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EAN : 9782070368495
211 pages
Gallimard (11/01/1977)
3.65/5   86 notes
Résumé :
Loin de Rueil est le roman de la « rêverie éveillée ». Jacques l'Aumône, qui en est le héros, rêvasse, tout en vivant sa vie, cent vies possibles. Quelques lignes lues au hasard, une rencontre, un propos saisi au vol, suffisent à provoquer le démarrage grâce auquel il se quitte lui-même, et devient boxeur, général, évêque ou grand seigneur. Il vit à côté de sa vie avec application et constance; et le passage du réel au rêve est si naturel chez lui que, sans doute, i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
A Rueil, Jacques l'Aumône est un jeune garçon rêveur, tellement rêveur qu'il se croit l'enfant illégitime d'un poète, ami de son père. Une rêverie qui l'entraîne plutôt plus que de raison dans les salles obscures où se donnent des films muets…
Devenu adulte, Jacques se marie avec Suzanne et vit à la campagne en travaillant chez un vétérinaire. Arrive dans le village, une troupe de théâtre ambulant va bouleverser sa vie…

Un roman que certains disent confus, comme si Raymond Queneau cherchait à perdre le lecteur. Un roman que pour ma part je trouve foisonnant : Jacques se voit tout à tour fils d'un poète maudit, boxeur professionnel, éditeur, chimiste, saint, etc. Comme l'enfant qui rêve de devenir pompier, policier etc.
Quand il se voit pas « horlaloua » ou « coboy » dans le « farouest ». le dessinateur Gotlib reprendra des orthographes similaires plus tard (ouane more taïme…)…

Roman foisonnant, picaresque même, dans sa forme échevelée ; mais également roman de l'amour déçu ; l'amour comme pourvoyeur de désillusions. Ce n'est pas Jacques qui démentira : marié, séparé, amant abandonné, amoureux transi…

Comme souvent chez Queneau, « Loin de Rueil » est un roman échevelé, aux trouvailles de style étonnantes. Mieux, le roman du rêve éveillé ; du rêve de l'enfance qui s'éternise.
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Loin de Rueil ou les rêveries d'un promeneur pas si solitaire.

Queneau nous décrit, avec tout son art de jongleur de mots, la vie de Jacques L'Aumône. Jacques est présenté comme un rêveur, pendant son enfance, qui évoluera mythomane en devenant adulte. En s'inventant des vies, il s'évade de son quotidien banal et sans relief. Qui n'a pas rêvé de s'échapper de sa routine, pour vivre autre chose, capable de changer de rôle comme un acteur de cinéma ? Jacques est celui-là, jusqu'à ce qu'il ose faire le pas. Mais sa nouvelle vie est-elle réelle ou est-elle rêvée ?

Dans ce roman, j'ai apprécié la richesse des mots de Queneau qui n'hésite pas à mélanger termes désuets ou techniques à l'argot et à l'anglais écrit comme cela se prononce. J'ai retrouvé Pérec dans l'écriture de Queneau. Avec ces écrivains, on entre dans un environnement imaginaire, créatif, tellement hors norme que l'on se demande toujours, au cours de la lecture, où ils veulent nous mener. La fin est si surprenante et déroutante que j'achève ces lectures avec la satisfaction d'avoir passé un excellent moment.
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Le petit Jacques l'Aumône rêve à tout-va. Sans doute un bon moyen, avec le cinématographe de quartier, de s'évader à moindre frais de sa vie d'enfant de Rueil et d'une famille de condition modeste (parents gentiment gentils, quoique simples et terre-à-terre). Alors, Jacques rêve. Il saute de personnage en personnage. A peine croise-t-il le sous-disant comte Louis Philippe Des Cigales, l'ami de la famille, poète local et méconnu, qu'il se voit illico comte à la place du comte, et promis à une grande destinée historique. Quelques heures plus tard, « après avoir abdiqué pour des raisons connues de lui seul », à peine débutent les films dans le cinématographe du coin qu'il se métamorphose en héros à la place du héros aux prises avec des « orlaloua ». Puis inventeur-aviateur, accomplissant à lui seul toutes les grandes traversées de l'histoire de l'aéronautique. Plus tard encore, le voilà pape machiavélique pour épater les amies d'enfance, ou champion de boxe pour épater la galerie.

Et lorsque la vie semble le rattraper, devenu ingénieur chimiste par méprise, marié et père par hasard, Jacques l'Aumône s'évade à nouveau, au sens propre comme au figuré : évasion et rêve de vie d'artiste, rencontres de passage et amours fantasmées, petites opportunités et grandes désillusions (le chapitre sur les amours désenchantées et la quête de l'humilité est un régal). Au final, loin de tout et de tous, devenu acteur de cinéma à Hollywood, Jacques l'Aumône aura-t-il réellement existé ? Ou n'aura-t-il été que le personnage rêvé de tous les autres ?

