Hubert est un trader obsédé par le travail, à tel point que son épouse, Suzanne, a décidé de le quitter. Elle l’aime toujours, mais elle ne supporte plus d’être délaissée. Hubert est resté seul en Australie et, même si sa femme lui manque, il n’a pas changé son rythme de vie. Un soir, une inconnue lui rend visite et lui apprend qu’il va mourir. Elle tient un étrange téléphone portable noir comme l’ébène et lui propose une expérience étonnante. Au terme de cette nuit, tout bascule pour Hubert. « On ne meurt pas par envie, […], choisir le moment de sa fin serait une porte ouverte sur l’éternité. » (p. 32)
Vingt ans plus tard, Céline décide de passer un été en France. Sur les plages des landes, elle rencontre Xavier, mais elle perçoit souvent une présence étrange et inconnue. Sans le savoir, elle avance sur les traces de sa propre histoire : entre rêves, peintures aborigènes et SMS, la jeune femme va découvrir l’origine de son existence. Pour cela, elle doit retrouver et affronter l’inconnue, et surtout elle devra se battre pour les êtres qu’elle aime.
Non, je n’en dirai pas plus ! Il serait vraiment dommage que je déflore le roman !
Ce premier roman est vraiment très réussi. L’auteur propose une intrigue relativement simple, mais composée de telle façon que le lecteur doit rester vigilant. Le texte ne se découpe pas en chapitres, mais en paragraphes intitulés et, de l’un à l’autre, on change de point de vue, d’époque, voire d’histoire. Le seul point commun est toujours cette inconnue qui sort de nulle part et disparaît en un instant. Je retiens de ce très beau texte que des pas dans le sable sont une preuve de la vie : il ne faut pas oublier que la fin sera toujours identique, quel que soit le chemin parcouru.
Pour ce qui est de la forme, j’ai d’abord trouvé étrange que les SMS soient transcrits en français usuel. Dans un sens, cela fausse un peu le jeu et facilite trop la lecture. À moins que l’auteur ait pris le parti d’affirmer que le langage SMS est une langue étrangère qu’il faut traduire pour les non-initiés. Quoi qu’il en soit, Philippe Nonie présente le langage SMS comme une facilité, mais également comme une protection. Il permet d’échanger des émotions qui, si elles sont codées, n’en sont pas moins bien réelles. J’ai particulièrement apprécié que le langage ne soit qu’un ressort et non un prétexte à l’histoire. Ainsi, il est présent sans être parasite et il s’intègre au texte général sans paraître artificiel.
N’hésitez pas à découvrir ce premier roman : il est très prometteur et j’espère lire bientôt d’autres textes de Philippe Nonie.
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« Un livre frais, sans patine, sans égratignure. Un livre avec une odeur. Celle de la vie. » p.184
Comment dire merci pour un si beau cadeau ? Je ne sais par quel lien secret Bibalice l'a associé au défi d'écriture de juillet, il a anticipé celui d'août et bien après septembre je garderai en tête les petites notes qui s'en dégagent. Offrir est facile, j'avais hésité, toujours cette pudeur, à déposer mon texte, en même temps j'étais excité à l'idée qu'il pourrait plaire. Mais recevoir... Mais remercier pour un livre qui conte la vie, comme une mélopée, au coin du feu dans le bush australien, sortant de la bouche d'un vieux sage Aborigène et où, bercés par la douceur d'un soir de pleine lune, rêves et légendes s'entremêlent et s'insinuent pour me transmettre la sagesse des anciens, alors cela revient à devoir dire merci à la vie. La vie si généreuse pour ceux qui l'osent . Lui dire merci, serait-ce juste oser ?
Le roman commence sur la rupture entre Hubert et Suzanne. Faute d'être enlacée, elle s'est lassée puis s'en est allée respirer la vie le laissant amer à ses chimères boursières...
