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Critiques de René Barjavel (2496)
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Ravage

Mon Dieu! A moins qu'il ne s'agisse d'un monument de suprême ironie - qui dans ce cas a totalement échappé à mon œil perplexe - en voilà une obscure parabole, raciste (un Noir "de pure race" (...) "MAIS aux yeux brillant d'intelligence"!!! Et je vous passe la description du "peuple noir" qui célèbre l'attaque du peuple blanc par une danse tribale qui comporte un stéréotype puant à chaque ligne), sexiste (les femmes sont considérées, entre deux évanouissements, comme des utérus sur pattes, et malheur à celle qui donne naissance à une fille), manichéenne et simpliste (le progrès, c'est le mal, sans nuances.) ... pour conclure sur l'apologie d'une société patriarcale sectaire et cynique - à moins, je réitère mes doutes, d'un second degré tellement bien caché qu'il ne se manifeste pas. En outre, si certaines anticipations font date, celle-ci est datée : médiocre inventivité quant aux technologies du "futur", et ne parlons pas des modes de vie/de pensée. Quant à la société recrée par François (protagoniste répugnant s'il en est, hélas sans la fascination que peut susciter ce genre de caractère dans les romans bien écrits), il eût mieux valu que l'humanité succombe plutôt que de se poursuivre avec cette organisation médiévale, polygame, claniste et misogyne. Je sais bien que le livre a été rédigé en 42, sous l'occupation, Pétain&co, mais je ne vois pas en quoi cela clarifie, excuse ou légitime le propos, au contraire.

Pour ne pas sombrer dans le rejet pur et simple, une concession : certains passages sont assez poétiques, et le "chemin des cendres" comporte quelques trouvailles. Hélas, les protagonistes finissent par brûler les livres (puisqu'il n'y pas de nuances, je suppose que le raisonnement est le suivant : livre = savoir = le mal!) et comme l'a dit un écrivain qui (lui) avait tout compris, "là où l'on brûle des livres, l'on finit par brûler des hommes". Moi je n'ai pas compris, M. Barjavel, où vous vouliez en venir.
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Colomb de la Lune

Les français ont eux aussi décidé d'envoyer un homme sur la lune. L'action se passe au début des années soixante alors que l'effervescence bat son plein en russes et américains.

Dix-sept sont en hibernation mais un seul sera choisi. Ce sera Colomb. Le voyage vers la lune se passera à bord d'un œuf. Le mont Ventoux pour l'occasion a été transformé. En attendant l'événement les gens pique-nique en regardant leurs récepteurs de TV portatifs ou écoutent de la musique sur leurs radio-bracelets. Le ventre du mont Ventoux s'ouvre et diverses publicités s'en échappent.

A une heure du décollage un hélico dépose l'œuf au sommet de la fusée. Le ministre prépare son discours mais tout le monde s'en moque.

Moins de trois minutes, quelque chose à dire, Colomb.

Oui j'aimerai parler à ma femme

Mais sa femme, Marthe, n'est pas là. Elle a bien mieux à faire.

Qu'importe, Colomb lui adresse ses derniers mots : au revoir Marthe, ne soit pas inquiète, je t'aime.

Deux, un, zéro. Un ballon monte et emporte la fusée au bout de son fil, pareil à un suppositoire.

Pas mon préféré de Barjavel, pourtant j'aime bien les livres un peu barrés. L'histoire se déroule sur plusieurs plans : le voyage de Colomb, les travers de sa femme, le délire de sa sœur qui est peintre ... Un roman qui m'a fait penser par moment à du Boris Vian au niveau du délire et de l'humour complètement décalé. J'ai par moment un peu décroché non à cause l'histoire elle-même, plutôt par les longueurs de certains passages.

