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Critiques de Pierre Péan (69)
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Nouvelles affaires africaines: Mensonges et..

Lorsque Pierre Péan, dans Affaires africaines dénonce en 1983 le système Françafrique (ou ingérence économique et politique de l’ancien colonisateur à l’intérieur des affaires africaines, ou néo-colonialisme ou exploitation du pétrole et paiement par le Gabon des campagnes électorales françaises), il reçoit des menaces de mort, sa maison est cambriolée et son garage explosé par une bombe. Parallèlement, Bongo, le chef d’État gabonais, le désavoue, n’ayant pas envie que tout ce trafic se sache.

On sait qu’en 1964, lors du renversement de Léon M’Ba, élu suite à l’Indépendance, la France avait fomenté un contre- coup d’État, pour le rétablir à son poste. Pour aller vite, protection politique contre valises de billets.



En 2014 l’auteur retourne au Gabon, pays qu’il connait bien et qu’il aime particulièrement, et écrit Nouvelles affaires africaines, où il persiste et signe.



Ali Bongo, le fils d’Albert-Bernard Bongo, devenu Omar Bongo juste avant l’affaire Elf, est, comme son père, une création de Jacques Foccart, conseiller du Général de Gaulle quant à la politique à tenir en Afrique de l’Ouest et ses services secrets. Le problème, et Pierre Péan insiste énormément sur le sujet, c’est que Ali n’est en réalité pas le fils d’Albert-Bernard.

C’est un enfant du Biafra, soutenu par l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar et la France de Foccart. Comme il n’est pas gabonais, il ne devrait pas accéder au pouvoir ; alors il s’invente des diplômes, un faux acte de naissance, et élimine ses frères et sœurs légitimes du poste de Chef de l’État. Il est aidé en cela par les sociétés initiatiques des peuples de la forêt vierge, avec leurs sortilèges, leurs secrets, leur sacrifices rituels, ainsi que par les frères du Grand Orient et de la Grande Loge nationale française réunie en convent à Libreville.



Depuis toujours, toutes les élections au Gabon sont truquées, avec 98% de voix pour le seul candidat à se présenter.

Et depuis toujours, Omar Bongo envoie en France des valises de billets, jusqu’à la rupture brutale opérée par Sarkozy, qui a bénéficié des largesses de son « ami » africain et stoppe net.

Les « Nouvelles affaires africaines » relatent l’amertume de Bongo, ses appuis perdus, sa succession branlante, son entourage peu fiable, et la mouvance dans le pays.

Bongo se livre à un mea culpa : » la classe dirigeante a détourné les fonds destinés au développement, l’État est affaibli par l’ethnisme, le clientélisme, l’affairisme, la corruption, une politisation outrancière qui a gangrené les pouvoirs publics »



« Avancer que le Gabon a financé partis et hommes politiques français ne constitue pas un scoop. », dit l’auteur. Les chiffres sont cependant énormes : 30 millions d’euros auraient été détournés de la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC)pour alimenter les partis politiques français.



Pierre Péan rappelle aussi le mythe dressé autour du docteur Schweitzer, convaincu de l’incurie des Noirs, « de l’indolence des indigènes », et les parquant dans d’anciennes cages à poules.



A part cette dernière affirmation, que j’ai constatée en allant à Lambaréné en 1972, tout ce billet reproduit le livre de Pierre Péan, car je serai bien incapable d’affirmer des opinions aussi tranchées et d’avancer des chiffres aussi énormes.

Je reproduis, c’est tout.



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Comme ils vivaient

Je dédie la présente critique en hommage et à la mémoire du grand journaliste français d'investigation, Pierre Péan, qui vient de nous quitter le 25 juillet dernier, à l'âge de 81 ans. Son oeuvre volumineuse m'a procuré des heures de lecture et m'a ouvert les yeux dans grand nombre de dossiers pas spécialement simples : je pense à des biographies de François Mitterrand, Jean Moulin, Lydie Bastien, Jacques Foccart, Jean-Bedel Bokassa etc.

Heureusement qu'il y ait son fils, Jean Grégor, né à Paris en 1968, pour lui succéder dignement et continuer ses efforts.



Avec cet ouvrage de père et fils, je retourne à l'est, car le sous-titre en est : "À la recherche des derniers Juifs de Lituanie" et cet État balte se trouve presque aussi loin de Paris et Bruxelles que Moldova, d'où je viens de rentrer, mais nettement plus au nord, bien que plus "méridional" que l'Estonie et la Lettonie.



Disons le tout de suite, le traitement des Juifs de Lituanie par la peste brune a été complètement hallucinant : s'ils étaient 160.000 en 1939, il en restait à peine 5.000 à la fin des hostilités !



J'exagère un tout petit peu, car le nombre de "Litvaks", ou Juifs Lituaniens, éliminés par les nazis s'élèvent à exactement 137.346 hommes, femmes et enfants. Imaginez-vous qu'un colonel de l'armée avait, comme un parfait comptable morbide, notez scrupuleusement l'endroit, la date, le nombre et le sexe des victimes dans un cahier de 9 pages, qui sera fièrement envoyé à Berlin, avec la conclusion, pour le Reichsführer SS (chef absolu des SS) Heinrich Himmler, la région est désormais "Judenfrei" ou libre des Juifs ! Ce rapport porte le 1er décembre 1941 comme date et couvre la période du 1er juillet au début décembre 1941, soit 5 pauvres mois !



Ce colonel, qui fait penser à la célèbre phrase d'Hannah Arendt sur la "banalité" du mal à propos d'un autre criminel (Adolf Eichmann), s'appelait Karl Jäger et était né en 1888 à Schaffhause en Suisse, mais de parents allemands. À la fin de la guerre, ce monstre a réussi à se cacher (surtout des Américains) comme simple ouvrier agricole, jusqu'à ce que son cahier fût découvert en 1959. Malheureusement, cet ignoble individu n'a jamais pu être jugé, puisqu'il s'est pendu dans sa cellule de la prison de Hohenasperg près de Stuttgart, la même année.



