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Critiques de Raymond Queneau (558)
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Zazie dans le métro

Qui aime l’argot et les jeux de mots sera servi !

En raison d’une grève le métro est fermé, Zazie confiée à son oncle Gabriel devra voir Paris autrement. Mais quel Paris ! Un Paris désormais perdu avec ces loufiats, agents de police au carrefour… Que nenni, les monuments s’accrochent toujours, la Tour Eiffel, La Gare de Lyon, Le Panthéon, Les Invalides !

Zazie verra donc ces rues parisiennes, ses bars et surtout le Cabaret. Pas n’importe lequel, celui de son oncle Gabriel qui, la nuit, devient un artiste transformiste.

Est-il donc hormossessuel ? Comme lui demande Zazie.

Peu importe après tout, l'habit ne fait pas le moine, Paris est Paris, la foule entraîne la foule dans une immense valse. De quartiers en quartiers, parisiens, touristes, provinciaux, étrangers, travailleurs, bourgeois et ménagères ont à peine le temps d’échanger quelques mots, quelques regards et ils passent à autre chose.



Ces jeux de mots et rencontres improbables forment un ensemble introuvable ailleurs!

Un ouvrage à lire ou à relire...

Tu causes, tu causes, dit Laverdure, c'est tout ce que tu sais faire !



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Les oeuvres complètes de Sally Mara

De tous les livres de Raymond Queneau, j’ai une affection particulière pour ce journal intime de Sally Mara, soi-disant écrit par une jeune irlandaise qui cherche à découvrir la sexualité. Elle vit dans un monde affreusement patriarcal où les mains aux fesses sont monnaie courante ; la scène inaugurale va encore plus loin dans le harcèlement, et notre jeune vierge ne s’en émeut pas car elle n’y comprend rien. Mais ce qui pourrait rebuter le lecteur contemporain ne le dérange pas, car, comme toujours chez Queneau, les personnages n’ont pas d’existence psychologique, ils ne provoquent pas une identification, et ce qui leur arrive n’est qu’une suite de jeux de mots. Le vrai personnage de tous ses livres est le langage.

Et c’est ce plaisir des mots qui me fait ouvrir le journal de Sally Mara à n’importe quelle page dès que j’ai besoin de rire un bon coup. Pour Sally, le français est une langue étrangère, comme la sexualité ; ses phrases sont ponctuées de mots inappropriés et d’allusions salaces involontaires. Elle rapporte les histoires les plus scabreuses en toute naïveté, et on croit entendre le rire de Queneau entre les lignes…

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Exercices de style

Plus qu'un exercice de style, c'est une démonstration de virtuosité que nous livre ici Raymond Queneau. 99 nouvelles, écrites de 99 manières différentes, ce n'est pas sans rappeler les démonstrations techniques que sont les Caprices de Paganini ou Dont (le 24eme de Paganini est même précisément sur ce modèle).

Et quelle maîtrise du verbe nous montre ici ce fondateur de l'OuLiPo ! Tantôt ingénu, puis savant, l'auteur joue sur tous les aspects du langage : rime, style, rythme, etc.

De quoi se rappeler ce qu'il est possible de créer avec des mots.
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Exercices de style

Au départ, j'ai choisi ce livre pour valider la lettre "Q" (comme Queneau) pour le challenge ABC, et puis, et puis ... le charme a opéré !

Raymond Queneau joue avec la langue française pour notre plus grand plaisir en racontant 99 fois la même histoire courte. A chaque nouvelle version, on est surpris, amusé, impressionné par tant de talent.

Et puis, tout à coup, la lecture est devenu un moment de partage avec mon entourage pour essayer de se souvenir de nos plus ou moins lointains cours de français : "C'est quoi déjà une synchise ? Heu ...." vite le dictionnaire !

"paysan","javanais","injurieux,"macaroniques" etc, etc ... le tout en 99 versions à dévorer, donc !

Un de mes coups de cœur de l'année au final.
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Loin de Rueil

Loin de Rueil ou les rêveries d’un promeneur pas si solitaire.



