AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pierre Kropotkine (169)


...nous pouvons sûrement dire que l’entraide est autant une loi de la vie animale que la lutte réciproque, mais que, comme facteur de l’évolution, la première a probablement une importance beaucoup plus grande, en ce qu’elle favorise le développement d’habitudes et de caractères éminemment propres à assurer la conservation et le développement de l’espèce ; elle procure aussi, avec moins de perte d’énergie, une plus grande somme de bien-être et de jouissance pour chaque individu.

http://wp.me/p5DYAB-UU
Commenter  J’apprécie          80
Ce que l’humanité admire dans l’homme vraiment moral, c’est sa force, c’est l’exubérance de la vie, qui le pousse à donner son intelligence, ses sentiments, ses actes, sans rien demander en retour. L’homme fort de pensée, l’homme qui déborde de vie intellectuelle, cherche naturellement à se répandre. Penser, sans communiquer sa pensée aux autres, n’aurait aucun attrait. Il n’y a que l’homme pauvre d’idées qui, après en avoir déniché une avec peine, la cache soigneusement pour lui apposer plus tard l’estampille de son nom. L’homme fort d’intelligence déborde de pensées : il les sème à pleines mains. Il souffre s’il ne peut les partager, les semer aux quatre vents : c’est là sa vie.
Commenter  J’apprécie          60
Dans une société basée sur l’exploitation et la servitude, la nature humaine se dégrade.
Commenter  J’apprécie          60
Nous ne demandons qu’une chose, c’est à éliminer tout ce qui, dans la société actuelle, empêche le libre développement de ces deux sentiments, tout ce qui fausse notre jugement : l’État, l’Église, l’Exploitation ; le juge, le prêtre, le gouvernant, l’exploiteur.
Commenter  J’apprécie          342
Notre manière d’agir envers les autres passe ainsi à l’état d’habitude. Et l’homme qui aura acquis le plus d’habitudes morales, sera certainement supérieur à ce bon chrétien qui prétend être toujours poussé par le diable à faire le mal et qui ne peut s’en empêcher qu’en évoquant les souffrances de l’enfer ou les joies du paradis. Traiter les autres comme il aimerait à être traité lui- même, passe chez l’homme et chez tous les animaux sociables à l’état de simple habitude , si bien que généralement l’homme ne se demande même pas comment il doit agir dans telle circonstance. Il agit bien ou mal, sans réfléchir. Et ce n’est que dans des circonstances exceptionnelles, en présence d’un cas complexe ou sous l’impulsion d’une passion ardente, qu’il hésite et que les diverses parties de son cerveau (un organe très complexe, dont les parties diverses fonctionnent avec une certaine indépendance) entrent en lutte. Alors il se substitue en imagination à la personne qui est en face de lui ; il se demande s’il lui plairait d’être traité de la même manière, et sa décision sera d’autant plus morale qu’il se sera mieux identifié à la personne dont il était sur le point de blesser la dignité ou les intérêts. On bien, un ami interviendra et lui dira : « Imagine- toi à sa place ; est- ce que tu aurais souffert d’être traité par lui comme tu viens de le traiter ? » Et cela suffit. Ainsi, l’appel au principe d’égalité ne se fait qu’en un moment d’hésitation, tandis que dans quatre- vingt- dix- neuf cas sur cent nous agissons moralement par simple habitude. On aura certainement remarqué que dans tout ce que nous avons dit jusqu’à présent nous n’avons rien cherché à imposer. Nous avons simplement exposé comment les choses se passent dans le monde animal et parmi les hommes.
Commenter  J’apprécie          10
En jetant par- dessus bord la Loi, la Religion et l’Autorité, l’humanité reprend possession du principe moral qu’elle s’est laissé enlever afin de soumettre à la critique et de le purger des adultérations dont le prêtre, le juge et le gouvernant l’avaient empoisonné et l’empoisonnent encore.
Commenter  J’apprécie          50
Le sens moral est en nous une faculté naturelle, tout comme le sens de l’odorat et le sens du toucher. Quant à la Loi et à la Religion qui, elles aussi , ont prêché ce principe, nous savons qu’elles l’ont simplement escamoté pour en couvrir leur marchandise leurs prescriptions à l’avantage du conquérant, de l’exploiteur et du prêtre. Sans ce principe de solidarité dont la justesse est généralement reconnue, comment auraient- elles eu la prise sur les esprits ?
Commenter  J’apprécie          10
La fourmi, l’oiseau, la marmotte et le Tchouktche sauvage n’ont lu ni Kant ni les saints Pères, ni même Moïse. Et cependant, tous ont la même idée du bien et du mal. Et si vous réfléchissez un moment sur ce qu’il y a au fond de cette idée, vous verrez sur- le- champ que ce qui est réputé bon chez les fourmis, les marmottes et les moralistes chrétiens ou athées, c’est ce qui est utile pour la préservation de la race et ce qui est réputé mauvais , c’est ce qui lui est nuisible . Non pas pour l’individu, comme disaient Bentham et Mill, mais bel et bien pour la race entière.
Commenter  J’apprécie          240
C’est toujours cette maudite idée de punition et de châtiment qui se met en travers de la raison ; c’est toujours cet héritage absurde de l’enseignement religieux professant qu’un acte est bon s’il vient d’une inspiration surnaturelle et indifférent si l’origine surnaturelle lui manque. C’est encore et toujours, chez ceux mêmes qui en rient le plus fort, l’idée de l’ange sur l’épaule droite et du diable sur l’épaule gauche. « Chassez le diable et l’ange et je ne saurai plus vous dire si tel acte est bon ou mauvais, car je ne connais pas d’autre raison pour le juger. » Le curé est toujours là, avec son diable et son ange et tout le vernis matérialiste ne suffit pas pour le cacher. Et, ce qui est pire encore, le juge, avec ses distribution de fouet aux uns et ses récompenses civiques pour les autres, est toujours là, et les principes mêmes de l’anarchie ne suffisent pas pour déraciner l’idée de punition et de récompense.
Commenter  J’apprécie          40
Rechercher le plaisir, éviter la peine, c’est le fait général (d’autres diraient la loi ) du monde organique. C’est l’essence même de la vie.

