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EAN : 9782756026725
208 pages
Delcourt (18/01/2012)
3.65/5   1459 notes
Résumé :
Une jeune femme reprend ses esprits sur un banc sans se rappeler ni son nom ni ce qu'elle fait là. Menant l'enquête tant bien que mal, elle tente de retrouver la mémoire et son identité. Mais que va-t-elle découvrir ? Un passé romanesque fait de drames et de romances ou l'existence banale d'une femme ordinaire ? Et dans ce cas, saura-t-elle devenir quelqu'un après avoir été quelconque ?
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Critiques, Analyses et Avis (293) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 1459 notes
Roman graphique : scénario de Boulet ; dessins et couleurs de Pénélope Bagieu.
La première planche est une pleine page : une jeune fille est seule sur un banc au milieu de la ville sur laquelle se couche le soleil. Dans ces couleurs rose orange, on sent bien que quelque chose cloche. Cette jeune fille a oublié qui elle est, d'où elle vient et quelle est sa vie. Farfouillant dans un sac qui ne peut être que le sien, elle trouve son prénom, Éloïse, et son adresse. Il y aussi un sac plein d'affaires dans la poubelle. Dans son appartement, elle ne reconnaît rien. « Il faut que je me fasse une raison : RIEN ne me revient. Est-ce que je demande de l'aide ? À une famille que je ne connais plus ? » (p. 70) Éloïse fouille les placards et les boîtes sous l'oeil ronronnant d'un animal qui doit être son chat. Mais rien, décidément rien, ne lui évoque le moindre souvenir. L'ancienne Éloïse est perdue dans un avant hermétique et résolument opaque. « J'ai disparu de mon vivant. » (p. 195) pense-t-elle et il semble qu'elle ait vu juste.
Mais si sa mémoire s'est arrêtée, la vie continue. Éloïse reprend son travail en librairie et se rapproche d'une collègue, Sonia. La jeune fille n'a de cesse de vouloir remonter le fil de son existence. Elle imagine des complots avec les services secrets, des amours contrariées, des expériences extraterrestres, etc. Tout et n'importe quoi serait le bienvenu pour expliquer cette amnésie si étonnante. Dans son appartement meuble façon catalogue suédois, parmi « des trucs que tout le monde lit ou a lus » (p. 115), Éloïse aimerait redevenir quelqu'un, mais elle ne se sent pas à sa place. « C'est quand même TELLEMENT bizarre… Pas un souvenir… Comme si j'avais pris la place d'une autre… mais qui aurait mon visage… » (p. 139) Mais finalement, cette amnésie, n'est-ce pas une chance extraordinaire ?
Ce bel album interroge la mémoire, bien entendu, mais surtout l'identité. À quel point pouvons-nous affirmer qu'une identité est la nôtre ? N'est-elle pas façonnée de tout ce dont nous abreuve la société ? À en juger par les demandes des clients de la librairie où travaille l'héroïne, je suis tentée de répondre par l'affirmative. Plutôt qu'avoir une identité (ou du style), je préfère être quelqu'un. J'ai trouvé très drôle et très touchant la façon dont Éloïse traque ses souvenirs. Il me semble que je ferai exactement la même chose : dresser des listes, être méthodique, faire des recoupements et, surtout, ne rien dire à personne, attendre avant d'exposer ma bizarrerie.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le pinceau de l'illustratrice. Il me semble que son dessin s'affine, s'affirme et s'épanouit vraiment dans cet album, davantage que dans Cadavre exquis. Ma main au feu que Pénélope Bagieu s'est représentée sous les traits d'une cliente un peu survoltée. La collaboration avec l'excellent Boulet est en tout cas une réussite ! Ce roman graphique est attachant et intelligent, loin des grosses ficelles des histoires d'amnésie. Bref, encore un album que je vous recommande. Non, ne me haïssez pas, c'est de bon coeur.
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Très sympathique BD avec une héroïne très attachante aussi, dès les premières pages. Elle devient amnésique en un instant, sans raison, elle est donc confrontée à de multiples difficultés qui sont traitées avec beaucoup d'humour par les auteurs.

