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Critiques de René Barjavel (2495)
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La nuit des temps

Je viens d'achever la lecture de ce petit livre qu'on me décrivait comme l'un des dix livres de science-fiction à lire dans sa vie sous peine de mourir idiot.



Je viens d'achever la lecture de ce merveilleux roman et mon petit coeur est aussi glacé que la banquise sous laquelle ont reposé pendant 900 000 ans deux amants maudits aussi émouvants que Roméo et sa Juliette.



Je suis encore novice dans le domaine de la science-fiction cependant, il y a une chose que j'ai cru comprendre, c'est que lorsqu'on parle de science-fiction, soit on parle de dystopie, de conquête de l'espace, de vaisseaux spatiaux, de planètes inconnues, etc, soit on parle de fantasy avec des dragons, des trolls, des nains, des mages, des fées, etc. En gros, soit on se projette dans un futur lointain à l'image de nos aspirations, soit on imagine un passé ancien inspiré peu ou prou de notre Moyen-Âge. C'est ce que je croyais comprendre lorsqu'on me parlait de science-fiction. Désormais, avec "La nuit des temps" de Barjavel, je découvre qu'on peut faire de la science-fiction avec notre propre civilisation, en la mêlant intimement à une autre, fictive.



Je ne suis pas habituée à penser qu'une civilisation plus évoluée que la nôtre (- Ah, parce que tu crois que notre civilisation est évoluée, Gwen ? Vraiment, tu le penses ? - Heu... joker. ) se situe derrière nous et non pas devant nous. Bien sûr, il y a eu les Égyptiens, les Grecs, les Romains, les Mayas, les Chinois pour n'en citer que quelques uns mais le progrès est le progrès, n'est-ce pas ? L'ordinateur et la médecine sont bien des signes extérieurs de progrès, à ce qu'il paraît ?



Ici, avec ce roman magnifiquement écrit et dont le rythme m'a comme éblouie, Barjavel propose à son lecteur un voyage dans le passé, celui de sa propre civilisation, et lui propose de découvrir, comme une Atlantide éblouissante et bien terrestre, Gondawa qui a maîtrisé l'universelle énergie pour en faire un monde d'harmonie.



Barjavel a écrit "La nuit des temps" en 1966 quand les ordinateurs commençaient lentement mais sûrement à peupler quelques labos et quand personne ne songeait encore à une technologie, hors les armes massives, beaucoup plus évoluée que la TV et pourtant, l'auteur nous projette dans une civilisation plus brillante, plus puissante, plus sage... enfin, pas si sage puisque la violence et la guerre vont finalement l'anéantir dans une Apocalypse aussi définitive que celle qui nous pend toujours au nez en 2013. Pas une seule seconde au cours de ma lecture je n'ai trouvé que le texte avait vieilli comme ce fut mon sentiment avec "1984" d'Orwell.



Le roman en lui-même est vraiment une pépite. Aventure, passion, action... tout y est réuni avec beaucoup d'équilibre et de justesse. Des rebondissements en cascade et une intrigue (oui je dis bien une "intrigue") digne d'un polar avec un dénouement qui vous laisse sur le flanc ! Une narration tellement aisée et plaisante à lire que vous oubliez le temps qui passe, vous devenez partie prenante de l'histoire, vous ressentez toutes les émotions des savants qui essaient de percer les mystères que représentent Eléa et Païkan, seuls survivants d'une race décimée.



Eléa et Païkan... Deux êtres unis par un amour sublime, fondus en une telle osmose que leur histoire vous "prend aux tripes", il n'y a pas d'autres termes à employer.



Je viens d'achever la lecture de "La nuit des temps" de Barjavel et je sais déjà que ce roman m'a profondément marquée et que je ne suis pas prête de l'oublier. J'ai aimé sa force, sa réalité, sa vérité et son audace.
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La nuit des temps

Qu'est-ce que je peux dire qui n'a pas déjà été dit sur "La nuit des temps" ? Je l'ai lu la première fois à 14 ans, lecture imposée par ma prof de français. Je me rappelle encore de l'enthousiasme que j'avais ressenti lors de la découverte de ce livre. Ma fiche de lecture parlait d'amour, cet amour qui transcendait toute nécessité, y compris celle de la survie d'une race et d'une civilisation, qui transcendait l'espace, et le temps bien sûr. Elle parlait également de la folie des hommes, cette folie qui implique de catégoriser le monde en est et ouest, en capitalistes et communistes, et qui ne pouvait prendre fin qu'au travers de la rencontre d'hommes comme Hoover et de femmes comme Léonova. Enfin, elle parlait également de révolution, de passer du statut de moutons à celui d'êtres humains, de réapprendre à considérer le monde avec des critères choisi par chacun, plutôt que d'avaler des morceaux d'informations choisies en même temps que les raviolis en boite.

A l'époque, tout mon entourage a été fermement invité à lire à son tour "La nuit des temps", avec un certain plaisir, il faut le dire. Quant à moi, je me suis plongée dans les œuvres de Barjavel avec délectation (avec une préférence pour "L'Enchanteur").