Sans cette recherche de l’agréable, la vie même serait impossible. L’organisme se désagrégerait, la vie cesserait.

Ainsi, quelle que soit l’action de l’homme, quelle que soit sa ligne de conduite, il le fait toujours pour obéir à un besoin de sa nature . L’acte le plus répugnant, comme l’acte indifférent ou le plus attrayant, sont tous également dictés par un besoin de l’individu. En agissant d’une manière ou d’une autre, l’individu agit ainsi parce qu’il y trouve un plaisir, parce qu’il évite de cette manière ou croit éviter une peine.

Voilà un fait parfaitement établi ; voilà l’essence de ce que l’on a appelé la théorie de l’égoïsme.
Commenter  J’apprécie          170
Toute la confrérie religieuse et surtout la tribu nombreuse des pharisiens crièrent à l’immoralité. On couvrit les penseurs d’invectives, on les excommunia. Et lorsque plus tard, dans le courant de notre siècle, les mêmes idées furent reprises par Bentham, John Stuart Mill, Tchernychevsky, et tant d’autres, et que ces penseurs vinrent affirmer et prouver que l’égoïsme ou la recherche du plaisir est le vrai motif de toutes nos actions, les malédictions redoublèrent. On fit contre leurs livres la conspiration du silence, on en traita les auteurs d’ignares.
Commenter  J’apprécie          40
« Ne se courber devant aucune autorité, si respectée qu’elle soit ; n’accepter aucun principe, tant qu’il n’est pas établi par la raison. »
Commenter  J’apprécie          672
L’esprit de l’enfant est faible, il est si facile de le soumettre par la terreur ; c’est ce qu’ils font. Ils le rendent craintif, et alors ils lui parlent des tourments de l’enfer ; ils font miroiter devant lui les souffrances de l’âme damnée, la vengeance d’un dieu implacable. Un moment après, ils lui parleront des horreurs de la Révolution, ils exploiteront un excès des révolutionnaires pour faire de l’enfant « un ami de l’ordre ». Le religieux l’habituera à l’idée de loi pour le faire mieux obéir à ce qu’il appellera la loi divine, et l’avocat lui parlera de loi divine pour le faire mieux obéir à la loi du code. Et la pensée de la génération suivante prendra ce pli religieux, ce pli autoritaire et servile en même temps autorité et servilisme marchent toujours la main dans la main cette habitude de soumission que nous ne connaissons que trop chez nos contemporains.
Commenter  J’apprécie          260
Mais l’ennemi invétéré de la pensée le gouvernant, l’homme de loi, le religieux se relèvent bientôt de la défaite. Ils rassemblent peu à peu leurs forces disséminées ; ils rajeunissent leur foi et leurs codes en les adaptant à quelques besoins nouveaux. Et profitant de ce servilisme du caractère et de la pensée qu’ils avaient si bien cultivé eux- mêmes, profitant de la désorganisation momentanée de la société, exploitant le besoin de repos des uns, la soif de s’enrichir des autres, les espérances trompées des troisièmes surtout les espérances trompées ils se remettent doucement à leur œuvre en s’emparant d’abord de l’enfance par l’éducation.
Commenter  J’apprécie          30
Rechercher le plaisir, éviter la peine, c’est le fait général (d’autres diraient la loi) du monde organique. C’est l’essence même de la vie.Sans cette recherche de l’agréable, la vie même serait impossible. L’organisme se désagrégerait, la vie cesserait.
Ainsi, quelle que soit l’action de l’homme, quelle que soit sa ligne de conduite, il le fait toujours pour obéir à un besoin de sa nature. L’acte le plus répugnant, comme l’acte indifférent ou le plus attrayant, sont tous également dictés par un besoin de l’individu. En agissant d’une manière ou d’une autre, l’individu agit ainsi parce qu’il y trouve un plaisir, parce qu’il évite de cette manière ou croit éviter une peine.