Queneau nous décrit, avec tout son art de jongleur de mots, la vie de Jacques L’Aumône. Jacques est présenté comme un rêveur, pendant son enfance, qui évoluera mythomane en devenant adulte. En s’inventant des vies, il s’évade de son quotidien banal et sans relief. Qui n’a pas rêvé de s’échapper de sa routine, pour vivre autre chose, capable de changer de rôle comme un acteur de cinéma ? Jacques est celui-là, jusqu’à ce qu’il ose faire le pas. Mais sa nouvelle vie est-elle réelle ou est-elle rêvée ?



Dans ce roman, j’ai apprécié la richesse des mots de Queneau qui n’hésite pas à mélanger termes désuets ou techniques à l’argot et à l’anglais écrit comme cela se prononce. J’ai retrouvé Pérec dans l’écriture de Queneau. Avec ces écrivains, on entre dans un environnement imaginaire, créatif, tellement hors norme que l’on se demande toujours, au cours de la lecture, où ils veulent nous mener. La fin est si surprenante et déroutante que j’achève ces lectures avec la satisfaction d’avoir passé un excellent moment.

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Zazie dans le métro

Certains ouvrages sont à la littérature ce que la Joconde est à la peinture: une œuvre dont tout le monde a entendu parler sans vraiment la voir « pour de vrai ».

C’est le cas de Zazie dans le métro, adapté au cinéma par Louis Malle.

Queneau a écrit un ovni de la littérature, souvent en phonétique et, pour l’époque (1959) fichtrement osé.

Comique mais noir, insolent et rythmé , le livre raconte l’histoire d’une gamine grossière comme on imagine pas, effrontée, entourée de personnages qu’on penserait sortis de l’imaginaire d’Audiard.

Presque un « road movie » parisien mêlant personnages colorés et situations insolites, Zazie est un roman unique et impoli.

À (re) découvrir.
Lien : https://clubdelecture.tubize..
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On est toujours trop bon avec les femmes : ..

Pour passer un bon moment de détente, Ça se lit vite et bien , en 2heures c'est torché, et ça laisse un goût agréable dans les synapses.

Prise d'otages dans un bureau de poste en Irlande, évidemment cela ne se passe pas comme prévu, heureusement pour nous, cela nous permettra de lire des situations cocasses, un peu grivoises, mais tellement savoureuses et sans gros mots, mais avec des mots-valises, il faut parfois relire le mot pour bien le comprendre malgré une écriture simple, c'est Raymond !

Le style Céline ne s'est pas fait tout seul, y'a aussi une similitude avec Audiard, tout est lié en littérature, enfin je pense, en tout cas il y avait à cette époque une dynamique de style, qu'y je crois n'existe plus aujourd'hui ?

Je recommande pour tout lecteur, détente "instructive" assurée.

Oups ! une idée, c'est rare... de ma part, et pourquoi pas une B.D. ?

P.S.: C'est de la lecture intello-rigolotte qui sous ces airs simplette cache une technicité du langage exceptionnelle.
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Zazie dans le métro

Je suis un grand fan de Queneau et de l'époque Parisienne en noir et blanc avec ses métros en bois, ses bus à plateforme, ses façades noires et ses gamin(e)s délurés. La visite de Zazie et toutes ses réflexions sont l'occasion de rencontres de toute le peuple parisien des bistrots, du métro etc...

Drôle, et irrévérencieux (pour l'époque), Queneau nous plonge dans la vie parisienne à hauteur d'enfant avec un style très imagé et très fluide !

J'ai du le relire 2 fois ce livre !!
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Zazie dans le métro

Joli voyage que celui réalisé en compagnie de Zazie, drôle de fillette de 12 ans, en balade à Paris quelques jours, sous la garde de son oncle Gabriel. Elle découvre Paris et quelques-uns de ses habitants dont la gouaille anime ce Paris des années 50. Comme à son habitude, Raymond Queneau, maître de l'Oulipo, joue avec la langue française avec humour et talent, pour notre plus grand plaisir !

Une lecture que je voulais faire depuis longtemps, et que je ne regrette pas.



CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2018

CHALLENGE ABC 2017 - 2018
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Les Fleurs bleues

Loufoque, entrainant, rafraichissant, humoristique, curieux, irréaliste, aérien, décalé…. Que de qualificatifs pour définir ce roman !