Vingt ans après, je suis toujours aussi enthousiasmée par la lecture de ce livre, mais je me rend compte combien l’on change, avec le temps. L'histoire d'amour qui me touche est celle du Pr Simon, cet amour sans fond et sans espoir qui ne m'avait pas vraiment effleuré plus tôt. Le monde réel, ses contingences, l'opposition raison/passion ont gagné en importance dans mon système de valeur, et il m'est arrivé de trouver l'histoire d'Eléa et de Paikan refermée sur elle-même, reflétant cet égoïsme qu’ont les amoureux de vivre leur bonheur au détriment des contingences du monde qui les entoure. Enfin, j'ai trouvé Barjavel pessimiste dans sa vision du monde : 900 000 ans après, les "hommes" sont les mêmes, se faisant la guerre pour des raisons suspectes, avec des civilisations plus ou moins évoluées qui ne prennent pas en charge les plus faibles, ou simplement ceux qui ne veulent pas entrer dans le moule, une détermination de plus en plus importante de la vie de chacun par le système de société dans lequel il vit, jusqu'à la destruction finale.

Quoi qu'il en soit, "La nuit des temps" est un ouvrage sublime, mené de main magistrale, tant dans le contenu que dans l'écriture, par un Barjavel au meilleur de sa forme.
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Ravage

Contrairement aux idées reçues la SF possède une longue histoire en France et voici par exemple un roman écrit et paru sous l’occupation

Ravage campe une panne énergétique brutale dont le lecteur découvrira la causalité lui-même . De cette panne résultera l’effondrement brutal de la civilisation .



Le caractère violent , mouvementé , spectaculaire et brutal de ce contexte est fabuleusement exploité par l'auteur et en toute sincérité on s'y croit sans problèmes.

La variété des situations envisagées est époustouflante cela va de la cage d'escalier d’un immeuble très élevé , en passant par les voitures bloquées au bord de l’autoroute ....

La SF est souvent moins prospective que bien ancrée dans son époque et Barjavel ne fait pas exception .



Le monde de Ravage se replie sur lui-même par obligation et nécessité .



L'auteur cherche à démontrer que le progrès ne doit pas se faire au détriment de certaines valeurs .

Cela ne fait pas de l'auteur un personnage récalcitrant au progrès ou bien rétrograde .

Si vous n'êtes pas d'accord avec Barjavel , allez demander leurs avis aux habitants de Fukushima ou de Tchernobyl ....



Par contre il faudra considérer que ce roman est sorti sous l'occupation , et l'auteur a été contraint de se faire le chantre de la société paysanne ainsi que de valeurs pas vraiment féministes , en rapport étroit entre les femmes et les fourneaux ou avec leur statut de mère ..



Ravage est un excellent moment de lecture.

Un excellent moment d'apocalypse .

C’est un texte bien écrit qui continue de parler à Des lecteurs contemporains et il est superbement construit , alors que la caractérisation est bonne .



Ravage est un excellent moment de lecture.

Un excellent moment d'apocalypse .

Un texte bien écrit qui continue de parler à ses lecteurs contemporains.



Du point de vue effondrement brutal de civilisation ce roman est excellent et saisissant par son aspect très contemporain . On est dans les années 90 , d’une manière hallucinante de crédibilité ..



L'auteur effectivement extrapole de façons crédibles sur les « fondamentaux » de notre civilisation .

Cependant si la société qu'il développe est globalement démocratique , on ne peut pas faire abstraction du contexte historique et politique fascisant qui dominait à l’époque la sortie du roman .

Je tiens à souligner que les femmes sont , du fait de la date de parution du roman , les grandes perdantes de cet univers et cela me dérange .

Personnellement , j'aurais aimé découvrir dans ce texte des pages qui en aurait fait le chantre ( même discret ) de l'égalité des sexes .

Préfigurant ainsi le rehaussement des droits des femmes justement intervenu quelques années plus tard à la libération .



Cela dit , Barjavel n'est pas un écrivain Vichyste et Ravage est un roman du tonnerre !

La narration de l'apocalypse et la route à travers monts et vallées vers la sécurité de la campagne Est un grand moment de SF post-apocalyptique ..



Un aspect du texte qui me dérange et qui est rapport avec l’époque , c’est le gout pour les grands hommes providentiels !

Ils ne manquaient d’ailleurs pas à l'époque et il y en avait pour toutes les providences imaginables . hum !



Un détail quand même ! Je voudrais véritablement insister sur le fait que :

Le monde futuriste imaginé par l'auteur est fascinant !

Ces rubans d'automobiles , les phares à pertes de vue , ces immenses immeubles c’est follement contemporain , cet univers urbain coupé des campagnes aussi , en 1942 :



C'était visionnaire et c’est impressionnant !

C'est tout simplement intégralement notre univers jusque le début des années 90 !

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La nuit des temps

Au XXè en Antarctique, des chercheurs scientifiques découvrent à une profondeur de 1000m, une sphère dorée dans laquelle reposent un homme et une femme d’une beauté presque irréelle.

Après étude, il s’avère que les deux protagonistes sont les survivants d’une civilisation éteinte depuis 900 000 ans. Alors une question pertinente se pose ? Qui doit-on sauver dans l’urgence ? Après débat le choix se porte sur Eléa, la femme qui semble en meilleure santé.

Cette découverte universelle va bouleverser l’équipe scientifique ainsi que le monde entier qui devient spectateur par le biais de la télévision satellite.

La femme se réveille, Simon, médecin de la mission scientifique et notamment narrateur du roman, tombe éperdument amoureux d’Eléa dès le premier regard. Une connivence s’instaure entre eux, et grâce à un ordinateur traducteur la communication se crée. Eléa munie d’un appareil apposé sur son front transmet par la pensée l’histoire de son monde,et, évoque également l’existence de Païkan son bien aimé avec qui elle partage un amour idyllique d’une profondeur tellement puissante qu’on ne peut en mesurer la grandeur des sentiments.

