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Critiques de René Barjavel (2496)
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La nuit des temps

C'est avec regrets que je ferme la dernière page de ce livre. Un livre d'une beauté rare, qui allie science-fiction, amour et histoire. Je ne suis pourtant pas une grande fan de ce genre littéraire. Mais là, la magie stylistique de René Barjavel m'a lentement fait dériver dans un monde nouveau et imaginaire.



L'histoire se situe dans notre ère. Elle se déroule en Antarctique, lors d'une expédition scientifique. Des chercheurs ont captés des ondes venues du plus profond des glaces. Durant des jours et des jours, ils vont creuser le sol pour aboutir à la découverte la plus extraordinaire de tous les temps. Dans un couloir empli d'or, se trouve un œuf, conservé à près de 200 degré en dessous de zéro. Dans cet œuf, se trouvent un homme et une femme, gelés. Les premiers scientifiques les estiment emprisonnés de la glace depuis plus de 900 000 ans ! Une découverte qui risque de bouleverser à jamais l'histoire de l'humanité.



Une civilisation a donc existé avant notre ère, avant de s'éteindre brutalement. Face à ce cas spectaculaire, les chercheurs doivent réfléchir vite. Qui sauver en premier ? L'homme, l'être qui semble être le plus résistant, ou la femme, l'être à la beauté parfaite. Ils optent donc pour la femme, qui, nous l'apprendrons plus tardivement, se nomme Elea.



Bien que l'histoire se passe dans notre ère, nous avons des espèces de flash-backs, qui nous introduisent dans l'univers d'où provient Elea. On y découvre une civilisation presque identique à la notre, mais bien plus avancée. Ils vivent sous terre, se nourrissent de nourriture universelle (énergétique), se baladent aisément sur la Lune...



Bien évidemment, on peut quand même faire des parallèles entre le monde d'avant - celui de Elea, de son amoureux Païkan et de Coban, l'homme de l'oeuf - et notre ère d'aujourd'hui. La guerre, les affrontements et la recherche du pouvoir ont toujours existé. Face à la découverte historique faramineuse, elle se fait encore plus ressentir. Toutes les nations du monde entier, se disputent la science et l'or découverts.



Mais La nuit des temps, c'est avant tout une histoire d'amour inconditionnelle, inexplicable et passionnée. Un amour défendu, un amour impossible, un amour qui doit combattre le temps. Certains vont jusqu'à comparer le duo amoureux de ce livre à Tristan et Iseut, couple mythique des romans antiques, qui ne peuvent s'aimer de leur vivant et se rejoignent dans la mort.



A tous ceux qui n'auraient jamais lu La nuit des temps, je vous en conjure, remédiez vite à cela ! Ce livre est une perle rare, un concentré de beauté, de sensualité et d'amour dans un écrin de glace. A consommer sans modération !
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La nuit des temps

Dès les premières pages, j'ai su que ce roman allait me plaire et me bouleverser. Je ne suis pas du tout une adepte de la science fiction, et pourtant, la magie a opérée.

Il y en a pour tous les goûts : de l'amour, de l'aventure, de l'action. Le tout écrit superbement ! Il y a de nombreux rebondissement, et le dénouement... Quel dénouement !

Ce roman est un petit bijoux, une merveille à dévorer que je vous conseille mille fois.
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Ravage

Dans un Paris futuriste ultra moderne, complètement versé dans la technologie, l'homme va se retrouver piégé face à la catastrophe; la disparition de l'électricité.

La société est entièrement paralysée. L'homme, privé de ses points de repères, se retrouve impuissant, revenu à un nouvel âge de pierre, où règne la violence et la force.



la nouvelle société fondée par François est obscurantiste. Les livres y sont brûlés, l'innovation interdite. Le commerce et l'argent sont bannis, chacun œuvrant pour le bien de la communauté. La priorité est donnée à l'effort, la famille,les amis. L'homme retrouve sa place en tant qu'individu, il redevient utile, il se retrouve à une échelle humaine.