Elle s'appelle Eloïse, cela lui est bien égal, puisqu'elle ne se souvient plus de rien, ni qu'elle a un chat, son nom encore moins et le code d'accès à son ordinateur, n'en parlons pas.

Elle va donc s'inventer différents scénarios de sa vie antérieure dont elle reconstitue quelques morceaux, elle est aidée par une collègue de travail, elle est libraire et donc au boulot de grands moments d'inquiétude et d'humour. Elle se débrouille plutôt bien et finalement peu de ses collègues connaîtront son problème pourtant crucial.

Tout le livre respire la bonne humeur malgré la détresse d'Eloïse, mais elle est forte, elle compense, elle est à l'affût des odeurs et des sons, elle se souvient des musiques, des films, des livres, seul son passé et sa personnalité ont disparu.

Les planches reflètent très bien, par leurs couleurs vives, la situation d'Eloïse, ses mimiques savoureuses et son intimité tranquille ainsi que toutes ses entreprises pour reconstituer un passé qui finalement ne s'avère pas indispensable pour vivre. Elle est donc devant la page blanche de sa nouvelle vie, je l'ai perçue à la fois résignée et heureuse.

Réussite totale sur tous les plans de cette jolie histoire.

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Se "réveiller" du jour au lendemain sans mémoire, sans souvenirs...ça n'a rien de plaisant, n'est ce pas ? Plus de repères, ayant jusqu'à oublié votre nom, vos amis, votre famille, votre plat préféré, votre chat, votre travail, votre appartement...
Ne plus savoir qui (!) vous êtes...
Moi, ça me plaira bien : tout effacer ! Et recommencer...
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Station Montgallet, tout le monde descend !
C'est donc à cette station parisienne qu'elle se trouve. Pourquoi ? Elle n'en sait absolument rien. Une jeune femme, assise sur un banc public, semble d'un coup prendre conscience qu'elle ne sait pas pourquoi elle y est. Puis ces questions toutes bêtes: qui suis-je ? Comment je m'appelle ? Qu'est ce que je faisais il y a à peine deux minutes ? Elle ouvre le sac qui se trouve à ses côtés, peut-être y trouvera-t-elle des réponses à l'intérieur. Elle s'appelle donc Eloïse Pinson, dommage, ce nom ne lui dit absolument rien et encore moins l'adresse où elle est censée habiter. Elle se rend donc à cette adresse en prenant bien soin de regarder sur le plan où cela se trouve. le code d'entrée, elle ne le connait plus non plus. Profitant de la sortie d'un voisin, elle se faufile dans l'immeuble mais là, encore, dans quel appartement habite-t-elle ? Qui ou que va-t-elle trouver à l'intérieur ? Un mari volage ? Des cambrioleurs ? le FBI ? Elle s'imagine tout un scénario pouvant expliquer son amnésie: elle pourrait être agent secret et on l'a endormie... Surement invraisemblable et pourtant, il va bien falloir qu'elle remette des mots et des images sur sa vie et ce qu'elle est...

Boulet nous livre ici un album des plus intrigants. A travers la perte de mémoire d'Eloïse et sa quête de vérité sur elle-même et le monde qui l'entoure, c'est toute la problématique de la recherche de son propre soi que met en scène cet auteur. Qui sommes-nous réellement ? Sommes-nous façonnés par le monde qui nous entoure ? Toute une série de questions que se posera notre jeune héroïne et auxquelles elle tentera de donner quelques réponses. Rythmée de courts chapitres, la reconstitution de la vie d'Eloïse prend réellement tout son sens quand justement elle se rend compte que sa vie n'en a aucun. Malgré un thème assez grave qu'est celui de l'amnésie, Boulet l'a traité avec humour et dérision. Quant au dessin de Pénélope Bagieu, il est impeccable, léger, clair, aux couleurs vives et au trait fin.