Le monde que décrit Eléa est étrangement très évoluée, tout fonctionne dans l’harmonie , mais cette civilisation Gondawa qui apparaît aux yeux du monde comme parfaite est menacée par ce fléau qui perdure depuis la nuit des temps : La guerre.

Voyant l’apocalypse arrivée Coban, un très grand savant de Gondawa qui connaît l'équation de Zoran (ce qui n'existe pas existe), choisit Eléa, il lui injecte un sérum de jeunesse et ainsi veut l’emmener dans la sphère dorée, un abri indestructible conçu pour traverser le temps en cas de catastrophe. Coban espère ainsi recrée une autre civilisation avec Eléa. Les deux amoureux déterminés à ne pas être séparés, résistent mais Coban met tout en œuvre pour arriver à ses fins.

Eléa se retrouve dans la sphère malgré elle, mais emporte avec elle une haine pour le savant, elle ne lui pardonnera jamais de l’avoir séparée de Païkan.

Sous la toile d’une tragique et très belle histoire d’amour, René Barjavel nous entraîne dans une civilisation perdue presque idéale, il traite la vision de l’humanité et par le biais de cette découverte instaure une solidarité universelle entre tous les peuples en quête d’un paradis terrestre. Mais l’homme est faible et la tentation de percer le mystère de l'équation Zoran est forte.

La moindre erreur dans cette mission peut tout faire basculer, aussi l’équipe scientifique se mord les doigts en ayant pris la décision de sauver Eléa en premier.

Un roman aux émotions très fortes à l’écriture fluide, poétique et sensible, on se laisse emmener dans un univers sensé et humain, accompagnée d’une histoire d’amour délectable et intemporelle à la hauteur des amours mythiques, une tragédie amoureuse au dénouement fatale qui nous laisse le vague à l’âme.

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La nuit des temps

René Barjavel - La nuit des temps - 1968 : L’histoire de la littérature regorge de chef d’œuvres célébrant l’amour tragique comme "Roméo et Juliette" ou "Tristan et Iseult". Celle d’Eléan et Paikan mérite aussi l’éternité pour peu que le temps existe. Barjavel devint par la grâce de ce livre un des plus grands auteurs de science-fiction et un des plus important écrivains dramatiques de tous les temps. Quand on pense qu’il fut le scénariste des deux premiers Don Camillo avec Fernandel, il y avait de quoi être impressionné par une telle progression. Alors qu'une expédition scientifique découvrait une sphère enterrée sous la banquise, peu se doutait qu’ils allaient tomber sur les vestiges d’une civilisation ayant vécu plusieurs milliers d’années avant la nôtre. Une survivante en état de sommeil prolongé était ramenée à la vie et les secrets qu’elle révélait laissaient entrevoir un monde idyllique et accompli tant sur le plan technique que moral. Malheureusement, malgré le haut degré d’évolution de cette société, la folie des hommes l’avait emporté quand même et le rêve avait disparu dans les fracas d’une guerre violente et brève. Rien n’était en trop dans cette histoire formidablement crédible au point qu'on oubliait l’imaginaire des situations pour ne retenir que la force des émotions. Il faudra se pencher sur ce livre profondément humain qui tendait à prouver que la seule immortalité souhaitable est celle qui réunit deux êtres dans un amour sans fin…
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La nuit des temps

Déjà 172 critiques...Que dire de plus que ce qui a déjà été dit ? Je rejoins tous ceux qui ont adoré ce grand classique de la littérature française ! Pourtant, j'avais été assez mitigée après avoir lu Ravage du même auteur, j'avais donc peur de me plonger dans La Nuit des temps...Et bien, comme vous le constatez, j'ai beaucoup aimé ma lecture, et je regrette de ne pas l'avoir découvert plus tôt.

La Nuit des temps, c'est l'histoire d'une expédition vers le Pôle Sud, d'une incroyable découverte qui va bouleverser l'Humanité, d'un rassemblement d'individus de tous pays et de tous âges, mais c'est avant tout une (très) grande histoire d'amour. Amour entre Eléa, découverte dans un bloc de glace par les équipes de recherche -avec à sa tête le fabuleux Dr. Simon -, et Païkan, l'amour de sa vie, sa propre chair, venus d'une époque révolue, c'est-à-dire, il y a 900 000 ans, et dont le destin cruel va transformer tous les chercheurs...



C'est un récit bouleversant par la force des mots de l'auteur, qui, dans un langage simple, diffuse une telle émotion que le lecteur ne peut qu'être touché par cette histoire surnaturelle, ces personnages, le sens qui s'y dégage et bien d'autres choses encore...

Jamais je ne me suis ennuyée, suivant l'évolution des recherches, la complicité qui se crée petit à petit entre Eléa et les médecins qui s'occupent d'elle (et surtout Simon qui tombera éperdument amoureux d'elle, en vain), et bien évidemment, la fin, magnifique, mais tellement tragique (et inattendue).



Bref, je ne peux que m'incliner devant le talent de Barjavel, qui signe là un roman universel qui redonne vie à l'amour, donc, un véritable chef d'oeuvre...



A lire absolument !!

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Les Dames à la licorne

"Terre brûlée au vent

Des landes de pierre

Des nuages noirs qui viennent du Nord

Colorent la terre, les lacs, les rivières

C'est le décor du Connemara."



