« A la recherche de Lavalette « est le 1er tome « des damnés de La Commune » livre graphique particulièrement intéressant à plusieurs égards.
C’est un bel album relié avec une couverture très originale: le titre est en surimpression et le dessin en noir et blanc suggère déjà le contenu.
Les dessins sont extraordinairement réalistes et réalisés avec des gravures et livres du XIX è siècle.
Quant au texte, il nous plonge dans cette période de notre histoire que nous ne connaissons pas très bien (les livres d’histoire passant très brièvement)
Très dense, passionnant ce livre nous entraîne au cœur de la population parisienne.
J’ai vraiment hâte de lire le second tome.
Je pense d’ailleurs qu’avant de le commencer je relirai le premier !
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Beau roman graphique traitant des événements de la Commune de Paris en 1871 dont les illustrations sont entièrement issues de gravures de journaux et de livres du 19ème siècle. L'auteur brode un récit à partir de ses illustrations, montrant à la fois le côté politique de la Commune et les aspects sociaux et tourments de la société parisienne. Une forme d'enquête agrémente le récit historique.
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Encore un tome qui m'a enthousiasmé. Le graphisme tout d'abord, ce mélange de dessins issus de divers journaux d'époque, toujours aussi vivant . La démarche et la curiosité historiques avec tous ces témoignages qui se croisent.
Enfin, la période traitée, une période bien oubliée de nos jours , moins d'un siècle après la révolution, comment d'autres versaillais, bourgeois, cette fois ci, tremblent devant Paris insurgé, érigé en Commune, comment ces lois décidées mais peu mises en place résonnent de tant de modernité.
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Un superbe album !
L'histoire est originale puisqu'on part à la recherche de Lavalette , le "voisin" de l'auteur, Raphael Meyssan, qui a vécu le même immeuble (et qui sait le même appartement) mais il y a 150 ans, au moment de la Commune de Paris. On arpente les rues de Paris en 1870, les lieux disparus de Montmartre, Belleville ou Menilmontant.
mais encore plus original, l'album lui même qui n'est qu'un "collage" de gravures numérisées piochées dans les revues de l'époque .
A la recherche de Lavalette, c'est Victorine et son journal qui nous éclairent sur le quotidien des parisiens au moment de la prise de la ville par les prussiens en 1870, les débuts hocqueteux de la République et l'insurrection de la Commune quelques mois plus tard , en mars 1871.
Hâte de lire la suite ;-)
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Une BD riche et documentée.
Cette première partie pose le contexte qui mena à la Commune : de 1870 et les raisons de la guerre contre les Prussiens à la proclamation de la Commune en mars 1871.
Très originale dans sa construction, puisqu'il s'agit d'images de gravures de l'époque qui donne une couleur particulière à la BD. L'auteur apprend qu'un célèbre communard dont on ne sait pas grand chose a habité dans son immeuble et se met à la recherche d'indices sur sa vie. A travers lui, et le récit d'autres participants à la Commune plus ou moins célèbres, l'auteur fait un véritable travail de reconstitution passionnant et éclairant.
A lire !
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Quel magnifique ouvrage !
Tout d'abord un très bel objet. Et puis un sujet si délaissé, voir oublié.
La Commune de Paris qui vient de fêter ses 149 ans...
Ce premier tome nous plonge dans les événements qui ont amené la naissance, le 18 mars 1871, de la Commune de Paris et nous laisse avec un appétit féroce, le souhait de dévorer le tome 2.
En effet en s'appuyant sur des gravures du 19e siècle, l'auteur Raphaël Meyssan, nous replonge en détails dans la densité des événements de l'époque.
Tout d'abord décontenancé par le style graphique et les découpages artistiques, j'ai fini par plonger à corps perdu dans la vie de ceux qui ne sont rien et qui ont pris leur destin en main.
D'ailleurs le tome 2 s'appelle « ceux qui n'étaient rien » ;)
Finalement j'invite tout le monde à tenter l'expérience «Les damnés de la commune»
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Le travail titanesque de Raphaël Meyssan rassemblé dans un magnifique coffret.
Composé de gravures d'époques, cette trilogie nous narre la Commune de Paris par le prisme de ses protagonistes de premier plan.
Une histoire "par le bas" permettant de raconter l'Histoire, dans la lignée des travaux d'Howard Zinn (et son mythique "Une histoire populaire des États-Unis"), mais ici dans une démarche artistique.
C'est époustouflant, ça se savoure, c'est profond, puissant, magistral.
Et ce n'est pas de n'importe laquelle des pages de l'histoire de France qu'il est question.
En cette période "anniversaire" de la Commune et alors que le travail de Raphaël Meyssan vient d'être adapté sur Arte, si vous le pouvez, n'hésitez pas à vous ruer sur ce bel objet rendant hommage à ces "damnés", Victorine et Lavalette en tête.
