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Citations de Raphaël Meyssan (90)


Dis donc, c'est ta femme qui s'occupe du club des citoyennes ? Je vis un enfer depuis que ma femme y va.
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Je vois le monde de Victorine vaciller.
Du sud-ouest de la ville, cent trente mille soldats déferlent dans Paris.
La Semaine sanglante a commencé.
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J'ai pris mon temps.

J'ai pris mon temps pour arriver ici.

J'ai pris mon temps pour gravir la butte Montmartre et voir l'armée fraterniser avec le peuple de Paris.

Autour de moi, les touristes posent pour la photo.

Ils n'imaginent pas ce lieu un siècle et demi plus tôt.

Ils ne voient pas cet ancien terrain vague, sur lequel la basilique du Sacré-Coeur na pas encore été construite.

Ils ne voient pas les canons de la garde nationale.

A leurs côtés, j'observe Paris.

Je vois autre chose.
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La guerre entraîne la guerre.
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Tu vois, je n'avance pas ! je voudrais raconter la vie de mon voisin communard, mais je suis face à un mur. Un mur de prison. Et lorsqu'un mur de prison parle, il raconte une histoire sans chair, sans sentiments. Plus il parle, et plus je m'éloigne de la personne qui respirait derrière le nommé Lavalette. Il installait des appareils à gaz pour éclairer Paris. Mais sa vie reste dans l'ombre. Je ne la vois qu'avec le dur éclairage des lampes de police.
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J'apprends ce que peut me dire un policier. Je lis les rapports des indicateurs, les déclarations des concierges, les condamnations judiciaires.
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Soldats, nos enfants et nos fils, écoutez bien ceci, et que votre conscience décide : lorsque la consigne est infâme, la désobéissance est un devoir.
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- Je vous reconnais... Vous êtes Tardi ! Vous préparez votre bande dessinée sur la Commune, c'est ça ?
- Vous faites erreur.
- Non, mais, en vrai, vous êtes Tardi, hein ?!
- Mais pas du tout ! [...] Allez ! Laissez-moi ! On va se faire remarquer !
- Aaah ! C'est bien vous, alors...
- Mais non ! Je ne suis pas Jacques Tardi, je vous dis !
- HA ! HA ! Vous vous êtes trahi ! Je n'ai jamais dit votre prénom. OR Tardi vit un siècle et demi plus tard. PAR CONSÉQUENT vous ne pouvez pas connaître son prénom. DONC vous êtes Tardi !
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Dans soixante-douze jours, tout sera fini, terminé, enterré. Il n'y aura plus rien, à peine l'espoir.
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Maintenant, le sort du droit en ce monde est lié au sort de paris. Maintenant, le concours des femmes devient nécessaire.
Tu la connais ?
C'est André Léo. J'ai lu son appel dans le cri du peuple.
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Faut-il vraiment être riche et puissant pour laisser une trace dans l'histoire ?
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Je ne voulais pas voir, mais comment dégager sa pensée ? Que vont devenir ces trois grands garçons fusillés, ce que je ne puis m'empêcher de vois à chacun de mes moindres mouvements vers les fenêtres ? l'un était ce pauvre artilleur de vingt ans, si songeur hier. Lorsqu'on lui cria Rendez-vous !, il ouvrit sa veste, découvrit sa poitrine et fut frappé au cœur. Les bras ouverts, la face haute, le corps droit, il a encore fière allure. Le cœur n'est qu'une grande plaque de sang. Toute sa jeunesse a jailli là. Le deuxième était un gros ouvrier en blouse bleue. Le malheureux avait mal aux dents. Il a un bandeau sur la joue. La tête contre terre, une main sur ses yeux, on dirait qu'il dort. Le troisième, oh ! le troisième… chose horrible, sa tête es décollée. Son bras qui faisait un signe a conservé l'attitude de ce geste. Un mouchoir a été jeté sur cette pauvre tête hérissée. Mais, à chaque instant, des femmes du peuple le soulève. Elles cherchent dans chaque tas leur mari ou leur père. Il y a, de tous les côtés, de sombres tas immobiles. Les fosses des barricades sont combles. Aujourd'hui, les omnibus vont. Ils vont même beaucoup. Non pour les vivants. Ils vont pour les morts. Les véhicules ne suffisent pas, barricade après barricade, pour tout ramasser. Aussi voit-on d'énormes fourgons de la compagnie funèbre et de grands breaks de chemin de fer. Des toiles sont jetées par-dessus, mais tout ballotte, tout cahote, tout dépasse. Les empreintes de toutes ces formes restent visibles sur le sol, comme des peintures. Le Luxembourg est transformé en cour martiale. On entend les feux de peloton.
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Hier, j'ai vu brûler Notre-Dame. Tous nos repères disparaîtront. Jusqu'au dernier. Tout disparaîtra. Il reste ceux qu'on aime. Et un instant fragile. Les mois ont passé. Les années parfois. Les amis se sont éloignés. Il y a la distance. Il y a le temps. Il y a le tourbillon de nos vies. Mais il y a aussi une petite flamme qui brûle notre poitrine à l'idée de les retrouver. Aujourd'hui mon cœur s'embrase. Aujourd'hui je vais retrouver des compagnons que ni la distance, ni le temps n'ont réussi à effacer. Aujourd'hui j'ai rendez-vous avec Victorine et Lavalette. Ils ne savent pas que je les attends. Ils vivent il y a un siècle et demi. Je sais qu'ils sont là, quelque part dans cette ville que je ne connais pas. Paris en 1871. Mes repères n'existent pas encore. La Tour Eiffel n'a pas été construite. Le Sacré-Cœur ne domine pas la butte Montmartre. Je ne reconnais pas le Louvre, clos par le Palais des Tuileries. Notre-Dame n'a pas brûlé. Au-delà des fortifications, deux armées encerclent Paris : allemande d'un côté, versaillaise de l'autre. Où retrouver Lavalette et Victorine dans cette ville en guerre ?
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Comment appelez-vous l'état actuel de Paris ? Est-ce que ce n'est pas la guerre civile ouverte, audacieuse, accompagnée du meurtre lâche et du pillage dans l'ombre ? Est-ce que nous ne savons pas que les réquisitions commencent, que les propriétés privées vont être violées, et que nous allons voir, dans cette perversité savamment calculée, la société tout entière s'effondrer ? Ceux qui ont usurpé le pouvoir ne veulent s'ne servir que pour la violence et l'assassinat et le vol. Ce gouvernement ne peut être composé que de gens indignes ne méritant aucune espèce de pitié car ils n'en ont pas pour la civilisation et pour la France.
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CITOYENS - Notre mission est terminée : nous allons céder la place dans votre Hôtel de Ville à vos nouveaux élus, à vos mandataires réguliers. Aidés par votre patriotisme et votre dévouement, nous avons pu mener à bonne fin l'œuvre difficile entreprise en votre nom. Merci de votre concours persévérant ; la solidarité n'est plus un vain mot : le salut de la République est assuré. Si nos conseils peuvent avoir quelque poids dans vos résolutions, permettez à vos plus zélés serviteurs de vous faire connaître, avant le scrutin, ce qu'ils attendent du vote aujourd'hui.