Mais cette société patriarcale est-elle viable et est-elle souhaitable? L'homme doit-il accepter d'être surveillé et commandé par un seul maitre?Peut-on l'empêcher d'innover, de chercher des solutions pour améliorer ses conditions de vie. L'évolution est le propre de l'homme, c'est ce qui fait qu'il est humain justement. Il faut veiller à trouver le juste équilibre afin de ne pas faire un usage inconsidéré de ses découvertes et qu'elles ne deviennent pas dangereuses. L'homme ne sera pas heureux , ainsi ligoté, il ne serait pas libre.



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La nuit des temps

Comment résister à un roman qui a plu à tant de gens?

Des savants Français, en expédition en Antarctique ont fait une trouvaille bouleversante.



Ils ont trouvé Éléa. C’est LA Femme, la beauté idéale, « merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle », presque toujours nue, celle dont tous les hommes tombent amoureux, à la seule vue de ses beaux yeux, sans compter le reste… (Rien à voir avec les femmes ordinaires, comme l’infirmière indifférente qui lit un roman au chevet de la grande découverte…)



Ils sont émus par la si belle histoire d’amour entre Éléa et Païkan, des Roméo et Juliette d’un monde disparu, deux personnes vraiment « faites » l’une pour l’autre comme en a décidé la machine (tant pis pour les gens trop intelligents ou indépendants qui ne trouvent pas de partenaires à leur mesure…)



Et ce magnifique décor, un monde idéal, totalitaire, où la science a réglé presque tous les problèmes de l’humanité… (Mais où il y a des gens sans clés, qui mendient leur survie? Comment est-ce possible?)



C’est aussi un monde magique où les amoureux peuvent chevaucher des chevaux bleus… (Un monde pur où les bons sont tous blancs alors que les méchants Enisorai ont des traits asiatiques, et les Noirs, pas tout à fait humains, puisqu’ils viennent de Mars…)



« Il y a ceux qui sont heureux et ceux qui sont très heureux. » Dommage, il y a aussi des lecteurs qui, simplement, ne sont pas malheureux.

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La nuit des temps

Depuis le temps qu'il attendait dans ma PAL, j'ai enfin lu La nuit des Temps de Barjavel.



Je ne vais pas vous présenter l'histoire de ce grand classique de la science-fiction, avec ses plus de 800 critiques déjà postées, mais seulement évoquer mes ressentis à la lecture de ce roman.



Je dois avouer que j'avais beaucoup d'attente pour ce roman et que j'ai été un peu déçue au départ. J'ai trouvé un peu long et ennuyeux cette première partie racontant la recherche et la découverte au Pôle Sud de nos deux humains vieux de 900 000 ans.



Mais j'ai été happée ensuite par l'histoire d'Eléa et Païkan dans ce passé si lointain, une histoire d'amour vraiment tragique pour ces deux amants. J'ai trouvé le rythme soutenu, on est tenu en haleine durant tout leur périple. J'ai quasiment lu d'une traite la seconde moitié du livre, impossible de le lâcher.



Au-delà de cette histoire d'amour passionnée à travers le temps, j'ai trouvé intéressant aussi l'aspect politique et militaire autour de la science. le message est plutôt pessimiste finalement sur la nature humaine avec les ambitions des gouvernants qui mènent à la catastrophe.



« Nous savons au moins déjà une chose, c'est que l'homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables. »



Un beau roman, intemporel finalement.

A lire sans hésitation.
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Ravage

Ravage paraît en 1943, et est un des premiers romans de Barjavel, écrit comme une réponse à l’absurdité de la guerre à laquelle se livrent les hommes. Au delà de son message contre la stupidité de l’homme, Ravage est un roman qui permet d’enrichir la littérature française d’un genre qui en est à ses débuts: la science-fiction. Certes, déjà présente aux États-Unis sous forme de pulp, Ravage donne à cette littérature des codes et des fondations qui feront de la science-fiction un genre noble et a contribué à lui donner un élan florissant.



