Citations de Rachel Hausfater (229)
Et maintenant, à treize ans passés, elle était au choix :
- Un peu forte (d'après sa mère)
- en surcharge pondérale ( d'après le médecin de famille)
- un gros tas ( d'après tous les élèves de sa classe, sauf la fidèle Marion)
- GROSSE, GROSSE, GROSSE ( d'après le miroir de la salle de bains)
Un jour, les chasseurs attrapèrent les étoiles et les emmenèrent dans les trains noirs.
Et le petit garçon vit les grandes étoiles-papa, les douces étoiles-maman et tous les petits étoilons partir vers la nuit.
Et s'éteindre.
"Tout le monde m’énerve, et tout le monde a tort. Les gens sont trop, ils sont la, ils osent être. Ils occupent l'espace sans pudeur ni retenue. Ils entrent dans le mien en brutes, sans permission, et déchirent mes rêves, ma fragile solitude. Ils existent sans vergogne, se déploient, me submergent. Ils vivent trop fort, et moi je ne vis pas ! Ils vivent très bêtes, et moi je veux tant être! Je les méprise. Je les envie aussi. Je voudrais être seule, mais cesser d'être si seule. Oh je voudrais tant, comme eux, faire l'heureuse."
C'est pas très difficile. personne d'autre ne fait attention à moi. En fait, dans ma vie, la seule personne qui me regarde vraiment est une aveugle !
Une pile de livres posés sur le rayonnage du haut me dégringole dessus ! Aïe ! Je suis attaqué par une bande de livres en furie ! Je savais bien que c'était dangereux, la lecture...
De toute façon, je ne fais pas grand chose. A part attendre que mon portable ne sonne pas, éviter mon frère et ses coups de gueule et de poings, faire les courses pour ma mère qui dort, traîner avec les copains à qui je n'ai rien à dire. Ne pas lire, ne pas parler, ne pas rêver. Mais trop penser.
Alors, la peinture ça va me faire des vacances dans la tête, ça va me laver les yeux !
Le petit garçon étoile replia ses bras et essaya d'étouffer toute la lumière qu'il avait en lui. Il faisait comme s'il n'était plus une étoile.
Et ça faisait comme s'il n'était plus un petit garçon.
Pas trop envie de sortir du cocon de la lecture, du duvet des idées, des couvertures des livres.
Notre révolte a duré vingt-huit jours. Face à la puissante armée allemande, nous avons tenu plus longtemps que l'armée française ou polonaise.
Et pourtant, nous n'étions qu'une troupe d'enfants, héroïques, qui, pour sauver notre âme, sommes partis en guerre contre l'Allemagne(...).
"Pas fini de haïr, Alors comment aimer ?
Et puis le sms.
J'ai largué mon scooter.
Je veux reprendre ton bus.
Et tout s'arrete sauf mon coeur qui se met à cogner.Je lis, je relis ces mots tants attendus, mais qui arrivent si tard, est-ce que je n'en veux plus ? En moi se battent comme des forcenés des sentiments violents et contradictoires.La joie dabbord, intense, pure, insoutenable. Joie de le savoir revenu dans ma vie, envie de le revoir, le serrer, l'acceuillir. Tout de suite. Totalement. Envie que ça reprenne, que ça soit comme avant.
Mais ce n'est pas avant....
La fureur ensuite, c'est maintenant qu'il appelle, se rappelle, pense à moi ? Après tant de souffrance, une si folle solitude ? Tant d'heures à attendre, de nuit désespérées ? Il croit quoi, qu'il peut me siffler et que je vais accourir ventre à terre comme un chien (oui) ? Mais non.
Qu'il crève de chagrin à son tour, qu'il souffre se rende malade.Qu'il regrette son gâchis, qu'il rampe, me supplie.
Satisfaction d'orgeuil, car il m'est revenu, il demande, il quémande, il attend ma réponse.
Enfin moi qui décide, j'ai repris le pouvoir. Je savoure ma vengeance, alors il l'a larguée ?
Pourvu qu'elle souffre à mort (mais les filles comme ça, ça ne sait pas souffrir)."
Courir si vite que je sèmerais mes peurs.