CITOYENS - Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel. Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèreront jamais comme vos maîtres. - Hôtel de Ville, 25 mars 1871, le comité central de la Garde nationale
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De cette toute première réunion du Comité à l'Hôtel de Ville, il n'existe aucune archive. Personne n'a pensé à rédiger un compte-rendu. Pourtant, de cette réunion est sortie la décision la plus importante et la plus surprenante du Comité, celle qui va fonder la Commune de Paris. Depuis des mois, ses membres rêvaient de l'Hôtel de Ville. À présent, ils y sont. Ils ont le pouvoir. Leur première décision… est de le rendre. À la fin du jour une affiche signée par Lavalette et tous les membres du Comité annonce l'organisation d'élections à la Commune de Paris.
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J'ai fui les fêtes de la Ville Lumière. J'ai quitté les divertissements. Et je me suis lancé sur la piste de Lavalette, mon voisin communard.
Je suis parti à sa recherche comme on part en voyage. J'ai bourlingué dans le temps, parcouru les rues pour retrouver sa trace, arpenté des livres pour rattraper sa vie. Au milieu des archives, j'ai cherché son histoire.
Je suis parti à la recherche de je ne sais trop quoi. Un petit quelque chose perdu en chemin. Une partie de nous-mêmes qu'on aurait négligée. Un bout de notre histoire laissé sur le côté.
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La chute de la colonne Vendôme - C'est le symbole des guerres que la Commune vient de mettre à terre. Au lieu de lancer des conquêtes, elle jette les bases de l'école laïque, gratuite et obligatoire. Édouard Vaillant crée des écoles professionnelles pour les filles, et impose l'égalité des salaires entre institutrices et instituteurs. Gustave Courbet - le peintre qui a lancé l'idée de déboulonner cette fichue colonne - protège les œuvres de Louvre et crée une fédération des artistes.
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L'idée de brûler la cervelle à un autre Français ou de lui enfoncer ma baïonnette dans le ventre me faisait horreur.
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Mes héros étaient si pauvres qu'ils n'ont même pas laissé une pierre dans un cimetière.

Ils ne sont que des ombres, des fantômes sans tombes.

Sans tombes...
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