Bravo !
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"Cette histoire, c'est la tienne. Je te la confie. Prends soin d'elle. Protège-la. Et, surtout, partage-la. Transmets-la."
C'est ainsi que Raphaël Meyssan termine son chef-d'œuvre (oui, c'est en un, magistral !)
Et Raphaël, frère, ami, voisin, membre de ma "race" (Annie Ernaux) dont on peut être très fiers, a fait le travail, et comment ! Il nous a transmis l'histoire des vrais acteurs de la Commune.
Alors, voici une de mes maigres contributions à cette transmission, ici.
Ouvrez le premier tome, devenez Lavalette, devenez Victorine, ou devenez Malvina Blanchecotte. C'est à cette incarnation que nous invite l'auteur, au ras des yeux des personnages réels, au plus profond de leur vécu, de ces quelques semaines où nos sœurs et nos frères communièrent dans Paris. Ouvrez donc le premier opus, vous dévorerez la suite jusqu'à sa conclusion, amère et mémorielle, "Transmets".
Une claque oui, une immense émotion. Ce trio en BD m'a bouleversé. Il a encore changé mon regard. Est-ce qu'un livre peut transformer un lecteur ? Oui.
Merci Raphaël pour cette approche nouvelle, cette connivence tendre avec vos personnages, on y prend part vraiment.
J'y ai retrouvé ce qui m'avait touché dans les Raisins de la colère de John Steinbeck et dans 14 JUILLET d'Eric Vuillard. On y vit les émotions des protagonistes, on est dans leur chair et dans leur tête, à hauteur d'homme ou de femme, au rythme des événements, instant après instant. Ce n'est pas un roman, il n'y a pas d'intrigue ou de suspense, on n'attend pas un revirement, car on connaît la fin, car l'Histoire l'a déjà écrite, car les décisions ont été prises, car les victimes ont disparu.
Du point de vue graphique, là aussi c'est une grande réussite, un travail immense de l'auteur, tant pour la sélection des gravures que pour leur mise en page et leur inscription homogène dans des volumes en bande dessinée. L'œil est entraîné à chaque planche, l'image apporte une grande force au récit écrit. Bravo l'artiste !
Il y aurait mille choses à commenter encore ici, l'orientation historique, le choix des personnages, les absences, etc. C'est à vous de vous en faire l'idée, de vous renseigner et de transmettre l'histoire de notre famille, ou bien de choisir votre "camp".
Un mot de la faim (sic) concernant le film distribué par ARTE. Malgré la réécriture complète de la BD pour la réduire à 1h30, malgré l'excellente distribution / interprétation des voix off (Yolande Moreau, Simon Abkarian, Mathieu Amalric, Fanny Ardant, Charles Berling, Sandrine Bonnaire, André Dussollier, Anouk Grinberg, Arthur H. Félix Moati, François Morel, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Jacques Weber, etc.), et d'autres qualités de ce document, je suis resté sur ma faim. Il y a ce côté larmoyant de la chaîne TV qui me dérange si souvent (un post-romantisme franco-allemand qui se tient dans ses ridelles pour ne déranger personne, sans doute, le leitmotiv de la bienpensance), et puis l'absence de Lavalette (on lui a préféré la présence de Victor Hugo !), et puis un graphisme figé malgré les efforts pour y ajouter de l'animation, et puis pas mal d'autres éléments assez peu dérangeants pour des yeux ingénus. Enfin, par rapport à la version papier, on est loin d'une transcription fidèle. Il y a eu une véritable réécriture pour aboutir au format audiovisuel, et ce n'est pas très heureux parfois. Désolé, Raphaël, je garderai seulement la trace imprimée pour cette fois !
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« Les Damnés de la Commune » nous immerge dans la révolution parisienne de 1871, avec les mots et les images de l’époque. On y découvre la Commune à hauteur d’homme et de femme, à travers le témoignage de Victorine, qui s’engage à cœur perdu dans la révolution. On tremble avec elle, face aux soldats qui s’apprêtent à tirer sur la foule de Montmartre, le 18 mars 1871. On vibre, à ses côtés au milieu de ce peuple qui proclame la Commune sur le parvis de l’Hôtel de Ville, le 28 mars. On s’indigne de ce gouvernement réfugié à Versailles qui refuse de reconnaître les élections et bombarde Paris. On s’enthousiasme avec ces femmes qui se réunissent le soir dans les églises occupées et appellent à défendre la ville et la révolution. On est sidéré par les massacres méthodiques commis par les versaillais durant la Semaine sanglante. On est bouleversé par ces femmes et ces hommes qui ont résisté jusqu’au bout au nom d’un idéal qu’ils pensaient plus grand que leurs propres vies.
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Quelle claque !
