AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pierre Kropotkine (169)


En nous déclarant anarchistes, nous proclamons d'avance que nous renonçons à traiter les autres comme nous ne voudrions pas être traités par eux; que nous ne tolérons plus l"inégalité qui permettait à quelques-uns d'entre nous d'exercer leur force, ou leur ruse, ou leur habileté, d'ue façon qui nous déplairait à nous-mêmes. Mais l'égalité en tout - synonyme d'équité - c'est l'anarchie même. Ce n'est pas seulement à cette trinité abstraite de Loi, de Religion et d'Autorité que nous déclarons la guerre. Et devenant anarchiste, nous déclarons guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d'exploitation, de dépravation, de vice - d'inégalité en un mot - qu'elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons guerre à leur manière d'agir, à leur manière de penser.
Commenter  J’apprécie          140
Nous sommes riches dans les sociétés civilisées. Pourquoi donc autour de nous cette misère ? Pourquoi ce travail pénible, abrutissant des masses ? Pourquoi cette insécurité du lendemain, même pour le travailleur le mieux rétribué, au milieu des richesses héritées du passé et malgré les moyens puissants de production qui donneraient l’aisance à tous, en retour de quelques heures de travail journalier ?
Commenter  J’apprécie          130
Si vous raisonnez, au lieu de répéter ce qu’on vous a enseigné ; si vous analysez et dégagez la loi de ces nuages de fictions dont on l’a entourée pour voiler son origine, qui est le droit du plus fort, et sa subsistance, qui a toujours été la consécration de toutes les oppressions léguées à l’humanité par sa sanglante histoire, – vous aurez un mépris suprême de cette loi. Vous comprendrez que rester serviteur de la loi écrite, c’est chaque jour se mettre en opposition avec la loi de la conscience et marchander avec elle ; et comme cette lutte ne peut durer, ou bien vous ferez taire votre conscience et deviendrez un coquin, ou bien vous romprez avec la tradition et viendrez travailler avec nous à l’abolition de toutes les injustices : économiques, politiques, sociales. 
Commenter  J’apprécie          120
Et - faut-il le dire ?- plus on sape les bases de la morale établie, ou plutôt de l'hypocrisie qui en tient lieu - plus le niveau moral se relève dans la société. C'est à ces époques surtout, précisément quand on le critique et le nie, que le sentiment moral fait les progrès les plus rapides ; c'est alors qu'il croît, s'élève, se raffine.
Commenter  J’apprécie          120
C’est le fond de la psychologie humaine. A moins que les hommes soient affolés sur le champ de bataille, ils « ne peuvent pas y tenir », d’entendre appeler au secours et de ne pas répondre. Le héros s’élance ; et ce que fait le héros, tous sentent qu’ils auraient dû le faire aussi. Les sophismes du cerveau ne peuvent résister au sentiment d’entraide, parce que ce sentiment a été nourri par des milliers d’années de vie humaine sociale et des centaines de milliers d’années de vie pré-humaine en sociétés.
Commenter  J’apprécie          120
Pour avoir eu trop confiance dans le gouvernement, les citoyens ont cessé d’avoir confiance en eux-même ; ils sont incapables de trouver de nouvelles voies. L’État n’a plus qu’à intervenir et à écraser les dernières libertés.
Commenter  J’apprécie          110
Dans la vie des sociétés, il est des époques où la
Révolution devient une impérieuse nécessité, où elle
s'impose d'une manière absolue. Des idées nouvelles
germent de partout, elles cherchent à se faire jour, à
trouver une application dans la vie…
Commenter  J’apprécie          110
Quand nos récoltes sont rentrées et qu’il reste peu à butiner dans nos prairies et nos champs, les abeilles voleuses se rencontrent plus fréquemment ; d’autre part, autour des plantations de cannes à sucre des Indes occidentales et des raffineries d’Europe le vol, la paresse et très souvent l’ivrognerie deviennent tout à fait habituels chez les abeilles. Nous voyons ainsi que les instincts anti-sociaux existent parmi les mellifères ; mais la sélection naturelle doit constamment les éliminer, car à la longue la pratique de la solidarité se montre bien plus avantageuse pour l’espèce que le développement des individus doués d’instincts de pillage. « Les plus rusés et les plus malins » sont éliminés en faveur de ceux qui comprennent les avantages de la vie sociale et du soutien mutuel.
Commenter  J’apprécie          110
Dans la guilde – et au Moyen âge, chacun appartenait à quelque guilde ou fraternité – deux « frères » étaient obligés de veiller chacun à leur tour un frère qui était tombé malade ; aujourd’hui on considère comme suffisant de donner à son voisin l’adresse de l’hôpital public le plus proche. Dans la société barbare, le seul fait d’assister à un combat entre deux hommes, survenu à la suite d’une querelle, et de ne pas empêcher qu’il ait une issue fatale, exposait à des poursuites comme meurtrier ; mais avec la théorie de l’État protecteur de tous, le spectateur n’a pas besoin de s’en mêler : c’est à l’agent de police d’intervenir, ou non. Et tandis qu’en pays sauvage, chez les Hottentots par exemple, il serait scandaleux de manger sans avoir appelé à haute voix trois fois pour demander s’il n’y avait personne qui désire partager votre nourriture, tout ce qu’un citoyen respectable doit faire aujourd’hui est de payer l’impôt et de laisser les affamés s’arranger comme ils peuvent. 
Commenter  J’apprécie          100
La période comprise entre le Xe et le XVIe siècle de notre ère pourrait ainsi être décrite comme un immense effort pour établir l’aide et l’appui mutuels dans de vastes proportions, le principe de fédération et d’association étant appliqué à toutes les manifestations de la vie humaine et à tous les degrés possibles. Cet effort fut en grande partie couronné de succès. 
Commenter  J’apprécie          100
Pour être réellement féconde, la vie doit l'être en intelligence, en sentiment et en volonté à la fois.
Commenter  J’apprécie          100
Mais nier le principe moral parce que l’Église et la Loi l'ont exploité serait aussi peu raisonnable que de déclarer qu'on ne se lavera jamais, qu'on mangera du porc infesté de trichines et qu'on ne voudra pas de la possession communale du sol, parce que le Coran prescrit de se laver chaque jour, parce que l'hygiéniste Moise défendait aux Hébreux de manger le porc, ou parce que la Charia (le supplément du Coran) veut que toute terre restée inculte pendant trois ans retourne à la communauté.
Commenter  J’apprécie          100
Il y a plus encore ; non seulement beaucoup des aspirations de nos radicaux modernes étaient déjà réalisées au moyen âge, mais des idées que l’on traite maintenant d’utopies étaient acceptées alors comme d’indiscutables réalités. Ainsi, on rit de nous lorsque nous disons que le travail doit être agréable, mais « chacun doit se plaire à son travail », dit une ordonnance de Kuttenberg au moyen âge, « et personne ne pourra, tout en ne faisant rien, s’approprier ce que les autres ont produit par leur application et leur travail, puisque les lois doivent protéger l’application et le travail ». En présence des discussions actuelles sur la journée de huit heures, il sera bon aussi de rappeler une ordonnance de Ferdinand Ier relative aux mines impériales de charbon, qui réglait la journée du mineur à huit heures, « comme c’était la coutume autrefois », et il était défendu de travailler l’après-midi du samedi.
Commenter  J’apprécie          100
Vous tous, jeunes gens, sincères, hommes et femmes, paysans, ouvriers, employés et soldats, vous comprendrez vos droits et vous viendrez avec nous ; vous viendrez travailler avec vos frères à préparer la révolution qui, abolissant tout esclavage, brisant toutes les chaînes, rompant les vieilles traditions et ouvrant à l’humanité entière de nouveaux horizons, viendra enfin établir dans les sociétés humaines, la vraie Égalité, la vraie Liberté ; le travail pour Tou, et pour tous la pleine jouissance de toutes les facultés ; la vie rationnelle, humanitaire et heureuse ! » « Nous sommes des millions d’hommes ; nous sommes si nombreux qu’à nous seuls nous formons la masse du peuple.
Commenter  J’apprécie          92
En toute société animale, la solidarité est une loi (un fait général) de la nature, infiniment plus importante que cette lutte pour l'existence dont les bourgeois nous chantent la vertu sur tous les refrains, afin de mieux nous abrutir.
Commenter  J’apprécie          90
L’aisance pour tous comme but, l’expropriation comme moyen.
Commenter  J’apprécie          90
Pierre Kropotkine
La tempête est née dans des régions lointaines.
Les airs froids et chauds s'affrontaient bien avant
qu'elle ne surgisse.

