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Critiques de Pierre Mac Orlan (114)
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Le Quai des brumes

« Tout était blanc autour du petit cabaret et sur le toit des maisons et sur les arbres pétrifiés. On ne voyait même pas une trace de pas sur le sol. Tout le monde s’était enfermé chez soi et les plus inquiets, la tête raide sur l’oreiller, sentaient peser sur eux le mystique silence de la neige. »

Quatre hommes et une femme, peut-être poussés par le destin, vont entrer dans ce cabaret. Leur solitude est plus détestable encore que la froidure de cette nuit enneigée où les sons ne se propagent plus. Le premier a toujours le ventre vide, celui-là est hanté par ses cauchemars, cet autre fuit des ombres, le dernier est en rupture de ban ; elle enfin ! entre deux rires grêles, se croit au théâtre, s’invente une vie. Encore une ! Ils sont jeunes, mais déjà épuisés par la vie. Cinq âmes perdues, tourmentées, qui se blottissent autour d’un poêle rougeoyant, qui se racontent comme seul on peut le faire au milieu de la nuit, un verre d’alcool à la main.

Puis, arrivé le petit matin, les mains enfoncées dans les poches, les épaules rentrées, chacun reprend sa direction. Perdus dans la brume épaisse de l’existence, la même hésitation. La même misère. Le même dégoût. La même résignation. Sauf la femme peut-être – Nelly – qui tirera son épingle du jeu tandis que les quatre compères, eux, s’enfonceront irrémédiablement dans leur nuit.

Un roman magistral, crépusculaire, désespéré, sans fil conducteur sinon de nous montrer du bout du doigt, presque à la dérobée, cinq vies ballotées comme feuilles au vent.



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L'ancre de miséricorde

La remise du Prix Mac Orlan à Céline Navarre pour son prometteur « L'envers des ombres » m'a donné envie de relire « L'ancre de miséricorde » (dans l'édition Nelson de 1951).



Superbe description De Brest, avant la révolution, par un adolescent fils d'un commerçant installé rue de Siam. Peinture qui fait écho à celle de Philippe de Villiers dans son « Charrette » qui décrit le milieu aristocratique.



Yves-Marie Morgat, 16 ans, rencontre dans la boutique paternelle Jérome Burns, médecin retraité de la marine, installé dans le faubourg de Recouvrance. Il croise en ville un éboueur Jean de la Sorgue, bagnard en fin de peine condamné à des travaux d'utilité collective. Au fil des jours une double relation se noue puis se consolide dans un rapport enfant-parent qui fait de notre héros une marionnette manipulée alternativement par les deux adultes à qui il « rend des services ».



Emprise terrible qui rend Yves-Marie complice involontaire d'un crime, qui le libère, et en fait un homme apte à nouer des relations adulte-adulte.



Roman d'une saisissante actualité quand on songe aux adolescents participants, par exemple, au trafics de drogues, et qui analyse avec finesse et psychologie la relation de sujétion que certains adultes créent pour exploiter des ados.



PS : L'envers des ombres
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La Légion Etrangère

L'ouvrage date de 1938, quelques années après le centenaire de la légendaire Légion étrangère (1932).

L'ouvrage ne saurait être exhaustif, et ce n'est pas là le but de ce romancier de l'aventure qu'était Pierre Mac Orlan.

L'historique du corps d'élite n'est pas négligée par l'auteur, qui permet d'en comprendre l'évolution en cent ans de guerres et de conflits sur les sols d' Europe, d'Afrique ou d'orient.

Plus important et captivant, Mac Orlan tente de percer le mystère de ces étrangers servant la France dans une institution unique au monde.

Au travers de leur musique, de leur tradition et de ce "cafard" que porte en lui chaque légionnaire, se dévoilent un peu les caractères et les âmes de soldats professionnels endurants et courageux....

Pierre Mac Orlan fait aussi la part des choses entre réalité et fantasme qui entourent cette sorte de rêve légionnaire...

Au final, la Légion étrangère d'hier ne diffère pas énormément de celle d'aujourd'hui: Elle tient par ses tradition, son recrutement unique et sa vocation de servir avec Honneur et Fidélité.
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Le Quai des brumes

Qu'est-ce qui m'a pris? En plein ete, m'embrumer? J'ai du ouvrir ce livre simplement parce qu'il est court. Oui, c'est un texte court, de lecture aisee, mais qui devient au fur et a mesure plus apre, plus sombre, incommodant.