Voilà un fait parfaitement établi ; voilà l’essence de ce que l’on a appelé la théorie de l’égoïsme.
Commenter  J’apprécie          10
Ne se courber devant aucune autorité, si respectée qu’elle soit ; n’accepter aucun principe, tant qu’il n’est pas établi par la raison. 
Commenter  J’apprécie          20
« Jamais on ne labourera en France comme en 1793, après que la terre fut arrachée des mains des seigneurs », écrit Michelet. Jamais on n’a travaillé comme on travaillera le jour où le travail sera devenu libre, où chaque progrès du travailleur sera une source de bien- être pour la Commune entière.
Commenter  J’apprécie          61
« Quoi que tu fasses, tu vas périr ! Si l’on te prend les armes à la main, la mort ! Si tu déposes les armes, la mort ! Si tu frappes, la mort ! Si tu implores, la mort ! De quelque côté que tu tournes les yeux : à droite, à gauche, devant, derrière, en haut, en bas, la mort ! Tu es non seulement hors la loi, mais hors l’humanité. Ni l’âge, ni le sexe, ne sauraient te sauver, ni toi, ni les tiens. Tu vas mourir, mais avant tu savoureras l’agonie de ta femme, de ta sœur, de ta mère, de tes filles, de tes fils, même au berceau ! On ira, sous tes yeux, prendre le blessé dans l’ambulance pour le hacher à coup de sabre- baïonnette, pour l’assommer à coup de crosse de fusil. On le tirera, vivant, par sa jambe brisée ou son bras saignant, et on le jettera dans le ruisseau, comme un paquet d’ordures qui hurle et qui souffre. « La mort ! La mort ! La mort ! »
Commenter  J’apprécie          160
Mais la vraie explication de l’occultation quasi- totale de la Commune dans notre histoire collective, et surtout dans l’enseignement, c’est évidemment ce besoin paysan conservateur, d’ordre, de sécurité qui nous pollue la fibre depuis plusieurs siècles, mais aussi, et c’est presque pire, ce sentiment que la Commune, si on en révélait les acquis, si on en montrait l’élan moderne et généreux, et bien, cela polluerait un peu le sacro- saint dogme de la Révolution, dont on nous rabat les oreilles depuis deux siècles. A ces gens là, il faudrait qu’un jour, quelqu’un leur explique qu’une Révolution ne se transforme pas en dogme, sinon ça pourrit. Une révolution ça n’existe que dans le présent, ce qui en reste c’est l’esprit, et la Commune, de par ses magnifiques réalisations, c’est une belle illustration de cet esprit. Il faudrait à la Commune un phare littéraire , l’équivalent d’un Hommage à la Catalogne, d’un Pour qui sonne le glas, d’un L’espoir. ( Extrait de la préface des éditions de Londres )
Commenter  J’apprécie          10
Il faudra toutes les sordides alliances et manigances du gouvernement Thiers pour mettre fin à l’expérience fédéraliste communarde. Il leur faudra s’allier avec l’occupant afin de tuer leur propre peuple. Mais les tortionnaires des Communards ne s’arrêtent pas là ; ils vont plus loin, ils font le ménage, et massacrent, déportent, humilient, construisent (c’est quand même fort) le Sacré Cœur pour (tenez vous bien) expier les crimes des Communards. ( Extrait de la préface des éditions de Londres )
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Kropotkine (563)Voir plus

Quiz Voir plus

Quizz sur le livre de Philippe Grimbert : un secret

Qu'est-ce que le personnage principal s'est inventé ?

un ami
un frère
un animal de compagnie
un père

5 questions
30 lecteurs ont répondu
Thème : Un secret de Philippe GrimbertCréer un quiz sur cet auteur

{* *}