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La nuit des temps

La Nuit des temps, c'est tant de choses à la fois. C'est une réflexion sur l'homme et sur le devenir de l'homme, un ouvrage d'imagination, un chant lyrique à une civilisation perdue. C'est si vaste, c'est si grand, c'est si beau. Pourquoi est-ce que j'aime La Nuit des Temps ? Parce qu'il est à la fois beau et réaliste. Beau, parce qu'il y a dans La Nuit des Temps, des élans lyriques, vraiment de toute beauté. Réaliste, parce que La Nuit des Temps fait tellement, tellement écho à la réalité. Ce que j'aime dans La Nuit des Temps, c'est aussi la créativité de son auteur, René Barjavel, et puis toute cette force, et tout ce style.

Un chef-d'oeuvre.
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Les chemins de Katmandou

J’avais laissé Barjavel sur le bord de ma route de lecteur après avoir refermé les dernières pages de L’enchanteur. Les chemins de Katmandou m’ont ramené vers le plaisir que sa prose me procurait, mais aussi le remord d’une négligence coupable, tant son œuvre fit germer mon imaginaire adolescent. L’épopée fameuse vers le Népal, idéalisée par la génération soixante-huitarde et le mouvement hippy m’a redonné l’envie d’entreprendre la lecture des livres manquant à ma collection. Cette quête d’un Éden, territoire libertaire aux mille dieux ou la fuite d’un présent douloureux, qui motivent le voyage de ses personnages est sans concession. Elle traverse les paysages et les mirages des paradis artificiels, pue la misère, la faim et les excréments qui jonchent le parcours. La réalité épaisse, brumeuse, parfumée de senteurs lourdes tient plus de l’enfer, que de l’univers idyllique attendu. Le marigot des pulsions humaines n’y est pas moins glauque. L’amour y sombre, entraînant dans la mort l’espoir, la tentation de la rédemption et la fin heureuse.
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La nuit des temps

En Antarctique, des chercheurs captent soudain la fréquence d'un émetteur... vieux de 900 000 ans ! En creusant, ils tombent sur une cellule protectrice renfermant un homme et une femme, tous deux nus, et tous deux semblant dormir. Ils sont entourés d'étranges objets et semblent parler une langue totalement inconnue. Ils seraient les derniers représentants d'une civilisation aujourd'hui disparue.

J'ai vraiment apprécié ma lecture. C'est le deuxième Barjavel que je lis, après "Une rose au paradis" que j'avais également bien aimé. L'idée de base est très intéressante, originale. L'auteur a vraiment inventé une société complètement différente de la nôtre. Le destin de ces personnages, particulièrement d'Eléa, est très touchant. La fin est absolument magnifique : il y a un vrai effet de surprise (du moins pour ma part), cette fin est parfaite. Tout s'accélère dans les dernières pages, les époques se confondent. Je dirais qu'au delà de la science fiction, c'est avant tout une histoire d'amour, une histoire d'humanité. Barjavel nous livre une vision pessimiste d'un monde qui, par delà les époques, ne cesse de se détruire, d'un genre humain ne cessant de se déchirer. Cependant, l'amour est omniprésent, l'oeuvre nous livre aussi l'humanité dans ce qu'elle a de meilleur : la passion, le savoir... Certaines descriptions, des corps par exemple, sont splendides.

J'ai donc vraiment aimé cette oeuvre. Mais je dois avouer avoir le même sentiment que celui j'ai eu après "Une rose au paradis" ; je ne peux que noter la très grande qualité des livres mais ce n'est pas le genre de lectures que je préfère. Si vous aimez la science-fiction (mais une SF très subtile, humaine et pleine de beauté), je ne peux que vous conseiller de découvrir ou de re-découvrir Barjavel.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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La nuit des temps

Dans l’Antarctique , du fond des glaces et du fond des temps, un couple est découvert ,endormi d'un sommeil de 900 000 ans.



Les scientifiques du monde entier vont se réunir, œuvrant dans l’intérêt commun de l'humanité, sans rivalités, afin de sortir cet homme et cette femme de leur hibernation.