Les personnages du Quai des brumes sont tous des solitaires, qui ne peuvent ni ne veulent s'integrer dans un monde decadent. Des soulards, des clochards, des deserteurs, des prostituees, de vieux reveurs anarchisants, des fils a papa qui jouent au gangster, des bohemes forcenes, des aventuriers de la misere et du sordide. Des victimes. Tous. Des marginaux echoues qui ne s'appesantissent pas sur les raisons de leur echec. Ils sont cruels, envers les autres et envers eux-memes, dans une societe qui leur est cruelle, qui ne peut les integrer. Et ca donne des parcours sans espoir, implacables. Et c'est terrifiant. Et pourtant on a l'impression que Mac Orlan les aime, les enveloppe d'un amour desinteresse qu'ils ne sont pas a meme de demander ni de comprendre. Il a vecu cela, il a rencontre dans sa vraie vie de pareils personnages.





Le quai des brumes. Quel titre! Il reflete parfaitement son contenu. Des vies brumeuses dans un paysage brumeux. Tout est gris. La neige ou on glisse, ou on derape, devient vite sale, grise. Et les vents humides instaurent une brume qui ternit toutes les couleurs, les efface. Tout est gris.

Un livre qui reflete un monde decadent, crepusculaire. Qui s'eleve a sa maniere, grise, sans ostentation ni emphase, contre cette decadence. Qui laisse le lecteur un peu chiffonne. Qui n'a rien perdu de sa force ni de son interet avec le temps.





A lire en vacances? Au soleil? Si l'on croit Aznavour la misere serait moins penible au soleil, bien qu'un des personnages du roman pense differemment: “La neige donne a la misere son décor le plus emouvant. Un miserable sur la neige possede encore une valeur sociale, tandis qu'un miserable en plein soleil, c'est deja de la pourriture”. Mais aucune de ces opinions n'est valable pour la lecture. Ce livre, qui traite d'une misere grise et desesperee, est a lire, partout et n'importe ou. Sous n'importe quel ciel et en n'importe quelle saison. Hic et nunc? Ici et maintenant? Assurement.

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Maritime - Intégrale

Cher Père Noël,

Toute l'année, j'ai été bien sage.

C'est vrai, vous pouvez faire une enquête de voisinage.

Je crois toujours en vous, malgré mon âge.

Et, malgré toutes les langues de vipère qui dénigrent la magie de Noël.

J'ai installé un grand verre de lait près de ma fausse cheminée en carton.

J'ai dressé un beau et grand sapin, plein de boules multicolores et de guirlandes à fanfreluches.

Tout ceci, pour vous dire que j'attends votre venue avec des étoiles plein les yeux.

Je vous ai commandé "la trilogie maritime intégrale" de Riff Reb's.

Je sais que c'est un livre un peu lourd.

Mais, il a l'air si plein de bonnes choses.

Et puis, j'ajouterai un beignet aux pommes à côté du verre de lait, promis.

Merci de tout coeur Père Noël

Gilles



P.S Ceci n'est pas une critique définitive, bien sûr, mais plutôt un petit appel discret à mes enfants ...
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L'ancre de miséricorde

Le vent de l'aventure qui souffle du large, enivrant le jeune Yves-Marie Morgat, pénètre dans la petite boutique d'un shipchandler du bas de la rue de Siam à Brest.

Il y fait résonner le nom longtemps oublié de "Petit Radet", ce gibier de potence qui naviguait, il y a quelques années, sous le pavillon noir des gentilshommes de fortune.

Yves-Marie a seize ans.

Il est promis à un brillant avenir d'officier à l'école d'artillerie de Metz ...

Si il parvient à résister à l'appel du grand large et à son amitié pour Jean de la Sorgue, le vieux bagnard repenti.

Heureusement, l'énigmatique Jérôme Burns, l’honnête bourgeois de Recouvrance, devenu l'ami, le confident, saura lui désigner le cap à suivre ...

Pierre Mac Orlan nous offre, avec "l'ancre de miséricorde", un magnifique roman d'aventure, chargé de mots comme un galion espagnol peut l'être de riches doublons et de précieux ducats.

Mac Orlan excelle dans les peintures de personnages, de paysages.

Avec ce roman, nous emportant sur ses pavés que le brouillard de la nuit rend plus glissant que des écailles de poisson, il peint avec justesse le Brest de cette fin du XVIIIème siècle.

Il trace l'esquisse de personnages qui prennent vie, qui meurent, qui paraissent authentiques.

Le récit est poignant.

Il prend de l'épaisseur tout au long de son développement pour atteindre un puissant épilogue, presque inattendu.

Pourtant ce livre est passionnant, non par son intrigue qui est assez classique, mais plutôt par son ambiance, ses décors, par les relations que tissent entre eux les acteurs de ce drame.

Pierre Mac Orlan avait des histoires plein sa besace.

Celle-ci est peut-être une des plus belles ....

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L'ancre de miséricorde

« L’ancre de miséricorde » est un des romans les plus connus de Mac Orlan. Lorsqu’on s’attaque à un livre si réputé on a toujours la crainte d’être déçu. J’avais beaucoup aimé « les clients du Bon Chien Jaune », ce qui ne faisait qu’accroître mes attentes. A l’issue de ma lecture, je ne suis pas déçue le moins du monde, au contraire. J’ai adoré « l’ancre de miséricorde » même si je comprends que certains lecteurs aient pu être désarçonnés et n’aient pas adhéré.