Il n'existe de cet horrible meurtrier qu'une seule biographie (et encore exclusivement en Allemand), publiée en 2011 par l'historien allemand Wolfram Wette, qui est aussi l'auteur de "Les crimes de la Wehrmacht", ouvrage qui lui a été traduit en Français par Olivier Mannoni.



Le Juif de Lituanie le plus célèbre chez nous est incontestablement le philosophe lituanien, naturalisé français en 1930, Emmanuel Levinas (1906-1995). Pendant la guerre, il a été incarcéré 5 ans dans un camp ordinaire près de Hanovre, avec des milliers de Français, Belges et Yougoslaves et où il a écrit sa grande oeuvre "De l'existence à l'existant". Sa famille par contre qui vivait à Kaunas a été massacrée. Levinas a été professeur aux universités de Poitiers, Paris-Nanterre et la Sorbonne. Imprégné par la Torah et fin connaisseur de l'oeuvre de Martin Heidegger et Edmund Husserl, il a écrit à lui seul toute une bibliothèque d'ouvrages importants métaphysiques et philosophiques.



Un autre artiste lituanien que le duo nous rappelle est Dovid Umru (1910-1941), peintre et écrivain. Un ouvrage de lui nous est parvenu grâce à l'éditeur Medem et le concours de l'écrivaine Odile Suganas, sa cousine, : "À la croisée des chemins et autres nouvelles". La première des 11 nouvelles m'a fortement impressionnée. Les Péan racontent l'anecdote de la rencontre émouvante entre cette fille de la soeur d'Umru et son ami d'enfance, un des plus grands poètes de la Shoah, Avrom Sutzkever (1913-2010), survivant du ghetto de Vilnius et émigré en Israël. Il est l'auteur du remarquable ouvrage : "Le Ghetto de Wilno, 1941-1944". Wilno est le nom polonais de Vilnius, la capitale ; pour les Allemands c'était Wilna.



En faisant revivre Umru, Sutzkever et d'autres écrivains, Jean Grégor et Pierre Péan illustrent la place importante que la littérature a occupée dans cette société juive lituanienne avant l'anéantissement de leur communauté par les barbares teutoniques, en 1941.



Jean et Pierre ont également essayé de restaurer l'existence de certaines familles représentatives de Juifs lituaniens, comme celle du commerçant David Davidow par exemple, en conversations avec les rares rescapés et sur la base de lettres, photos, documents...qu'ils aient pu étudier, grâce à Sophie Davidas, la seule descendante encore en vie de cette vertueuse famille.



Il convient de rendre aussi hommage à l'historienne française Annette Wieviorka qui a réuni de nombreux témoignages des Juifs disparus dans son ouvrage : "Les livres du souvenir : Mémoriaux juifs de Pologne" de 1983.

Un véritable monument.



Les auteurs se sont aussi rendus, en 2017, à Waldkirch en Forêt-Noire, la petite ville où l'affreux assassin et bureaucrate avait vécu avec sa famille et où des jeunes avaient réalisé un film documentaire : "Karl Jäger et nous" ("Karl Jäger und wir"). Très diplomatiquement les auteurs notent que lors de la projection : "une forme de tension était palpable".



En 36 chapitres et 364 pages, les auteurs nous offrent ici un ouvrage riche et instructif, dans lequel ils font défiler maints personnages avec une grande dose d'empathie. Le style du père et fils Péan est bien connu : incisif, précis avec des informations dûment recherchées et néanmoins agréable à lire.



Lorsque je reprends l'excellent ouvrage historique de Pierre Péan "La diabolique de Caluire", son histoire de Lydie Bastien (1922-1994) et son rôle dans l'arrestation du chef résistant Jean Moulin (1899-1943), en main, j'espère que son fils, Jean Grégor, réussira à nous laisser lire des livres écrits avec la même conviction et passion.

En refermant "Comme ils vivaient", je crois que je n'ai pas d'inquiétudes à me faire... comme l'expression proverbiale d'origine latine, nous apprend : "tel père, tel fils" .

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Jean Moulin, l'ultime mystère

En lisant ce livre, je me suis aperçue que j'en savais encore moins sur Jean Moulin que ce que je pensais, de l'homme, du fonctionnaire intègre ayant servi dans le corps préfectoral, du héros, du martyr. Cette lecture offre un éclairage très complet, intéressant, franc, innovant.

Certes je connaissais, dans les grandes lignes, son rôle dans la Résistance, son arrestation à Caluire où je suis allée quelques fois, comme en pèlerinage, profitant de mes séjours à l'INTEFP, je vois aussi cette humble habitation située en bordure de la Nationale 7, au n° 35, au coeur de la petite bourgade de Saint- Andiol , sur la droite en venant d'Avignon, où une plaque est apposée, maison de famille où il passa l'essentiel de l'été 42 , je savais qu'il avait été parachuté, en janvier de la même année , entre Fontvielle et Mouries (initialement le largage était prévu à Eygalières , dont on connait la petite chapelle St Sixte, de style roman, image typique de la Provence) dans les Alpilles , un monument rappelle les faits , Je n'ignorais pas que cette grande écharpe brune, noir ou lie de vin, portée serrée autour du cou n'était pas l'attribut d'un homme qui se voulait élégant , elle servait à masquer une horrible cicatrice, stigmate d'une tentative de suicide, j'ignorais le pourquoi de cette désespérance, je revois cette cérémonie du transfert des cendres présumées de Jean Moulin au Panthéon, et la voix mystique quelque peu grandiloquente de Malraux lançant ces mots passés à la postérité « Entre ici Jean Moulin, avec ton terrible cortège … » Mais j'ai découvert bien plus : sa participation à l'intérieur de l'appareil de l'Etat à livrer, clandestinement, armes et munitions aux Républicains espagnols ( mise en relation et coordination avec les industriels, avec les douanes, les pilotes et avec André Malraux, déjà une mission secrète), ses emportements, son humour.

