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Critiques de Régine Pernoud (120)
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Les saints au Moyen Age. La sainteté d'hier e..

Régine Pernoud était une fervente croyante. Un monde sans la foi chrétienne et sans sa galerie de saints eût été pour elle inconcevable. Et il est vrai que les saints sont, à leur manière, les héros du christianisme et ses modèles, comme disciples éloignés du Christ et tentant de marcher comme ils le pouvaient dans ses pas. Leur vie s'entoure évidemment de merveilleux et de miracles - car il faut qu'ils aient fait de ces actes hors normes pour pouvoir être canonisés, c'est de règle. L'Église a besoin de ces personnages masculins et féminins qui sont offerts en exemples à tous les fidèles, et sans doute magnifie-t-on leurs actions - et jusqu'à leur personne - en leur conférant un halo de légende qui aide à les situer bien haut dans une hiérarchie de la vertu et de l'estime. A-t-on ainsi embelli la réalité jusqu'à la déformer pour que cela fasse plus vrai que vrai ? Sans doute un peu, beaucoup. Mais cela n'enlève rien à la beauté de leur parcours et à la valeur de leur action et de leur être.

Régine Pernoud nous offre à contempler une belle galerie de saints et de saintes en nous rappelant ce que fut leur vie, en nous précisant ce en quoi ce qu'ils firent fut remarquable et marquant et ainsi elle en vient à montrer en quoi leur personne et ce qu'ils ont accompli peut encore avoir valeur d'exemple pour nous tous aujourd'hui. On sera peut-être tentés d'objecter que l'Église catholique n'offre pas que de beaux exemples et que ceux-ci ne sauraient faire oublier la masse de contre-exemples qui se dressent entre l'idéal et la réalité. Et sans doute n'aura-t-on pas tort de le faire. Mais on reconnaîtra à Régine Pernoud de la sincérité dans son propos, assez militant il est vrai, et cela alors même s'il faut bien tracer quelque part une frontière entre l'objectivité attendue de la part de l'historienne qu'elle fut et la fidélité personnelle qu'elle montra à une certaine représentation très catholique du christianisme.



François Sarindar
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Les Templiers

Un "Que sais-je" qu'il faut aborder avec un minimum de connaissance sur l'ordre du temple et son époque. La prose typique de Régine Pernoud est formidable.
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Les Templiers

Un bon ouvrage, très synthétique, à la fois sérieux et agréable à lire, qui rappelle un livre fort intéressant que Régine Pernoud avait plus généralement consacré aux Croisés.

Sur Les Templiers, Régine Pernoud, respectant l'esprit de la collection Que sais-je ?, va a l'essentiel et ne donne aucune part aux légendes fabriquées à leur sujet ni aux élucubrations sur leur trésor, avant tout immobilier et foncier, puisque par ailleurs ils n'étaient que les dépositaires des fonds que l'on voulait bien leur confier en garde. L'ouvrage relate donc les faits, de la création de l'Ordre, en 1118, et des circonstances qui l'entourèrent, jusqu'à la mort du dernier Grand-maître en 1314. La plume de Régine Pernoud y excelle.

Beaucoup d'informations en un nombre de pages limité.



François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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Les Templiers

Excellent ouvrage d'introduction sur l'Ordre du Temple, le réel, pas le fantasmé. Le caractère marqué de Régine Pernoud se fait fortement sentir au cours de la lecture, ce qui n'est pas sans ajouter un certain charme à ce Que sais-je fidèle à la réputation de la collection.
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Les Templiers

Régine Pernoud cherche ici la vérité et ne s'occupe pas des légendes. Légendes soigneusement entretenues encore de nos jours par l'église pour ne pas désavouer les "juges" du Moyen Age. L'Ordre fût victime de l'orgueil d'un homme : le roi de France que l'on peut définir d'un mot plus contemporain : dictateur. Tout dans cette affaire ressemble aux procédés des staliniens (procès truqués) et des nazis (voir la Nuit des longs couteaux) ou encore de la Saint-Barthélémy.

Ce texte reste un bon travail objectif.
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Les Templiers. Chevaliers du Christ

Les templiers Chevaliers du Christ... Ou le bouquin sympa, simple, mais pourtant sérieux, pour comprendre un peu...



