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4.01/5 (sur 166 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris VIème , le 02/08/1905
Mort(e) à : Bordeaux , le 12/09/1955
Biographie :

Raymond Guérin, né à Paris le 2 août 1905 et mort à Bordeaux le 12 septembre 1955, est un écrivain français.

Fils du gérant de la Taverne Duménil, à Montparnasse, il fait d'abord des stages dans plusieurs grands palaces, où il trouve la matière de son roman L'Apprenti, puis devient agent d'assurance à Bordeaux. Il y fonde La Revue libre. Il débute sa carrière d'écrivain avec la publication en 1936 aux éditions Gallimard de Zobain, un roman épistolaire, suivi de Quand vient la fin, récit de la vie et de l'agonie de son père. Après la guerre, il publie Retour de barbarie, un document exceptionnel sur le Paris des belles-lettres pendant l'Occupation, et Du côté de chez Malaparte, qui relate son séjour en 1950 à Capri chez l'auteur de Kaputt. En 1953, deux ans avant sa mort, paraît Les Poulpes, roman élaboré durant ses trois années de captivité dans plusieurs stalags. Il meurt en septembre 1955 des suites d'une longue et douloureuse maladie.

Raymond Guérin est aussi l'auteur d'un nombre non négligeable de livres imaginaires dont les titres sont annoncés dans certains des volumes parus chez Gallimard : Les Petits riens, Madame Mère, La Figure dans le tapis, Diotima, Hermès Blues, Lettre à un jeune esclave, Album, Il s'agit d'un autre, Où l'auteur s'explique, Les Arlequins… Mort à cinquante ans, il laissa ces projets définitivement inachevés.


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Source : wikipedia
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Bibliographie de Raymond Guérin   (27)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Jean Paul Kauffmann : 31, allées Damour : Raymond Guérin, 1905 1955
Depuis le café parisien "Le Rostand" Olivier BARROT présente le livre ""31, allées Damour : Raymond Guérin, 1905 1955" de Jean Paul KAUFFMANN en compagnie de l'auteur. Photos du livre.

Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Les filles, aujourd'hui, elles ne veulent plus se placer. Pourtant, c'est encore le meilleur moyen de faire des économies, si on veut en faire. On est logé, chauffé, blanchi, éclairé, nourri. Tous les gages qu'on touche sont nets. À supposer qu'on en dépense un peu pour ses sorties et pour se nipper, il en reste encore pas mal pour soi. Tandis que si on travaille en atelier ou en magasin, on gagne bien plus, c'est sûr, mais tout s'en va à payer la chambre et la nourriture et à la fin du mois on n'a pas seulement cent francs pour faire la jeune fille.
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Les plus courageux donc en profitaient pour aller faire toilette. […] D'ailleurs, pour les atteindre [les lavabos], pour toucher cette Terre Promise, pour connaître ce Nirvana hygiénique, il fallait affronter et traverser une zone lacustre enrobée d'une boue si savonneuse que le moindre faux pas y précipitait le candidat trop pressé. D'ingénieux et tenaces hygiénistes avaient toutefois réussi à semer le parcours de briques dont l'assise, forcément, était plus ou moins stable. Sur cette piste branlante, les hardis champions de la propreté se risquaient donc, soit pour parvenir au Saint des Saints, soit pour en sortir, double chenille processionnaire, l'une en sens inverse de l'autre et dont chaque membre se disputait la possession des briques, parfois si espacées, qu'il fallait, pour sauter de l'une à l'autre, s'élancer dans de grandes enjambées, retomber pile au bon endroit, pirouetter, ne pas se laisser désarçonner par le concurrent, profiter enfin de la brique ainsi acquise pour l'échanger contre une placée plus avant avec celui qui, de même, la détenait.