C'est une découverte sensationnelle, porteuse d'espoir ; la promesse d'un nouveau monde.



Petit à petit se dévoile le passé de cette civilisation disparue, un paradis où règne la sagesse, la prospérité, le savoir. Aussi idéale soit-elle, elle a aussi ses travers, puisque finalement elle s'est laissée piégée par des guerres intestines.



Roman riche en rebondissements et en actions. On vit l'angoisse des personnages, attendant le dénouement de cette intrigue qui nous prend aux tripes.



Formidable aventure humaine, mêlant histoires d'amour et découvertes scientifiques. La connaissance du monde est une grande chose, elle nous accapare, elle nous stimule. Mais elle n'est rien si nous n'essayons pas tout d'abord d'apaiser nos peurs, de vivre dans un monde harmonieux, où règne le bonheur et d'abord la connaissance de soi et des autres. Un monde où règne l'égoïsme, la luxure, la possession, n'est pas viable, il n'est voué qu'à s'enfermer dans un cercle vicieux et infernal , fait d'ascensions et de chutes.



Si Coban avait compris cela, s'il n’avait pas sacrifié l'amour au savoir, l'avenir aurait été tout autre.





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Le grand secret

Mon quatrième Barjavel, et un énorme coup de cœur pour celui-ci!



Un grand secret dont on veut tout savoir... et il nous fait patienter cent cinquante pages avant de nous le révéler, ce qui a déjà de quoi nous tenir en haleine!

Et la description de ce monde renfermé, cette société "utopique" qui semble avoir trouvé le moyen de rendre tout le monde heureux... ou presque.



L'analyse psychologique des réactions humaines dans de telles situations est incroyable et sûrement des plus justes.

Le fait de mêler des faits réels de notre histoire à la fiction est absolument fascinant, et n'en rend le récit que plus haletant et réaliste.



Jusqu'à maintenant, celui-ci est mon favori.
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Ravage

Imaginez un monde où tout, absolument tout, fonctionne à l'électricité, des moyens de transport à la production d'eau et de nourriture. Seuls certains, dans les zones les plus reculées, vivent encore « à l'ancienne », en autarcie, travaillant la terre et élevant quelques animaux.

Bienvenue en l'an de grâce 2052, tel que pensé par Barjavel 110 ans plus tôt.



Imaginez maintenant, dans ce monde merveilleux, une panne d'électricité. Pas une petite coupure d'une heure ou deux, pas une baisse temporaire de tension sur le réseau, non, une panne générale et définitive. C'est purement et simplement l'apocalypse. Plus moyen de se déplacer de façon motorisée, bientôt plus rien à boire ni à manger, les avions s'écrasent sur les immeubles, les trains ne freinent plus. Et bien sûr, débandade des autorités, émeutes, pillages, agressions, guérillas urbaines, violences, morts. Puis, la canicule aidant (une prémonition du changement climatique?), incendies dévastateurs et épidémie de choléra se répandent à travers un pays en grande partie urbanisé.

Pour un petit groupe de survivants mené par François, jeune homme d'origine paysanne, la seule échappatoire est l'exode vers le village de ses parents, à supposer qu'il existe encore.

Récit apocalyptique et post-apocalyptique de la catastrophe puis du long calvaire de la petite troupe de François, à travers mille dangers et dans le plus profond dénuement matériel et moral, sur le chemin d'une hypothétique Terre promise, « Ravage » est une dystopie brutale et sanglante, dans laquelle la loi du plus fort l'emporte largement sur toute morale, la survie du groupe étant la seule option, quoi qu'il en coûte.

Ce n'est pas très reluisant et cela ne rend pas François très sympathique, mais bien malin qui pourrait jurer qu'il se comporterait différemment dans la même situation.

L'univers créé par Barjavel est visionnaire, et ce qui était de la pure anticipation en 1943 s'est en partie réalisé aujourd'hui, les intelligences artificielles en moins.