"Un orchestre de violons et de harpes venu de Dublin, et des cornemuses de Belfast..."

Elles sont 5 jeunes filles dans ce décor : Helen, Kitty, Jane, Griselda et Alice qui a embrassé la foi de l'église catholique...



Lady Augusta tance son frère:

- Dites moi, John, comment comptez vous les marier, vos 5 filles?



Une soif d'amour dans la brume et les légendes de la verte Erinn...

"C'était un foisonnement avec les élans aigus des conifères et les vagues arrondis des conifères." Toutes les nuances de vert, sur lesquelles tranchaient des roux sombres et orange et la mer bleu pâle...



"Une brebis mérinos, avec ses 2 agneaux aux pieds noirs, un chiot, une renarde du nom de Waggoo" (semblable à un lutin)...

Des animaux, mais aucun homme, aucun fiancé possible pour les filles de Sir John.



Seule la petite dernière, Griselda va trouver l'amour avec Shawn le chauffeur, dur l'île de St Albans, mais...

"Un oranger sur le sol Irlandais

On ne le verra jamais

Mais dans mes bras

Quelqu'un d'autre que toi

Jamais on ne le verra."



"On y vit encore au temps des Gaëls

Au rythme des pluies et du soleil

On y croit encore au monstre des lacs..."Michel Sardou.
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Ravage

Nous sommes en l’an 2052, le monde a évolué dans une société robotisée, l’homme est devenu dépendant d’une technologie hyper sophistiquée, chaque individu est assisté par une machine qui répond à leur besoin et le soulage de tout effort physique. Tout est à portée de main... la technologie est dorénavant le culte de l’Homme !

Un soir, une panne d’électricité inexpliquée plonge toute la civilisation terrienne dans le noir.

Plus rien ne fonctionne, l’homme se retrouve privé de toute source d’énergie en conséquence plus de lumière, plus de moyens de déplacement et plus d’eau...

C’est la panique, la peur domine et l’homme se livre à une barbarie extrême, survivre devient une priorité absolue, les clans se forment, s’affrontent, s’entretuent, à cela vient s’ajouter le choléra.

La nature reprend ses droits et l’homme sa vraie nature...

A Paris, un énorme incendie détruit la capitale et emporte avec elle une partie des habitants, la ville ne ressemble plus qu’à un paysage apocalyptique.

François, un étudiant en chimie agricole accompagné de son amie d’enfance Blanche qu’il aime en secret, prend l’initiative de former un groupe de femmes et d’hommes dans l’optique de fonder une nouvelle civilisation basée sur le retour à la terre (sans technologie). Avec le groupe, il décide de rejoindre la Provence, son village natal où ses parents et de braves paysans vivent encore à l’ancienne.

Mais le voyage sera long et douloureux dans l’enfer d’un monde en ruine, François et ses compagnons devront affronter la chaleur torride, la faim, la soif et la sauvagerie des hommes.

Au cours de l’expédition François se montrera dominant, pragmatique et sans pitié...



Cette nouvelle civilisation que désire François ressemblera-t-elle à l’image édénique que se fait l’Homme ?



Un roman qui vous projette dans une ambiance apocalyptique, Barjavel a su planter le décor, on s’y croirait. Le thème d’une vie sans technologie paraît inimaginable, dans cette aventure fictive, l’auteur nous transporte dans une atmosphère moyenâgeuse où l’être humain est confronté au dur labeur.

Une réflexion sur la technologie, pourrait-on faire un retour en arrière et revenir à une vie rudimentaire, sachant que l’Homme a inventé et construit des machines pour soulager nos peines dans la tâche.

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La nuit des temps

Il s'agit d'un des livres qui m'aura profondément marqué, plus qu'un roman de science fiction cette histoire nous parle d'Amour avec un grand a, mais surtout inconditionnel avec un grand i.

Un amour rythmé et asséné par un leitmotiv inlassablement répété :

Je suis à Païkan (Eléa)

Je suis à Eléa (Païkan )

C'est par cette affirmation jamais mise en défaut et surtout par une histoire hors normes que l'on va tenter de toucher du doigt ce que pourrait être une telle union, une telle passion (on parle quand même d'un amour de 900 000 ans !)

Eléa, Païkan et Simon sont les trois principaux acteurs de ce drame, car comme le dit une chanson, "les histoires d'amour finissent mal en général".

Simon, le médecin faisant partie de l’expédition scientifique et qui s'occupera d'Eléa sera notre narrateur, c'est à travers ses yeux que nous allons assister au réveil d'Eléa et découvrir cette histoire poignante, et pour son plus grand malheur il va tomber amoureux.

Je pense que comme beaucoup de lecteurs je me suis un peu identifié à Simon, j'ai surtout été subjugué par l'évocation de cet amour absolu.

La nuit des temps incarne pour moi l'archétype du roman d'amour, même si j'avoue volontiers ne pas être un spécialiste du genre.

Une histoire d'une belle force émotionnelle et une fin...
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La nuit des temps

Encore novice en littérature de science fiction, il me fallait quand même découvrir ce grand classique du genre dont beaucoup de gens font l'éloge.



Quatre raisons m'ont poussée à me lancer dans cette lecture :

- Ce roman est reconnu comme un chef d'oeuvre, donc je ne voulais pas passer à côté.

- J'adore les histoires d'expéditions dans les milieux froids. C'est une atmosphère qui me fascine toujours.

- Bien sûr, je voulais aussi connaître la merveilleuse histoire d'amour dont on fait souvent référence.

