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Citations de Pierre Hadot (163)


À leurs yeux, la philosophie ne consiste pas dans l’enseignement d’une théorie abstraite, encore moins dans une exégèse de textes, mais dans un art de vivre, dans une attitude concrète, dans un style de vie déterminé, qui engage toute l’existence. L’acte philosophique ne se situe pas seulement dans l’ordre de la connaissance, mais dans l’ordre du « soi » et de l’être : c’est un progrès qui nous fait plus être, qui nous rend meilleurs. C’est une conversion qui bouleverse toute la vie, qui change l’être de celui qui l’accomplit.
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Pierre Hadot
Quand je vois ce que les intelligents ont fait de ce monde, je suis content d'être con. Wolinski
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Montaigne imagine que quelqu'un lui dit : je n'ai rien fait de la journée; il lui répond : comment, vous n'avez rien fait, mais vous n'avez pas vécu! N'est-ce pas la plus illustre de vos préoccupations!
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La philosophie n’est pas une construction de système, mais la résolution une fois prise de regarder naïvement en soi et autour de soi.
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Quand il s'agit de l'interprétation des écrits de l'Antiquité et tout spécialement des Pensées de Marc Aurèle, il faut se garder de deux erreurs, diamétralement opposées, mais également anachroniques : héritée du romantisme mais toujours vivante de nos jours, l'une consiste à croire que l'auteur s'exprime totalement et adéquatement dans l'oeuvre qu'il produit et que celle-ci est tout entière à l'image et à la ressemblance de son créateur ; l'autre, très à la mode actuellement, considère que la notion d'auteur est périmée, que l'oeuvre a son autonomie et sa vie propre, et qu'on peut l'expliquer sans chercher à savoir ce que l'auteur à voulu faire ou dire.
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La plupart des hommes ne vivent pas, parce qu'ils ne vivent pas dans le présent, mais sont toujours hors d'eux-même, aliénés, tirés en arrière ou en avant par le passé ou l'avenir. Ils ignorent que le présent est le seul point où ils soient réellement eux-mêmes, libres, le seul point aussi qui nous donne, grâce à l'action et à la conscience, accès à la totalité du monde.
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Depuis ce temps, j'ai ressenti très fortement l'opposition radicale qu'il y a entre la vie quotidienne, qui est vécue dans une semi-inconscience, dans laquelle les automatismes et les habitudes nous guident, sans que nous ayons conscience de notre existence et de notre existence dans le monde, entre la vie quotidienne, donc, et des états privilégiés dans lesquels nous vivons intensément et avons conscience de notre être-au-monde (...) C'est depuis ce temps-là, parce que je n'osais dire à personne ce que j'avais éprouvé, que j'ai toujours ressenti qu'il y a des choses indicibles. Ce que j'aurais dit n'aurait été que banalité. Et je remarquais aussi que, lorsque les prêtres parlaient de Dieu ou de la mort, réalités écrasantes ou terrifiantes, ils débitaient des phrases toutes faites, qui me paraissaient conventionnelles et artificielles. Ce qu'il y avait de plus essentiel pour nous ne pouvait s'exprimer.
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Contempler le monde et contempler la sagesse, c'est finalement philosopher, c'est en effet opérer une transformation intérieure, une mutation de la vision, qui me permette de reconnaître à la fois deux choses auxquelles on prête rarement attention, la splendeur du monde et la splendeur de la norme qu'est le sage : "le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi" (Kant)
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"Contempler l'univers avec des yeux d'artiste", disait Bergson. Cela veut dire : ne plus percevoir les choses d'un point de vue utilitaire, en sélectionnant uniquement ce qui intéresse notre action sur les choses, en devenant ainsi incapable de voir les choses telles qu'elles apparaissent, dans leur réalité et leur unité. "Pourquoi divisons-nous le monde ? demande Cézanne. Est-ce notre égoïsme qui se reflète ? Nous voulons tout à notre usage." Au contraire, dit Bergson, quand les artistes regardent une chose, "ils la voient pour elle et non plus pour eux." "Ils ne perçoivent plus simplement en vue d'agir; ils perçoivent pour percevoir - pour rien, pour le plaisir." Bergson en conclut que la philosophie devrait, elle aussi, conduire à un changement total de notre manière de percevoir le monde.
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Le grand secret de la Nature, c'est donc la Nature elle-même, c'est-à-dire la force, la raison invisible, dont le monde visible n'est que la manifestation extérieure. C'est cette nature invisible qui "aime à se cacher", qui se dérobe aux regards. La nature a donc un double aspect : elle se montre à nos sens dans la riche variété du spectacle que nous donnent le monde vivant et l'univers et, en même temps, elle se dérobe derrière l'apparence, en sa partie la plus essentielle, la plus profonde, la plus efficace.
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Avec cette expérience de la présence totale, nous touchons le point le plus profond de l'expérience plotinienne de la Vie. La Vie est présence totale, parce qu'elle est une force simple et infinie qui se diffuse en une continuité dynamique.
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Le souci du destin individuel et du progrès spirituel, l’affirmation intransigeante de l’exigence morale, l’appel à la méditation, l’invitation à la recherche de cette paix intérieure que toutes les écoles, même celle des sceptiques, proposent comme fin à la philosophie, le sentiment du sérieux et de la grandeur de l’existence, voilà, me semble-t-il, ce qui dans la philosophie antique n’a jamais été dépassé et reste toujours vivant.