Cidrolin vit sur une péniche. Ses passions sont simples. Il aime faire un tour au "campigne" pour observer, tel un zoo, ses habitants. Il admire l'évolution constructive du "hachélème" de l'autre côté de la route. Il repeint sa cloture après le passage d'un inconnu qui y tague des insultes. Mais surtout la passion de Cidrolin est de dormir. Parce que lorsqu'il dort, Cidrolin rêve. Mais ce ne sont pas de simples rêves. Non, Cidrolin rêve du duc d'Auge, un personnage haut en couleurs qui vit sous le règne de Saint Louis. Le duc d'Auge a une très longue vie rempli d'aventures qui lui font traverser les siècles. Mais sa principale occupation est de dormir. Parce que lorsqu'il dort, il rêve. Il rêve d'un drôle de monde. Un monde rempli de "houatures", de "tévé". Mais le duc d'Auge rêve surtout de Cidrolin, un veuf qui vit avec sa dernière fille sur une péniche, dans un temps lointain et à qui il arrive pleins d'aventures…





Toujours dans le cadre du "challenge ABC", je cherchais un "Q". J'ai hésité à choisir Queneau en raison de quelques souvenirs scolaires où le côté surréaliste de l'écrivain m'avait dérouté. Ai-je acquis de l'expérience ? Est-ce l'enseignement qui n'a pas su rendre l'auteur intéressant ? Quoiqu'il en soit, je ne regrette pas mon choix. Et pourtant, si j'essaie d'analyser ce que j'ai apprécié, je suis bien en peine ! Pas d'histoire, au sens romanesque du terme. Les personnages sont décrits sous un aspect négatif. L'orthographe est volontairement faussée. Même le titre n'a aucun rapport. Toutefois, il est impossible de quitter ce roman une fois commencé. Bizarrement, j'ai adoré le passage d'un personnage à un autre, sans aucune transition. C'est tellement naturel ! C'est difficile à expliquer mais ce livre m'a donné un sentiment de légèreté, de liberté. C'est justement le privilège d'un grand auteur d'avoir la capacité de faire rêver son lectorat juste avec des mots. Et puis ce n'est pas tous les jours que mon héros romanesque préféré est un cheval s'appelant Démosthène….

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Exercices de style

Écrire la même histoire dans 99 styles différents...il fallait oser...c'est brillant, amusant, déconcertant !



C'est l'histoire d'un type qui monte dans un bus...partant de là, découvrez les versions mathématiques, rêveuse, hésitante...etc...



On n'est pas obligé de tout lire d'une traite, mais on peut piocher ici ou là la version que l'on a envie de découvrir !
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Exercices de style

Quelques scènes du quotidien parisien décrites à travers le bref parcours d'un personnage finalement assez quelconque, mais d'une richesse incroyable puisque racontées de quatre-vingt dix-neuf manières différentes.

De quoi ravir aussi bien les exégètes que les amateurs de fantaisie et les amoureux des mots.

Un ouvrage incontournable vers lequel on revient toujours !
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Zazie dans le métro

Zazie est une fille que sa mère confie à son frère Gabriel le temps de se consacrer à son amant. Zazie veut voir le métro mais à son arrivée, c'est la grève donc pas de métro pour Zazie, tout juste le tac de Charles, un ami de son oncle Gabriel. Une course comique entre les divers protagonistes dans les rues de Paris...



L'incipit, je le connaisais déjà, le fameux "Doukilpudonktan". Avec le contexte, je l'ai enfin compris. Ca commence bien ! L'humour est assez particulier, Queneau retranscrit phonétiquement l'argot des dialogues entre personnages, ce qui donne un certain genre au texte. Et Zazie, cette fille curieuse de tout, qui jure comme un charretier, rêve de bloudjinzes et de métro, m'a beaucoup étonné et même un peu agacée à la fin. Elle a une certaine indépendance, elle se veut grande, adulte mais on voit bien que c'est encore une enfant.



Queneau manie bien l'humour de répétition (Alors t'es un hormosessuel ou pas ?) mais plus l'intrigue avance, plus on se retrouve dans des situations invraisemblables. La mention des surplus américains fait penser que ça se passe après la seconde guerre mondiale.