- Je voulais également découvrir le style de Barjavel que je ne connaissais pas encore.



Voilà chose faite à présent, et je dois dire qu'avec ce livre je suis passée par plusieurs émotions.

Au départ, j'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire. Je trouvais qu'il y avait trop de détails autour des phénomènes politiques et journalistiques de l'expédition. Tout était décrit d'une main de maître à la manière d'un reportage, mais je trouvais que l'histoire traînait un peu. Je sentais parfois la lassitude me gagner en tournant les pages, alors que j'étais pourtant fascinée par cette histoire.



Comment ne pas l'être avec cette impensable découverte sous la glace qui ébahi totalement notre équipe de chercheurs ! le contexte est envoûtant !

Mais c'est surtout quand le personnage d'Eléa, si mystérieux, devient le centre d'intérêt de l'histoire que je me suis peu à peu laissée envahir.

J'ai véritablement pris plaisir à lire ce livre quand Eléa commence à communiquer avec l'équipage, vers la page 150. C'est la raison pour laquelle j'ai retiré une étoile.



J'étais ensuite subjuguée par les descriptions du fabuleux monde de Gondawa et ses technologies.

L'auteur jongle avec talent entre le monde présent et 900 000 ans en arrière.

La deuxième moitié du livre a accaparé toute mon attention.



J'étais interloquée en constatant que la rédaction définitive du roman avait été terminée en mars 1968 et qu'il n'y avait donc eu aucune inspiration avec les évènements qui ont eu lieu au mois de mai de la même année. Très troublant !



La fin est remarquable et complètement inattendue !

Entre amour perdu et amour naissant, à mon sens, l'Amour avec un grand A est brillamment représenté à travers cette magnifique épopée.



Superbe découverte !
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La nuit des temps

Whaou ,quel choc ce livre !

Il est plein de choses à la fois : une aventure ,une expédition scientifique et surtout une histoire d'amour bouleversante ! C'est donc deux histoires en une que l'on suit ,aussi passionnante l'une que l'autre .

Le tout commence lors d'une expédition scientifique en Antarctique où des français vont découvrir un signal sous la glace ,signal qui va les amener à connaitre la fabuleuse histoire d'Eléa et de son peuple ,qui ont vécu des milliers d'années auparavant. On va ainsi découvrir une autre civilisation ,qui a ses propres codes ,des coutumes originales et une technologie très avancée....la science-fiction a aussi une place importante dans l'histoire.

C'est un vrai coup de cœur ce roman , une fois refermé ,on ne peut s’empêcher de repenser à l'histoire tragique d'Eléa et Paîkan.... Je le conseille vivement !
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Ravage

Il est bien difficile de s'imaginer 75 ans après sa parution l'effort d'anticipation de Barjavel pour projeter un Paris 2052 si avant-gardiste pour l'époque et bien plausible à l'heure actuelle ; y manque peut-être la percée dans l'intelligence artificielle. Côté dérives : quelle anticipation ! de l'hyper dépendance aux machines en passant par la désertification des campagnes pour une folle concentration urbaine, de l'éloignement total de la nature à la perte du sens de l'effort, l'homme s'est créé par la science et les techniques un environnement fragilisé tenu par le fil qui amène l'électricité, tout y est en passant par la fabrique des rêves et des stars. Merveille de créativité avec son plastec, ses trains à très hautes vitesses, ses méga-tours climatisées, ses, ses ... esquissés en moins de 75 pages (mais quelles pages !) Les temps nouveaux. Fin de la 1ère partie.



Tout encore à son éblouissement le lecteur est brutalement plongé dans la sidération : La chute des villes, dans une compression espace-temps 165 pages mais seulement quelques jours à peine, bardaf c'est l'embardée ! Le ciel et les avions vous tombent sur la tête, en un claquement de doigt tout collapse : la population est dans le déni, les élus dans l'affabulation (oui, oui plus qu'en temps ordinaire). A remarquer que les mieux adaptés aux temps nouveaux, les "maîtres du monde" qui rayonnaient il y a peu sont les premiers à s'écrouler. A contrario les plus marginaux sont les premiers à prendre conscience de la gravité du séisme et de l'ampleur de la situation. J'ai rarement lu une telle apocalypse, il faut dire que de trois à huit ans René Barjavel né dans la Drome a vu passer au loin la première guerre mondiale. Sûrement son enfance a été toute bercée des récits de la vie dans les tranchées ... La faim, la barbarie. Tous crapules et chacun pour soi. Le verni a fondu sous la chaleur, les esprits plus enflammés que la ville embrasée par la bêtise d'un gendarme. La survie au plus violent !



Au déni succède la fuite dans le chemin des cendres, 3ème partie pour déboucher sur ... sur quoi ? Sur la partie de trop : Le patriarche. Quel dommage que ces 20 dernières pages où se révèlent toutes les limites de l'utopie ! Ou peut-être tant mieux car elles clarifient le modèle proposé par Barjavel, hélas tellement proche de celui de Daesch ou de tout autre totalitarisme. Voilà pourquoi ma cote est finalement de 3 étoiles. Tenté par 5 étoiles pour ses qualités d'observations et la lucidité de son analyse, j'aurais pu basculer sur 1 étoile pour l'abjection de son modèle obscurantiste. Ce livre est un peu l'histoire d'un chirurgien posant un excellent diagnostique très en amont sur un mal qu'aucun n'aurait vu venir pour ensuite se gourer complètement dans le remède prescrit. (Cela dit ce n'est pas, me semble-t-il, le seul roman d'anticipation où l'analyse des dérives du système sont des plus pertinentes mas face auxquelles derrière la solution proposée par l'auteur se cache un totalitarisme sournois.)