La page blanche... (…)...
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Une jeune femme se retrouve assise sur un banc la tête vidée de sa mémoire, elle ne sait même plus comment elle s'appelle. Une étrange et angoissante tranche de vie commence alors pour elle. Heureusement, grâce aux clés retrouvés dans son sac, elle revient habiter dans son appartement, reprend son travail et mène une enquête angoissante sur son passé. Petit à petit, elle découvre sa vie professionnelle, familiale et amoureuse. Avec un regard neuf et l'aide d'une collègue de travail avec qui elle était peu liée jusqu'à présent, elle tente de savoir qui elle était vraiment et quel sens avait sa vie…
Le scénario bien ficelé évite tout pathos et prête même souvent à sourire. Les traits épurés des illustrations aux formes arrondies et aux tons acidulés conviennent parfaitement à cette touchante histoire.
La page blanche ouvre une réflexion profonde sur l'identité et la manière dont elle se construit, conditionnée par la société et le regard des autres.



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critiques presse (6)
BulledEncre
12 octobre 2015
Recherche d’identité et collaboration réussie. Ceux qui ont aimé Cadavre Exquis ou le blog de Pénélope Bagieu peuvent se jeter dessus. Les autres, aussi.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Du9
13 janvier 2014
Nous sommes obligés de prendre le temps de regarder ce corps qui prend, au fil des premières pages une épaisseur singulière au regard de l’économie du dessin de Pénélope Bagieu. Un contrat se noue ici avec le lecteur qui accepte désormais de suivre un récit qui se nourrira de la rareté des informations et de l’indigence des péripéties.
Lire la critique sur le site : Du9
BullesEtOnomatopees
04 août 2012
Rien ne convainc vraiment : le scénario est quand même très léger, le dessin redondant, mais c’est surtout que la sauce ne prend pas. On sent que chacun de leur côté, Boulet ou Pénélope Bagieu auraient pu faire quelque chose de bien avec cette idée, mais ensemble ça ne fonctionne qu’à moitié.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Sceneario
06 février 2012
La page blanche : album de questionnement, album à partager, album à acheter […] .
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
24 janvier 2012
La Page blanche est un livre hautement attachant, tout simplement parce qu’il dit plein de choses pertinentes sur notre vie, et qu’il nous les dit en murmurant délicatement à notre oreille.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
23 janvier 2012
L'humour pointe son nez dans plusieurs scènes, la dérision aussi, de même qu'une imagination parfois débridée.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
[Quotidien d'un libraire]
- C'est un livre grand comme ça. Oh, et il est rouge.
- Je cherche "Le Bossu de Notre-Dame" de César Hugo.
(...)
- C'est un gamin, y lit pas beaucoup, mais l'avait aimé le truc de magiciens au cinéma, mais pas le livre. L'aime les ordinateurs, vous voyez ? Qu'est-ce que vous me conseillez ?
- Le livre du type en fauteuil roulant qui regarde les étoiles, là !
(...)
- Le livre qu'ils ont parlé hier chez Ruquier.
(...)
- "Le Rouge et le Noir", c'est obligé d'acheter les deux ? J'veux dire, si j'achète que "Le Rouge", par exemple, je vais comprendre ?
(...)
- Vous faites un prix quand il est corné ?
- Vous saveeeez, ils en ont fait un film ! Avec la blonde, là, qui joue aussi dans... dans... l'autre film, là.
(p. 104-105)
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Plus elle cherchait à se forger une identité plus elle devenait... TOUT LE MONDE. Et puis un jour, elle est devenue PERSONNE. C'est assez ironique, non? Elle a disparu. Elle a tout effacé, alors qu'elle cherchait désespérément à devenir quelqu'un. Ou peut-être qu'elle a réussi, tout simplement?
Commenter  J’apprécie          260
Bah elle lisait les livres que conseillaient les magazines, achetait les bons DVD...elle accumulait !
Plus elle cherchait à se forger une identité, plus elle devenait...TOUT LE MONDE.
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Plus elle cherchait à se forger une identité, plus elle devenait... TOUT LE MONDE. Et puis un jour, elle est devenue PERSONNE.
Elle s'est effacée. Pouf. Remise à zéro.
C'est assez ironique, non? Elle a disparu. Elle a tout effacé, alors qu'elle cherchait désespérément à devenir quelqu'un.
Ou peut-être qu'elle a réussi, tout simplement?
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Ça a l'air d'être moi sur la photo mais, mais... mais ce nom... ça me dit rien non plus... Ce n'est pas mon nom. Moi je m'appelle... je m'appelle...
Putain...
Mais qu'est-ce qui m'arrive ?
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