Je suis curieuse de voir le film de Louis Malle ! Pendant ma lecture, je m'imaginais entendre le langage employé par la petite Zazie, voir l'agent Trouscaillon ou la veuve Mouaque.



Et la fin ! Quelle fin ! Vraiment chapeau à Raymond Queneau qui tient bien son roman du début à la fin.
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Zazie dans le métro

Du Queneau du vrai! Du merveilleux. Du délicieux!



J'avais adoré Exercices de Style, mais vraiment. C'est même un des rares livres que je relis régulièrement. Son style et sa présentation est particulière, mais tellement délicieuse, tellement drôle!



Dès les premières lignes de Zazie dans le métro, j'ai retrouvé cet univers parigot, ce style de narration.



C'est l'histoire d'une petite fille, Zazie qui est hébergé quelques jours chez son oncle qui a un métier pour le moins original. Le rêve de Zazie est de prendre le métro, mais il est en grève....On est à Paris après tout! Une série d'évènements leur arrive, plus originaux les uns que les autres. des passages tellement drôles!



L'univers de Queneau, du moins ce lui que je connais est une magnifique image du Paris d'après-guerre. On tombe en une phrase dans cette ville, on entend dans nos têtes cet accent si bizarre du parisien... cet univers si étrange...



Zazie est une vraie pimbêche, insolente, qui grandi trop vite avec une histoire familiale assez lourde, mais qui le vit bien... Les adultes ne la comprennent pas et cela donne des situations et des dialogues ubuesques! Les autres personnages gravitent autour d'elle.



Il a un style très particulier, surtout dans Zazie qui est écrit comme un parisien pur souche qui parle. Avec l'accent, et les fautes de grammaire qui vont avec. Au début, ce style est un peu déroutant, mais ça permet de vraiment se mettre dans l'histoire.



j'ai beaucoup ri, comme d'habitude, en lisant ce texte. C'est un délice. J'avais peur d'être déçue par ce livre, tant j'avais aimé exercices de style, mais au contraire, Queneau confirme mon amour pour sa littérature et sa façon si particulière de raconter des histoires.



Mon nouveau but, lire toutes ses œuvres, tellement elles sont délicieuses!



Aller, je le répète, lisez-le, ce livre est délicieux!
Lien : http://echappeesculturelles...
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Exercices de style

Les « Exercices de style » témoignent chez Raymond Queneau d’un véritable engagement littéraire, allant vers une littérature presque expérimentale. Avec la fondation de l’Oulipo, entendez par là « Ouvroir de Littérature Potentielle » en 1960, Queneau réorganise l’ensemble de ses textes afin d’en faire l’un des piliers de ce nouveau mouvement littéraire. L’accent est mis sur l’originalité de la forme et non du fond, ainsi que sur l’aspect ludique et véritablement interactif du texte.

Partant d’une courte scénette somme toute banale : le narrateur est témoin, dans un bus de la ligne S, d’une altercation entre un jeune homme au long cou et au chapeau ridicule et un homme plus âgé. Puis il revoit, deux heures plus tard, le jeune dandy en compagnie d’un camarade devant la gare St Lazare. De là, Queneau réécrit de 99 manières différentes cette anecdote, alternant les points de vue, jouant sur la variation de rythme, sur les tons, sur les temps, sur les figures de style, sur le sens ainsi que sur la forme (adaptation théâtrale, poétique…). Aucune lassitude chez le lecteur à voir ainsi se rejouer la même scène tant les variations dans l’écriture sont plaisantes et originales. L’Oulipo étant un mouvement réunissant des hommes de lettres et des mathématiciens, on sent l’influence des mathématiques dans certains exercices, ce qui donne d’étonnantes alliances. Un recueil surprenant donc, dans lequel Queneau s’amuse et le lecteur avec lui !

A noter que Folio vient de sortir une nouvelle version des « Exercices de style », dans laquelle on peut lire des textes inédits tels que les publicités pour DOP ou pour des tranquillisants qui sont un véritable régal ! Bref, un livre que tous les étudiants en lettres, munis de leur dictionnaire, se doivent de lire, ne serait-ce que pour s’approprier les différentes figures de style ! Et pour les autres, essayez donc, vous passerez un bon moment !