En 2052, François Deschamps est un jeune adulte venu à Paris pour les résultats du concours de l’école de chimie agricole. Il est ami avec Blanche qui est sur le point de devenir une artiste célèbre comme chanteuse à Radio 300, grâce à l’appui de Jérôme Seita, directeur de cette radio. Mais subitement toutes les technologies vont cesser de fonctionner, plongeant l’humanité dans le chaos. On suit alors la lente déshumanisation qui s’empare des hommes, qui ne vont faire qu’ajouter du ravage au ravage.



Cette déconstruction de la civilisation s’appuie d’abord sur la toute puissance qu’elle semblait avoir atteint au début du roman. La première partie est consacrée à la description du monde en 2052: c’est cette partie qui en fait une oeuvre visionnaire et qui constitue la science-fiction du livre. Barjavel en décrit avec une grande imagination, les multiples inventions (quelque-unes ont vieillit et prêtent à sourire) et imagine les cités de notre futur. Celles-ci se sont construites en hauteur, et des villes dans la ville sont apparues, ces « Villes Radieuses » de 300 étages, abritant 100 000 personnes, inspirées de la cité Radieuse de Le Corbusier. Les cités sont épurées: l’humanité semble avoir atteint la perfection, il n’y a plus d’élevage ni d’agriculture car tout est fabriqué en usine. Barjavel peint avec beaucoup de poésie la ville utopique qu’est devenue Paris et à travers de merveilleuses descriptions de ses lieux connus de tous, il attache le lecteur à cette nouvelle Paris.



Cette civilisation inébranlable subit alors un terrible cataclysme: toute technologie s’arrêtent de fonctionner. Le choc est d’autant plus violent que la technologie était puissante et que l’origine de cette interruption n’est jamais révélée dans le livre. L’homme se retrouve impuissant face à un phénomène qu’il ne parvient pas à expliquer, et cet évènement que la science ne comprend pas le saisit d’un profond vertige. Le monde est redevenu à l’échelle de l’être humain: il est redevenu immense comme à l’époque où l’homme n’avait que ses jambes pour le parcourir.



Barjavel présente ici une critique du progrès, pas comme un problème en soi, le problème venant plutôt du décalage entre les progrès moraux de l’homme et le progrès scientifique. La vraie nuisance vient toujours de l’homme d’après le roman, sa stupidité revenant cycliquement.



La fin du roman semble optimiste et prône un retour à la simplicité, certes poussée à l’extrême, mais qui a comme bénéfice de toujours éloigner l’homme de ses mauvais instincts. Barjavel fait l’éloge du travail manuel qui éduque l’homme (il parle d’intelligence de la main). Cependant il concède amèrement que le progrès et la technologie seront toujours intrinsèquement liés à l’homme et que celui-ci cherchera toujours, par l’intermédiaire de quelque esprit brillant, à créer de nouvelles technologies.



Barjavel livre avec Ravage un classique de la science-fiction et de la littérature française, car il ne remplit pas seulement le rôle de divertissement du roman, mais ajoute une réflexion à ses propos.
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La nuit des temps

Publié en 1968, il faut déjà constater que ce roman n’a pas pris une ride et fait toujours recette ! Son secret de jeunesse éternelle ? Sûrement l’écriture très fluide de l’auteur, associée au fait que son histoire reste intemporelle. Bon, bien entendu, il y a de nombreux clichés des années soixante – je pense notamment aux ordinateurs qui sont surdimensionnés ! – mais cela apporte un lien supplémentaire entre l’époque de l’auteur et l’histoire racontée dans ce livre.



Ce livre est un exemple intéressant de roman de science-fiction à la française, écrit dans le contexte tumultueux de l’émergence de la révolution sexuelle, de la Guerre du Viêt-Nam et du désir, exprimé alors avec force par la jeunesse, d’un monde meilleur.



On pourrait être tenté de faire un parallèle avec le monument de Jules Verne, Voyage au centre de la terre. Entre romance, espionnage, suspense, tragédie, flash-back et retournements de situation, le tout dans un décor glacé de la Terre-Adélie, La nuit des temps offre bien des surprises aux amateurs de science-fiction. Les personnages sont bien campés, et présentent une vaste palette d’humanité, certains ternes et torturés, d’autres au contraire exubérants.