En effet, « l’ancre de miséricorde » est assez singulier. Je le classerais volontiers dans les aventures maritimes et pourtant le roman se déroule quasiment intégralement à terre. Je comprends que ce parti-pris ait pu déranger certains lecteurs, moi j’ai adoré. J’ai vraiment eu le sentiment de lire un roman d’aventures maritimes, une histoire de pirates. Il faut dire que le récit prend place à Brest et ses environs en 1777 et la région est toute entière tournée vers la mer, là tout tourne autour d’elle et de ceux qui en vivent directement ou indirectement. J’ai vraiment été emportée par ma lecture. Et peu importe si le dénouement est prévisible. En fait, je me demande même si ce n’est pas voulu. Bien sûr qu’on comprend très vite le fin mot de l’histoire mais l’intérêt ne se situe pas dans la résolution du mystère qui, d’ailleurs, n’en est un que pour le héros. « L’ancre de miséricorde » est aussi un roman d’apprentissage, on va suivre la façon dont les événements et le mystère qui l’entoure vont faire grandir le petit Morgat, lui faire voir le monde et les Hommes différemment. Cet aspect initiatique est traité de façon particulièrement subtile. « L’ancre de miséricorde » raconte un peu un renoncement, comment un enfant assoiffé d’aventures va remettre en question ses certitudes et apprendre la vraie nature des choses et ainsi devoir renoncer à ses rêves d’aventures. Au cours de ma lecture, j’ai souvent pensé au roman de Conrad « le frère de la côte ». Dans ce dernier, on suivait un ancien marin vieillissant, lassé de sa vie aventureuse et qui ne rêvait plus que de se retirer dans les terres de son enfance. Là aussi, il était question de renoncement. D’ailleurs, le personnage de Burns me faisait penser à Peyrol, le vieux marin du roman de Conrad. Régulièrement au cours du récit, Burns invite le petit Morgat à oublier ses rêves de grand large, lui répétant que l’aventure n’est pas ce qu’il croit. Le jeune héros voit en Burns celui qu’il aimerait devenir sans voir que celui-ci est un Homme brisé qui, s’il a bien vécu une vie d’aventures, n’en retire aucune gloire ni satisfaction. Burns est un magnifique personnage, très bien campé, qui m’a profondément émue. Les autres personnages sont eux aussi très bien caractérisés et cette galerie de personnages fait de « l’ancre de miséricorde » un roman plein d’émotions.

Si Mac Orlan joue avant tout sur le côté psychologique et émotionnel, j’ai vraiment senti le souffle de l’aventure au cours de ma lecture. Le récit est très dépaysant. L’auteur dépeint de façon très immersive la ville grouillante, ses commerces, ses soldats qui vivent dans l’attente d’une guerre contre l’Angleterre, ses forçats qui travaillent dans l’arsenal, ses tavernes, ses pêcheurs… On est littéralement transporté dans le Brest du 18ème siècle. Et la menace du terrible Petit Radet qui plane sur la région renvoie à tous les grands personnages de pirates et offre au récit son lot de péripéties qui en fait un véritable roman d’aventures.



« L’ancre de miséricorde » est à la fois un formidable roman d’aventures et un récit initiatique poignant. J’ai dévoré le roman en à peine 2 jours, c’était un vrai plaisir de lecture dépaysant et émouvant. C’est le 2ème roman de Mac Orlan que je lis après « les clients du Bon Chien Jaune » et il est certain que j’en lirai d’autres.



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Le Quai des brumes

Quelle déception !

Je n’ai jamais vu le célèbre film inspiré par ce roman, donc c’est en toute naïveté que j’ai entamé ma lecture.

Quelle déception, je le répète !



A la moitié du livre (très court), nous ne sommes encore nulle part, si ce n’est au « Lapin Agile » à Montmartre, où 3 personnages parlent, l’un après l’autre. Quelle est la teneur de leurs monologues ? Heu…la pauvreté, la vie militaire, le cafard…pfff. Au fil des pages, je disjoncte complètement. Je ne comprends pas où l’auteur veut en venir, et à vrai dire, les phrases elles-mêmes me semblent incohérentes, même si les figures de style poétiques les embellissent.

Et puis on entend un coup de feu dans la rue.



Et puis j’en ai eu marre. J’ai tourné les pages à toute vitesse, j’ai consulté Wikipedia pour connaitre la fin du roman, et je ne regrette pas un seul instant d’avoir fait cela ; l’époque que nous vivons et ce temps brumeux me plombent déjà le moral comme ça, autant pas y ajouter ce quai des brumes…

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Marguerite de la nuit

Je connaissais le Mac Orlan de « l’ancre de miséricorde » et des « clients du bon chien jaune ». J’ai eu envie de découvrir une autre facette de cet auteur dont l’écriture m’avait séduite. Avec « Marguerite de la nuit » la séduction du style de Mac Orlan a encore opéré.