Comme d'habitude avec les découvertes Gallimard, un petit livre hautement illustré, l'iconographie mélange les peinture médiévales, les photos, plans de châteaux et autres chapelles, tout autant que les peintures du 19eme à côté de la plaque ( mais au 19eme y ont pas été à côté de la plaque qu'avec les templiers, avec plein d'autres sujets ^^, après la peinture doit-elle être réaliste et factuelle niveau historique ? Mais ça là, c'est un autre débat ^^) et les images des séries télévisée et autres films mettant en scène des templiers – bon en général c'est leur fin, avec Molay sur le bûcher, le côté Les rois Maudits « chienne de Mahaut ! J'aurais ta peau ! » où Druon se sert du mythe de la malédiction de Molay lancée depuis son bûcher quand à la mort future du Pape, du Roi (Philippe le Bel) et de ses divers conseillers voir de sa descendance...^^

Non niveau iconographie y a de quoi faire, bien qu'à mon sens il aurait été sympa de mettre plus de cartes pour bien se rendre compte de la dispora Templiere et donc de son importance...



Après historiquement j'espère que les fait relatés sont justes ( je suis pas experte en Templier, et encore moins en histoire) mais le ton de la dame, me semble neutre factuel et est très clair.

Après le bouquin date un peu, y a peut-être eu des découvertes nouvelles depuis... sais pas, mais même si, la dame n'y est pour rien.

Un livre de vulgarisation historique, qui ne se laisse pas glisser sur la pente du mythe, du fantasme et de la légende, et dieu qu'on sait que avec les templiers c'est facile. Le templier est entré dans l'imaginaire collectif de bien des façons. Là non...



Un livre intéressant, facile d'accès, pour débroussailler un peu et se mettre le pied à l'étrier pour approfondir ensuite.
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Les Templiers. Chevaliers du Christ

Régine Pernoud (1909-1998), fut une éminente historienne, avec une prédilection pour l'époque médiévale.



C'est précisément de cette époque que traite ce petit ouvrage, abondamment illustré comme tous les livres de la collection "découvertes Gallimard".



Les templiers restent aujourd'hui encore mythiques, leur histoire ayant indéniablement des aspects romanesques et mystérieux.



Loin de certains livres parfois un peu fumeux qui leurs sont consacrés, Régine Pernoud présente clairement l'histoire de cette chevalerie, depuis la fondation de l'Ordre, jusqu'à sa chute sous Philippe le Bel.



Le genre de livre didactique à lire et à conseiller sans réserve.



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Lumière du Moyen Age

Je sais que Régine Pernoud est une grande spécialiste de ces siècles obscurs qui ont précédé la Renaissance et découvrir son approche dans son essai : "Lumière du Moyen Age" a été un véritable plaisir et un enrichissement personnel.

J'ai apprécié tout particulièrement son chapitre destiné aux Lettres où elle dit elle-même que "malgré le grand nombre de travaux modernes consacrés à la littérature médiévale, nous ne sommes pas encore parvenus à nous en faire une idée juste, et à l'apprécier comme elle le mériterait. Elle reste une curiosité d'érudit, ou, ce qui est plus dangereux, sert de prétexte à des évocations assez artificielles".

Heureusement Régine Pernoud est là qui, avec beaucoup de citations et de références historiques, nous fait aimer "ces temps qu'on appelle obscurs" (une citation de Miguel de Unamuno).

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Lumière du Moyen Age

Une autre vision du Moyen-Age.
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Lumière du Moyen Age

La vie quotidienne portait la marque d'une civilisation plus raffinée : l'hygiène était plus développée qu'au XVIIe siècle. La hiérarchie sociale reposait essentiellement sur des liens familiaux et il était beaucoup plus facile d'approcher Saint Louis que Louis XIV. Si les hommes avaient généralement l'autorité dans la famille, les femmes avaient des droits qu'elles n'avaient pas dans la société romaine et qu'elles ont reperdus dès le XVIe siècle.
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Lumière du Moyen Age