On a vraiment l’impression d’être plongés dans une mission scientifique en Antarctique et dans une société oubliée mais futuriste. Et si ce livre est très simple à lire, et convient donc à un public jeune, La nuit des temps s’adresse aussi à des lecteurs plus expérimentés : sans doute ces derniers auront-ils une autre lecture, mais ils ne seront pas déçus pour autant.



René Barjavel nous offre ici un roman plein d’humanité. Une fois qu’on referme le livre, on se dit qu’il n’y a rien à ajouter et que tout est écrit…
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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La nuit des temps

Très belle histoire! Une fin splendide, très émouvante qu'il ne faut pas dévoiler ici.



J'ai apprécié le début avec la découverte par une équipe française, au temps de la guerre froide, au Pôle Sud, d'une sorte de cité d'or datant de 900 000 ans. Les choses se compliquent quand les nations veulent s'emparer du savoir qu'elle contient qui donnerait la suprématie d'une d'entre elles sur les autres.

Effet mirroir saisissant avec le temps passé mystérieux où l'on apprend que la guerre totale a anéanti l'humanité de Gondawa et son ennemi Enisoraï. Pourquoi? Pour le plaisir de montrer sa domination sur l'autre, pour faire la guerre.



Mais j'ai dévoré les 100 dernières pages où, bizarrement, une histoire d'amour peu commune prend le pas sur ces événements sans que cela soit gnangnan. Quelques phrases, quelques mots simples si bien écrits témoignent de cet amour total entre deux êtres subissant des épreuves liées à cette guerre.



Païkan, Eléa, le pragmatique Coban, le docteur Simon, les scientifiques Hoover et Leonova sont les protagonistes d'une très belle histoire, d'autant plus belle qu'elle est tragique.
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Ravage

Cataclysme électrique transformant le Paris de 2050 au ciel bourdonnant d'engins futuristes en un désert de cendres. Une petite horde tente de s'en échapper pour retrouver la nature et leurs racines en Provence.



Sorti en 1943, l'écriture est exhubérante, jouissive, avec un côté Jules Vernes et peu de sentiments pour le choléra, la faim, la soif, les morts quasi anecdotiques...



Si le Paris de 2050 m'a semblé un peu cucul, j'ai trouvé réaliste le réchauffement climatique, la fin d'une civilisation basée sur l'industrialisation à outrance et la seule solution pérenne que serait un retour à la nature.

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La Charrette bleue

Quand je visite un endroit sympathique, authentique, j’aime écumer les petites librairies locales, les bouquinistes.

Récemment, à Nyons, le plein d’ouvrages sur la région fut fait et parmi mes acquisitions : La charrette bleue. (Récit autobiographique qui reçut le prix Saint-Simon en 1980)

Des souvenirs touchants, émouvants, une exploration dans la prime jeunesse de l’auteur. Un récit plein de fraîcheur, (cela fait du bien par ces temps caniculaires) d’où s’exhale le parfum suave, un peu suranné, celui de la Lavandula angustifolia, celui gourmand, irrésistible du pain frais.

Une incursion dans une enfance édénique malgré la guerre, les drames multiples, la simplicité, la rusticité de la vie à Nyons, en Drôme provençale, au début du siècle.

Ici René Barjavel, en avant-gardiste, laisse transparaître ses penchants, son militantisme pour l’écologie et sa nostalgie des valeurs ataviques.

J’ai noté, avec un plaisir certain, que le petit René lisait, enthousiaste, les aventures de Pardaillan, les mêmes lectures que celles du petit Albert (Camus). Toute une génération nourrie par les prouesses du preux chevalier.



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Les Dames à la licorne

Un roman de Barjavel qui n'est pas de la science-fiction ? Rare, très rare. Quoique il y a tout de même un p'tit côté conte.