J'ai mieux compris les luttes intestines, fratricides qui sévissaient au sein de la Résistance, et ce nonobstant ou à cause de la création du Conseil de la Résistance, ce qui peut aussi expliquer que rien ne fut tenter pour le libérer , contrairement à d'autres membres, et la lecture de ce livre confirme qu' au-delà de l'hommage rendu par la nation il y avait déjà une volonté de récupération politique (Ce fut cette même intention qui présida à la tentative de faire de Camus un hôte de ce lieu) .

J'ai découvert un homme mystérieux, complexe, tenace, pétri d'autoritarisme, de justice, d'idéal, de beauté, un dandy, aimant la gent féminine (peut être, homosexuel bisexuel , vérité , discrédit de ses ennemis? Qu'importe ) . J'ai découvert aussi les dessous de cette affaire bien nébuleuse nourrie de petites et grandes lâchetés, d'égocentrisme de la part de la plupart des chefs résistants, de compromissions honteuses, de trahisons fatales, celles qui ont marqué au fer rouge cette triste époque.

Pierre PEAN et Laurent DUCASTEL ont repris leurs investigations en mettant en scène Antoinette Khon- Sachs, celle qui fut son amie-amante, fidèle, dévouée, celle qui le servit dans la clandestinité, et qui se battit la paix revenue pour que le rôle de Jean Moulin , dans l'Histoire de la nation, soit reconnu à sa juste valeur.

Les auteurs ont mené un travail d'investigation méthodique, rigoureux s'appuyant sur des documents authentiques issus des archives nationales, sur de nombreux témoignages. L'originalité de cet ouvrage a été de mettre en scène les personnages en se servant d'extraits d'interviews, de correspondances comme autant de différents dialogues entre les protagonistes, ainsi, le récit s'anime et rend la lecture beaucoup plus ludique.

Un seul bémol, il manque un lexique reprenant l'ensemble des personnalités citées (très nombreuses , on s'y perd quelque peu, et il faut reprendre, souvent, refaire la lecture de plusieurs pages antérieures pour retrouver qui est qui, qui fait quoi, et ainsi mieux saisir la progression des événements.

Il restera néanmoins toujours des zones d'ombres .



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Carnages. Les guerres secrètes des grandes pu..

La thèse centrale de Pierre Péan, dans "Carnages" est que l'on a mal compris les " événéments" du Rwanda.



Non, il ne s'agissait pas d'un génocide des tutsis par les hutus, génocide planifié et exécuté au sens ou l'était la "solution finale" des nazis. Ce qui se serait passé serait beaucoup plus généralisé. Il y avait une diaspora tutsi, qui avait émigré dans les pays environnants, mais particulièrement en Ouganda. Celle-ci voulait rentrer au pays, mais comment faire quand les hutus sont au pouvoir ? En provoquant une crise. L'avion présidentiel ( dans lequel se trouvait aussi le président du Burundi ) est abattu. Les tutsis, armés entrent au Rwanda. L'armée Rwandaise riposte, mais est elle même composée d'hutus et de tutsis, elle se scinde donc, ou elle éclate.Des vagues de réfugiés prennent la fuite, déplacant d'autres populations sur leur passage. Les tueries sont vengées ce qui appelle d'autres tueries dans un cycle infernal. Rappelons que hutus et tutsis parlent la même langue, que les populations sont géographiquement imbriquées et fysiquement indistinctes. Bref, bientôt les hutus massacrent d'autres hutus croyant tuer des tutsis, et les tutsis tuent des tutsis croyant supprimer des hutus. C'est un massacre généralisé, une guerre civile tous azimuths.



Un guerre dont les tutsis, cependant, sortent vainqueurs.. Et dans ce cas, ce sont les vainqueurs qui ont écrit l'histoire.



Pourquoi a t-on laissé faire ? Pourquoi l'histoire retient elle que les hutus seuls ont perpetré un génocide planifié envers les tutsis ? Parce que la région est instable. Parce que mettre en question la vérité officielle pourrait remettre le feu aux poudres.Parce que les puissances qui parrainent l'Afrique ont tout interêt à préserver la paix, fût elle injuste. Et, peut-être aussi, parce qu'en Europe et aux USA la page Rwandaise a été tournée il y a longtemps ?



C'est loin, le Rwanda. Mais ce qui se passe en ce moment en Europe de l'Est ( Ukraine) , et ce qui s'est passé en Europe de l'Ouest dans les années 1930 me disent que la barbarie, le chaos, l'éffondrement n'ont pas été définitivement bannis de notre monde européen. Sachons nous en souvenir.
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La face cachée du Monde. Du contre-pouvoir au..

« La face cachée du Monde » (ou plus exactement : « La face cachée du Monde : du contre-pouvoir à l’abus de pouvoir ») fut, à sa sortie en 2003, un succès d’édition peu commun : 60 000 exemplaires vendus le premier jour…



Je suis un de ces 60 000, persuadés que nous étions que vu la polémique suscitée, il ne tarderait pas à être retiré de la vente.



En fait, nous sommes en présence d’une enquête de type « journalisme d’investigation » des plus remarquables ; d’autant plus remarquable que le sujet , le journal « Le Monde » fait à l’époque figure d’institution, ne serait-ce que par sa parution le soir, alors que tous las autres quotidiens sont du matin. En quelque sorte, et l’expression est souvent employée au gré des six cents pages du pavé : le « journal de référence ».



Une lecture parfois difficile, mais nombreux sont les lecteurs qui comme moi ne lisent plus « Le Monde » de la même manière ; voire ne le lisent plus du tout…

Certes la démocratie à besoin de ce contre-pouvoir qu’est la presse, mais si les allégations de Péan et Cohen sont avérées, il s’agit plus d’abus de pouvoir de la part du trio Minc, Pleynel, Colombani ; les informations parues le soir dans « le quotidien de référence » étant relayées le lendemain dans tous les journaux du matin.