Au terme du voyage, on n'était pas pour ça au bout de ses épreuves car on se trouvait alors devant la muraille d'une quintuple épaisseur de dos. Il fallait patauger sur place pour attendre son tour, progresser pas à pas au fur et à mesure que d'autres avaient terminé. Quand on était au premier rang, quel exploit ! On avait le bonheur de partager un robinet avec trois ou quatre gars du genre plus ou moins bousculeur, plus ou moins ôte-toi-de-là-que-je-m'y-mette et même du genre petit propriétaire de banlieue : J'étais là avant toi et, d'abord, c'est mon robinet ! Ne parlons pas des éclaboussures, des ramponneaux dans les côtes, des fadas qui se rincent la bouche sur vos godasses, des rigolos qui vous envoient des glaviots bien roulés qui flottent ensuite joliment dans la mare. L'opération terminée, fallait encore se dégager de la presse. Pas rien, déjà, que de faire demi-tour sur soi-même ! Là, cherchant une faille, on s'infiltrait comme on pouvait entre ceux qui, coagulés, guettaient le moment de s'agenouiller à la Sainte Table. Ce rempart franchi, on reprenait ses attitudes de danseur ailé pour entreprendre la périlleuse traversée de la zone lacustre sur les îlots de briques. Et bien content si, ainsi péniblement lavé, on n'était pas, à la dernière minute, plaqué dans la mélasse par un dérapage malheureux ou par la faute d'un maladroit qui, affolé, se raccrochait à vos basques ou d'un salaud qui, pour sauver sa mise, n'hésitait pas à vous envoyer dinguer. In the coltar !...
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Là-bas, Donald ronflait. Régulièrement, tranquillement, loin d’ici. Parti pour de fins rêves. Contre la paroi, dans la rangée qui faisait face, un dormeur gémit, se retourna sur lui-même et péta. C’était Domisoldo. Un spécialiste. Premier Grand Prix de Rome de Musique en même temps que champion hors-concours et soliste es-pets. Professeur de diction anale au Camp A, à défaut de mieux. Ordonnateur des chorus matinaux. Pas son pareil pour analyser les mérites et les défauts d’un sphincter ! Pour lui, un beau son était un beau son. À son oreille subtile, un habile pétomane valait bien un flûtiste de Colonne, un cornet du Conservatoire.
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Il n'avait jamais aimé le dimanche. Parce que s'amuser en même temps que les autres, ça... En semaine, au contraire... Le sentiment de liberté était d'autant plus vif qu'il était moins partagé.
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Bordeaux, le 2 juillet 1933
Le mariage, mon cher ami, est un étrange état. On avait des
amis : on les oublie ; des habitudes : on les abandonne. On
avait avec la vie, avec les êtres, mille confrontations : on n’a
plus pour se mirer que ce miroir sentimental qu’est l’épouse.
Et ce n’est pas assez encore : il faut qu’on se plaise à cet
agréable servage.
On rencontre une femme ; on découvre qu’on l’aime ; qu’on
est aimé. On juge la vie désormais, sans elle, bien médiocre.
On se promet de lui consacrer tous ses jours. On se gorge
d’égoïsmes. On croit avoir découvert le secret du bonheur.
On s’en vante. On n’a plus de relations qu’avec l’absolu, de
rapports qu’avec les rêves. Et cela dure des années...
Puis un jour, sans avertissement, sans présage, soudainement
on sent une résistance. Le destin jusqu’ici complice, se met à
trahir. La maladie dissocie le couple. Et le malheur avec son
aigre visage apparaissant, chasse un trop fragile bonheur. On
voudrait alors avoir auprès de soi quelqu’un qui sût vous
porter aide. Mais on a fait le vide. Rien de plus seul qu’un
homme marié si sa femme vient à lui manquer. Que la solitude
soit si décevante, certes, on ne le supposait pas. On ne se
doutait pas à quel point préserve la vie à deux.
Ma femme si du moins son état n’inspire plus aujourd’hui
trop d’inquiétude, a été, sachez-le, très gravement malade.
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Le Grand Dab s'éveilla. La clarté grise de l'aube s'insinuait. C'était la fin de la nuit. Trop courte, Toujours trop courte. Ne tremble pas, mon âme. Ah, laisse-moi vaincre, oubli de la nuit, les tourments de ce rude univers !

(Incipit).
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On ne m’aura pas eu. Au contraire, je suis tellement sûr de savoir désormais étreindre les choses comme je ne l’ai jamais su autrement. C’est là un aveu pénible, mais je me le dois à moi-même : j’ai lamentablement manqué le spectacle du monde autrefois. Et le plus navrant c’est que je n’ai pris conscience de ma déficience qu’au moment où il était trop tard, momentanément, pour réparer. Oh ! mais je réparerai. Comme je serai attentif ! Comme je serai habile à capter ce monde qui m’entoure et m’escorte ! Il me semble que des mes premiers pas dans la vie retrouvée, je serai à l’affût des plus insignifiantes manifestations de la nature et des hommes et prêt à leur donner justement une signification prodigieuse. Il me semble que, sur ce plan, les épreuves ne m’auront rien enseigné ou plutôt si : qu’elles m’auront enseigné à faire plus de cas que jamais de ces délicatesses qui font le prix d’une existence humaine. C’est que (…) entrant comme les autres dans les glaces d’un cinquième hiver – depuis que j’ai perdu la liberté, je n’ai pas eu une seule fois chaud au cœur. Oui, transi, même dans le plein des étés, je n’ai cessé de l’être moralement. Aussi, comment ne pas sentir plus durement l’exil en ces jours où les nuages porteurs de la longue neige, comment à cerner notre horizon de toutes pars ? Parbleu ! N’est-il pas naturel que nous parions la vie des vivants – pourtant si cruellement tourmentés – et la fassions l’égale de mille rêves ? D’ici, nous avons tellement l’impression que ces deux mondes – le nôtre et le leur – resteront impénétrables et hostiles, quoi que nous fassions…
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"Le poulpe, en l'attaquant, avait simplement ravivé sa détresse. C'était une angoisse tentaculaire. Ses réminiscences, soudain, s'irradiaient en des sortes de fleurs monstrueuses qui devenaient poulpes. Des poulpes, il avait le crâne plein de poulpes, les orbites pleines de poulpes ! Sa vie passée, présente et à venir était infestée de poulpes gluants aux évolutions reptatoires."
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Mais je pouvais pas dire que j'avais fait un seul pantalon. J'en étais tout abrutie. Je finissais par coudre machinalement, sans aucun goût pour ce que je faisais. Et pourtant c'était un métier que j'avais aimé quand on m'apprenait à faire un pantalon du début à la fin, à le tailler, à l'ajuster, à le coudre et à le finir. Mais d'être condamnée ainsi à ne plus faire que des pattes , non ! il y avait de quoi devenir folle.
Je veux bien croire que le système avait du bon pour le patron et qu'il devait s'y retrouver à la fin de la journée. Mais pour nous, les ouvrières, c'était vraiment la fin de tout.
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Quand nous étions petites, notre père, il passait son temps à nous flanquer des raclées pour un oui ou pour un non malgré maman qui faisait son possible pour le calmer. C'est vrai, la pauvre, elle pouvait pas nous voir chialer. Mais lui, il ne s'émotionnait pas pour si peu. Laisse donc, bobonne, qu'il disait en clignant de l'oeil, ça les dressera, elles ont la peau dure!
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