Littérairement parlant, c'est à mon avis une oeuvre marquante. Bien loin d'être spécialiste du genre je pressens une influence importante sur d'autres oeuvres de science fiction ainsi le concept de la mer : ce rouleau de viande artificiellement généré est repris tel quel dans le transperceneige, BD culte dans ce domaine. Et ce passage où alimenté d'énergie les cerveaux de quelques humains révèlent une phénoménale puissance, jusque là inexploitée, au-delà de l'imaginable (sauf pour Barjavel) ; est-ce que cela ne vous évoque pas Lucy de Luc Besson ? Non, je ne regrette pas de l'avoir lu, tout au contraire.
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Roland, le chevalier plus fier que le lion

Publié en 1942, ce premier ouvrage de René Barjavel est tombé dans les oubliettes et c'est regrettable car nous avons là, une merveilleuse adaptation de l'épopée de Roland, idéale pour des enfants curieux de notre roman national.



Le contexte de l'occupation explique le manichéisme (daté et donc un peu caricatural) entre l'envahisseur et le résistant.



Les figures légendaires de Charlemagne, Olivier, Aude et Roland offrent au jeune lecteur de magnifiques exemples et une passionnante page d'histoire de France que ces vacances de février m'ont permis de redécouvrir au fil de ces pages illustrées par Jacques Pecnard.
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Ravage

"La science est une chose merveilleuse... Tant qu'il ne faut pas en vivre" Albert Einstein



C'est une Dystopie.

Un thème classique en Sci Fi. En 2052, le monde moderne bascule, suite à une panne énergétique ( pourquoi, comment, qui en sont les responsables, la recrudescence des taches solaires?) et retourne vers la barbarie.



C'est la "théorie d'Olduvai" de Richard Duncan, qui parle du déclin des sociétés industrielles, au bout de ...100 ans, à cause de l'effondrement des énergies non renouvelables( le charbon, le pétrole et ici, l'électricité) .

Souvenez vous du Black out de New York les 13 et 14 juillet 1977! Panne d'électricité...



Le pic de consommation énergétique a été atteint en 1979, et la récession a touché les sociétés modernes en 2012.

(Panne le 30 et 31 juillet 2012, qui a touché 670 millions d'habitants en Inde...)





Dans Ravage, François Deschamps sauve son amie Blanche, lors d'un Black out total, à Paris. Ensemble, ils fuient la capitale, avec des compagnons, alors que Notre Dame de Paris est en flammes. Sa flèche est la première à s'effondrer.

Le petit groupe va s'efforcer d'oublier les portables à réalité augmentée, les voitures, les cultures hydroponiques, l'Art à la portée de chacun, la biotechnologie... Le Progrès.





François devient le Patriarche!

Il bâtit dans son village natal, une petite communauté, et devient un peu... autocratique.

Une allusion au Maréchal Pétain, qui prône le retour à la terre. "Travail, famille, patrie."

Il y a quelques références au régime de Vichy, dans le livre...



Mais, il y a aussi une satire sur les gouvernements d'avant la guerre, avec un conseil des ministres dépassé par la panne électrique, et ce ministre de la jeunesse et des sports qui ne peut venir, à vélo, à Matignon.



C'est un livre écrit en 1943, sous le régime de Pétain, et les femmes seront cantonnées aux rôles subalternes, de reproductrices et de pondeuses. La polygamie règne, car elles sont plus nombreuses que les hommes..



"...et les villes des nations tombèrent, et Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe de vin de son ardente colère". Apocalypse de Saint Jean, en exergue du chapitre deux.
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Ravage

Ravage, le fameux ravage,roman de science fiction. Je dirais roman d'anticipation, cet adjectif me semble mieux convenir que le terme générique de science fiction. Certes pendant les premières pages, Barjavel décrit le Paris de 2052 avec une certaine clairvoyance, notamment la dépendance absolue de l'Homme aux machines, le culte de la société de l'apparence, la société des loisirs et des spectacles, le renoncement à tout effort inutile ( songez donc marcher à pied 5 min est un drame pour un personnage !) mais aussi des idées bien senties comme cette histoire de lait arrivant dans les robinets comme l'eau ! Et pourquoi pas après tout. L'anticipation la plus juste reste l'évolution agricole, l'agriculture remplacée par les chimistes pour nourrir la population... on y est !

Mais ensuite il s'agit d'un roman épique avec toutes les problématiques de la survie, des sacrifices dépassant largement le cadre de la science fiction.

Le milieu du récit est le plus intéressant correspondant à la chute de Paris, j'ai adoré les réunions du gouvernement, j'en conviens tout ce qui touche de près ou de loin l'univers des coulisses du pouvoir me fascine c'est comme ça, la foule en délire en plein doute.

J'ai eut un peu de mal avec les premières pages, il faut se familiariser avec cet environnement, surtout j'ai du mal à conceptualiser, à imaginer les immeubles de la citée à la sauce Barjavel : on aurait donc une sorte d'un seul bloc immense faisant office à la fois d'habitation, de jardin, de salle de spectacle, de cabinet médical... Bref j'arrive pas à voir à quoi ça peut ressembler, brouillard total dans esprit, aucune image, aucun décor ne me vient.