On ne ressort pas indemne d’une telle lecture. Pire, on y laisse quelques illusions et que l’on remplace par un sentiment amer de s’être laissé manipuler par une caste, la caste journalistique, plus prompte à s’auto congratuler qu’a reconnaître ses erreurs quand elle est prise en flagrant délit d’inexactitude, voire de mensonge.

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Mémoires impubliables

Pierre Péan.L'homme, le journaliste, qui a dénoncé quantité de grosses ficelles, de combines, de coups foireux. Les diamants de Giscard, les avions renifleurs, La Francafrique, la maffia Corse et ses relations avec le pouvoir, la jeunesse de Mittérand, le Gabon, Bokassa.... j'en passe !



Un enquêteur, "journaliste d'initiative" comme il disait, qui en révélant des vérités avait failli y laisser sa peau. Et qui avait écopé de nombreux procès, gagnant la plupart d'entr'eux d'ailleurs . Un homme intègre, courageux, déterminé, idéaliste. L'étoffe des héros.



Ce sont ses mémoires, revenant sur toutes ces affaires.



Admiratif devant l'homme, impressionné par son travail, j'aimerai donner 5 étoiles à ses mémoires. Mais les livres de Pierre Péan, ainsi que ses interviews, me font penser à ces fleuves gigantesques qui tournent, contournent, méandrent, et forment des deltas dont on ne sort plus. Des centaines de pages composés de textes de quelques pages. Comme si l'on avait pris des dizaines d'articles de maagzine et qu'on les avait placés l'un après l'autre dans un semblant d'ordre. Ou est le fil conducteur ? La structure ? La thématique ? Il faudrait, en couverture, paraphraser Magritte : "Ceci n'est pas un livre".



Dommage.
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Le monde selon K.

Le décès de Péan le 25 juillet 2019 est beaucoup plus important qu'on ne croit. Péan était tout simplement le dernier grand reporter digne de ce nom. Intrépide façon Tintin, Fandor ou Kerjean, affrontant les puissants, les salauds, corrompus, imposteurs, prévaricateurs avec des c*** grosses comme ça. Péan était un géant. Derrière lui, c'est le néant, la nuée des courtisans véreux dont on a pu dire qu'ils étaient soit des putes soit des chômeurs (plus subtilement, je dirai: des agents dominés de la domination) - zéro courage, zéro talent. Pierre, tu emportes le grand journalisme avec toi. C'est un signe de plus de la fin du monde civilisé.
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Une jeunesse française : François Mitterrand (1..

J’avais noté dans ma liste de livres l’ouvrage de Pierre Péan, Une jeunesse française, sans en connaître le sous-titre, François Mitterrand 1934 – 1947.

Ce qui m’intéressait, avant tout, c’était d’avoir une description de l’ambiance politique de cette dizaine d’années qui encadre la seconde guerre mondiale. Je ne cherchais pas à connaître la vérité sur le passé de François Mitterrand, mais de le suivre cela a le mérite d'illustrer la pensée politique de cette jeunesse française d’une vingtaine d’années à l’époque. Son parcours et ses questionnements durant ces dix années, sont, je le pense, révélateurs de la tempête politique et idéologique qui secouaient notre pays. Je retiendrai d’ailleurs quatre années clés.



1934. La IIIème République se meurt. Gangrenée par l’affairisme politique, Affaire Stavinsky, elle n’arrive pas à gérer la victoire de la Grande Guerre. Alors que subsistent encore des mouvements passéistes, comme l’Action Française, d’un côté, ou anarchiste, de l’autre, l’influence patriotique et nationaliste des anciens Poilus se traduit souvent par des manifestations violentes contre les gouvernements qui se succèdent au rythme des saisons. La France demande de l’ordre. Les jeunes suivent le mouvement de leurs aînés en se ralliant à eux à travers les mouvements étudiants trustés par une droite réactionnaire. A tout cela s’ajoute le développement du communisme et du fascisme qui tendent à s’imposer sur l’échiquier politique en bousculant les lignes de pensées.



1940. La défaite honteuse de la France qui voit sa jeunesse battue par les Allemands et internées dans les stalags. Un maréchal, vainqueur à Verdun en 1916, veut être le rempart de la Patrie. Pourquoi ? Pour un nouveau départ qui donnera un nouveau rôle à la France dans le monde que les Allemands veulent créer ? Pour recharger une nation blessée qui reconquerra son indépendance dans la douceur diplomatique ou par la force des armes ? Nul ne le sait mais beaucoup deviennent maréchalistes car ils veulent croire dans le vieux sage.



1944. Le vent tourne. La politique de Vichy n’aboutit pas et les Allemands perdent du terrain sur tous les fronts. Agacés, les occupants se montrent plus pressants. Alors, il faut résister. Non pas au mouvement inéluctable qui amènera la victoire alliée mais à celui qui vous entraînera vers le fond en soutenant un gouvernement aux actions sans effet.



1945. La Victoire. Il faut prouver que l’on a œuvré pour elle. Pour cela, on est dans un camp, gaulliste ou communiste. Sinon, il faudra montrer que ses actes éviteront le tribunal, voire la peine de mort. Pour Mitterrand, il y aura une troisième voie alternative à de Gaulle et au PCF. Mais là, on entre dans une autre histoire, celle de l’ambition politique d’un homme qui fera tout pour atteindre le sommet de l’État.



Pierre Péan offre une enquête intéressante pour l’environnement politique qu’il décrit. Suivre François Mitterrand ne m’a pas intéressé du tout, ce n’était pas mon objectif. J’ai trouvé que le fait d’intégrer des lettres de correspondance entières dans cette ouvrage n’apportait pas grand-chose, à part casser le rythme et alourdir le texte. J’affirmerai que ce livre est un complément d’autres analyses historiques plus fouillées comme celles de Robert Paxton, l’expert reconnu pour l’étude de la France de Vichy, que je vous recommande
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Noires fureurs, blancs menteurs : Rwanda 19..