Barjavel met en garde contre le « tout à la technologie », et cela n'est pas blâmable, me semble-t-il. Mais de là à envisager comme remède un « retour à la terre » moyenâgeux, patriarcal et autoritaire dans lequel les femmes sont réduites à leur fonction de mères et sont priées de "servir" à plusieurs hommes, et dans lequel les livres ne sont accessibles qu'à l'élite, merci, mais non merci. A cet égard, le dernier chapitre est nauséeux et n'est plus « lisible » aujourd'hui. Je ne sais pas s'il reflète les convictions profondes de Barjavel ou s'il correspond aux moeurs de l'époque (en tout cas en ce qui concerne la place des femmes dans la société) et/ou du contexte de la guerre et de l'Occupation, ou encore si c'est une satire. Et je n'ai pas compris non plus l'intérêt des épisodes (aux relents racistes) dans lesquels intervient l'empereur noir Robinson.

« Ravage » est certes un roman remarquable par sa créativité et son inventivité (et sa crédibilité a posteriori sur son volet technologique). L'avertissement contre les dérives du « progrès » est louable et nécessaire. Mais, à moins qu'il ne s'agisse d'un second degré qui m'a échappé, l'issue proposée en 1943 par Barjavel met fort mal à l'aise aujourd'hui.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Ravage

Si je devais retenir trois dystopies marquantes du siècle dernier : 1984 en forme de sommet absolu, chaque jour un peu plus prophétique, le méconnu « Nous » de Zamiatine, dont est largement inspiré 1984, ainsi que « Le meilleur des mondes » d’Huxley, professeur d’Orwell à Oxford. Trois ouvrages reliés par un fil invisible, enracinés dans les idéologies de leur époque, le stalinisme, le léninisme, l’eugénisme qui partagent une vision du monde à venir d’un pessimisme glaçant.



Passé à côté de Ravage, le célèbre roman d’anticipation de Barjavel, j’imaginais naïvement un style onirique et enlevé, une forme de légèreté à la française, bref un moment de lecture moins oppressant que celui de la trilogie évoquée plus haut.



Difficile de se tromper aussi lourdement, tant Ravage est un livre d’une noirceur absolue, qui est au fond davantage la lancinante description de l’apocalypse qui frappe notre civilisation que la peinture d’un monde nouveau et totalitaire qui viendrait se substituer au nôtre.



L’intrigue imaginée par Barjavel se situe en 2052, et ce qui frappe c’est la justesse des nombreuses anticipations d’un roman écrit en 1942. La liste qui suit est loin d’être exhaustive et donne pourtant l’impression que l’auteur a tout vu, tout compris : l’urbanisation extrême, le réchauffement climatique, la dépendance énergétique, la domination des ultra-riches, les trains à sustentation qui relient Paris à Marseille en une heure, la viande artificielle, la climatisation, la commande vocale, les livres audio et même les appels vidéo. On y est presque ! Encore un petit effort sur la vitesse des trains, la fin de la souffrance animale, continuons à bétonner jusqu’à en faire disparaître nos campagnes et donnons enfin à Paris la verticalité qu’elle mérite !



C’est dans cet univers futuriste qu’évolue François Deschamps, jeune homme provençal qui se destine à devenir ingénieur agronome, monté sur Paris pour rejoindre Blanche, son amie d’enfance sur le point de connaître une gloire inattendue de chanteuse à succès. Un Paris aux couleurs changeantes, aux parcs peuplés d’arbres artificiels, une cité presque féérique qui semble avoir inventé sa beauté propre, déconnectée de la nature. Une civilisation qui pratique un étrange culte des morts qui ne sont plus enterrés mais conservés après réduction dans la maison familiale grâce aux prodiges de la fée électricité, et dont la présence tutélaire incite les vivants à un comportement plus conforme à la morale. Difficile de détester ce nouveau monde, dépeint de manière onirique et sauvé par le souci accordé à une esthétique empreinte de poésie, malgré l’ironie discrète de l’auteur et son peu de goût pour la classe dominante qui tire les ficelles de la nouvelle Babylone.