La force de ce récit reste l'opposition puissante entre ce monde bourré de technologie, ce monde futuriste et les mœurs qui elles ont plutôt fait un retour vertigineux vers les pratiques du moyen âge ! Le ton entre les amoureux est digne de la grande bourgeoisie XVIII, " nous allons si tu veux prendre les nouvelles", plus aristos tu meurs, aucune femme au gouvernement, le héros ne promet rien d'autre à sa belle le statut de femme de foyer avec l'apothéose finale puisque dans la société post ravage, le héros charismatique impose la polygamie, réduit la femme à un rôle de reproductrice.

La relation François / Jérôme est intéressante en ce sens qu'elle se retrouve inversée avec l’apocalypse. Jérôme riche, très riche, rien ni personne ne lui résiste aime Banche, l'amie d'enfance de François. Mais Jérôme est perdu face à la perte de l'électricité et devient une sorte de subordonnée de François, son domestique docile. François dirige tout et ce n'est qu'un début... Voir Jérôme qui avait le seul mérité d'être un héritier dans cette situation m'a bien amusé.

Autre point fort du livre, la parfaite maitrise par Barjavel des temps du passé, le passé simple et l'imparfait sont brillamment utilisés rendant la lecture agréable parfois envoutante.

En revanche, quelques partis du récit m'ont moins convaincu comme la description du Paris artistique ou encore lors de leur fuite de Paris, le passage sur la maison des fous un peu long. Quelques descriptions sont également à rallonge.



Pour finir, je souligne une phrase magnifique, peut être l'une des plus belles que j'ai lu : " nous allons avoir besoin désormais de valeurs plus solides" (pour évoquer l'argent), il serait temps en effet...



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La nuit des temps

J'ai découvert ce livre il y a bientôt plus de 15 ans. le seul souvenir que j'en gardais était l'amour éternel entre 2 êtres venant du passé de la Terre. J'avais un peu oublié le reste des détails mais comme il s'agissait d'un des premiers livres fantastiques découverts dans ma jeunesse et qui m'avait fortement marqué, je comptais de toute façon le relire avec des yeux d'adulte. C'est maintenant chose faite même s'il m'a fallu plus de 2 semaines pour en venir à bout, faute de temps pour lire beaucoup en ce moment. Mais le plaisir de la lecture était bien présent.



Il y a une alternance entre passé et présent pendant toute l'histoire, souvenirs d'Eléa et narrateur omniscient pour certaines parties qu'elle n'est pas censée connaître ni le docteur, Simon, qui est plus ou moins le narrateur du présent. L'auteur a fait preuve de beaucoup d'imagination pour créer ce passé de la Terre et de la Lune, ça s'imbrique bien dans notre connaissance du monde. Par contre, avec mes yeux d'adulte, je me rends compte que certains passages sont très poétiques mais en même temps, très osés. Ce livre était pourtant dans le CDI du collège... Certes, ça m'a fait découvrir un nouveau genre de lecture à l'époque mais ces passages ont quand même gênés mes yeux d'adulte, alors à l'époque... Ce roman nous raconte l'amour éternel entre Païkan et Eléa, et quelque fois en dépit du bon sens pour le monde, mais pas que...



Comme vous l'aurez compris, cette relecture a été très agréable et me prouve que j'ai quand même bonne mémoire pour les différents romans qui m'ont marqué. Cela me donne également envie de découvrir d'autres romans de cet auteur à l'imagination et au style d'écriture très intéressants. Si vous ne connaissez déjà pas ce classique du fantastique français, je vous conseille très fortement de découvrir ce roman et sa fabuleuse histoire d'amour. Petit bémol avec ma vieille édition est que des coquilles s'y baladaient. Je remercie Tinaju pour cette excellente pioche d'Octobre, pas si inconnue pour moi.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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L'Enchanteur

D'une légende déjà abondamment traitée dans la littérature, Barjavel parvient à faire un long poème enchanteur aussi délicieux à lire qu'à imaginer.



Les amours éternelles de la reine Guenièvre et du preux Lancelot, la quête immortelle du Graal, les pouvoirs mirifiques du plus célèbre "magicien", la foi et la bravoure des impétueux chevaliers de la Table Ronde et le charisme du légendaire roi Arthur prennent à nouveau vie dans ce roman d'aventures passionnant.



Riche en symbolisme et en humanisme, la version du cycle arthurien de Barjavel m'a charmée. Je n'ai pas cherché à y trouver des traces d'authenticité, j'ai préféré me laisser prendre au jeu délicat des harpes, à la magie des géants et à la séduction des belles dames vivant au fond des lacs, là où le printemps est permanent.



Ce fut également un réel plaisir de faire connaissance avec un Merlin bien différent de l'être que j'imaginais. Loin de l'apprenti sorcier à chapeau pointu et longue barbe grise, c'est un héros plein de sagesse, de discernement et de sensibilité qui prend vie ici, à travers ses forces et ses faiblesses, ses dons et ses erreurs.



Comme dans "La nuit des temps", j'ai été enveloppée d'une science-fiction tout en beauté et en magie où l'amour triomphe de la violence et dont le caractère merveilleux sert parfaitement l'action, avec vraisemblance et naturel.





Pioche dans ma PAL juin 2016

Challenge MULTI-DÉFIS 2016
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La nuit des temps

Ce livre m'a donné des oscillations sourcilières et je ne doute pas que ma critique vous en donnera aussi.



