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Citations de Pierre Hadot (163)


L'expérience stoïcienne consiste dans une prise de conscience aiguë de la situation tragique de l'homme conditionné par le destin. Apparemment, nous ne sommes libres de rien, car il ne dépend absolument pas de nous d'être beaux, forts, en bonne santé, riches, d'éprouver le plaisir ou d'échapper à la souffrance. [......]
Mais il y a une chose, une seule chose, qui dépend de nous et que rien ne peut nous arracher, c'est la volonté de faire le bien, la volonté d'agir conformément à la raison. [.....]
La volonté de faire le bien est la citadelle inexpugnable, que chacun peut édifier en lui-même. C'est là qu'il trouvera la liberté, l'indépendance, l'invulnérabilité, et valeur éminemment stoïcienne, la cohérence avec soi-même.
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L'institution universitaire conduit à faire du professeur de philosophie un fonctionnaire dont le métier consiste, en grande partie, à former d'autre fonctionnaires ; il ne s'agit plus, comme dans l'Antiquité, de former au métier d'homme, mais de former au métier de clerc ou de professeur, c'est-à-dire de spécialiste, de théoricien, détenteur d'un certain savoir, plus ou moins ésotérique. Mais ce savoir ne met plus en jeu toute sa vie, comme le voulait la philosophie antique.
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Et c'est précisément le rôle de la philosophie de révéler aux hommes l'utilité de l'inutile ou, si l'on veut, de leur apprendre à distinguer entre deux sens du mot utile.
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La philosophie n'est pas une construction de système, mais la résolution une fois prise de regarder naïvement en soi et autour de soi.
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L'artiste ne fait qu'imiter l'art de la nature, et en un certain sens l'art humain n'est qu'un cas particulier de l'art fondamental et originel qui est celui de la nature. C'est pourquoi la beauté naturelle est supérieure à toute beauté artistique.
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Pour les Anciens, on est philosophe non pas en fonction de l'originalité ou de l'abondance du discours philosophique que l'on a inventé ou développé, mais en fonction de la manière dont on vit. Il s'agit avant tout de devenir meilleur. Et le discours n'est philosophique que s'il se transforme en mode de vie. (p. 266)
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L'exercice spirituel qui consiste à s'efforcer de vivre dans le moment présent est très différent chez les stoïciens et les épicuriens. Chez les premiers, il est tension de l'esprit, éveil constant de la conscience morale ; chez les seconds, il est encore une fois invitation à la détente et à la sérénité : le souci, qui nous déchire vers le futur, nous cache la valeur incomparable du simple fait d'exister. C'est le fameux vers d'Horace : carpe diem. "Pendant que nous parlons, le temps jaloux a fui. Cueille l'aujourd'hui, sans te fier à demain !"
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Les stoïciens ne disent donc pas seulement : je ne sais pas si mon action réussira ; mais ils disent aussi : ne sachant pas à l'avance le résultat de mon action et ce que me réserve le Destin, j'ai dû prendre telle décision selon la vraisemblance, selon une estimation rationnelle, et non avec la certitude absolue de bien choisir et de bien faire.
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Ni l'avenir ni le passé ne dépendent donc de moi. Seul le présent est en mon pouvoir.
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L'homme ordinaire se contente de penser de façon quelconque, d'agir au hasard, de subir en maugréant. L'homme de bien, pour sa part, s'efforcera, autant qu'il dépend de lui, d'agir avec justice au service des autres hommes, d'accepter avec sérénité les événements qui ne dépendent pas de lui et de penser avec rectitude et vérité.
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Je veux dire, donc, que le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont il est à la fois le moyen et l'expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de vivre, mais qui est étroitement liée au discours philosophique.