Faisant fi de la réalité et des témoignages fiables qui ont démontré toute l’implication de la France dans le dernier génocide du XX° siècle, Pierre Péan défend des thèses que l’on peut qualifier aujourd’hui de révisionnistes, reste à savoir pourquoi ou pour qui ...
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Mémoires impubliables

Journaliste producteur de scoops, essayiste, aventurier, baroudeur, redresseur de vérités et pourfendeur de mensonges d'Etat(s)… Pierre Péan (1938 – 2019) fut tout cela « en même temps ».

J'avais lu plusieurs de ses ouvrages, biographies, enquêtes, souvenirs d'enfance, mais je n'avais jamais imaginé l'étendue des sujets qu'il avait abordés.

Peu de temps avant sa disparition, il avait mis en ordre ses masses de notes, ses débuts d'enquêtes, ses documents inachevés pour servir « à ses petits-enfants », un manuscrit de plus de 1000 pages que son fils et son éditeur ont mis en forme définitive. Et c'est du lourd …

Il attaque fort, le fantôme !

Du fond de sa tombe, il balance des noms, il ne craint plus les innombrables procès en diffamation – dont il a gagné la plus grande partie – ni les « contrats » qui ont pesé sur sa tête … Bref, on survole d'un souffle près de cinquante années d'investigations au sein du marigot de la politique française et surtout françafricaine, des circuits de valises de billets, enrobés d'une forte odeur de pétrole …

Le plus étonnant dans tout ça, c'est la relation intime qu'il a pu nouer avec certaines de ses cibles après avoir révélé leurs plus sombres turpitudes : François Mitterrand, Jacques Chirac et Omar Bongo en particulier.

Péan, colosse bienveillant et motard infatigable, a toujours dans sa ligne de mire des adversaires aussi acharnés que coriaces : en vrac, François de Grossouvre, Bob Denard, Paul Barril, Jean-Charles Marchiani et la mouvance Pasqua, Bernard Kouchner et Edwy Plenel … entre autres.

Des révélations à foison : le drame de Caluire et l'arrestation de Jean Moulin, les diamants de Giscard d'Estaing, l'affaire du DC10, la jeunesse de Mitterrand, la gouvernance du " Monde", les origines du génocide rwandais. A son tableau de chasse, une vingtaine de scandales politiques avec une grosse part consacrée aux relations postcoloniales de la France.

Et puis aussi une recherche incessante de l'histoire familiale d'un homme venu de rien – son père était coiffeur – et que rien n'arrête, même sa propre sécurité, profondément chrétien, son ardeur à redresser les torts.

Son analyse des révoltes chouannes nous révèle un passionnant parallèle entre les motifs du soulèvement des masses paysannes de l'Ouest contre les bourgeois du tiers-état accapareurs, des centres urbains contre les campagnes que l'on prive de leurs prêtres, la prise en grippe des bourgeois du pouvoir central … Des motifs de révolte encore présents chez les Gilets jaunes …

Le « pavé » est construit en 153 courts chapitres, avec des allers et retours, des portraits pleins de saveur. J'y ai croisé certains personnages que j'ai rencontrés, de loin, c'est toute une vie de travail acharné qui défile, toute une tranche de l'histoire de la politique de ma génération, de l'évolution préoccupante des pratiques de la Presse … L'itinéraire d'un homme libre, devenu tout à la fois la référence de sa profession et sa bête noire. Et pour moi, l'envie irrésistible de lire certains de ses livres qui m'ont échappé.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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V. Enquête sur l'affaire des avions renifleur..

J'ai adoré cette enquête et le fou rire me prend encore en repensant à cette affaire. Je ne devrais pas, c'est pas drôle de savoir qu'au sommet de l'état et d'un grand groupe industriel, il y a des gens assez crédules pour gober des trucs pareils. J'ai déjà du mal à piger les canulars téléphoniques (qui d'ailleurs ne me font pas rire) mais là, ça vaut son pesant de cacahuètes. C'est du niveau de la corde à virer le vent et du marteau à bomber le verre sauf que les dindons de la farce sont énarques ou issues de grandes écoles et que c'est l'argent du contribuable qui a servi. Pour citer Coluche :

"rigolez pas, c'est avec vot' pognon " et "on s'en fout, c'est pas nous qui paye... c'est vous".

À lire pour ceux qui n'ont pas vécu cette époque formidable et pour ceux qui auraient envie de se remémorer.

Et vive le canard enchaîné...
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L'inconnu de l'Elysée

Journaliste de gauche, et décédé en juillet 2019 (2 mois avant la disparition de Jacques Chirac !), Pierre Péan s'était rendu célèbre en 1994 avec son livre sur les jeunes années de François Mitterrand : « Une jeunesse française : François Mitterrand (1934-1947) ». Il y révélait la complexité de cet homme de droite, qui a été soutenu par le collaborationniste Eugène Schueller (le fondateur de L'Oréal), qui a reçu la francisque des mains du Maréchal Pétain et qui s'est, « en même temps », engagé dans la Résistance, a fait carrière et a conquis le pouvoir avec les forces politiques de gauche.



Avec «L'inconnu de l'Elysée », Péan s'est attaqué fin 2006 à lever une partie du voile entourant l'ancien Président de la République (1995 – 2007). Chirac est alors très impopulaire et fortement contesté par « son fils spirituel », Nicolas Sarkozy. Agacé par le flot d'articles et de livres accablant alors Jacques Chirac, Pierre Péan a mené sa propre enquête et conduit une série de douze entretiens avec Jacques Chirac, au second semestre 2006, c'est-à-dire à la fin de son second mandat de Président. Comme avec Mitterrand, il en ressort le paradoxe d'un homme politique faisant sa carrière avec des idées souvent proches de celles du camp adverse. Et tout comme Mitterrand eut un choix difficile, crucial et historique à faire, en son temps (1983, choix de l'Europe, de la rigueur budgétaire et du maintien dans le SME), Chirac a été confronté au début de son premier mandat à un dilemme similaire (1995, choix de l'Euro et de la rigueur budgétaire). Les deux hommes ont dû faire des choix politiques allant souvent à l'encontre de leurs convictions profondes.