A ceux qui l'ont lu ou le liront, j'offre cette association :
«Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis. »
Jacques Prévert
Il y a aussi Ester et Eric : par au delà de l'amour, et puis Céline. Comment l'évoquer, si fraîche, si vivante et son amour naissant ? Comment partager toutes ces passions, toutes ces tensions si merveilleusement rendues par Philippe Nonie au fil du temps qui coule tout au long de ces pages ? La vie, l'amour, la mort, quoi d'autre ? Comment vous faire approcher la poésie, la justesse d'un SMS : «La mor lao dan le ciel samusé a recoudre lé nuage 2 ma vi déchiketée par le ven » p.31
C'est peu dire que ce livre m'a plu et c'est en-dessous de dire qu'il est bien écrit, tant elle paraît juste cette écriture, captant au détour des pages des instants magiques : une déferlante, une vague qui nous emporte ou nous submerge, un rayon de soleil, un éclat de rire, un éclat de voix, un petit SMS, une main dans le sable, la main de Céline secouant le sable dans ses cheveux, un petit SMS, un peu de brume, le détour d'un fleuve, un regard complice, une épaule accueillante, un petit SMS, une larme sous la pluie qui vous remue comme une lame de fond, le chant des cigales par dessus l'orage, l'angoisse de l'hôpital, indicible manège...
« D'abord l'ouïe. Une vague qui vient s'écraser sur la grève.
Ensuite, l'odorat. L'odeur d'iode qui flotte dans l'air comme une flagrance invisible mais bien présente.
Et puis, le toucher. Le contact du sable sur ses mains.
Enfin, la vue. Les contours de l'inconnue dans la nuit d'encre, comme éternelle dans sa posture d'attente » p.66
Est-ce l'automne alanguie ? Le soleil plus doux ? La lumière plus tendre ? L'automne, oui, sans doute, je la crois propice à cette rencontre. Vous devriez le lire avant l'hiver.
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Un roman vraiment percutant.
On suit ici deux récits différents : d'un côté, on a Nicole qui est une journaliste blessée coincée en Syrie en plein dans les combats de 2012 et de l'autre son grand-père qui est enlevé en 1915 de son Indochine natale en vue de construire une poudrerie à Bergerac. J'ai vraiment été touchée par le récit de cet homme qui par de nombreuses malchances ne pourra jamais revoir sa terre natale ainsi que sa famille.
Ces deux différents récits sont reliés par un même sentiment : l'attente. J'ai vraiment aimé l'approche de l'auteur autour de cela. La plume de celui-ci est d'ailleurs vraiment bien construire et très agréable à lire.
Je ressors de cette lecture en ayant vraiment appris plein de choses que ce soit sur le traitement des Indochinois pendant les deux conflits mondiaux, sur les conflits en Syrie mais aussi autour de chose beaucoup plus "quotidienne" que peut également nous relater Nicole pendant ces longues heures d'attente.
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roman très bien documenté (et au demeurant assez prenant ) au sujet de la déportation de travailleurs indochinois , instaurée par le gouvernement français en 1915, pour construire la poudrerie de bergerac
indispensable à tout bergeracois ,habitant du sud ouest et de la dordogne ..
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Ce livre n'est pas mon genre de prédilection qui se trouve plutôt être le fantastique, fantasy, romance, ... Mais j'aime parfois lire d'autres choses, qui souvent me surprennent. Cela a encore été le cas avec ce livre....
Une histoire pleine de d'Histoire, d'héritage, de succession avec un jeune garçon qui souhaite un autre avenir que celui qu'on lui a tracé.
Henri est fils de paysan, son destin est celui de paysan. Et pourtant ce n'est pas ce qu'il veut, Henri aime lire....
Toutefois, Henri est accablé d'une tare, comme dise certains, il est de petite taille. Ses camarades le surnomme le Cagot. Ce sont des personnes de petites tailles qui ont été exclues de la société pendant de nombreuses années.
Un jour, Henri va faire une rencontre qui va changer son destin ...
Ce livre m'a happé dès le début, la première page vous donne envie de connaitre la fin avant de l'avoir réellement commencé. L'histoire est prenante telle un récit de suspens.... On peut y retrouver les thèmes de l'héritage familial, le poids des secrets de famille, choisir son propre destin, l'influence que peuvent avoir les rencontres au cours de nos vies, l'influence de l'Histoire sur notre propre histoire, etc... Autant de thèmes que nous traversons tous les jours.