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[...] la philosophie apparaît comme une thérapeutique des soucis, des angoisses et de la misère humaine, misère provoquée par les conventions et les contraintes sociales, pour les cyniques, par la recherche des faux plaisirs, pour les épicuriens, par la recherche du plaisir et de l'intérêt égoïste, selon les stoïciens, et par les fausses opinions, selon les sceptiques. Qu'elles revendiquent ou non l'héritage socratique, toutes les philosophies hellénistiques admettent avec Socrate que les hommes sont plongés dans la misère, l'angoisse et le mal, parce qu'ils sont dans l'ignorance : le mal n'est pas dans les choses, mais dans les jugements de valeur que les hommes portent sur les choses.
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Pierre Hadot
Un exercice spirituel est une pratique destinée à opérer un changement radical de l'être.
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L'ensemble des Pensées s'organise donc selon une structure - et, on peut le dire, un système - ternaire qui a été développé et, peut-être conçu par Epictète.
Ce système, cette structure ternaire, a une nécessité interne en ce sens qu'il ne peut y avoir ni plus ni moins que trois thèmes d'exercice du philosophe, puisqu'il ne peut y avoir ni plus ni moins que trois actes de l'âme et que les thèmes d'exercice que leur correspondent se rapportent aux trois formes de la réalité : le Destin, la communauté des êtres raisonnables, la faculté de jugement et d'assentiment de l'individu, trois formes qui, elles aussi, ne peuvent être ni plus ni moins nombreuses, et qui sont, respectivement, l'objet des trois parties du système que forme la philosophie : la physique, l'éthique et la logique.
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On se représente souvent le stoïcisme comme une philosophie de la certitude et de l'assurance intellectuelle. Mais, en fait, les stoïciens n'accordent qu'au sage, c'est à dire à un être extrêmement rare qui, pour eux, est plus un idéal inaccessible qu'une réalité concrète, l'impossibilité de se tromper et la sûreté parfaite dans ses assentiments. Le commun des mortel, dont font partie les philosophes (qui, à leurs propres yeux, précisément, ne sont pas des sages), doit s'orienter péniblement dans l'incertitude de la vie quotidienne, en opérant des choix qui semblent raisonnablement, c'est-à-dire vraisemblablement, justifiés.
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L'esprit du socratisme, c'est donc l'affirmation de la valeur absolue du bien moral, découvert par la raison ; c'est aussi, nous aurons à le redire, l'idée selon laquelle la vie morale est affaire de jugement, de connaissance.
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L’expérience de l’union divine reste au centre de sa pensée. Mais Plotin s’applique désormais à montrer comment la vertu, née de l’union, transforme l’être tout entier, comment elle devient sagesse substantielle. Une contemplation qui ne rayonnerait pas dans la vie concrète, qui n’aboutirait pas à rendre l’homme semblable à Dieu par la vertu, nous resterait étrangère et n’aurait pas de sens pour nous.

Tel est le danger du gnosticisme, Plotin l’a bien vu. On se sait sauvé par nature ; on pense que l’effort moral n’y ajoutera rien. D’ailleurs, on n’est pas de ce monde, on n’est pas réellement « d’ici ». A quoi bon alors pratiquer des vertus, puisqu’il suffit d’attendre la fin de ce monde pour être délivré ? Il est inutile et impossible de chercher à vivre ici-bas selon la nature spirituelle. Plotin reconnaît là un des plus graves périls de la vie spirituelle. (pp. 113-114)
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Ce qui compte, c'est de formuler à nouveau, c'est l'acte d'écrire, de se parler a soi-même, dans l'instant, dans tel instant précis, où l'on a besoin d'écrire(...) [ III, 5 ]
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Pour comprendre les œuvres philosophiques de l'Antiquité, il faudra tenir compte des conditions particulières de la vie philosophique à cette époque, y déceler l'intention profonde du philosophe, qui est, non pas de développer un discours qui aurait sa fin en lui-même, mais d'agir sur les âmes.
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Wittgenstein l'a vu avec pénétration : "Ce qui s'exprime dans le langage, nous ne pouvons l'exprimer par le langage. Il y a un inexprimable : c'est ce qui se montre (sans pouvoir le dire) ; c'est cela le mystique"
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