Le Moyen-Âge fut-il une période sombre, barbare et misérable de l’Histoire ou quelque chose d’autre et de nettement moins ténébreux ? L’historienne Régine Pernoud est revenue aux sources, s’en est tenue aux textes authentiques sans s’arrêter aux interprétations et aux approximations de certains de ses confrères plus soucieux d’idéologie que de vérité historique. Les « privilèges » de la société médiévale ne sont pas tout à fait ce qu’on imagine. Beaucoup pour ne pas dire presque tout le monde en bénéficie d’une manière ou d’une autre. La société n’est pas divisée en trois classes (noblesse, clergé, tiers-état), mais en beaucoup plus. Elle est en constante évolution et non pas figée comme aux XVIIè ou au XVIIIè. Tout repose sur la famille et non sur l’individu (paterfamilias) comme dans l’antiquité. La royauté elle-même se fonde sur une famille et une lignée, préférée, car la plus vaillante, la plus courageuse et la plus valeureuse. La famille coutumière formait des pionniers et des hommes d’affaires et la famille de droit romain des fonctionnaires et des militaires. Le droit coutumier, adapté au monde agricole, avait remplacé le droit romain plus favorable au monde urbain. La révolution française puis le code Napoléon firent rebasculer de l’un dans l’autre. Ainsi, le « manant », (celui qui reste, qui maintient l’exploitation agricole) devint le « citoyen » (l’habitant de la cité). Le principe médiéval fondamental était basé sur la fidélité et la protection et non sur l’argent, le salariat et l’état central qui décide de tout. Au Moyen-Âge, tout dépendait des familles, des clans et à tous les niveaux. De vassal à suzerain, d’échelon en échelon, on arrivait ainsi jusqu’au monarque qui ne disposait que d’un pouvoir limité, car lui-même dépendait de ses féodaux.

« Lumière du Moyen-Âge » est un essai historique de première importance dans la mesure où il apporte un éclairage nouveau sur un chapitre injustement décrié de notre histoire. Le lecteur apprendra quantité de choses sur la société médiévale. Ainsi, quand on parle du serf « attaché » à la terre, on s’imagine une sorte d’esclave misérable, alors que la réalité est un brin différente. C’est un paysan à qui un seigneur a alloué une terre à cultiver en échange d’une part de la récolte. L’important, c’est que cette terre ne peut pas lui être reprise et même pas à sa famille s’il meurt. Une sorte d’assurance familiale contre le chômage. De même, on a raconté que les rues des villes n’étaient que des cloaques où les pauvres pataugeaient dans les excréments alors que les riches tenaient le haut du pavé (parties surélevées au-dessus d’une rigole centrale). Image fausse. Dans la plupart des grandes villes, les rues étaient pavées et dotées d’égouts très semblables aux nôtres. On a dit aussi que les gens mouraient de faim, car ils ne trouvaient à manger que des « herbes et des racines ». Au Moyen-Âge, on appelait « herbes » tous les légumes dont on mangeait la partie hors sol (salades, choux, bettes, etc.) et « racines » tous ceux dont on mangeait la partie souterraine, (raves, navets, betteraves, carottes). Les gens mangeaient des légumes et des fruits (ils avaient déjà accès aux oranges, citrons, figues, abricots et amandes venus d’Orient), mais aussi beaucoup de viandes de toutes sortes. On a dit aussi que les gens travaillaient de 9 heures par jour (en hiver) à plus de 15 heures (en été), donc comme des forçats, sans préciser que grâce aux nombreuses fêtes religieuses et patronales, ils disposaient de 80 jours totalement fériés plus 70 jours de chômage partiel soit environ trois mois de vacances par an. Cet ouvrage majeur représente un très beau travail de réhabilitation tout à fait passionnant et mené avec style et brio. Un livre essentiel pour en finir avec certaines falsifications.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Pour en finir avec le Moyen Age

Un livre qui n'apprend pas grand choses sur le moyen âges, puisqu'il parle surtout de la mauvaise manière dont il est enseigné et comment il devrait l'êtres. Sachant que ce livre date des années 1970 cela rend l'intéret de la lecture très faible. Mon conseil passez votre chemin.
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Pour en finir avec le Moyen Age

C’est le deuxième livre de Régine Pernoud que je lis et je suis encore une fois enchantée par ma lecture.

J’ai commencé par Aliénor d’Aquitaine qui a été une très bonne lecture mais je dois dire assez facile peut-être parce que je commence à connaître le sujet. En revanche, l’essai « Pour en finir avec le Moyen-âge » m’a demandé quelques efforts car ce petit livre de moins de 200 pages est plus complexe qu'il en a l'air et il est rempli d’informations ultra intéressantes. J’aurais pu mettre deux à trois post-ils par pages tellement j’aimerai noter chaque élément historique. La aussi je mets cela sur le compte de mes connaissances limitées sur le sujet.