Et dans le meilleur des mondes advient la Catastrophe, une coupure de courant aussi soudaine que définitive qui met instantanément fin au fonctionnement de la mégapole et plonge ses habitants dans une ambiance apocalyptique. La cause de l’incident reste ambiguë, une offensive de l’empereur Noir Robinson contre le monde occidental ou un phénomène électro-magnétique d’ampleur inouïe, revanche de mère nature contre l’hubris de l’humanité.



C’est la bascule vers le début d’un long voyage au bout de l’enfer, au coeur des ténèbres enfouies dans l’âme humaine. Prêt à tout pour sauver Blanche et rentrer en Provence, François Deschamps se transforme en chef de guerre efficace, pragmatique, et impitoyable jusqu’à la cruauté. L’extrême noirceur du roman s’exprime dans la longue marche du petit groupe de survivants mené par François, cet exode sans fin dans un univers en flammes, qui évoque en creux la fuite de 1940 vers la France libre. C’est lors de cette expédition interminable à travers un pays qui n’est plus que crimes et sévices, dont le gouvernement est aussi pathétique qu’impuissant, où chacun lutte pour sa survie avec un égoïsme affolant, que Ravage quitte le rivage de la dystopie pour rejoindre celui du roman de fin d’un monde et prend une dimension quasi biblique.







Si la fin caricaturale est la partie la plus faible du roman, Ravage éblouit par la justesse stupéfiante de ses anticipations, et nous saisit par sa peinture au scalpel de l’obscurité qui envahit l’âme humaine lorsqu’une civilisation s’éteint comme une lumière dans la nuit.



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La Faim du tigre

S'il ne résoud aucun des mystères existentiels Barjavel les pose à sa façon très personnelle, mêlant les faits scientifiques à son écriture empreinte de poésie, et mettant à mal toutes les convenances.



Ce petit livre de 215 pages est un trésor à dévorer le plus lentement possible, pour n'en perdre aucun détail...chaque phrase contient 100 000 fois son poids de sens et de réflexion. Et de savoureuse hérésie!



Attention : ce livre changera sûrement votre vision du Monde...il a 45 ans mais n'a peut être jamais été plus actuel qu'aujourd'hui.
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La nuit des temps

Je comprends enfin pourquoi ce roman a reçu tant d’avis élogieux sur Babelio! C’est d’ailleurs ici que j’ai croisé ce titre pour la première fois et j’étais plus qu’intriguée de le lire à mon tour. Après tout ce qui en a déjà été dit, je ne sais trop quoi ajouter…Il est difficile d'en parler sans trop dévoiler de détails, je serai donc brève.



« La nuit des temps » a tellement été une boîte à surprise pour moi qu’il m’a laissée pantoise. Sans mots. Je m’attendais à une expédition polaire, se passant majoritairement SUR la glace plutôt qu’en-dessous. Je m’attendais à du nébuleux, mais c’est tout le contraire! Le monde qui nous est dévoilé sans plus attendre est des plus époustouflants! Il est non seulement concret et palpable; en plus on entre dans le feu de l’action dès la page trois.



Ni trop long ni trop court, ce roman est parfaitement dosé. Doté de descriptions incroyables, l’auteur fait vivre à son lecteur une expérience hors du commun en territoire hors du commun! Malgré son lot de personnages, on ne s’attarde (heureusement) qu’à une minorité d’entre eux.



