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Citations de Pierre-Jakez Hélias (77)


La destruction par explosifs du monument de l'unionde la Bretagne et de la France nous était apparue, à mes camarades et à moi, comme un attentat symbolique, commis par quelques exaltés mais sans grand rapport avec la situation actuelle de la Bretagne.
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Dense et légère, au giron de la nuit,
Tombe une pluie de brume
Au déboire amer de rancœur.
L’univers s’évade en fumée,
En haleine fond tout objet
Et, nul chemin devant, nulle trace derrière,
Je fais route en aveugle au pays du silence.
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Corps humain,
Tu ne vaux pas un liard au prix du monde
Et tu crains
Tout le temps que tu cours ta ronde
Avant la mort immonde
Et le tombeau froid
Où ton rien
Fumera le sol, qui nous dira pourquoi ?
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Sur la palud de la mer
Elle a cueilli le chardon
Sur la palud de la mer
Me l’a donné en pardon.
C’est trop tard de bien des ans,
Le temps d’automne est venu.
Je n’ai pas su qu’au printemps
M’aimait Rozenn Kernitu
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Le lit-clos n'était pas seulement une armoire à sommeil, c'était un appartement tout entier. Haut et massif, il se dressait dans un coin de la pièce, entre la cloison et la fenêtre, de telle manière que le banc pour y monter servait aussi de banc pour la table.
Il y en avait souvent un autre aussi contre le mur du fond.
Dans les grandes salles de ferme, dans les maisons sans cloisons où la pièce commune occupait tout l'intérieur des murs, il n'était pas rare de voir cette pièce divisée en compartiments par des lits-clos accotés aux murs de part et d'autres des fenêtres, quelquefois adossés deux par deux.
Le problème était d'abord d'éviter la promiscuité dans une salle unique où devaient dormir ensembles des hommes, des femmes et des enfants, des maîtres et des serviteurs.....
(extrait de "l'armoire à sommeil", chapitre du volume paru aux éditions "Plon" en 1977)
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Ils étaient placés au bas de l'échelle, la meilleure place pour cracher à l'aise.
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" Le bouseux avait trempé son cœur au sel ! "
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Un notaire en saura toujours plus qu'un percepteur et un médecin moins qu'un vétérinaire. Quant au gendarme, il ne saura rien du tout à moins qu'il ne soit du pays en question, auquel cas il sera très peu gendarme.
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page 90

Un jour, Alain Le Goff me demande : "Seriez-vous capable de me trouver avant ce soir deux bâtons qui n'ont qu'un seul bout chacun ? J'en ai grand besoin et le temps me manque pour les chercher moi-même. Vous aurez une pièce de deux sous pour votre peine."
Je ne réponds pas tout de suite. [...]. Avec ses deux bâtons à un seul bout chacun il me prend de si court que je suis sur le point de me tirer d'affaire en inventant quelque prétexte sur le chaud. Si je ne le fais pas, c'est parce que j'appréhende de voir les yeux bleus du grand-père se détourner de moi pendant qu'il dira en soupirant : "Alors, il faudra que je donne mes deux sous à quelqu'un d'autre."
Jamais de la vie ! Les deux sous, je m'en moque, mais le quelqu'un d'autre je ne veux pas en entendre parler. [...].
- Alors, dit Alain Le Goff en tirant sur sa pipe, je ne peux pas vous faire confiance ?
- Deux bâtons à un seul bout chacun, c'est difficile à trouver. Mais peut-être, si vous pouviez vous contenter d'un seul ...
- Ils vont toujours deux par deux, c'est tout ce que je sais. Si vous mettez la main sur l'un, vous tenez l'autre en même temps.
- Et de quel côté sont-ils les plus nombreux ?
De tous les côtés, dit Alain Le Goff.
- Mais comment reconnaît-on qu'un bâton n'a qu'un seul bout ?
- Comment ? Vous ne savez pas ? C'est quand l'autre bout n'est pas là ! [...]
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Il est plus facile d’être de son temps que d’être de quelque part.
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Cependant, mon père put fréquenter l’école communale de Plozévet jusqu'à l’âge de onze ans. Le sabotier aurait voulu que tous ses enfants eussent de l’instruction. Lui-même lisait dans les livres et c’était assez rare, à l’époque, pour un homme de sa condition. Il lisait en breton et en français, de préférence à haute voix. Quelqu'un m’a dit l’avoir entendu déclamer dans son champ un livre à la main, en guise de récréation. Moi, je l’ai vu manier mes livres de classe comme un prêtre les évangiles. Un tel homme, ne pouvait qu’ambitionner de l’instruction pour ses enfants.

320 - [Terre humaine/Pocket n° 3000, p. 15-16)
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Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer. PLATON
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Quand le dernier homme quitta le village, ceux qui restaient là-haut savaient déjà qu'il ne reviendrait plus que pour rendre visite à sa parenté, de loin en loin, si sa bourse était assez forte pour supporter les frais du voyage et lui permettre de faire bonne figure aux lieux de son berceau. Bonne figure, mais pas plus.
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Au Pays Bigouden, la misère était encore le lot de bien des gens au début du siècle. C'était une calamité comme une autre et contre laquelle on ne pouvait pas grand-chose. Le moindre coup du destin suffisait à y faire tomber ceux qui étaient déjà en prise au diable sans le loger dans leur bourse ni le tirer par la queue, comme on dit en français. Le naufrage, l'invalidité, la maladie sur les hommes ou sur les bêtes, le feu dans la paille, une mauvaise récolte, un maître trop dur ou simplement les sept malchances quotidiennes vous jetaient pour un temps sur les routes, vous obligeaient à tendre la main au seuil des portes, la prière entre les dents et les yeux fermés sur votre humiliation. Quelquefois, les hommes choisissaient de se pendre et il y avait toujours, dans l'appentis, une corde qui ne demandait que cela. Les femmes préféraient se noyer et il se trouvait toujours un puits dans leur cour ou un lavoir au bas de leur champ.

133 – [Terre humaine/Pocket n° 3000, p. 29-30]
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