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Exercices de style

Un petit livre bien symphatique qui nous donne à voir toute la richesse d' une langue, en l' espèce la langue française.



Il faut avoir une certaine maîtrise de la langue pour pouvoir manier ainsi les mots avec tant de dextérité. J' admire cette oeuvre parce que d' un fait insignifiant et répété de 99 manières différentes, je l' impression d' avoir lu quelque chose de nouveau à chaque fois et cela ne m' a absolument pas ennuyé. J' en suis même venue à me demander au fil des pages, s' il n' allait pas épuiser à un moment ou un autre son registre et serait obligé de tourner en rond...







Et bien non détrompez-vous, il innove sans arrêt et c' est cela qui fait tout l' intérêt de cette lecture! Je trouve qu' il nous ouvre un peu l' esprit pour nous apprendre que les choses peuvent être dites de beaucoup de façons, plus ou moins drôles, la on emprunte souvent un même style. Parfois cela semble assez farfelu, on n' y comprend pas grand chose mais ça reste drôle malgré tout. L' auteur joue sur les personnages, leur ressenti, la situation , on sent vraiment qu' il s' est amusé en écrivant ces textes.



Comme quoi même une histoire des plus banales peut être mise en valeur lorsque l' on sait s' y prendre!

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Zazie dans le métro

Comme dirait Zazie : Je vous annonce que la semaine de la bonté est terminée. A rvoir. " P 115

Il y a de quoi là dedans faire disjoncteur un correcteur orthographique ! Faut pas egzagérer !

Et ça prétend causer le français !



Zazie est une fillette, fraîchement débarquée à Paris, qui rêve de prendre le métro mais pas de bol il est en grève ! Deux jours à Paris, l'occasion de visiter un peu, de faire de drôles de rencontres et de faire tourner en bourrique son oncle Gaby !



C'est complètement idiot comme réflexion, je ne pensais pas dire cela un jour mais c'est vraiment d'une autre époque ! Le vocabulaire, les idées, les discussions, me semblent si éloignés de nous !

Je ne doute pas que l'accueil du public fut autre en 1959 mais en 2024, j'ai beaucoup de mal à apprécier.

Et je me suis vraiment accrochée pour le terminer.. Je n'abandonne jamais une lecture, par respect pour l'auteur, mais là, je dois dire que j'étais à deux doigts.



Je ne doute pas, par contre, de la joie, de la jubilation que l'auteur, Raymond Queneau, a pu ressentir en écrivant un tel roman. Un sentiment sans doute de grande liberté artistique !



Cette liberté de ton et ce travail des mots ont sans nul doute fait avancer la création artistique. Mais pour ma part, je me suis vite lassée.



En cause, Les dialogues :



Les inventions orthographiques sont drôles mais au bout de quelques pages, cela devient compliqué. La lecture en est très ralentie. Et du dialogue, il y en a ! C'en est truffé ! Presque une pièce de théâtre !



Les thèmes :



La sexualisation de Zazie et le sujet de l'homosexualité m'ont profondément agacé, même désespéré, scandalisé ! Pardon hormosessuel, comme dirait Zazie !



Et Zazie :



Insupportable gamine, grossière et malpolie, au bout de trois pages, elle me sortait déjà par les yeux !



Je sais qu'il s'agit d'un roman d'initiation et que Zazie est censée prendre une certaine maturité en fin de roman en se confrontant aux adultes après les avoir user avec ses questions harcelantes mais rien n'y fait. Cela ne prend pas.

Je suis sans doute trop premier degré ? Je n'ai pas saisi le sens ? Pas d'humour ? Pas la fibre artistique ?

Ptêtre que j'y comprends rien.

De l'art ?

" De l'art avec un grand a, faites bien gaffe ! De l'art en quatre lettres, et les mots de quatre lettres sont incontestablement supérieurs et aux mots de trois lettres qui charrient tant de grossièretés à travers le majestueux courant de la langue française, et aux mots de cinq qui n'en véhiculent pas moins. " p137 comme dirait Gabriel à propos du sliptize.

Un bon délire artistique, certainement !