Il en va de même avec les tempêtes sociales.
Des siècles d'injustice et d'oppression,
Des éternités de mépris envers les soumis et les pauvres, ont préparé l'orage.
Commenter  J’apprécie          90
Je veux encore ajouter que, lorsque Veniaminoff écrivait (en 1840), il n’avait été commis qu’un seul meurtre depuis le siècle dernier dans une population de 60.000 habitants, et que parmi 1.800 Aléoutes pas une seule violation de droit commun n’avait été relatée depuis quarante ans. Ceci ne paraîtra pas étrange si nous remarquons que les reproches, le mépris et l’usage de mots grossiers sont absolument inconnus dans la vie aléoute. Les enfants mêmes ne se battent jamais et ne se disent jamais de paroles injurieuses. Tout ce qu’ils peuvent dire est : « Ta mère ne sait pas coudre », ou « ton père est borgne ».
Commenter  J’apprécie          90
Nous ne voulons pas être gouvernés. Mais par cela même, ne déclarons-nous pas que nous ne voulons gouverner personne ? Nous ne voulons pas être trompés, nous voulons qu'on nous dise toujours rien que la vérité. Mais, par cela même, ne déclarons-nous pas que nous nous engageons à dire toujours la vérité, rien que la vérité, toute la vérité ? Nous ne voulons pas qu'on nous vole les fruits de notre labeur, mais, par cela même, ne déclarons-nous pas respecter les fruits du labeur d'autrui ?
Commenter  J’apprécie          80
...nous pouvons sûrement dire que l’entraide est autant une loi de la vie animale que la lutte réciproque, mais que, comme facteur de l’évolution, la première a probablement une importance beaucoup plus grande, en ce qu’elle favorise le développement d’habitudes et de caractères éminemment propres à assurer la conservation et le développement de l’espèce ; elle procure aussi, avec moins de perte d’énergie, une plus grande somme de bien-être et de jouissance pour chaque individu.

http://wp.me/p5DYAB-UU
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Kropotkine (555)Voir plus

Quiz Voir plus

Lettres d'amour de 0 à 10

Qui est le personnage principal ?

Victoire
Ernest
Précieuse
Germaine

10 questions
91 lecteurs ont répondu
Thème : Lettres d'amour de 0 à 10 de Susie MorgensternCréer un quiz sur cet auteur

{* *}