cette BD ! Un bol de fraîcheur (d'accord il fait un peu chaud en ce moment, même ici dans le Pas-de-Calais), un régal !

Franchement une BD vraiment sympa !
Commenter  J’apprécie          432
La page blanche

Une jeune femme se retrouve assise sur un banc la tête vidée de sa mémoire, elle ne sait même plus comment elle s'appelle. Une étrange et angoissante tranche de vie commence alors pour elle. Heureusement, grâce aux clés retrouvés dans son sac, elle revient habiter dans son appartement, reprend son travail et mène une enquête angoissante sur son passé. Petit à petit, elle découvre sa vie professionnelle, familiale et amoureuse. Avec un regard neuf et l'aide d'une collègue de travail avec qui elle était peu liée jusqu'à présent, elle tente de savoir qui elle était vraiment et quel sens avait sa vie…

Le scénario bien ficelé évite tout pathos et prête même souvent à sourire. Les traits épurés des illustrations aux formes arrondies et aux tons acidulés conviennent parfaitement à cette touchante histoire.

La page blanche ouvre une réflexion profonde sur l'identité et la manière dont elle se construit, conditionnée par la société et le regard des autres.







Commenter  J’apprécie          433
Joséphine, Tome 1

Joséphine a la trentaine, est blonde, mignonne comme tout (quoique des hanches proéminantes ont l'air de lui gâcher la vie), quelques amies, un joli chat prénommé Bradpitt, un boulot qui ne la botte pas plus que ça, des collègues un peu lourdingues, une sœur qui, au bonheur de ses parents, est mariée et a des enfants, va voir un psy pour résoudre ses soi-disant problèmes, ne supporte pas trop les enfants et est plus que tout motivée pour trouver l'âme sœur. Pour cela, elle met toutes les chances de son côté: retourne chez le coiffeur, se remet au sport (surtout quand ça lui chante), traîne dans les bars et s'inscrit sur Meetic. Bref, Joséphine est une une fille sympa, attachante, marrante, un peu maladroite, gaffeuse et terriblement humaine...



Joséphine ou la vie trépidante d'une trentenaire dans laquelle beaucoup d'entre nous se reconnaîtront! Pénélope Bagieu nous offre un album haut en couleur composé de scénettes toutes plus ou moins drôles, tragiques, larmoyantes, coquines, touchantes et terriblement vraies. Cet album fait la part belle aux bons sentiments, à la vie tout simplement, aux petits bonheurs ou malheurs quotidiens. Pour notre plus grand plaisir, on se délecte de ces petites histoires qui prêtent à sourire la plupart du temps. Quant au dessin, j'ai été littéralement sous le charme de ces planches si colorées, ce trait si fin et simpliste et cette mise en page originale. Joséphine fut une très bonne compagne de voyage!



♪♫ Osez, osez, Joséphine! ♪♫
Commenter  J’apprécie          433
Les Strates

Il y a un côté Tanigushi avec cette quinzaine de rubriques biographiques. Peut-être à cause de la première qui parle du chat qu'elle a reçu quand elle était fillette. Touchant, sincère, intime, drôle. Son premier chat, ses premiers amours, ses premières vacances au ski, l'amitié, le deuil. Peut paraître banal dit comme ça, mais croqué par Pénélope Bagieu, c'est truculent, d'autant que ça nous rappelle notre jeunesse. Strate, définition 2 que je préfère : Chacun des niveaux, des plans imaginaires qui, accumulés, superposés, sont constitutifs de quelque chose : les strates de la personnalité. Une vraie culottée !
Commenter  J’apprécie          420
Culottées, tome 2

Si vous avez aimé le premier tome, celui-ci vous plaira également. Des portraits de femmes étonnantes qui se sont battues pour réaliser leur souhait même si, pour certaines, il a fallu en passer par des atrocités. Respect inestimable pour toutes ces femmes. Et bravo à Pénélope Bagieu de leur rendre un si bel honneur et de nous les donner à connaître.

Chaque portrait se solde par une double page colorée du plus bel effet. Suis un peu moins fan de son dessin mais là, n'est pas l'essentiel selon moi.

Si vous n'avez pas encore lu "Culottées", n'attendez plus!! Belle lecture!
Commenter  J’apprécie          402
Culottées, tome 1

Quinze portrait de femmes atypiques illustrent cette BD. Des femmes de caractère qui ont décidé d'aller au bout de leur ambition en contrecarrant les codes de leur époque. Des femmes accomplies , des destins tragiques, de beaux portraits de femme en quelques planches. Chaque portrait se termine par une double page très colorée, un peu comme un résumé des pages précédentes. Le ton reste léger même lorsqu'on côtoie le tragique.

Après quelques difficultés pour entrer dans le livre, je n'ai pu le quitter et l'ai lu d'une traite. Certains portraits m'ont davantage touchée (ce couple enterré de chaque côté du mur d'un cimetière relié par une main enlacée dans un geste d'amour éternel) que d'autres mais dans l'ensemble, cette BD m'a ravie. Notre plaisir peut se poursuivre par une recherche sur le net sur ces femmes différentes ayant fait un pied de nez au modèle de leur époque.

Une jolie manière de découvrir un petit bout d'Histoire féminine! Belle lecture!

PS: quelqu'un connaît-il le travail de recherche fait par Pénélope Bagieu en amont de la BD car je me demande où elle a pu trouver toute la documentation nécessaire sur ce sujet....
Commenter  J’apprécie          402




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Auteurs proches de Pénélope Bagieu
Lecteurs de Pénélope Bagieu Voir plus

Quiz Voir plus

Les bandes dessinées de Pénélope Bagieu

Ma vie est tout à fait ...

Fascinante
Épatante
Barbante
Lassante

5 questions
106 lecteurs ont répondu
Thème : Pénélope BagieuCréer un quiz sur cet auteur

{* *}