Vivre si fort que se taira la douleur.
Aimer à pleines mains et oublier le seul.
Et maintenant, on attend les Allemands. Quand vont-ils arriver, quand est-ce que ça va commencer, notre fin en beauté ? Soudain une rumeur, un martèlement, un grondement : les voilà qui entrent en vraie armée, en horde disciplinée, deux mille soldats de guerre, un bataillon entier, avec leurs uniformes et leurs bottes cirées, équipés de mitraillettes, de mitrailleuses, de tanks, de canons et d’avions, avec à leur tête le général Stroop, un commandant SS chargé de nous écraser. Ils avancent dans les rues du ghetto en clamant leurs chants de sang, fiers comme pour une conquête, sûrs de notre défaite.
Et en face d’eux, il y a nous, l’armée du ghetto, une armée d’enfants, une armée d’orphelins, sept cents garçons et filles entre treize et vingt-quatre ans, en haillons, affamés et à peine entraînés, dirigés par un frêle étudiant, dotés de trois cent cinquante revolvers, dix fusils, quatre-vingt-dix grenades, quelques centaines de cocktails Molotov, des explosifs et deux mines.
Et c’est tout.
Mais nous triompherons !
Cette dernière nuit est longue, cette dernière nuit est triste, cette dernière nuit est dure, parce que c'est la dernière. On a toujours su que ça allait finir, qu'il nous faudrait mourir. Mais c'est triste de finir quand on vient de commencer, c'est terrible de mourir quand on n'a pas vingt ans. Nous n'avons pas vécu nos vies ! Tout le monde se tait, déchiré de regrets.
- Les livres dans votre production dont vous êtes particulièrement fière ou qui vous laissent un souvenir particulier
Je suis particulièrement fière de « Le petit garçon étoile », un album que j’ai écrit pour et sur mon père. J’en suis fière parce que dans ce texte j’ai réussi à tout dire… sans rien dire, et à raconter une histoire horrible avec uniquement des mots beaux. Et c’est un livre qui fait du bien, qui touche. Quand je mourrai, je me dirai « j’ai écris Le petit garçon étoile, j’ai fait ce que j’avais à faire ».
http://www.ricochet-jeunes.org/invites/invite/60-rachel-hausfater
Ici, il n’y a plus de mamans, pour personne, depuis longtemps.
Et sans maman, on ne peut pas être un enfant.
Macha
Tous mes profs disent comme toi, que je ne parle pas assez. Tu n'es pas prof, j'espère!
Mais tu te trompes. Je ne suis peut-être pas bavard, mais je te parle, je te parle vraiment. Ne comprends-tu donc pas ?
Toi, tu parles beaucoup, pourtant tu ne dis pas grand-chose. Après tes deux longs messages, je ne sais toujours rien de toi, à part que tu as un frère et que tu te sers de son ordinateur.
Alors je vais te donner les mêmes renseignements sur moi, comme ça on sera à égalité.
Je t'écris sur mon propre ordinateur que je ne partage avec personne, hélas! car je n'ai pas de frère. Ni... non rien.
Si tu veux en savoir plus, dis-m'en plus! Mais tu sais, Macha, on n'est pas pressés
Sacha
" Nous ne voulons pas sauver nos vies.
Personne n'en sortira vivant.
Nous désirons seulement sauver notre dignité d'homme. "
"Besoin d'être la jolie de quelqu'un qui serait mon beau, Besoin du téléphone qui sonne, un lui pour moi. Besoin de rendez-vous secrets et excitants. De pensées échangées, de désirs avoués, de serments balbutiés. Besoin que ma passion soit enfin partagée."
DEVOIRS :
Vous les aviez faits, vous en êtes sûr ! Pourtant, ils ne sont plus dans votre cartable, ils ont disparu de votre cahier (...)
C'est incompréhensible ! Partagez votre stupéfaction :
- Je les avais faits, mais ils se sont défaits.
- Je les ai écrits à l'encre invisible. Vous avez une bougie sur vous ?
- Ma petite soeur a jeté mon cahier de géographie dans les toilettes et il est parti en croisière...
Mais là il y a toi.
Que toi.
Mon Aimé.
Mon bébé.