Après une brève description, il y a mille ans, des amours de Foulque avec une femme aux traits de licorne qui donnera la lignée des Plantagenet, les auteurs nous propulsent en Irlande au dix-neuvième siècle. Sir Johnatan construit sa maison sur une petite île, Saint Albans. Dans ces temps difficile que connaît le pays, il réussira à réunir catholiques et protestants pour que tous surmontent cette crise. Lorsque Sir Johnatan sera à l’agonie, ils mettront leurs forces en commun pour construire cette digue afin qu’il puisse mourir chez lui. Laissé à l'abandon quelques temps, cette maison reprendra vie avec son fils, Sir John, sa femme, leurs cinq filles et quelques serviteurs.

Un roman ou transpire l'amour à tous les niveaux, avec des mots simples les auteurs nous décrivent les relations entre les personnages ou avec les éléments, Dieu ou les animaux entre autre. Les deux propriétaires successifs sont plein d'humanité, de respect, d'amour pour leurs proches, pour les gens avec lesquels ils travaillent, rare sont les livres qui décrivent si bien ces sentiments. Un petit bémol sur deux ou trois phrases au sujet des femmes qui ont redescendu ma note à quatre.

Pour finir sur une note positive, c'est surtout un roman avec pour trame de fond, un amour incommensurable pour cette magnifique île qu'est l'Irlande.

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Le Voyageur imprudent

J'ai tout simplement adoré ce roman. Barjavel est un grand. A lui l'expression Etre et ne pas être ! Un peu de noélite ? Volontiers, quelles découvertes allons nous faire en voyageant dans le temps, cher professeur !

Il y a tous les ingredients dans ce livre : le scientifique extrêmiste, la belle âme amoureuse, l'élève studieux grisé par les découvertes, le futur, le passé (modifié et modifiable à souhait), la vieille servante ressucitée effrayée par ces expériences et une reflexion sur le temps qui va jusqu'à démontrer l'impossible.

Une très belle découverte.
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La Charrette bleue

Quel régal que ces souvenirs !

Souvenirs d’enfance racontés avec un tel enthousiasme, un tel amour, un tel positivisme. Ça fait du bien par les temps qui courent où tout est fait pour nous pousser au pessimisme.

De quoi se plaint-on a-ton envie de dire.

Les gens à l’époque évoquée, ont connu le plus souvent des situations précaires, voire misérables, la guerre, des épidémies, ils eurent souvent du mal à joindre les deux bouts, et pourtant, il n’émane de ces lignes que du bonheur.

Nyons, la boulangerie familiale, les grands-parents, les oncles et tantes, les cousins et cousines, tout a contribué à faire de René Barjavel un enfant heureux.

Et avec son talent, il ressuscite merveilleusement tout ça.

Toute une époque, tout un lieu, toute une ambiance revivent à travers ses lignes.

De plus, j’ai toujours été admirative des gens qui avaient tant de souvenirs d’enfance.

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Ravage

Ravage de Barjavel m’a été de nombreuses fois chaudement recommandé ! Cela fait un an que j’ai entendu parler pour la première fois de cet auteur contemporain d’une époque riche en distopie (Orwell, Bradburry…). Il m’aura fallu du temps et une édition de masse critique pour enfin me lancer dans la science-fiction made in France !



L’histoire est efficace : Dans les années 2050, à l’époque d’une France à la pointe de la technologie, l’électricité abandonne l’humanité. Que va-t-elle devenir ? Peut-elle survivre ? Et oui ce roman est un vrai « survivor ». La plus grande partie du bouquin (très chiante en soi) repose sur le voyage du héros vers sa terre de salut, loin de l’anarchie parisienne.



Mais ce n’est pas cela qu’il faut retenir de ce roman. Non ce qui m’a frappé, c’est l’esprit visionnaire de Barjavel. Dans son futur, les végétaux poussent hors sol ! Non mais quelle idée… Dans son futur, l’Amérique du sud est un empire puissant prenant le dessus sur l’état fédéral d’Amérique du Nord. Encore une belle connerie… Dans le futur, les ouvriers meurent tôt mais peuvent heureusement consommer pour oublier leurs conditions : encore une sacré absurdité ! En fait, ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il a utilisé de la noëlite pour voyager à notre époque… C’est évident ! Comment peut-on viser aussi juste ? On observant une société qui devient malade ?



