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Citations de Pierre Péan (41)


(...) à la fin de l'année 1992, on le vit ( Bernard Kouchner), un sac de riz sur l'épaule, poser à Mogadiscio devant les caméras ; j'ignorais pourtant qu'il avait répété trois fois la scène.
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Moulin finissait de dîner quand le général allemand le convoqua dans son bureau. Avant l’entrevue, un officier lui signifia clairement et en français ce qu’on attendait de lui. Les autorités d’occupation exigeaient qu’il signe un "protocole" qui relatait qu’au hameau de La Taye, des femmes et des enfants avaient été violés et tués par des soldats « nègres » en pleine retraite. Par ce biais, les officiers de la Wehrmacht essayaient de se dédouaner en faisan endosser aux tirailleurs sénégalais un massacre dû en réalité à leurs propres troupes. Moulin refusa net. (…) Aussitôt les coups commencèrent à s’abattre sur lui (…) Dès lors, il se mura dans le silence. Pendant des heures, il fut obligé de rester debout (…) On le conduisit ensuite sur les lieux pour qu’il « juge sur pièces ». C’était une vision d’horreur qui s’offrait à ses yeux. Bientôt pour le confronter de plus près, un officier allemand l’obligea à se coucher sur un tronc humain qui avait été une femme (…) Finalement il se retrouva en cellule (…) Sur le sol de la cellule, il y avait du verre brisé (…) Au matin du 18 juin, alors qu’un obscur général peaufinait l’appel qui allait le rendre célèbre, un soldat allemand le découvrit couvert de sang, un plaie béante dans la gorge.(…)
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Les journalistes politiques souhaitent se mettre en valeur aux yeux des hommes de pouvoir, avoir des rapports d'amitié avec eux sous prétexte d'obtenir des informations. Mais cela les rend courtisants, ils ne font plus leur métier. Ils approchent le pouvoir et en sont contents parce qu'ils se sentent importants.
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Dans les colonnes de COMBAT, le journal de Frenay, Albert CAMUS publiait le 30 décembre 1944, un long éditorial où, sans le nommer, il déroulait le cas Hardy. « Et ses camarades stupéfaits étaient informés qu’il avait avoué et que c’était lui, en vérité, qui avait livré le rendez-vous à la Gestapo. Mais, dans le premier mouvement de leur colère, ils apprenaient que leur camarade avait été arrêté peu avant le rendez-vous, que sa femme, s’était peut-être trouvée aux mains de la Gestapo et que, par la torture ou le chantage, on avait obtenu qu’il parlât… » Immédiatement après, Camus, fort habilement, plaçait un peu de rhétorique résistante : si « comme tant d’autres, il était resté chez lui, s’il n’avait pas choisi le chemin le plus difficile, il serait aujourd’hui vivant et respecté »Enfin, last but not least, l’auteur de La Peste et de l’Etranger concluait par un définitif : « Non cet homme ne relève pas de notre justice. Il ne relève que de sa propre justice ! »
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Né le 23 octobre 1913 à Bad Godesberg près de Bonn, Nikolaus Barbie dit Klaus était lointainement issu d’une famille française qui avait fui la Révolution de 1789. (…) Mobilisé en 1914, son père avait été gravement blessé au cou à Verdun avant d’être fait prisonnier par les Français. Rentré aigri, il avait sombré dans l’alcool et vouait désormais une haine implacable à la France. (…) Klaus, n’ayant plus assez de ressources pour poursuivre ses études après son bac, croisa la route des Jeunesse hitlériennes et s’y jeta à corps perdu. Considéré comme intelligent sans être brillant, il ne tarda pas cependant à être repéré par les services de renseignement du Reich (SD). (…) En 1940, Barbie était envoyé en Hollande où il traqua les Juifs et les réfugiés allemands avec tant de zèle et de bestialité qu’en octobre , il était promu au grade d’Obersturmführer (lieutenant SS) et décoré de la croix de fer de seconde classe. Muté en France au printemps 1942, il s’installa à Dijon en juin. Au début de février 1943, nommé chef de la Section IV du SD, il établit son quartier général à l’hôtel Terminus à Lyon. Bientôt sa cruauté sans précédent et l’ultra-violence de ses interrogatoires lui valurent le surnom de « Boucher de Lyon ».