Vous n'y comprenez rien ? Moi non plus ! Mais ya rien dssérieu là dedans..

Enfin, peut-être un peu tout de même. !

Je dois faire partie de ces lecteurs fainéants que redoutait Queneau, craignant toujours d'être considéré comme un amuseur ou un farceur.

Il me semble que la forme poétique m'aurait mieux.

( Hum hum , tu ne lis jamais de poésie !!)

Mais il a choisi cette fois, le roman et c'est plus grand public, je le conçois.

(ou mais n'empêche...)

Allez c'est pas tout ça mais je cause, je cause ...



Enfin voilà, je l'ai lu et ça j'en suis fière tout de même mais il n' y aura pas de deuxième fois !

Pour la revoyure, on repassera ! Faut pas egzagérer tout de même !



Challenge XXeme (illimité)

Challenge ABC

Challenge ABC titres

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Zazie dans le métro

J’ai relu Zazie avec un immense plaisir, j’ai tout autant apprécié que dans les années 70 les jeux de mots et d’orthographe, mais je ne suis pas sûre qu’un lecteur plus jeune apprécie autant les intentions de l’auteur. En effet Raymond Queneau a écrit ce texte en 1959, avec l’idée, surprenante, voire provocante pour l’époque, de remplacer le français écrit standard par un français parlé, tant par sa syntaxe que par son vocabulaire, ainsi que par son orthographe plus ou moins phonétique. A l’heure actuelle, plus rien de provocant, ni de très surprenant.

Au-delà de cette intention, l’intérêt de ce récit pour le lecteur semble bien mince : Zazie va-t-elle arriver à prendre le métro ou non ? Action qui finira par avoir lieu sans avoir vraiment lieu puisque Zazie, trop fatiguée, dormira pendant tout le trajet. Mais ce thème n’est en fait qu’un prétexte secondaire.

Zazie, sans complexe et sûre d’elle, s’oppose aux adultes qui s’entêtent à soutenir que le monde est prévisible et ordonné. Elle préfère vérifier cette affirmation, sans se contenter des apparences, mettant à nu le désordre surgi souvent de l’imprévisible.

Un autre thème récurent est la question sur les apparences, à travers celle sur l’homosexualité : Zazie se demande si son oncle Gabriel est homosexuel ou non, celui-ci l’amène à penser qu’il ne l’est pas. Et pourtant à la fin, quand Marceline, l’épouse de Gabriel, accompagne Zazie à la gare, la mère de Zazie s’adresse à lui en disant « Tiens, Marcel. »

A la toute fin, le récit prend encore un tout autre sens quand la mère de Zazie lui demande ce qu’elle a fait, et que celle-ci répond laconiquement : « J’ai vieilli ». Il s’agissait donc en quelque sorte d’une sorte de conte sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte, avec ses questionnements sur l’ordre du monde, sur la liberté, sur son identité sexuelle… Incontournable ! Je ne pense pas que dans les années 70 j’y avais vu tout ça, d’où l’intérêt des relectures...

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Les Ziaux - L'Instant fatal

"Queneau! Queneau!" , pourrions nous nous exclamer en forme de clin d'œil à cet extraordinaire anticonformiste du langage.



Queneau qui, dans sa jeunesse, fit partie du groupe surréaliste, puis s'en détourna et fut excommunié comme tant d'autres par le Pape Breton, a créé une oeuvre inclassable, dont un millier de poèmes parmi lesquels ceux de ces deux recueils Les Ziaux et l'Instant Fatal.

Si les premiers poèmes des années 1920 du recueil Les Ziaux sont un peu dans la veine surréaliste, par la suite, la manière si particulière de Queneau s'y affirme.



Cette façon de triturer les mots, la syntaxe, de jouer avec la construction même du poème, est unique. Certes, d'autres comme Tardieu vont faire aussi de la syntaxe, de la grammaire, un matériau poétique. Le jeu sur le langage est aussi présent chez Prévert et Vian, notamment.



Mais, chez Queneau, il y a de façon omniprésente, une intention délibérée de jouer sur le langage en un cadre contraint, et ceci en opposition aux surréalistes. Car Queneau, on le sait, était passionné par les mathématiques,et fut le créateur du groupe de l'Oulipo, dans lequel les écrivains s'imposaient des règles de construction pour composer leurs textes. Et puis, il va aussi reprendre des formes classiques, pour mieux les détourner, les parodier, les moquer.