Il y a un million d'années, nos ancêtres n'étaient pas des êtres poilus et courbés par imbécillité mais des humanoïdes super sexys et ultra-évolués qui partaient en vacances en amoureux sur une Lune couverte de champs de fleurs.



Plusieurs personnages ultra-manichéens se promènent tout au long d'une intrigue baignée de drame, d'une odeur de rose de synthèse ultra-concentrée qui tache les vêtements, et qui brûle tellement la cavité nasale que j'ai dû ouvrir une fenêtre.



Le premier personnage est la présumée australopithèque de 900 000 ans. Surprise, elle est en réalité ultra bonne et a été élue pour jouer le rôle de la belle au bois dormant en raison de sa poitrine sans précédent dans toute l'histoire de l'humanité.

Je ne suis pas du genre à me plaindre de ce choix, croyez-moi. Mais les descriptions clichées de 15 pages sur son corps parfait, sur ses yeux parfaits, sur ses seins parfaits ont fini par m'achever.

À nouveau gros plan sur ses yeux de manga japonais bon marché pendant au moins 15 pages de plus puis rentre ensuite en scène le mâle, qui bien-sur dans une civilisation qui connaît l'énergie perpétuelle, le remède universel et la lune en fleur, est le seul détenteur du savoir.

La femme est une madame Bovary version bonasse totalement obnubilée par l'amour de sa vie rencontrée sur meetic et l'homme est un ingénieur en physique atomique concerné par l'avenir de l'humanité.

Je fais le choix de ne pas parler de l'orientation politique du livre qui est également aussi entachée par une naïveté sans borne, j'ai détecté quelques « vive la France », j'ai repéré « les chinois sont un danger pour l'humanité et procréent sans amour » et pourtant « notre sang a la même couleur et surtout « peace and love » est hurlé sans aucune subtilité dans notre gueule pendant tout le récit. Bon Barjavel a connu la guerre, je ne lui reprocherai pas ça.

Par contre je lui reproche notamment qu'on ne s'attache pas du tout aux personnages parce qu'ils n'ont qu'une seule couleur, une seule émotion et qu'ils ont pour seul trait commun une naïveté abyssale à l'origine de mes spasmes sourciliers. C'est du pop art, c'est flash, c'est fluo, aucune nuance, ça explose de partout en crescendo, des bombes atomiques qui explosent par-ci par-là et puis on essaie de nous vendre une histoire d'amour unique en son genre. Des héros, des martyrs sexys mon Dieu que c'est beau.



Tout est incroyable dans ce livre. In-croyable, tout est faux. L'amour sonne faux. La beauté est photoshoppée, la cohérence est complètement souillée. On passe du registre du sketch américain avec les rires préenregistrés au tragique, de la description pseudo-scientifique à la scène érotique, oh oui prends moi toute, entourée de tous les animaux de la foret non je ne blague pas, il y avait des tortues, des chevaux bleus et si je me rappelle bien des biches génétiquement modifiées. Comprenez maintenant pourquoi j'ai eu du mal à m'identifier aux personnages et à rentrer dans le récit.



Pour finir sur une note positive et ne pas être aussi polarisé que ce livre qui aurait peut-être pu me plaire étant enfant, j'ai souri lorsque les explorateurs découvrent le corps de Coban avec une érection vieille de 900 000 ans. Ça vole pas haut mais ça sortira probablement en salle dès l'été 2017. Puis il y a quelques moments poétiquement passables, pas du Victor Hugo mais je ne le suis pas non plus on est d'accord donc qui suis-je pour critiquer.

Je tiens aussi à mentionner que si Barjavel a été le précurseur de quelque chose, c'est l'invention de la télé-réalité et c'est pas pour rien à mon avis.

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La nuit des temps

Une jolie fable agréable à lire.

On traite ici avant tout de l'espèce humaine, de ses travers, d'un espoir éventuel mais vite déchanté.

La découverte de cette vie endormie souterraine rappelle l'histoire de l'Atlantide.

L'histoire d'Eléa et de Païkan n'est pas sans rappeler Roméo et Juliette.

L'humanité n'est pas prête pour la paix, l'homme reste et restera égoïste, pour le bien de tous certainement !!!

René Barjavel traite ici le sujet universel de la paix, de la guerre, de l'Homme ; sans grand espoir d'arriver à la paix au sein du Paradis.
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Le grand secret

En aparté et rétrospective.



C'est un roman que j'ai pu lire il y a une vingtaine d'années maintenant. Et même si c'est de la Science-Fiction un peu vieillissante, cette uchronie dystopique m'a marqué à l'époque où je l'ai lu.

Car oui, je ne sais pas si c'est un mal ou un bien mais Barjavel est aussi aimé que détesté.



Dès le début j'ai accroché cet ouvrage avec les grands responsables politiques de l'époque qui se réunissent et qui par la suite, l'intrigue ne deviendra pas un secret d'État mais un secret mondial. Puis c'est une histoire d'amour, le genre d'histoire où à l'époque début des années 2000 quand je n'allais pas des masses bien, j'en avais besoin.



Je pense, et celà n'engage que moi que les lectures de Barjavel sont un bon moyen d'aborder de la petite SF pour débuter. Même si elle n'est plus au goût du jour, certains pourraient y trouver leur compte pour s'initier à la Science-Fiction.



J'ai pu en discuter avec quelques collègues sur les œuvres de Barjavel et j'ai pu me rendre compte que soit on déteste soit on adore.

Personnellement, je n'irais pas crier au génie, mais ça se lit et ça fait du bien.
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