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Il n'y a pas d'élite intellectuelle dans la misère. Il y a l'élite du cœur, et elle se découvre dans tous les milieux sociaux. [p.476]
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Il [François Mitterrand] rédige [des] lignes intéressantes qui révèlent un jeune étudiant imprégné de l'ébullition d'une époque marquée par l'exacerbation des clivages politiques [nous sommes en mars 1936 et F. Mitterrand appartient aux Volontaires nationaux, mouvement de droite rallié aux Croix de feu du colonel de la Roque] [p.56]
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- Est-ce qu'aujourd'hui encore vous avez peur de Le Pen ?
- Oui, il faut encore et toujours combattre M. Le Pen ou ses réincarnations. Il y a là un profond danger car on joue avec les instincts humains les plus bas. L'extrémisme doit être systématiquement combattu parce qu'il est porteur d'immenses périls. Et ce n'est pas parce que Le Pen disparaîtra que le danger disparaîtra avec lui.

[excipit du livre, début 2007]
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Si on ne tient pas compte de l'affolement des esprits face aux événements formidables, imprévus, déroutants qui surgissent de 1934 à 1944, si on ne tient pas compte des erreurs et qu'on veut figer tout cela, alors on ne peut concevoir cette époque dans sa complexité, ses évolutions, ses contradictions... [p. 220]
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Je suis convaincu que le libéralisme et voué au même échec que le communisme, et qu'il conduira aux mêmes excès.
L'un comme l'autre sont des perversions de la pensée humaine.
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...deux failles de notre système.La première concerne la faculté , parfaitement légale , donnée aux entreprises de corrompre des intermédiaires pour vendre des biens ou des services.La seconde est la conséquence de l'extrême réglementation des coûts des campagnes électorales et de la vie politique en général, qui finit par contraindre nos hommes politiques à chercher des compléments financiers occultes
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(...) je crois que le libéralisme porté aux extrêmes, tel qu'on prétend le pratiquer aujourd'hui, est un système idéologique et que, comme tout système idéologique, il est étranger à la réalité et aux aspirations des hommes.
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Brossolette et Moulin s’affrontent.
Dans les tout premiers jours d’avril, Moulin et Brossolette se retrouvèrent dans un appartement de l’avenue des Ternes (…) la conversation prit un tour passionnel. (…) De passionnelle, la discussion ne tarda pas à devenir confuse, tant le ton était violent (…)
-Je vois clair dans votre jeu ! hurlait à présent Moulin. Vous n’avez jamais cessé de me contrer. (…) C’est vous et non moi l’ambitieux ! Mais j’ai triomphé, car je reviens de Londres où j’ai été secrètement nommé membre du Comité national ». (…) très vite, chacun ne voulant rien lâcher, le ton s’enflamma à nouveau. Hors de lui, Jean Moulin avait repris ses vociférations de plus belle (…) quand soudain arriva l’impensable : au comble de la colère, Moulin ne se maîtrisant plus, il s’était retourné et, d’un geste sec, avait baissé son pantalon et exhibé son cul à Brossolette en s’écriant : « Voilà comment je vous considère ! « L’assistance en était restée pantoise.
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Le Monde avait ainsi prêté la main, une fois de plus, à une opération conçue et montée par Nicolas Sarkozy, ministre du Budget, pour aider Édouard Balladur dont la côte s’était effondrée dans les sondages.
La source possible du Monde ne faisait aucun mystère, pour la bonne et simple raison qu'il n'existait aucune plainte ni aucune instruction à l'origine de l' "affaire." La seule source possible, nul ne l'ignorait, restait le fisc, placé sous les ordres du ministre du Budget.