Quelle claque tout ce travail, aussi bien sur le fond que sur la forme ! Depuis « La Mémoire des Vaincus » de Michel RAGON (1), je n'avais pas « vécu » une fresque historique avec une telle intensité. L'époque s'y prête, là encore : l'effervescence libertaire de la Commune de Paris en 1871, tentative d'émancipation du peuple, violemment réprimée par les usurpateurs du pouvoir populaire réfugiés à Versailles – tout un symbole.
Raphaël MEYSSAN raconte l'Histoire de la Commune en image et en trois volumes en suivant les pas d'un homme – un dénommé Lavalette (2) – et d'une femme – Victorine B. (3) – à travers leur implication respective dans cet évènement révolutionnaire à la fois exaltant et tragique ; dépoussiérant les témoignages de leur vie ainsi que celle d'autres qu'il et elle auront été amenés à croiser de près ou de loin, comme la célèbre « Vierge Rouge » Louise MICHEL notamment.
Il se trouve que Lavalette est « voisin » de l'auteur – approximation faite des 150 ans d'écart. C'est le point de départ d'une enquête historique qui nous emporte à travers de nombreuses archives un peu partout dans le Paris administratif moderne et plus loin parfois ; mais on voyage surtout dans le temps. Grâce aux gravures d'époque illustrant chaque case, avec leur style si particulier, on visite le Paris de 1871, ses quartiers populaires au Nord et à l'Est, surtout, ainsi que les grandes artères neuves de Paris, tout juste tracées par Haussman (4) – celles que l'on connait encore aujourd'hui – travaux n'ayant d'ailleurs pas ralenti la ségrégation urbaine.
L'histoire contée par Meyssan est aussi tortueuse que l'Histoire elle-même, à la distinction qu'elle se permet des retours en arrière et des bonds en avant qui, s'ils ne facilitent pas la représentation chronologique, sont toujours passionnants et opportuns.
De l'origine de l'invasion des Prussiens et de leur siège à l'Est de Paris, en passant par la fuite à Versailles de Thiers et consorts (5), l'installation du Comité Central à l'Hôtel de Ville, les manoeuvres déloyales des Versaillais, jusqu'à la Semaine Sanglante (6), Raphaël MEYSSAN dépeint les esprits libres et leurs débats, retrace les procès-verbaux et les journaux de l'époque, montre les barricades qui tiennent et les canons qui tonnent ! On les entendrait presque tant le récit vit sous nos yeux, sous les traits des dessinateurs de presse d'alors et grâce au sensible et méticuleux travail de l'auteur.
Une claque, vraiment, cette immersion avec les Communards (7).
Je reste concis évidemment, car tenter un résumé de cette trilogie totalisant plus de 400 pages – foisonnantes de détails – ne rendrait pas justice au travail de Raphaël MEYSSAN (8), ni à la magnifique complexité de l'Histoire, forgée par les dées, les luttes, les joies et les désillusions, les moments de bravoure et les tragédies de cette Commune de Paris.
Quelques figures populaires, notamment Jules FERRY – « Ferry-Famine » tel que le surnommaient les Communards – ou encore Émile ZOLA, sont quelques peu égratignées au passage. Ça bouscule un peu sur le moment, on revisite l'Histoire et les préjugés qu'on en a... Ça ne fait jamais de mal : à l'école, on survole… Pas le choix ? Pas le temps, sûrement.
Un grand merci au prof' d'Histoire qui m'a prêté cette oeuvre magistrale pour la découverte et le plaisir que m'aura procuré cette lecture engagée, passionnante et, à bien des égards, ardente.
(1) https://www.babelio.com/livres/Ragon-La-memoire-des-vaincus/30176/critiques/2063546
(2) https://maitron.fr/spip.php?article63514
(3) https://maitron.fr/spip.php?article154273
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Transformations_de_Paris_sous_le_Second_Empire
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Soul%C3%A8vement_du_18_mars_1871
(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Semaine_sanglante
(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Communard
(8) https://www.youtube.com/watch?v=nkkQtNytcqQ
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La Commune de Paris connaît une indéniable actualité dans le 9ème art. Outre l’incontournable Cri du Peuple de Jacques Tardi, paru entre 2004 et 2009, de nombreuses bandes dessinées ont abordés cet épisode de l’histoire sociale et politique, comme Communardes ! de Wilfrid Lupano ou Des Graines sous la neige de Laëtitia Rouxel.
Raphaël Meyssan propose ici un travail tout à fait original, fruit de plusieurs années de recherches et de la numérisation de 15 000 documents, dont un grand nombre de gravures. Au travers de cette œuvre graphique en noir et blanc, réalisée par l’assemblage et la scénarisation de ces documents, nous suivons le parcours de Lavalette, de Victorine et de l’auteur lui-même, dans une quête biographique et historique passionnante.
Ce premier volume, qui s’arrête au 18 mars 1871, jour de l’insurrection parisienne, appelle donc une suite, que nous attendons avec impatience !
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