Cependant, à part le fait que j’ai appris énormément de choses, je dois avouer que la structure du livre est très claire. On voit très bien où l’auteur veut nous emmener et quelle va être son prochain sujet. J’avoue que j’y suis assez sensible car ce livre n’est pas un roman mais un essai.

Régine Pernoud défend le moyen-âge et en fait preuves à l’appui une formidable période de transformation, de lumière et de liberté. Les thèmes abordés sont vraiment riches et les parallèles que l’auteur réalise interpellent le lecteur et notamment avec le classicisme.

Voici quelques sujets du livre :

Nous balayerons l’art gothique et roman, la sculpture, la peinture et découvrirons la richesse et la liberté que pouvaient avoir les artistes de ce temps.

L’auteur fait un point sur l’éducation et le savoir au moyen-âge que certains pensent encore inexistant.

La littérature et la poésie du moyen-âge est comparé au classicisme qui enfermait dans des règles très strictes tout effort d’imagination.

La place de l’église avec (ou dans) l’état est également évoqué avec le rappel sur la distinction entre le pouvoir spirituel et temporel.

Le servage présente des caractéristiques intéressantes quand on le compare à l’esclavage des temps soi-disant éclairés.



Je vous avoue que sur quelques pages, j’ai eu du mal à comprendre les tenants et les aboutissants notamment celui sur le chapitre des taxes. Mais cela n’enlève rien à la multitude de choses que j’ai pu apprendre.



Et enfin, j’ai ressenti que sur certains sujets comme l’Empire romain notamment, le livre de Régine Pernoud (et c’est normal il a été écrit il y a 40 ans) est un peu décalé avec les dernières découvertes. Il en reste néanmoins encore un excellent référentiel pour qui est intéressé par le sujet.



Je conseille ce livre qui a l’avantage en plus d’être très complet et complexe d’être court et donc, la plupart d’entre nous aurons la satisfaction d’être arrivé au bout !
Lien : https://ideeslivres.jimdo.co..
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Pour en finir avec le Moyen Age

Ce livre est une ré-vélation sur le Moyen-Age, il faudrait le rendre obligatoire à l'école... ne serait-ce que pour contrebalancer les mensonges inculqués actuellement à nos enfants !
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Pour en finir avec le Moyen Age

On peut dire ce que l'on veut de Régine Pernoud et critiquer tant et plus ses livres en se parant de toute sa dignité d'universitaire, il n'en demeure pas moins que ses ouvrages sur le Moyen Age écrits dans une langue simple pour être accessibles au plus grand nombre, ont contribué à réhabiliter une période de l'histoire mal connue et souvent méprisée.

Certes cet essai publié au milieu des années 1970 a un peu vieilli parce que la recherche a évolué et les historiens ont fini par s'intéresser à ce vaste pan de notre histoire qui couvre quand même plus de mille ans .

En déconstruisant les stéréotypes, l'auteur amène à s'interroger sur la notion de progrès, sur la hiérarchie des valeurs et sur la place des hommes (et des femmes !) dans la société. Et il apparait que les "ages obscurs" sont parfois plus près des idéaux inscrits au fronton de nos monuments républicains qu'on pourrait le croire au premier abord. La fraternité n'était pas un vain mot dans une société christianisée solidaire et la dignité de l'homme était reconnue à travers la personnalisation des rapports dans un système féodal.

C'est intelligent, ironique, très facile à lire...et fort bien documenté.

J'ai particulièrement apprécié le découpage de la période que Regine Pernoud effectue pour mieux faire comprendre l'évolution des institutions entre la période franque des royaumes éclatés, à l'empire carolingien, puis à l'époque féodale pour terminer par la noirceur du 14ème siècle qui a connu la guerre dite de 100 ans mais surtout la grande épidémie de peste qui a décimé la population ayant résisté à la grande famine du début du siècle.

C'est ce cadre particulièrement tragique mais nullement représentatif de tout le Moyen Age, qui est souvent choisi par les romanciers épris de noirceur ...Et voilà qui contribue à véhiculer des informations biaisées sur notre passé.

Pour tous ceux qui souhaitent aborder le Moyen Age d'une façon générale et sans à-priori, ce court essai est un bon portail pour susciter l'envie d'en savoir plus et d'aller rechercher chez Favier et LeGoff un complément historique judicieux.
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Pour en finir avec le Moyen Age

Ecrit en 1977 mais encore d’actualité.