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Qui est cette Lydie que la presse a aussitôt qualifiée de Mata-Hari de la Résistance? Un agent double? Un agent triple?...Elle sait que pèse sur elle le lourd soupçon qu'Henry Frenay lui a exprimé le jour où elle est venue lui demander son appui dans la défense de René Hardy, quelques semaines après l'arrestation de ce dernier. Soupçon qu'il réexprime ces jours-ci à la presse.
Lydie aime les bijoux. Sur la photo de Samedi-Soir, blottie dans un manteau de renard bleu, elle arbore un double rang de perles autour du cou et de lourdes bagues. Seuls les souliers plats attestent que la voyageuse n'effectue pas un déplacement mondain. Pour sortir de la gare de Laroche-Migennes, elle a pris le bras du commissaire dans une attitude presque complice. Il faut que l'on sache: Lydie ne rentre pas à Paris en tant qu'accusée. Juste comme témoin. Au poste frontière franco-Suisse, le journaliste de France-Soir a pu l'interroger. Elle lui a répondu sèchement: Je rentre parce que j'en ai assez de cette campagne de presse mensongère. Je veux me justifier et défendre René Hardy. Bien des choses nous séparent, mais je témoignerai en sa faveur car je suis persuadée qu'il n'est pas coupable.
En réalité Lydie est prête à tout pour sauver sa propre peau.Y compris, on le verra, à charger son ancien amant...
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Aller à l'encontre du discours dominant sur le Soudan, protester par exemple que des massacres, si atroces soient-ils, ne font pas forcément un génocide, revient donc bel et bien à nier la Shoah alors même que, selon nous, donner à n'importe quels massacres ou guerres civiles le même statut qu'à la Shoah revient à banaliser l'holocauste perpétré par les nazis.
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Dans les colonnes de COMBAT, le journal de Frenay, Albert CAMUS publiait le 30 décembre 1944, un long éditorial où, sans le nommer, il déroulait le cas Hardy. « Et ses camarades stupéfaits étaient informés qu’il avait avoué et que c’était lui, en vérité, qui avait livré le rendez-vous à la Gestapo. Mais, dans le premier mouvement de leur colère, ils apprenaient que leur camarade avait été arrêté peu avant le rendez-vous, que sa femme, s’était peut-être trouvée aux mains de la Gestapo et que, par la torture ou le chantage, on avait obtenu qu’il parlât… » Immédiatement après, Camus, fort habilement, plaçait un peu de rhétorique résistante : si « comme tant d’autres, il était resté chez lui, s’il n’avait pas choisi le chemin le plus difficile, il serait aujourd’hui vivant et respecté »Enfin, last but not least, l’auteur de La Peste et de l’Etranger concluait par un définitif : « Non cet homme ne relève pas de notre justice. Il ne relève que de sa propre justice ! »
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Sans la complicité de certains de nos ancêtres, la traite négrière n’aurait jamais fait d’aussi gros profits. Nous portons la responsabilité de cet odieux système tout autant que les trafiquants venus d’au-delà des mers. Nous cultivions le sens de l’hospitalité, mais nous nous méfiions du voisin dont les tatouages étaient différents des nôtres, dont les coutumes et la langue nous étaient incompréhensibles
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L’État hébreu n’a toutefois pas limité son intérêt à ces seuls pays africains. Il a cherché, et cherche toujours, des soutiens à son combat contre les pays arabes, si bien que l’Afrique subit souvent des contrecoups des affrontements survenus au Proche-Orient… Quelquefois seul, mais le plus souvent associé aux États-Unis, voire au Royaume-Uni, Israël a été et est un acteur africain de première importance.
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تحتل قطر مكانة خاصة على رقعة الشطرنج في الشرق الأوسط ، فالإمارة غير معروفة لعامة الناس في الماضي ، وتتمتع الآن بنفوذ دولي يتناسب عكسياً مع مساحة أراضيها. هذه الديناميكية تثير الإعجاب وتثير العديد من الأسئلة.
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