L'écriture est fluide, ce livre est une bouffée d'air frais. Je n'en dirai pas plus sauf peut-être lisez-le, il en vaut la peine
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Un grand merci aux éditeurs Paul & Mike ainsi qu'à masse critique qui m'ont sélectionné et envoyé ce livre.
Très belle couverture illustrée par Thomas Pénanguer qui exerce son art à Perpignan.
"Quoi qu'on en pense, les paysages gardent en mémoire l'histoire de ceux qui ont construit tout ce qui nous entoure.
Sans en avoir l'air, le travail réalisé par leurs mains murmure à nos oreilles : "Avant vous, il y a eu nous".
Belle histoire romancée et pleine de poésie d'Antoine, fils de paysan qui aimait les livres plus que la terre de ses ancêtres et a fait de ses rêves une réalité en devenant écrivain grâce à la magie "des pierres de mémoires".
Il se croyait "cagot" mais il était tout simplement petit en taille ; mais il a réussi à nous entraîner dans une histoire hors du commun et tellement irréelle qu'on se prend à rêver que celle-ci puisse nous arriver.
De plus, j'ai découvert qu'en son temps il a existé 10% de la population française dont je n'avais au grand jamais entendu parlé.
"Les cagots" comme on les surnommaient considérés comme des parias qui devaient porter une patte d'oie cousue sur leurs vêtements pour les distinguer des autres. Ils avaient leur propre entrée dans les églises, se mariaient entre eux, et travaillaient principalement le bois.
Ils étaient tout aussi intelligent que le reste de la population, leur seule tare aux regards des autres était leur petite taille !
Comme dit l'auteur :
" C'est juste une incitation à découvrir qui ils ont été et le regard que leur histoire peut indirectement nous aider à porter sur notre époque".
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Ce roman est magique, merveilleux, touchant et émouvant. L'auteur nous entraine dans une histoire passionnante au travers la lecture d'une lettre d'un défun.
Pablo vient de mourir. Son notaire doit lire, lors de l'ouverture du testament une lettre étrange... La Joconde est vivante.
La jeune Florence croit sont père fou jusqu'au moment ou elle découvre chez lui une histoire sous fou de confession.
Entre voyage dans le temps a l'époque de Léonard de Vinci, retours en arrière dans la vie de Pablo et prise de conscience de Florence, on traverse le temps et l'espace pour enfin connaitre le secret que cache Mona Lisa.
J'ai passer un excellent moment et la plume de Philippe Nonie est magique. On se laisse rapidement happé par sont style fluide et historique.
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Les pigments d'éternité
Philippe Nonie
324 P.
Bonjour à tous !
Voici mon retour sur les fragments d'éternité.
Je remercie Gerard Rodier de m'avoir fait découvrir cette pépite.
Ce roman est merveilleux , émouvant. L'auteur nous entraine dans une histoire passionnante par la lecture d'une lettre : une histoire écrite par Pablo , restaurateur de tableaux d'art. Celui- ci vient de décéder et laisse cette histoire en héritage à sa fille Florence.
Véritable thriller artistique ( comme je les aime ! ).
Nous trouvons également une réflexion sur l'acte de créer .
Je vous assure que vous ne regarderez plus La Joconde de la même façon !
Et si tout cela était vrai ?
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En permission militaire pour l’enterrement de ses parents, Stéphanie se sent nostalgique de revenir se ressourcer en revenant à la maison jadis de ses grands parents, décédés depuis 20 ans.
Le Bois-joli-de Martel a gardé toute sa splendeur, vendu depuis a un anglais..
Quelle est sa stupeur lorsqu’elle aperçoit un homme dans son jardin , devant elle son grand père…
Inexplicable, impensable, irréaliste et pourtant, celui-ci se retourne et lui parle…
Stéphanie est elle soumise a des délires suite aux combats qu ‘elle mène en Afghanistan ?
Elle veut comprendre, savoir, comment lui dire pourquoi elle est en permission ?