Mon édition de « Marguerite de la nuit » regroupe deux récits : « Marguerite de la nuit » et « A l’hôpital Marie-Madeleine ».

Le court roman « Marguerite de la nuit » se situe aux antipodes des autres romans de Mac Orlan que j’avais lus. En effet, « l’ancre de miséricorde » et « les clients du bon chien jaune » étaient à la fois des récits historiques, des récits d’aventure et des romans d’apprentissage, les héros de ces deux romans étant tous deux des adolescents qui devenaient peu à peu des hommes. Au contraire, « Marguerite de la nuit » prend pour décor un monde que Mac Orlan connait de l’intérieur, celui du Paris interlope des années 20 et son héros est cette fois un vieil homme qui, par un concours de circonstance particulier, va retrouver une seconde jeunesse. Le parcours opposé donc. « Marguerite de la nuit » est en fait une variation autour du mythe de Faust. J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce récit, où le réalisme du décor, ça se voit que l’auteur connait ce Paris comme sa poche, se mélange au fantastique dans une atmosphère poétique, brumeuse et onirique. Cette tonalité qui m’a fait penser au réalisme fantastique est offerte par la belle écriture de Mac Orlan, simple et subtile à la fois, teintée d’une poésie très charmeuse.



La nouvelle « à l’hôpital Marie-Madeleine » propose elle aussi un récit ancré dans un certain réalisme tout en étant teinté de fantastique mais le ton est très différent du récit précédent. Je ne veux pas dévoiler l’intrigue de cette nouvelle hallucinante, je peux simplement dire que je n’ai jamais rien lu de tel. L’écriture de Mac Orlan est ici moins belle, ne jouant pas sur la poésie, mais l’histoire qu’il raconte est tellement surprenante et également profonde que la lecture de ce récit s’avère très marquante.



Cette découverte de Mac Orlan dans un registre différent a été une très bonne surprise. Et sachant qu’il a œuvré dans bien des genres, cet auteur n’a sans doute pas fini de m’étonner. Une bien jolie lecture.

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L'ancre de miséricorde

Il y a des livres dont on attend tellement que la déception est encore plus cuisante quand leur lecture ne tient pas ses promesses.



Pour moi, celle de "L'ancre de Miséricorde" aboutit hélas à une double déception : constater que le roman dont on se promettait aventures et action est d'une platitude désespérante, et devoir reconnaître qu'un éditeur qu'on apprécie particulièrement (Phébus / Libretto) est capable de laisser autant de coquilles dans son texte, sans compter l'absence d'astérisques renvoyant à un lexique argotique qu'on découvre... une fois la dernière page tournée !



Style désuet et rythme soporifique, même l'écriture agréable quoiqu'assez académique de Pierre Mac Orlan n'aura pu m'empêcher de me demander toutes les cinquante pages s'il était raisonnable que je poursuive ou que j'abandonne. Finalement, je serai allée au bout mais on ne m'y reprendra plus. Quand on a notamment vogué en compagnie des héros de Stevenson, c'est un peu difficile de digérer un "roman d'aventures" dont le centre de gravité est une boutique du vieux Brest, d'autant que côté suspense, on repassera aussi, plus prévisible me paraît difficile.



A réserver peut-être aux premières lectures de jeunes pirates en herbe.





Challenge Petit Bac 2017 - 2018

Challenge MULTI-DÉFIS 2018

Challenge 1914 - 1989 / Edition 2018
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Les clients du Bon Chien Jaune

A la lecture de ce court roman de Pierre Mac Orlan, la ressemblance avec "l'île au trésor" de Stevenson saute aux yeux. Comme Jim Hawkins, l'aventure du jeune Louis-Marie commence dans une auberge. C'est là qu'il surprend une entrevue entre son oncle et un individu trouble nommé Pain Noir, événement qui sera à l'origine de ses aventures sur le Hollandais Volant. Comme dans le roman de Stevenson, le héros a des sentiments ambigus envers les pirates, partagé entre l'attirance pour leur esprit d'aventure et révulsé par leurs exactions.



S'il ne se hisse sans doute pas au niveau de son illustre modèle, le roman de Mac Orlan est très plaisant à lire et ne manque pas de qualités.



L'écriture est la première de ses qualités, à la fois élégante et fluide. Le rythme est vif et soutenu. L'auteur sait mener un récit énergique sans sacrifier la beauté de la langue.



L'intrigue, si elle est plutôt destinée à un public jeune, parvient sans peine à intéresser le lecteur adulte. Outre l'aspect roman d'apprentissage et les péripéties classiques des romans d'aventures maritimes, le roman offre des passages très sombres assez surprenants. L'ambiance de ces scènes étant proche du gothique.