Péripéties exotiques ou passages tourmentés dignes des sommeils agités, Loin de Rueil est tel un rêve. Un enchaînement, totalement décousu et en accéléré, d'épisodes les plus extravagants les uns que les autres. Un roman dont vous êtes le rêveur, et dont il convient de ne surtout pas chercher à comprendre la règle du jeu. Alors, abandonnez là toute interprétation des rêves. Allongez-vous. Fermez les yeux. Et laissez vous porter, bercer, au rythme de la langue particulière du néo-français à la Queneau, piquée de dialogues irrésistibles et de descriptions aux aphorismes décalés (« ça donne de l'air dans une ville les cimetières ; ça permet de respirer »). Un roman qui n'est pas sans rappeler celui des rêves (tiens, tiens) des Fleurs Bleues.
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Ça avait pourtant l'air bien cette histoire de rêverie... J'avais déjà du mal avec Alice aux pays des merveilles tant ça allait dans tous les sens, mais alors celui-là c'est le summum. Très clairement, on y comprend pas grand chose. L'écriture n'aide pas à la compréhension... C'est sans goût ni sentiments. J'ai fini par abandonner même si c'est un roman court. Je n'aime pas perdre mon temps.
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On suit dans cet ouvrage la vie de Jacques L'Aumône, un petit garçon originaire de Rueil qui au lieu de vivre sa vie, la rêve. de plus, ce qu'il ya de bien avec le rêve, c'est que si on n'est pas satisfait de sa précédente vie, on peut s'en imaginer un autre et ainsi de suite. Il finit par épouser Suzanne, une serveuse mais n'arrête pas pour autant ses rêveries éveillées pour autant.
Il est vrai que le livre est un peu confus par moments car le lecteur ne sait jamais s'il est dans la vie réelle, enfin, celle du personnage, ou dans l'imagination de ce dernier mais c'est en même temps ce qui fait toute la magie du roman. J'avais découvert Queneau avec "Les fleurs bleues" et ce livre se trace exactement sur la lignée de ce dernier. Un peu loufoque mais génial !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il s'intéressait aux insectes un entomologue pas vrai ? Un jour on lui apporte dans une boîte un pou qu'on avait peint en bleu à l'aquarelle, ce qu'il pouvait être content Offroir il n'en avait jamais vu de pareils, une nouvelle espèce qu'il s'est écrié, et il nous a donné cinquante centimes, à chacun. On les a fumés en cigarettes, les vingt ronds.
Page 180
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Je devais entrer à l'Opéra, dit Jacques. J'ai donné des récitals à la salle Pleyel et je suis monté sur la scène de quelques music-halls. Je tenais ça de famille d'ailleurs car ma mère était danseuse dans le corps de ballet de l'opéra de Bordeaux. Mais par respect pour mon père qui était archevêque j'ai fait de la chimie.
Page 100
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Que fait ce type? Rien ne l’indique. Il ne s’arrête devant aucune boutique, il ne se retourne pas sur les femmes, il ne fait pas minh aux chats, kss aux chiens, psst aux taxis, il ne tapote pas les joues des enfants, il n’essaie pas de ne pas marcher sur les interstices du pavage, il ne demande pas son chemin aux flics, il n’entre pas les vespasiennes, il ne traverse pas une rue sans avoir regardé à gauche puis à droite, il n’éternue rote ni ne pète, il ne trébuche pas, il ne donne pas mie de pain à petits oiseaux ni à gros pigeons, il n’attend aucun tramway aucun autobus, il ne descend dans aucun bouche de métro, il ne se met pas les doigts dans le nez, il ne balance pas les doigts en marchant, il ne se gratte ni la nuque ni l’anus, il ne sort son mouchoir ni pour s’essuyer le visage ni pour se moucher, il ne sort pas son mouchoir du tout, il ne s’essuie pas le visage, il ne se mouche pas, et ne crache non plus à terre, il ne fume pas, il ne met pas ses mains dans ses poches, il ne jette pas de bouts de papier dans le ruisseau billets d’autobus ou tickets de tramway, il ne boîte pas, il n’a pas de tic ni de soubresauts, il est tellement bien comme il faut être que Jacques se demande comment il pourrait s’y prendre pour atteindre cette perfection pour s’annuler ainsi lorsque le citoyen se précipita sur le sac à main d’une femme et s’enfuit au pas de course.
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J'ai eu de belles occupations pendant ce temps-là : valet de chambre d'un évêque, galérien, étudiant, émeutier, argousin, ce qui fait que j'ai bien connu Mgr Mirbel, Jean Valjean, Enjolras et Javert.
Page 156
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C'est toujours comme ça. C'est toujours la même cause, toujours la même raison. une histoire triste. Une histoire de femme. Une histoire triste de femme. Ah les femmes, monsieur!
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Vidéo de Raymond Queneau
Jacques Jouet & Laurence Kiefé -traduire Harry Mathews - "Les derniers seront les premiers" - à l'occasion de la parution de "Les derniers seront les premiers", d'Harry Mathews aux éditions P.O.L traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laurence Kiefé et Jacques Jouet , à Paris le 6 février 2024 et où il est question, notamment, de Harry Mathews, de traduction à deux, de contraintes et de haïkus, de Georges Perec et de l'Oulipo, de Raymond Roussel et de Raymond Queneau.
"On peut dire de la plupart des poèmes rassemblés ici qu'ils ont des origines biographiques, imaginaires ou d'ordre procédural. Une fois établies ces catégories simples, il est indispensable de ne pas tarder à les bousculer voire à les détruire. En fait, presque tous ces poèmes entrent dans plus d'une catégorie et parfois dans les trois." Harry Mathews

-"Collected Poems 1946-2016", de Harry Mathews est publié en anglais chez Sand Paper press -"The Solitary Twin", de Harry Mathews est publié en anglais chez New directions -"Case of the Persevering Maltese", de Harry Mathews est publié en anglais chez Dalkey Archive press
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