Le Moyen Age a été l’objet de préjugés condescendants, réducteurs, caricaturaux, d’où le livre de Régine Pernoud, un cri du coeur argumenté, éclairé, accessible à tous, parfois cinglant et pourtant jamais méchant.



D’après certains avis que je lis, je veux bien croire que les historiens ont progressé depuis la sortie du livre. Mais pour beaucoup d’autres au moins, je pense qu’il reste du chemin à parcourir et que ce plaidoyer est toujours utile.



En tant qu’enseignant du primaire retraité depuis plusieurs années, je dois avouer que même si j’avais l’impression de montrer à mes CM1-CM2 une admiration sincère pour certains aspects du Moyen Age, même si je faisais des sorties au Musée local et une visite de la vieille ville, je traînais aussi bon nombre d’idées fausses et injustes, “aidé” dans ce mauvais sens par la plupart des manuels d’histoire. Devinez, quand on a un budget serré pour équiper sa classe, que cherchait-on à remplacer prioritairement par des manuels plus modernes, ceux d’histoire ? Pas vraiment ! Plutôt ceux de maths libellés en francs ou de géographie avec des cartes de l’URSS et de la Yougoslavie… Sans compter les méthodes audio d’anglais ou les logiciels éducatifs qu’on n’avait pas et qu’il fallait bien acquérir en partant de rien.



Mon expérience d’enseignement date maintenant mais l’inertie y est telle que la lecture de cet ouvrage est pour moi toujours pertinente.

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Pour en finir avec le Moyen Age

J'ai découvert Régine Pernoud grâce à un opus de la collection Que sais-je sur les Templiers. Son écriture franche, sérieuse et décapante m'avait séduite. Elle révèle un caractère bien trempé qui n'est pas prêt aux concessions politiques ni romanesques. Je retrouve ce caractère dans ce petit essai qui tord le cou aux idées reçues sur le Moyen-âge, idées à la peau dure puisqu'elles perdurent encore aujourd'hui (même si sacrément atténuées quand même, grâce au travail minutieux et à la divulgation sérieuse réalisés par les excellents médiévistes qui parsèment le paysage français). En plus d'éclairages très instructifs sur bien des aspects de la vie au Moyen-âge, Régine Pernoud nous rappelle, avec justesse, que le travail de l'historien est de chercher la vérité et que la vérité de 1000 ans d'histoire ne peut se résumer en 3 épisodes parsemés.
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Pour en finir avec le Moyen Age

Ce livre a été publié la première fois en 1977. Et si on a fait des progrès depuis, la plupart des a priori que dénonce Régine Pernoud sont encore d'actualité !



Elle fait une focale successivement sur :

- "Moyen-âge", la bêtise de cette appellation : on traite mille ans d'histoire comme si cela n'avait été qu'une période intermédiaires, et qu'il avait fallu attendre la Renaissance pour avoir à nouveau un peuple civilisé. Or, la Renaissance est la redécouverte de l'Antiquité, et l'assujetissement à ses dogmes, et encore, pas toute l'antiquité, le siècle de Périclès comme référence pour la Grèce, et celui d'Aristote pour Rome, à l'exclusion de toutes les autres périodes et civilisations.



- "Gauches et maladroits" : Régine Pernoud dénonce le jugement sur l'art médiéval, et démontre fort bien qu'ils savaient y faire, notamment en architecture, et que décréter que les oeuvres médiévales - sculptures ou peintures - sont "moches", c'est du jugement, pas de l'histoire.



- frustes et ignares : bon, ils connaissaient les oeuvres antiques, la preuve, s'ils ne s'étaient pas cassé la tête à les recopier, on n'aurait jamais pu "redécouvrir" l'antiquité. et puis ils ont inventé le "codex", le livre, qui remplace avantageusement les rouleaux. et que dire du rayonnement culturel des abbayes et universités ?

- "Torpeur et barbarie" : là, on s'interroge sur la notion de féodalité et sur le droit coutumier en vigueur. Et c'est là que Régine Pernoud commence - selon moi, à lever un sacré lièvre, qu'elle développera davantage dans les parties suivantes, à savoir la réintroduction du droit romain.



- "des grenouilles et des hommes" : focus sur le servage, et comparaison avec l'esclavage, autour de cette image d'épinal - que je ne connaissais pas, des serfs battant les étangs pour faire taire les grenouilles qui empêchent leur seigneur de dormir. Elle parle aussi de la culture de la campagne qui précède celle de la ville, et des différences de mentalité qui en découlent.