On pourra peut-être regretter le côté naïf résolument estampillé "jeunesse" de l'épilogue. Mais la fraîcheur de l'ensemble emporte l'adhésion du lecteur. "Les clients du bon chien jaune" offre un agréable moment de lecture dépaysant et très divertissant.



Challenge Petits plaisirs 34
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Les clients du Bon Chien Jaune

Milieu du XVIIIe siècle, Le jeune Louis-Marie, se trouvant orphelin, se rend à Brest dans l’espoir de trouver du travail dans la taverne de son oncle, une taverne aux étranges fréquentations.

Louis-Marie est fasciné par la navigation, la piraterie, mais la réalité est bien moins idyllique. C’est un beau récit d’aventure, épique et mystérieux, avec une pointe de magie, une résonance locale qui ajoute un charme particulier. C’est un roman écrit pour un public assez jeune, donc avec une fin morale. On retrouve ici un peu la trame de son fameux succès “L’ancre de Miséricorde”, un jeune enfant confronté aux vieux marins louches, anciens bagnards et pirates en mission secrète à terre. C’est aussi dans la veine du fameux “L’île au trésor” de Stevenson. Alors il y a le mystère, la mer, les pirates, la mort, la peur, le sang, et le garçon qui devra trouver sa voie dans ce dangereux univers, tous les ingrédients pour un roman de piraterie, classique et prenant.



Parler de Pierre Mac Orlan pour un brestois, c’est un acte sacré, il n’y a très peu séjourné en réalité, mais en si peu de temps, il a su s'imprégner de son folklore, de son argot maritime, des caractères et de l’âme de cette ville, au point que sa chanson Fanny de Laninon, pourtant tragique et triste, soit devenue un hymne (chanté tous les soirs de matchs par les supporters de notre équipe de foot). Alors quand un brin de l’action se passe dans le vieux Brest du XVIIIe siècle, le brestois d’aujourd’hui que je suis jubile, fier de sa ville, même si… non, surtout si ce n’est qu’un lieu de bas-fonds mal famés, fait de faubourgs iodés, de tavernes douteuses, on l’on boit, l’on chante et on manigance.



À moi forban que m'importe la gloire

Les lois du monde et qu'importe la mort

Sur l'océan j'ai planté ma victoire

Et bois mon vin dans une coupe d'or

Vivre d'orgie est ma seule espérance

Le seul bonheur que j'ai su conquérir

C'est sur les flots qu'j'ai passé mon enfance

C'est sur les flots qu'un forban doit mourir.

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À bord de l'Étoile Matutine

C'est après avoir lu il y a quelques semaines - Quand tu écouteras cette chanson - de Lola Lafon et réalisé que je ne pouvais pas honnêtement parler de ce livre sans avoir relu au préalable - Le journal d'Anne Frank -, dont trop d'éléments s'étaient égarés dans le labyrinthe du temps, qu'ayant décidé de me plonger dans la version en BD de Riff Reb's du livre de Pierre Mac Orlan - À bord de L'Étoile Matutine -, je me suis prémuni de cette sensation d'incomplétude en relisant le roman d'aventures maritimes de celui qui est né à Péronne...un signe ? ( Péronne étant le patronyme dont m'a fait cadeau mon défunt père...).

L'expérience s'est révélée convaincante, car après m'être replongé dans le roman, j'ai mille fois plus apprécié la version BD, ce qui n'aurait pas été le cas sans cette concomitance voulue.



" C'est Mac Graw, le chirurgien de L’Étoile Matutine qui m'apprit l'art de conter mes souvenirs. Maintenant que je le sais pendu au quai des Exécutions, à Londres, je rends hommage à sa clairvoyante amitié.

Mac Graw disait : “Cherche en toi-même l'absolution de tes crimes et la rédemption de tes péchés.”

C'est en écrivant sincèrement ce que l'on pense de sa propre vie que l'on obtient le pardon. En racontant mes aventures, maintenant qu'elles sont écrites et formulées définitivement sur le papier, je pense avoir débarrassé mon âme de tout ce qui pouvait m'inquiéter. Mes crimes et mes fautes, ceux et celles de mes pauvres camarades, les gentilshommes de fortune, sont ici déposés dans ce petit livre fermé comme un coffre dont chacun possède la clef. "



Ainsi débute ce roman d'aventures maritimes que Pierre Mac Orlan a écrit en plusieurs fois.

D'abord édité en 1920, le récit sera revu et revisité pendant trente-cinq ans.

L'ouvrage sera complété par cinq nouveaux chapitres en 1927, puis quatre autres en 1934 etc jusqu'à l'écriture d'un épilogue datant de 1955 et resté à l'état de brouillon.



Au XVIIIe siècle à Londres, un vieil homme écrit ses "mémoires".