Enfin, et je conseille d’arrêter ici la lecture de cette critique pour ceux qui désirent lire ce livre, je dois dire que la fin m’a laissé sur le cul… Une société patriarcale où un homme a les pleins pouvoirs et une horde de femme et de gosses… J’espère vraiment que Barjavel ne partageait pas cette idée d’un retour aussi extrême à la terre. Extrême c’est bien le mot, un culte du passé qui fait froid dans le dos. Peut-être y a-t-il derrière un climat pétainiste ? Une critique de l'idéal de l'époque? Si quelqu’un à une réponse à me proposer je suis preneur !



Bref, un livre assez court, qui mériterait d’être mieux exploité, qui nous laisse sur notre faim voir qui nous effraie sur la fin. Un livre plutôt déséquilibré mais qui frappe tout de même par sa richesse et son actualisme frappant !

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Ravage

Lu à 15 ans. Premier choc de lecture. Et depuis la question reste en suspens : comment un tel livre qui (pré)dit l'écroulement de la civilisation occidentale a bien pu être conçu en 1943 ? Et, pendant à cette question naïve, une autre tout aussi naïve : comment a-t-on pu le lire et cependant à continuer à rouler tombeau ouvert dans le mur ? Revenons au livre : je fais un voeu pieux mssieurs/dames les écriveurs de romans post apo à la mode, lisez ce livre, méditez et retournez jouer aux billes... J'ai rarement lu livre plus puissant. Il a presque 80 piges et pas une ride.
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La nuit des temps

Novateur dans sa structure, mais daté par son imagerie...



On démarre assez classique avec une expédition scientifique qui découvre des ruines dont l'existence est impossible selon les connaissances de la science et de l'Histoire de la Terre. Nous sommes en plein mythe de la civilisation disparue.



Mais là où souvent s'arrête l'histoire, Barjavel prend un virage assez novateur dans la forme, il nous narre les événements d'il y a un million d'années. On part dès lors en pleine utopie où la science a permis des progrès fulgurants grâce à l'équation de Zoran : l'énergie universelle. Chaque citoyen y a accès librement, la vie est belle et douce. Utopie oblige, la dystopie n'est cependant jamais loin...



La lecture vaut surtout pour la place accordée à la science, même si elle reste ancrée dans l'imagerie de l'époque. Les items sont classiques, le thriller aussi et certains événements font parfois lever les sourcils ou offrent un peu de sport à nos zygos. Paru en 68, le texte en contient les marqueurs, révolution des moeurs, les blocs politiques rappellent le conflit Est/Ouest, toutes les représentations de la SF sont présentes : alimentation à l'aide de pilules, voiture volante... La place de la femme est mi-figue, mi-raisin selon les pages.



Reste une ode à la science, progrès humaniste libérateur de l'Homme et une forme novatrice pour l'époque. Le ton est assez pessimiste, l'homme étant décidément et définitivement un loup pour lui-même.
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Une rose au paradis

Barjavel était l'un de mes auteurs préférés quand j'étais jeune fille. J'avais été émue aux larmes avec la nuit des temps notamment.



Cela fait une vingtaine d'années que je n'ai pas lu de Barjavel.



Moment de suspense. Est-ce que j'allais revivre un grand moment de lecture ou en ressortir indifférente ou déçue?



Si ce n'est pas le meilleur Barjavel que j'ai lu, j'ai quand même lu ce court roman avec beaucoup de plaisir.



On retrouve le style inégalé de Barjavel: complètement avant gardiste (Barjavel manie la dystopie avec aisance), loufoque, poétique, sensuel.



On est à Paris. On découvre Lucie enceinte de jumeaux qui manifeste avec d'autres femmes enceintes contre l'utilisation de la bombe U (universelle). Cette nouvelle bombe est tellement simple à fabriquer que tout le monde dans chaque partie du monde se retrouve bientôt équipé de la dite bombe. Facile à fabriquer et d'autant plus dangereuse que les bombes s'amorcent entre elles.



Lucie est mariée avec Henri Jonas doué pour tout réparer.