- La femme sans âme : les femmes avaient beaucoup plus de droits à cette époque, et notamment prenaient part aux votes sans qu'on ait besoin de le préciser tellement c'était évident. Elle cite en exemple un vote où une population devait prendre une décision liée au partage de la terre, et seule une voix était contre, et le nom cité était féminin. Donc hommes et femmes votaient. Elle cite aussi Héloïse et Hildegarde de Bingen, entre autres, et par extension les abbesses, qui administraient les terres comme des seigneurs. Abbesses qui pouvaient aussi parfois diriger des communautés d'hommes ou "mixtes".Au XIIème siècle, Robert d'Arbrissel fonde deux couvents, un pour hommes et l'autre pour femmes, avec une église commune, seul lieu où les communautés se côtoient. La personne qui dirige ces deux communautés est une abbesse, Pétronille de Chemillé, et cela n'a suscité aucune réaction de quelque sorte que ce soit. "Dans le nono" ;-)



- l'index accusateur : ici, on va parler de l'inquisition, et Régine Pernoud va rappeler que les pires procès (en sorcellerie comme celui de Galilée), n'ont pas eu lieu pendant le moyen-âge, mais bien plus tard.



- histoire, idées et fantaisie : ici, elle va critiquer la façon dont certains traitent l'histoire, rejoignant un autre auteur que j'aime beaucoup, Michel Pastoureau.



- Simples propos sur l'enseignement de l'histoire : Régine Pernoud préconise une façon d'aborder l'histoire en fonction de l'âge des enfants.



En fait, cet ouvrage a clairement vocation à réhabiliter cette période de l'histoire qui semblait être vraiment malmenée dans les années 70. Alors, vu de ma fenêtre, on n'a plus tellement ces idées là, à ce point là. Mais quand même, quand elle dénonce les difficultés de l'époque des étudiants en histoire de devenir médiévistes, ça m'a fait tilt. J'adore cette période de l'histoire - la faute à Arthur, des Monthy Python à Astier en passant par Disney ! - et quand je cherche des trucs un peu informatifs à lire, je tombe sur beaucoup de médiévistes américains ! Là le prochain livre que je vais lire sur le sujet - ou le suivant - est sur le chevalier, et c'est une auteure américaine.



L'autre chose que je retiens de cette lecture, ce n'est pas la place de la femme de la société, ça je le savais déjà, c'est l'influence, le cataclysme qu'a été le retour du droit romain, qui a entraîné le changement du rapport à la terre, le changement de la place de la femme - au foyer, plus le droit à la parole, alors que l'expansion du christianisme avait dans un premier temps contribué à davantage d'émancipation ! - et surtout le retour de l'esclavage, qui est fort différent du servage, comme Régine Pernoud le démontre avec brio.



Bref, un petit livre qui commence à dater, mais qui est toujours d'actualité !
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Pour en finir avec le Moyen Age

Dernièrement le Louvre a fait une exposition de la Sainte Anne de Léonard de Vinci, restaurée. Elle a retrouvée toutes ses couleurs et l'on peut même maintenant voir le paysage qui avait pratiquement disparu.

Régine Pernoud fait subir au Moyen-Age la même restauration. Elle le sort de l'ombre et ainsi découvrons-nous quantités d'événements et de mœurs que nous ne soupçonnions pas. Elle efface les "rajouts" de mensonges et de clichés laissés par les siècles. Si le Moyen-Age en sort rajeuni, dans sa vérité originelle, elle rend leurs biens aux autres périodes de l'histoire. L'esclavage c'est l'Antiquité, la Renaissance et l’époque moderne. Les procès de sorcellerie, c’est la Renaissance et la cour de Louis XIV, tout comme le recul du statut de la femme.

« Pour en finir avec le Moyen Age » nous fait remettre en question non seulement nos idées acquises en classe ou aliieurs sur cette époque mais nous fait douter des historiens, et donc de l’enseignement de l’histoire en général. Puisqu’on nous a menti sur ce sujet pourquoi pas sur un autre ? Régine Pernoud nous donne une leçon de lucidité.

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Pour en finir avec le Moyen Age

J'ai beaucoup aimé, parce que ça met à bas pas mal de préjugés néfastes et obscurantistes. C'est un peu trop vindicatif et moralisateur, sinon. Mais ça ouvre des portes.
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