Désormais "retiré des affaires", il se souvient... de son enfance miséreuse et sauvage en Bretagne.

" Quand j'étais enfant, je couchais dans les carrières, auprès d'un petit village, au bord de la Côte. Le nom de ce village n'est plus dans ma mémoire. Je n'avais ni père ni mère ; je vivais avec de vieux hommes obscènes et je me nourrissais au hasard, quelquefois au prix d'infâmes complaisances."



Enfant sauvage, livré à lui-même, n'ayant aucune notion du bien et du mal, essayant de répondre aux injections de la nature, pratiquant avec ces " vieux inconnus " l'anthropophagie lorsque la faim tenaille et que le manque commande :

" Ils dévoraient ce qu'ils avaient pu récolter. Un jour, un vieillard tomba dans un piège à loups et je crois bien qu'on le mangea. En dehors de cet homme mort, encore ne puis-je certifier, nous ne mangeâmes plus de chair humaine. Nous mangions tout ce qui remuait autour de nous : des mulots, des rats, des lézards, des grenouilles, et des insectes aussi. Nous mangions également des racines, puis certains jours du pain dur que l'on mettait dans de l'eau bouillante où l'on avait fait cuire un corbeau dépouillé de sa peau, qui est amère.

À douze ans, j'avais mangé de tout ce que les hommes n'avaient jamais mangé, mais j'ignorais la nourriture des autres hommes."



Vers l'âge de quatorze ans, alors qu'il chasse avec sa fronde des corneilles, il aperçoit une jeune fille...qui fait mine de ne pas le voir.

Il va alors la guetter chaque jour.

Sa patience et son obstination vont payer :

" Le jour suivant, elle marcha vers moi délibérément. Elle portait de la soupe dans une petite terrine surmontée d'un couvercle. Je me jetai sur la nourriture que je fis disparaître en claquant la langue comme un chien.

Chaque jour, ma nouvelle amie passait devant le bois. Elle m'apportait tantôt de la soupe, tantôt du pain et du lard, des noix et du fromage dur recouvert de foin."



Les conversations des vieillards " vont troubler son imagination en lui donnant un but précis "... et à bientôt quinze ans, il veut savoir ce qu'est une femme.

La fille ne se laisse pas faire.

Fou de colère, il l'étrangle.

" Alors, relevant ses jupes, je pus satisfaire ma curiosité. Je vis pour la première fois comment une femme était faite. La fille était jeune et grasse, mais rien ne m'expliqua le mystère de cette différence merveilleuse entre elle et moi.

" Maintenant je n'aurai plus de soupe", pensai-je."



De retour aux carrières, il raconte avec le naturel des " innocents ", ce qu'il a fait.

Les vieillards effrayés par les conséquences de son geste hésitent entre le dénoncer à la maréchaussée ou s'en débarrasser...

Il s'enfuit.

Ce n'est que longtemps après qu'il prendra conscience de la signification et du poids de son acte.

" C'es-à-dire qu'à cette époque j'eus la révélation d'avoir commis un crime."



C'est à Brest qu'il va trouver refuge dans un cabaret où il va servir d'aide aux servantes.

C'est dans ce cabaret qu'il va faire la connaissance de Muguet et Pelisson, deux " gentilshommes de fortune ", avec lesquels il va embarquer sur le schooner baptisé " L'Étoile Matutine ".

C'est sur ce navire commandé par George Merry, qu'il va bénéficier de la tutelle de Mac Graw, un chirurgien lettré, du compagnonnage de Marceau, de Pitty, de Rousseau et de beaucoup d'autres encore...



Sa véritable vie commence, vous pouvez embarquer pour suivre à travers une succession de tableaux les aventures maritimes de ces gentilshommes de fortune dont Mac Orlan dit qu'ils étaient " des assassins qui ne respectaient aucune autorité régulière. Cruels et naïfs, ils étaient superstitieux et ne juraient que sur la Bible."



Dans une atmosphère sombre, désenchantée, violente, cruelle, pessimiste mais exotique, libérée de bien des entraves, sensuelle, superstitieuse autant que religieusement dévoyée et blasphématoire, Mac Orlan dans une écriture où se mêlent argot, vocabulaire maritime et syntaxe empreinte de poésie, nous fait vivre en quelques tableaux dans lesquels se croisent des noms et figures illustres de pirates, flibustiers, boucaniers tels Gow, Long John Silver, Flint, Mary Read... l'univers de ceux que Francis Lacassin appelle " la pègre exotique ".



Si la structure narrative ne tient qu'à un fil ténu, c'est vraisemblablement imputable à la rédaction séquentielle du roman.

Et si l'on n'y trouve pas forcément les standards du genre : tempêtes, abordages, mutineries, chasse au trésor, ils y sont esquissés et en partie évoquer, ne serait-ce que pour le dernier.