Pour les anti-chiraquiens, ce livre pourra sembler complaisant. Car sans éluder les principales critiques proférées contre Chirac (échec dans la lutte contre la fracture sociale, immobilisme, faiblesses des convictions, affaires liées à sa gestion à la Mairie de Paris, etc.), Pierre Péan admet quand même avoir été séduit par l'homme. Il met surtout en avant, et cela reste un marqueur de son action présidentielle, son opposition courageuse et lucide à la guerre menée par les Américains en Irak, en 2003. Une guerre qui a eu des conséquences catastrophiques.



Avec ce livre, le journaliste jette aussi quelques traits de lumière sur des facettes peu connues de Jacques Chirac : sa grande connaissance des cultures d'Asie (Chine et Japon, surtout), du monde arabe, mais aussi des arts d'Afrique et d'Amérique. Une anecdote est révélatrice du personnage : alors que l'Europe et l'Amérique décident de commémorer, en 1992, le 500e anniversaire des voyages de Christophe Colomb, des voix s'élèvent de par le monde, et notamment chez les Amérindiens, pour rappeler la catastrophe humanitaire qui a suivi la « découverte » du Nouveau Monde. Alors Maire de Paris, Jacques Chirac refuse de s'associer à cette célébration occidentale : « Je n'ai pas d'admiration pour ces hordes qui sont venues en Amérique pour détruire », raconte-t-il. Rebelle déjà, il organise à Paris une exposition sur les Taïnos, un « peuple prospère et pacifique » de la famille linguistique Arawak (cf. Carmen Bernand) qui accueillit les Européens. Avec ce tropisme de Jacques Chirac pour l'Orient et pour les arts premiers, on touche du doigt ce qui le différencie des autres responsables politiques ; « cette culture parallèle l'a maintenu à distance des élites médiatico-intellectuelles de notre pays ».



Et « en même temps », Jacques Chirac était resté très français, et cela reste pour moi le côté le plus admirable et fascinant de cet homme. A la fois proche de la province (il n'a jamais perdu ses racines corréziennes) comme de la capitale (Maire de Paris de 1977 à 1995). de même qu'il existe des villes-mondes, Jacques Chirac semble avoir incarné une espèce d'homme global, côtoyant aussi facilement les paysans du plateau de Millevaches que les riverains de la Seine, se régalant pareillement de charcuterie française, de bière mexicaine, de sushis japonais, et se projetant dans des univers intellectuels et culturels lointains, passant de l'homme premier préhistorique aux oeuvres de Pouchkine (à 20 ans, il a traduit Eugène Onéguine), de la poésie du Manyoshu aux bronzes chinois, des sumotoris aux statuettes dogon, de l'art bouddhique aux sculptures Chupícuaro de Méso-Amérique (emblème de son Musée du Quai Branly). Pour lui, il ne devait en effet exister aucune hiérarchie entre les cultures, et cette aptitude à combattre l'ethnocentrisme en incarnant toujours pleinement sa propre culture me séduit beaucoup.



Je n'en dis pas plus et vous encourage à découvrir un peu de cet « inconnu de l'Elysée », qui a fréquenté et habité nos palais nationaux (avec Matignon et la Mairie de Paris) pendant quelque 40 années, entre 1967 et 2007.



Face à la mondialisation qui « change la donne et nous oblige à évoluer radicalement », essayons de garder à l'esprit, en conclusion, ce qui doit constituer, selon Jacques Chirac, les axes d'action prioritaires de tout Président de la République : l'aide au développement des pays pauvres, la protection de l'environnement et le dialogue des cultures.

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Nouvelles affaires africaines: Mensonges et..

Se lit d’autant plus facilement qu’il y a peu de contenu. Pas grand-chose de plus que déjà mentionné par les médias. Les élections truquées avec l’aide des gouvernements français ne sont pas vraiment une révélation. La confusion entre poches des hommes de l’Etat et argent ‘public’ non plus.

Donne surtout l’impression d’un ouvrage alimentaire.

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Ma petite France

La « petite France » de Pierre Péan, c'est Sablé sur Sarthe, agglomération de 32.000 habitants (5.000 en 1939-45). Il y est né en 1938, de Eugène et Alice Péan, artisans coiffeurs installés au faubourg Saint Nicolas.

Pierre Péan est aujourd'hui un grand journaliste d'investigation et un historien, spécialiste, entre autres, de la biographie de François Mitterrand, et des relations franco africaines. S'appuyant sur cette expérience, il a travaillé, dans les archives locales et départementales, et par interviews des acteurs ou de leurs descendants, pour exposer, dans le détail, ce qu'a été la guerre de 39-45 à Sablé sur Sarthe, vue par ses acteurs de terrain, y compris lui-même, petit garçon sage et bon chrétien, aimé de ses parents.

Sablé est certes situé sur une grande liaison ferroviaire (Paris-Le Mans-Angers), importante pour l'occupant allemand comme pour les libérateurs américains de 1944, mais sa situation ne lui vaut qu'un dépôt de munitions de la Luftwaffe. Les Allemands n'ont guère besoin d'effectifs, l'administration et la gendarmerie de Vichy assurant la police de façon très serviable, et, en quelque sorte, par délégation.

Très vite en 1940, un petit nombre de Saboliens (c'est ainsi qu'on dénomme les habitants de Sablé) ont choisi leur camp, par exemple en dénonçant leurs voisins pour marché noir, ou, beaucoup plus grave, pour avoir caché des parachutistes anglais.

Il y a aussi, rassurons nous, de petits groupes qui prennent des risques mortels pour transporter des radios, des instructions, des tracts de la Résistance. Chacun s'appuie sur ses atouts, par exemple la connaissance de la forêt, ou les liens avec l'activité monastique intense autour de Solesmes. Beaucoup de ces résistants, dont le Maire, finiront en camp de concentration ou devant un peloton d'exécution.