Un récit entrecoupé des combats de guerre, des souvenirs d’enfance ou les lettres L.D.B.
vont définir un tout autre combat…………..
Entre science fiction et réalité ou plus encore une deuxième chance…..
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LES PIERRES DE MEMOIRES DE L’AUTEUR PHILIPPE NONIE 232 PAGES EDITIONS PAUL ET MIKE MARS 2016
CHRONIQUE DE REGINE HEINDRYCKX RECCHIUTI
Henri est un adolescent de quinze ans. Il fait 1 m 45. Tous les enfants de l’école l’ont toujours surnommé « Cagot». Ces hommes et ces femmes qui étaient traités de « parias », à qui ont imposé des lois très strictes. Il ne fallait pas qu’ils côtoient les gens « normaux ». Malgré les années passées et la disparition de ces personnes, ils ont attribué ce nom à ce jeune garçon.
Ses parents sont agriculteurs. Il doit reprendre la ferme mais il préfère les livres. Un été, il se rend à la grange des Abadie. Il rencontre une peintre, Bénédicte. Elle va lui transmettre un étrange virus à travers les pierres de mémoires « Le virus de la création littéraire ». Il va être habité par une frénésie d’écrire la nuit pendant des heures, remplir des pages entières.
Henri va vieillir. Il a quarante ans, l’écriture est devenue un enfer. Il n’arrive plus à dormir, à travailler. Il est au bord de la dépression. Il veut comprendre et sur sa route, un indice va le replacer sur le chemin de Bénédicte.
Il va se précipiter au Québec pour découvrir la vérité. Elle a la maladie d’Alzheimer et habite chez sa fille Alice au Canada. Ils vont remonter ensemble le cours du temps. La vérité va éclater. Le passé de sa grand-mère et celui de Bénédicte va remonter à la surface pour nous faire découvrir une histoire extraordinaire.
Mon avis :
On se laisse emporter par ce conte qui nous transporte dans plusieurs mondes. Nous avons d’un côté les cagots, ces gens de petite taille qui se greffent sur Henri le narrateur. Les pierres de mémoires arrivent sur ces entrefaites avec son lot de mystères à découvrir. Le passé se mélange avec le présent avec des drames familiaux.
Nous sentons que l’auteur aime la terre, les gens, les traditions et le surnaturel. Il plane dans ce roman ce besoin de connaître tous ces récits que les familles cachent et qui peuvent faire du mal à leurs propres branches. Evidemment, l’amour est au rendez-vous, difficilement, douloureusement et au détour d’un chemin, une éclaircie. L’écriture et la littérature sur fond de toile également qui nous transportent dans ce monde où je me sens si bien.
Il aborde aussi l’aspect des personnes qui sont différentes de la majorité de la population. Un livre qui fait réfléchir. Pourquoi les petits, les gros, les handicapés, les gens de couleur etc… sont-ils mis par moment sur la touche ? Pourquoi sont-ils insultés ? C’est les questions que je me suis posée.
Un beau roman où on imagine le paysage, les hommes, les femmes, les conditions de vie d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Laissez-vous tenter à découvrir l’univers de cet auteur !
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(Lecture partagée de 2015)
Prix Chronos de littérature
Critique à voir
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Après avoir lu "le murmure des attentes" ,livre qui m'avait vraiment séduit, j'ai voulu rencontrer à nouveau l'écriture de Philippe Nonie . "Les pierres de mémoires ",dont le thème principal ,"les cagots" (dans mon coin ,on disait plutôt "les gahets"),ces individus de petite taille rejetés par le reste de la population, m'intriguait au plus haut point.
Je dois cependant dire que ,malgré une certaine qualité d'écriture, je n'ai pas totalement accroché à cette histoire relativement linéaire, ayant en particulier un certain mal à adhérer au dévoilement final d'un "secret de famille" trop lourdement libérateur!!
Au bout du compte, nos très chers cagots sont restés en marge du récit.....et j'en suis demeuré quelque peu frustré!
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L’INCONNUE DE L’AUTEUR PHILIPPE NONIE 360 PAGES EDITIONS CALMANN LEVY AVRIL 2011
COUP DE
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