C'est brut, c'est sans espoir mais on vit l'instant. Il y a du rhum, énormément de rhum, des filles, on y danse la gavotte avec des ponisses...avant de tomber ivre mort...

Le contexte historique est très bien reconstitué, le vocabulaire et les dialogues nous restituent une contemporanéité sans fausses notes.



J'ai beaucoup aimé ce roman et chacun de ses tableaux. Avec une préférence pour celui mettant en scène Meister, l'aveugle et ses deux concubines que sont Babet Grigny et Mijke, la Hollandaise. Celui avec toujours Meister opposé à Cadet Golo sur une île déserte. Et puis les deux tableaux impliquant un marin et deux naufrageurs, le père et le fils, aux prises avec le vaisseau fantôme " Le Hollandais volant "...



De jolies retrouvailles qui m'ont permis de me délecter de la version BD de Riff Reb's dont j'essaierai de vous parler prochainement.

























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Rues secrètes

Pierre Mac Orlan endosse dans ce livre son habit de journaliste pour s'engager dans une description des "quartiers réservés". Nous sommes au début des années 1930.

Le livre est découpé en diverses villes (Tunis, Casablanca, Alger, Barcelone, Berlin , Marseille et Strasbourg) qu'il regarde au travers des quartiers où s'exerce la prostitution.

Autant les villes d'Afrique du nord sont traitées avec un certain exotisme et un certain paternalisme (c'est pourquoi, il me semble important de rappeler que ce livre est écrit au début des années 1930 pour éviter les anachronismes), autant on voit apparaître pour les villes plus européennes, d'autres angles pour le regard, comme le banditisme, la misère où encore le puritanisme ambiant.

Dans le Berlin de ces années là , Pierre Mac Orlan montre la misère et l'arrivée du nazisme et je me suis surpris à trouver une certaine concordance des temps avec les montées spectaculaire de l'extrême droite dans des pays en forte crise à l'heure actuelle. A Marseille, c'est le lien avec le banditisme. A Barcelone, c'est plutôt l'observation des mœurs des autorités qui font disparaître les cotés peu reluisants de la ville à l'occasion de l'exposition universelle. Et enfin, à Strasbourg, il nous livre une analyse des conséquences que pourrait avoir le puritanisme et la fermeture des maisons closes pour la santé publique, finalement des sujets que l'on voit reparaître assez régulièrement dans l'actualité.

Un regard donc de journaliste, assez moderne dans son approche et ses analyses, le style restant vraiment littéraire. L'écriture n'a pas trop vieillie et ce livre se lit facilement même si le sujet n'est pas dans nos préoccupations.


Lien : http://allectures.blogspot.f..
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Les clients du Bon Chien Jaune

Pierre Mac Orlan aura beaucoup écrit dans sa carrière, et surtout sur la mer. A la façon d'un Stevenson, London, Falkner, il aura su marier avec réussite la "belle" écriture à celle, plus directe, de l'aventure et du roman d'apprentissage.

Le jeune Benic vient de perdre son père. Alors sans ressource, il rejoint à Brest un oncle dont il ignorait l'existence jusqu'à présent, tenancier-taulier de l'auberge du Bon Chien Jaune. Bien sur, le Bon Chien Jaune n'est pas un établissement comme les autres et Louis-marie, à la façon de Jim Hawkins aura vite fait de saisir toute la perversité et le sel conjugués à même la crasse par la vermine qui fréquente le rade de son oncle.

Court roman, vif, les Clients du Bon Chien Jaune se lit aussi rapidement que plaisamment. Mac Orlan, sans le génie de Stevenson ici, réussit tout de même à captiver sur 140 pages et la moralité ainsi que le courage du jeune Benic sont autant d'arguments à éveiller l'intérêts des jeunes lecteurs.
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Le chant de l'équipage

J'ai déniché ce roman de Pierre Mac Orlan sur la liste que nous a proposé Pecosa Les iles maudites . Un auteur que je connaissais de nom bien sur mais que je n'avais jamais lu .. Challenge quand tu nous tiens!



Non loin de Pont-Aven, sur les bords du Belon en cette année 1918, la vie se traine mélancolique. Beaucoup sont sur le front, les touristes ne reviendront qu'aux beaux jours. L'hôtel de Mme Ploedac survit grâce à Mr Krühl richissime hollandais y demeurant à demeure. Passionné d'histoire maritime, fasciné par la piraterie, Krühl est un aventurier qui s'ignore.. Samuel Eliasar se fait fort de le convaincre de devenir un aventurier actif, d'abandonner sa chambre et ses livres pour prendre la mer ... Samuel Eliasar débarqué de la capitale est une petite frappe un brin nauséabonde mais quel plaisir de berner un benêt naïf et crédule..et puis son escarcelle est vide



L'aventure peut commencer ... Rira bien qui rira le dernier.