 Les conflits vont s'aigrir avec le temps, et il y aura, à la Libération, de rudes règlements de comptes, qui ont marqué les Saboliens, avant bien sur que ne reprennent les jeux politiques et sociaux traditionnels.

Au total, « Ma petite France » se lit comme un roman un peu noir et bénéficie de l'exceptionnel talent de son auteur, qui, en quelques lignes, dresse un tableau des situations les plus compliquées.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La face cachée du Monde. Du contre-pouvoir au..

Un gros pavé ( plus de 600 pages ) que cette excellente enquête sur le journal le plus célèbre de France , le quotidien "de référence" , celui que toute la presse et les autres médias reprennent systématiquement quoiqu'il raconte .

Ce livre salutaire et décapant m'a laissé la très désagéable impression d'avoir été pris ( avec des millions d'autres bien sûr ) pour un imbécile !

Comment ce quotidien si sérieux et si respectable du temps de monsieur Beuve Méry a-t-il pu tomber aux mains de trois individus qui en ont fait un organe malfaisant et malhonnête ? Lisez ce livre et vous comprendrez tout . Le fameux journalisme d'investigation n'est plus que " coups médiatiques " , délations , diffamations sans jamais aucune excuse si , finalement , par chance , la vérité arrive à être révélée . Entre temps combien de personnages publics ont été trainés dans la boue , salis gratuitement simplement parce que ces beaux messieurs avaient eu envie de se "payer" quelqu'un . Certains ne s'en sont jamais remis .

Le livre est très réussi , les faits sont établis , prouvés , rien n'est avancé gratuitement ( contrairement aux habitudes du journal en question ). Le lecteur en reste abasourdi en se disant que depuis des années on lui a menti et que le mensonge par le biais des reprises tous médias s'est propagé partout .

Nous passerons pudiquement sur les méthodes de prédateurs capitalistes de ces doneurs de leçons de morale tout azimuth , leurs vilaines opérations de raiders contre d'autres titres de la presse , leurs comptes truqués style Enron , leurs salaires de nababs et leur monstrueuse suffisance tant ils sont conscients de la puissance de leur pouvoir de nuisance .

"Le Monde" a réussi à passer d'un ancien contre-pouvoir somme toute salutaire pour la démocratie à un véritable abus de pouvoir permanent . Chacun sait que le pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument . Dans un pays vraiment libre et démocratique , un tel scandale aurait ridiculisé et anéanti n'importe quel journal , il n'en a rien été . Le ridicule ne tue jamais et la corruption ne fait qu'amuser et c'est bien dommage car "la démocratie ne peut pas vivre sans la vérité et le totalitarisme ne peut pas vivre sans le mensonge . La démocratie se suicide quand elle se laisse envahir par le mensonge et le totalitarisme par la vérité" a dit J.F.Revel .

A lire si vous avez de la curiosité intellectuelle . Sinon continuez à croire tout ce que vous lisez dans les journaux , tout ce que vous entendez à la radio et tout ce que vous voyez à la télévision .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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La Diabolique de Caluire

La construction psychologique de Lydie Bastien dans son enfance entre un père dont elle admire la brillante personnalité, au détriment de sa mère peu estimée, nettement moins engageante, semant le trouble dans la relation père-fille. Voilà un des premiers éléments marquant sur la construction mentale de celle qui par la suite se positionnera comme une redoutable séductrice d'État, employant tous ses charmes afin de combler une avidité insasiable dans son parcours d'agent secret double ou triple entre l'Angleterre, la Russie jusqu'en Inde; les amants s'enchaînent ainsi que les affaires d'espionnages qui vont avec!....À commencer par une incroyable déposition, qui la menera au siège de la Gestapo afin d'obtenir un recours face aux accusations concernant ses fréquentations. C'est à Caluire qu'elle rencontrera pour la première fois René Hardy son fiancé...Après avoir tenté d'être reçu à l'Élysée en se faisant passer pour la secrétaire de Pierre Laval et manquera ce fameux rendez-vous pris à la même heure par René Bousquet. Ainsi se bornent ses contacts avec Laval. Grâce à tout cela elle passera tous les contrôles d'accès en refusant l'éloge de Jean Moulin estimant qu'un communiste de moins n'était pas préjudiciable pour la France si celui-ci disparaissait. Lydie Bastien alias Béatrice était bel et bien un agent allemand, vivant des richesses de la trahison, et pour étayer cette grave suspicion, après les aveux de René Hardy reconnaissant avoir passé un deal avec Klaus Barbie
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La face cachée du Monde. Du contre-pouvoir au..

C'est la récente lecture des « Mémoires impubliables » de Pierre Péan qui m'a intriguée : pourquoi tant de ressentiment envers la troïka Colombani, Plenel, Minc ?

Autant se référer à l'enquête massive (comme on dit d'une arme de destruction) publiée en 2003 sur LE quotidien le plus éminent de notre pays, menée par Pierre Péan et Philippe Cohen.

Car je savais que le livre – une rareté puisqu'au prix d'une négociation réciproque, les dirigeants du journal ont accepté de ne pas porter plainte en diffamation en échange d'une impossibilité de rééditer le livre – qui fut tout de même vendu à 60 000 exemplaires dès sa sortie et à 200000 au final – était rangé dans ma bibliothèque. J'ose espérer qu'il n'est pas interdit aujourd'hui d'en publier une critique ...

La période sous revue couvre les années 1994 à 2003. Une nouvelle formule pour le quotidien, une nouvelle équipe de direction, de nouveaux actionnaires, des prises de participations dans des titres rentables permettant d'éponger les pertes du navire amiral, une nouvelle philosophie bien éloignée des principes fondateurs édictés par Hubert Beuve-Méry choisi en 1945 par le général De Gaulle.

Une découverte a postériori pour moi.