Ce qui m’impressionne le plus, je crois, c’est qu’au fur et à mesure que l’on progresse dans l’histoire, on pourrait croire que celle-ci a été écrite le mois dernier…Hors, elle date de 1968! Quelle vision extraordinaire a eu René Barjavel à propos de l’avancée scientifique et technologique pour son époque…pas encore égalée à ce jour sur certains points mais quand même, dépassée aujourd’hui à bien d’autres niveaux! C’est prodigieux en ce sens que le roman demeure crédible sur certains aspects.



Au-delà de l’histoire en elle-même, avec tous ses personnages attachants, c’est tout le contexte scientifique qui évolue autour qui m’a épatée. Mais pas seulement. Il y a beaucoup de matière exploitée; comme la cupidité de l’humain face à la nouveauté, face aux grandes découvertes, les querelles entre nations à savoir qui pourra s’approprier le trésor et tout ce qui en découle…Un éternel recommencement. L’humain apprend-t-il vraiment de ses erreurs et de ses victoires ?



C’est un livre que j’ai dégusté par petits bouts, pour en savourer la totalité. J’y ai trouvé quelques lourdeurs dans le texte car il contenait beaucoup de variantes inconnues (futuristes), qui invitent le lecteur à mettre son imagination à profit pour réussir à bien visualiser le décor, surtout ce qui touche à la machinerie. C’est cependant bien écrit tout le long. Les lourdeurs de texte s’expliquent peut-être par mon manque d’expérience dans ce genre de lecture mais à petites doses, j’ai grandement apprécié l’aventure!



À travers sa fiction, « La nuit des temps » présente un reflet réaliste de l’humanité d’hier et d’aujourd’hui, de même que de celle de demain. À travers les âges, ses politiques et ses ambitions changent peu. Un futurisme pas si futuriste que ça, qui colle bien à qui nous sommes tout compte fait ! Ce livre, c’est un portrait de nous, encore juste à travers les yeux de 1968. René Barjavel est un auteur à lire absolument!
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La nuit des temps

Une histoire presque visionnaire mais ô combien tragique…



Oui j’ai enfin « sauté le pas » de lire du Barjavel, classique des classiques s’il en est, et je le dois à une (très bonne) pioche de @Lutopie que je remercie au passage !

Paru en 1968 (cependant écrit en 1966), ce récit m’a étonné par sa modernité et la ressemblance troublante avec notre monde actuel sur bien des points. Par ailleurs l’auteur a parfaitement bien étudié le genre humain dont il révèle les pires travers et sa nature mauvaise et destructrice. Chant d’Amour universel mais aussi plaidoyer contre la guerre… hélas il semblerait que l’histoire, même dans une science-fiction, se répète inlassablement et que l’humain n’apprend guère de ses erreurs tellement il se croit supérieur et ne tire aucune leçon des évènements passés. Quelle tragédie !

J’ai savouré la plume de Barjavel qui sait être très sensuelle, d’une grande délicatesse, et poétique pour décrire les belles choses et les sentiments. Pour le reste, la narration est très froide et objective, un peu comme le serait un rapport scientifique j’imagine. J’ai pourtant été aussitôt happée par le texte, dès les premières pages : on y décèle une certaine urgence, un sentiment curieux de désespoir-espoir mêlés et on veut savoir de quoi il retourne.

Même si le texte est très souvent émouvant, j’ai lu le dénouement comme une grande claque : « pas vu venir » !!! J’aurais voulu pouvoir revenir en arrière de quelques pages et en modifier ainsi la teneur pour que la fin soit autre. Elle est terriblement tragique !!

En conclusion, un superbe moment de science-fiction qui nous relie pourtant fortement à notre actualité. Concernant l’auteur, ce n’était qu’une prise de contact, je compte bien le lire encore !!
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Colomb de la Lune

Je découvre René Barjavel dans cette étrange anticipation.

On se situe au carrefour de la poésie, de la science et du rêve.

C'est le Mont Ventoux, en France, qui est le point de départ de l'aventure lunaire, comme le fut la Floride pour les héros de Jules Verne ou la Syldavie pour Tintin.