(p.65)
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Ne plus faire de différence, c'est découvrir que toutes choses mêmes celles qui nous semblaient rebutantes, ont une égale valeur, si on les mesure à l'échelle de la nature universelle, c'est regarder les choses avec le regard même dont la Nature les regarde.
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Mais si la Nature se cache, n'aurait-elle pas ses raisons ? Ne voudrait-elle pas ainsi nous protéger des dangers qui nous guettent, lorsque, l'ayant dominée et maîtrisée, nous serons menacés pas nos propres progrès techniques ?
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On peut dire que les néoplatoniciens ont assuré pour des siècles la survie du paganisme dans le monde chrétien, non pas comme religion, mais comme langage poétique et sacré permettant de parler de la nature. On dira peut-être que ce langage n'est qu'un langage et que, au fond, les dieux ne sont plus que des métaphores. Mais une métaphore n'est jamais innocente. Elle véhicule tout un ensemble d'images, de sentiments, de dispositions intérieures qui influencent inconsciemment la conscience.
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Selon Plutarque, Platon et Aristote faisaient culminer la philosophie dans une « époptique», c'est-à-dire, comme pour les mystères, dans la révélation suprême de la réalité transcendante.

Il semble donc bien que, depuis le début du Ile siècle apr. J.-C., et plusieurs témoignages nous le prouvent, la philosophie ait été conçue comme un itinéraire spirituel ascendant, qui correspond à une hiérarchie des parties de la philosophie. L'éthique assure la purification initiale de l'âme; la physique révèle que le monde a une cause transcendante et invite ainsi à rechercher les réalités incorporelles; la métaphysique ou théologie, appelée aussi époptique, puisqu'elle est, comme dans les mystères, le terme de l'initiation, apporte finalement la contemplation de Dieu. (p. 238)
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Savoir regarder le monde sensible, c'est 'prolonger la vision de l'oeil par une vision de l'esprit'.
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Un petit livre lumineux sur un sujet plutôt difficile : la philosophie de Wittgenstein.
Dans la première philosophie du Tractatus : Comment le langage est à la fois l'outil et la limite indépassable de la connaissance du monde. Dans la deuxième philosophie des Recherches philosophiques comment le langage devient un outil toujours en mouvement destiné à produire un effet sur l'auditoire et à le transformer.
Et en fin de compte comment le langage ne peut pas tout car : "au sujet de ce dont on ne peut parler, on doit se taire". Tractatus logico-philosophique 7
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Comme pour Platon, le vrai savoir, aux yeux d'Aristote, ne naît que d'une longue fréquentation avec les concepts, les méthodes, mais aussi les faits observés. Il faut expérimenter longuement les choses pour les connaître, pour se familiariser aussi bien avec les lois générales de la nature qu'avec les nécessités rationnelles ou les démarches de l'intellect. Sans cet effort personnel, l'auditeur n'assimilera pas les discours et ceux-ci resteront inutiles pour lui.
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Les Pensées nous appellent à un choix de vie stoïcien, nous l'avons vu tout au long de ce livre. Cela ne veut pas dire qu'elles soient capables de nous conduire à une conversion totale aux dogmes et aux pratiques du stoïcisme, c'est bien évident. Mais, dans la mesure où nous essayons de donner un sens à notre vie, elles nous invitent à découvrir la transformation qui pourrait être apportée dans notre vie, si nous réalisions (au sens le plus fort du terme) certaines valeurs qui constituent précisément l'esprit du stoïcisme.
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