En fait, cet ouvrage constitue un anti-manuel de journalisme. Au triptyque des 3 i : indépendance, intégrité, impartialité, le Monde oppose une politique de mise en valeur – en Unes, ou en « ventres » - de nouvelles sensationnelles – essentiellement des « affaires » - et parfois des fake news. A l'époque, il n'y a pourtant pas de réseaux sociaux, mais la mécanique du feuilletonnage est bien huilée. La Presse ne rapporte pas, elle EST l'événement. J'ose espérer que depuis la période décrite, le style du journal, sous une nouvelle direction, a retrouvé une sérénité et une objectivité nécessaires ....



iAffaire politico-financière après scandale, les responsables du journal de l'élite ont largement contribué - du moins pendant la période examinée - à discréditer la classe politique et en particulier l'Elysée – quelle qu'en soit la couleur du locataire – et à diffuser le mot d'ordre bien connu « tous pourris » qui fait la part belle aujourd'hui aux extrémistes de droite comme de gauche.

Ainsi s'explique sans doute la lassitude progressive du lectorat et la baisse continue de la vente au numéro, camouflée par des artifices de communication bien rodés.



Certes, le livre date de près de 20 ans, mais il éclaire le lecteur d'une tendance lourde dans les médias qui explique la crise actuelle de la Presse, une plaie de notre démocratie. Et qui fleurit aujourd'hui dans des vecteurs d'information spécialisés dans les scandales politico financiers à multiples rebondissements. Je ne nomme personne ...

Financement des partis, enrichissement personnels des dirigeants, passé sulfureux de jeunesse des hommes politiques, manoeuvres d'intimidation envers les patrons de grandes entreprises, indulgences appuyées vis-à-vis de contributeurs généreux. Tout y passe, jusqu'à l'écoeurement. Sans compter la biographie familiale édifiante des protagonistes.



Je relève toutefois cette citation (p.263) : « Ce qui distingue le règlement de comptes de l'information critique, c'est la pratique de l'instruction à charge. le Monde conduit dans chacun des cas recensés, une instruction exclusivement à charge. »

Les auteurs de l'ouvrage sont aussi tombés dans ce travers, mais c'est naturellement pour l'édification du public.




Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Le monde selon K.

Magnifique biographie critique du french doctor dans laqielle l'auteur déconstruit l'image et le mythe de Kouchner bâti de manière opportuniste durant des années de militantisme. Pierre Péan a le talent de mettre en lumière la confusion permanente entre les intérêts personnels de Kouchner et son action pulbique et politique.
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Noires fureurs, blancs menteurs : Rwanda 19..

Voici une enquête comme sait les mener Pierre Péan, et qui est de nature à permettre au lecteur, en ce moment précis où les accusations pleuvent sur le gouvernement de l'époque de notre pays, d'avoir des éléments complémentaires à ceux que nous offre la presse, pour se faire sa propre idée des responsabilités en cause dans les événements tragiques qui ont coûté une mort horrible à pas loin d'un million de Tutsis, ces élites du Rwanda, qui, du temps de la royauté, formaient une sorte de noblesse, plutôt occupée à l'élevage, élite qui méprisait les Hutus qui n'avaient pas accès à l'éducation et étaient tenus éloignés de cette culture de cour très raffinée. Un cas, classique dans l'histoire du monde, de l'opposition entre éleveurs et agriculteurs.

L'enquête minutieuse de Péan apporte des éléments extrêmement probants (mais à confronter avec les autres enquêtes sur le sujet) à la thèse sur laquelle travaillait le juge Bruguière, d'une grande responsabilité de Kagamé, leader du FPR "Front Patriotique du Rwanda", armée hébergée dans des pays voisins, formée de Tutsis exilés, dans le déclenchement d'évènements qui, s'ils ont été horribles pour des centaines de milliers de ses compatriotes, lui ont permis de prendre ce pouvoir qu'il visait depuis des années.

Or, aujourd'hui, on a tendance, avec la volonté de la France de renouer à tout prix avec le dirigeant du Rwanda, à occulter bien des aspects de cette tragique histoire, et à ne même plus se rappeler que Kagamé avait refusé de répondre aux questions du juge Bruguière quand celui ci s'était déplacé dans l'espoir de l'entendre.

Ce serait donc le bon moment, pour qui ne l'a pas encore lu et s'intéresse au Rwanda, et au génocide des Tutsis, pour entreprendre la lecture de ce livre passionnant et assez convaincant, d'un enquêteur dont le sérieux n'était contesté par personne, et qui nous manque aujourd'hui.

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Mémoires impubliables

Clarifions tout d’abord le titre « mémoires impubliables ».. Il n’y a aucune révélation ou scandale à découvrir. Tous les « scoops » de Pierre Péan ont été publiés dans ses précédents livres.

Ces mémoires sont un recueil des notes de P.Péan écrites d’une carrière très riche.

De ce fait, ce livre retranscrit à travers l’œil du journaliste les principaux événements de la politique intérieure française et des affaires franco africaines pour la période 1970/2010.

Comme le reconnaît à la fin de son livre, cela donne un récit un peu fouillis entre des évènements assez disparates et surtout P. Péan se donne souvent le beau rôle. On a parfois l’impression qu’il a joué un rôle majeur dans la politique du Gabon ou de l’Afrique noire.

Il n’en reste pas moins qu’il a souvent eu le courage d’aller à contrecourant de la pensée dominante (le génocide du Rwanda par exemple ) et qu’il a toujours combattu pour ces idées.

S’il parfois difficile de suivre son récit pour ce qui est des affaires franco africaines (à moins d’être un spécialiste. Ce que je ne suis pas..), il y a des grands moments d’émotion dans ses échanges avec les Présidents Mitterrand et Chirac .

Au final, un livre inégal mais il est indéniable que Pierre Péan est un peu notre Tintin National et qu’il retranscrit dans son récit une honnêteté indéniable dans tout son parcours malgré un égo indéniable.

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