Et donc, dans les poèmes de ce livre, on y voit non seulement des mots nouveaux, mais surtout un incroyable jeu de construction ou de dérèglement de construction, des phrases qui reviennent comme des petits modules, par exemple dans "Le ciel s'est couvert" "Lampes taries" "Nuit", " La mort à écouté le prêche inconsistant.." etc..., ou au contraire des mots identiques qui vont changer de place, tel est là cas dans "l'encrier noir au clair de lune "ou "sans délire" ...ou encore des répétitions, des séries, de mots, avec des effets comiques (poème Il pleut) ou tristes (poème misère de ma vie...). Aussi, ces nombreux poèmes qui imitent la prosodie des poèmes romantiques, voire des poèmes de Villon, mais en utilisant un langage trivial ou décalé. Ils sont si nombreux que je ne peux tous les citer. Il y a par exemple l'amusant "Un million de faits", ou "Le velours olfactif", le saisissant "Les citernes", le mystérieux "Robinson", aussi Magie Noire, Magie Blanche, Bois, Ballade en proverbes de vieux temps etc...... Aussi ceux qui se moquent des procédés rhétoriques tels le cocasse "L'explication des métaphores". Ou encore, cet "Art poétique" plein de fantaisie et d'humour, sans doute la partie la plus gaie et comique du livre, où l'on trouve par exemple ce quatrain qui s'amuse de l'alexandrin:

Quand les poètes s'ennuient alors il leur ar

Rive de prendre une plume et d'écrire un po

Ème on comprend dans ces conditions que ça bar

Be un peu quelquefois la poésie la po

Ésie



Et puis, Queneau joue à déformer les mots, à forger des néologismes, use d'un langage phonétique, que tous eux qui ont lu "Zazie dans le Métro" connaissent. Il nous rappelle ainsi ce que l'on ne devrait jamais oublier: la poésie, plus que tout autre forme littéraire, c'est oral, ça se dit et ça s'écoute, il le faut absolument.



Mais si cette poésie tourne parfois au jeu littéraire gratuit, et un peu lassant, elle est loin d'être cela, sinon elle aurait peu d'intérêt. Derrière ces constructions langagières insolites, et grâce à elles, surviendra parfois une surprise magique devant certaines apparitions de mots, vulgaires parfois, ou des associations de mots incongrues. Queneau a aussi un regard ironique et tendre sur les petites gens, un amour du "populaire", des choses de la vie simples (un exemple parmi d'autres, "Les pauvres d'autrefois"). Mais il y a enfin, et terriblement, une tristesse devant cette chienne de vie, une angoisse sur la vie qui passe (ainsi le célèbre "Si tu t'imagines", mais aussi, "Des jours se sont passés") sur la décrépitude, la maladie ( par exemple "Je crains pas ça tellement") la vieillesse et la mort, surtout dans le recueil "l'Instant fatal". Et au total, je trouve que la poésie de Queneau, et plus souvent que l'on ne le croit, c'est plutôt grinçant, grave et triste, en tout cas dans ces deux recueils.



En conclusion, ce livre de poésie de Queneau, et même si parfois les textes sont difficiles, et que j'ai beaucoup plus d'affinités avec d'autres poètes, parmi lesquels Rimbaud, Baudelaire, Verlaine, Apollinaire, Eluard, Char, Chedid, Prevert, ..., je trouve que ça vaut le coup de s'y arrêter, de les lire et relire.

Il ne faut pas que l'on s'y trompe, Queneau est un vrai pouëtt.
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Exercices de style

La même petite histoire toute simple et sans vraiment d'originalité racontée de 99 façons différentes, chaque version traduit une figure stylistique particulière et c'est là le coup de génie de l'auteur. C'est brillantissime !

Un type au long cou dans un autobus, avec un chapeau et un pardessus trop échancré marche sur les pieds d'un autre usager. Je les ai tellement rabâchées que j'en connais certaines par coeur, on rit et on s'étonne à chaque page. Un must !
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