Notre couple sympathique se retrouve embarqué par Monsieur Gé un milliardaire dans une arche sous terre conçue pour résister aux radiations. Sont également entreposés des animaux et des plantes en hibernation en attente du repeuplement de la planète.



Le temps passe. Les jumeaux grandissent. Bientôt un problème se pose. Elevés dans la plus pure innocence, les jumeaux (Jim et Jif un garçon et une fille) vont bientôt découvrir le plaisir physique et incestueux. jif va tomber enceinte. Seulement l'arche n'est pas conçue pour permettre à 6 personnes de respirer.



Que faire? Avorter Jif? Ouvrir l'arche au risque de tous y passer?



J'ai trouvé le roman très drôle avec notamment la machine créée par Henri. Les explications données aux jumeaux à propos de ce qui existait sur terre avant l'explosion des bombes (comment expliquer ce qu'est la mer, ou un caillou par exemple).



Beaucoup de mythes sont revisités: Adam et Eve, l'arche de Noé, le premier meurtre.



Un livre qui me donne envie de replonger dans l'univers de Barjavel.



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La nuit des temps

Des savants découvrent dans l'Arctique une sphère contenant les corps d'une femme et d'un homme qu'ils tentent de ranimer, 900 000 ans plus tard...

Les nations se divisent à leur propos...

Prenez-le comme vous le voulez : roman de science-fiction, belle histoire d'amour, fable philosophique,...

Ce récit de René Barjavel est bien de son époque (écrit juste avant mai 68) : prémices des révoltes estudiantines, misogynie ambiante, guerre froide au summum, foi en l'avenir et surtout en la science.

Je me suis laissée prendre au jeu de la vie et des aventures d'Eléa et de Païkan, jusqu'à la fin mélo-dramatique.

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Le Voyageur imprudent

Mon premier Barjavel ! J’étais un peu prudente parce que ce roman date de 1944 et j’avais peur qu’il ait mal vieilli. Mais comme La guerre éternelle de Joe Halderman (dans un tout autre genre), il s’est bien conservé. Je n’avais pas lu la quatrième de couverture, je savais seulement qu’il était question de voyage dans le temps. La première partie est un peu longue, Barjavel pose les bases de son histoire, comment on voyage, les différentes options qui s’offre à Pierre Saint-Menoux, quelques essais de rodage… on trépigne d’impatience !

Le style de Barjavel est surprenant, on alterne entre les frissons et les sourires, l’horreur et les gloussements. Au final, j’ai beaucoup aimé ce livre : Barjavel aborde beaucoup de thèmes ici : questionnement sur la société, l’homme, l’amour par le biais des voyages temporels. Les voyages dans le futur m’ont un peu dégoûtée par les descriptions détaillées et glauques. Le personnage de Noël Essaillon donne une petite allure de fable à cette histoire avec son sourire permanent et son ventre débordant. J’ai préféré les expéditions dans le passé qui donnent tout son sens au titre… Petite remarque : Barjavel était-il misogyne ou un homme de son époque ? J’ai cillé à certains passages relevés sur le rôle de la femme… sans réellement m’en offusquer. Je relirai cet auteur, au moins Ravage pour saisir les allusions glissées subtilement dans les pages.

A noter : il a été adapté en téléfilm en 1981 avec Thierry Lhermitte. A voir ce que ça peut donner !
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La nuit des temps

Quelle histoire magnifique que cette Nuit des temps.

Je ne sais pas si un jour un auteur mariera avec autant de délicatesse roman d'amour et science-fiction.

Car c'est bien ce dont il s'agit ici.

Banal diront certains, mélange mal assorti diront d'autres, possible, mais la plume de Mr Barjavel est d'une telle finesse, d'une telle délicatesse que les passages intimes du couple se fondent dans ceux relatant un univers de science-fiction bien campé qui nous transporte en d'autres temps...

Malgre la tempête en approche, Éléa et Païkan ne craignent rien car ils sont ensemble, et cherchent seulement à préserver leur bonheur, qui rappelons-nous doit rester moins un but qu'un chemin...
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