Je referme ce livre un peu déçue . Après un début prometteur, des scènes plus cocasses les unes que les autres, j'ai trouvé le temps fort long , je me suis agacée , bref je n'ai pas aimé la chute de l'histoire. A ma décharge je ne suis pas friande de romans d'aventures .





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Le Quai des brumes

Jean Rabe, amer, traîne sa misère. Certains jours, même les deux sous nécessaires pour s’installer prendre un café au chaud lui manquent. Il vit d’aumône, profite de ses copains pour trouver un canapé où dormir. De temps en temps il travaille mais son manque de persévérance le replonge ensuite dans cette misère indécollable, bien vivante et tenace. Son luxe est de louer une chambre « de bas hôtel » pour une ou deux nuits et ainsi, pour quelques heures, se mettre en marge de l’existence.

L’auteur, avec des mots appropriés, donne vie et force à cette misère.



Cette nuit, Jean Rabe, le chapeau enneigé, entre dans le cabaret le Lapin Agile, sur la Butte Montmartre. Débute alors la première partie en forme de huis clos de ce roman hivernal. Frédéric, le patron, avec son pas traînant, lui offre les boissons qu’il ne peut pas se payer, une tartine de rillettes savourée par celui qui a faim. Jean profite alors d’une salle à l’image de sa misère ; un petit feu flamboie, des souris s’y promènent.

Arrive alors Michel Kraus, un peintre allemand dont les tableaux lui révèlent des scènes de crime. Ils sont bientôt rejoints par Le soldat, déserteur de retour du Maroc. Chacun raconte son histoire autour de quelques tournées. C’est alors qu’arrive Nelly, elle ne ressemble pas beaucoup à Michèle Morgan choisie dans la version adaptée au cinéma : grande blonde pâle, assez gentille, une figure fripée par la misère, l’amour, l’insomnie, et des embarras gastriques causés par l’abus de la charcuterie, des œufs durs et de l’alcool. Elle est vêtue de loques prétentieuses. Pourtant elle va devenir l’héroïne du drame. Isabel, un boucher, échappé d’une échauffourée, vient se réfugier avec eux et complète le tableau.

Au petit matin, les voici qui quittent les lieux, chacun retournant à son destin.

La seconde partie de ce roman décrira le devenir de nos quatre compères d’un soir et de Nelly bien sûr.



La neige, le froid sont omniprésents. Les descriptions sont aussi riches que les personnages sont miséreux. On perçoit la lumière, tantôt à travers une fenêtre, tantôt celle d’une bougie ou d’une lampe à essence, les ombres sont là, aussi. Les odeurs nous prennent à la gorge. On imagine sans peine l’atmosphère enfumée et emplie de vapeurs d’alcool du cabaret et celle, écœurante, de l’abattoir dans lequel œuvre le boucher.

Nous sommes ici dans un roman noir, les personnages sont tourmentés, l’introspection les mène au désespoir ou à la réussite.

Un peu déstabilisante la manière dont Pierre Mac Orlan décide de qui peut vivre. Il semble admirer ceux qui sont prêts à vraiment tout pour s’en sortir et cautionner les plus viles bassesses.

Je trouve un peu dommage d’avoir utilisé une image du film avec Jean Gabin (fort belle au demeurant !) en guise de couverture car l’on ne retrouve pas dans l’adaptation cinématographique grand-chose du roman hormis sa noirceur.

Bien qu’aimant habituellement les romans d’ambiance, celui-ci, malgré quelques passages très immersifs, ne me laissera pas un souvenir impérissable.

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Les clients du Bon Chien Jaune

Hum... comment dire?

l'histoire est intéressante, le style agréable. Ce roman est bien, mais je ne le relirai pas!
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Le chant de l'équipage

Bretagne profonde, loin des tranchées de 14, la pension de Mme Plœdac où le hollandais généreux et trop bien nanti, M. Krühl, se passionne pour les récits de vieux flibustiers, pigeon idéal que Samuel Eliasar va harponner avec un faux parchemin et un trésor caché.



J'aurais mieux apprécié, étant jeune, cette expédition rocambolesque à bord de l'Ange-du-nord ainsi que l'épilogue amusant et un peu gore.



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Marguerite de la nuit

Un remake du mythe populaire allemand, rendu célèbre par Goethe, transposé ici, à Paris, dans les années folles . Il est évident que Pierre Mac Orlan, pseudonyme de Pierre Dumarchey, emprunte de nombreux détails à sa propre vie de bohème artistique au quartier de Montmartre qu'il fréquenta.

Georges Faust, 82 ans, va vendre son âme à Léon, alias, Méphisto, contre une jeunesse éternelle, pour obtenir l'amour de Marguerite, une jeune prostituée, mieux la posséder charnellement, mais il fait ajouter une clause au contrat. Cet ultime ajout va changer la donne !

C'est original, satirique, ça effleure le surréalisme et c'est plein de poésie.



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