Tout en étant tourné vers la Lune, le récit reste solidement ancré à notre Terre, à travers les proches de Colomb l'astronaute... Sa femme, entre autre, qui s'envoie en l'air avec un jeune et beau musicien.

C'est sur Terre, aussi, que les savants du Mont Ventoux vont faire de stupéfiantes découvertes en atteignant certain zéro.

Avec Barjavel, on prend son temps pour atteindre la Lune: Colomb dormira pendant le voyage!.. Et la fusée décollera avec un immense ballon... Dans une ambiance de grande fête nationale et publicitaire!

Un roman profond et léger, donc, avec ses aperçus très...terre à terre et un souffle d' onirisme que l'on ne trouve ni chez Hergé ni chez Jules Verne... Mais aussi avec quelques fulgurantes visionsqui rejoignent notre actualité scientifique.
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La Peau de César

"Ave César, morituri te salutant !" J'aurais bien aimé que le metteur en scène Bienvenu fasse ainsi saluer ses acteurs avant chacune des représentations de son adaptation de la pièce Jules César de Shakespeare pour ce festival de trois jours aux arènes de Nîmes. Le lieu s'y prêtait magnifiquement qui en des temps ancestraux accueillit des combats de gladiateurs. Mais surtout, quelle double ironie sachant que César lui-même est assassiné avant l'entracte et puis quelle causticité après avoir reçu cette lettre envoyée par un corbeau : " CE SOIR LES CONJURES TUERONT VRAIMENT CESAR. "



Dommage, pour apparement son seul roman policier, que René Barjavel ne se soit pas laissé aller à l'humour noir. Ceci dit Bienvenu à comme premier souci que la représentation se fasse comme prévu et comme second que la prestation de son acteur vedette n'en soit pas affectée, ironie quand tu nous tiens ! Après la mort de Jules et de son interprète par la même occasion, le spectacle n'est pas interrompu, question gros sous mais aussi de contenir cette foule massée dans les gradins. SHOW MUST GO ON comme le chantait si justement Freddy Mercury en phase terminale.



Finalement trois représentations, trois morts. J'ai beaucoup aimé le duo formé par le commissaire principal Gobelin sur qui cette affaire tombe à trois jours de la retraite et son intuitif adjoint Julien Maury qu'il protège sans nécessairement comprendre tout de sa démarche tortueuse. Un très bon policier classique dont je n'ai deviné les tenants et aboutissants qu'à une petite dizaine de pages de la fin, soit probablement exactement à l'endroit où l'auteur le désirait.



Le cousin qui me l'a prêté à déniché cet exemplaire dans un magazin de seconde main. Il vous faudra probablement mener votre propre enquête auprès des boutiquiers, dans les boîtes à lire ou les foires aux livres, à moins que sur le net ... si vous voulez faire la lecture de ce bon policier qui offre une belle plongée dans le monde très fermé des acteurs et les coulisses du théâtre.



Double enquête, double plaisir en perspective ...
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La nuit des temps

Nombreux sont venus s'exprimer avec talent sur ce livre ici .

Que puis je rajouter de plus ?

J'ai lu ce livre parceque l'amour de ma vie adore ce livre , et que je l'adore elle .

Et aprés la derniére ligne je ne peux que l'adorer encore davantage parceque j'ai découvert grace à elle l'un des plus beaux romans d'amour que j'ai lu dans ma vie.

C'est beau , magique par moments , trés fort , puissant , intelligent , érudit , ect .

En somme c'est un bijou de la littérature du 20 éme siécle qu'il faut absolument lire au moins une fois dans sa vie ...

Chef d'oeuvre incontournable ...
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Ravage

Totalement d'accord avec Nanou2008 :

Le début est vraiment bien fait avec la déliquescence progressive mais finalement très rapide, non seulement des villes, mais aussi en fin de compte de tout le monde moderne. Ne subsiste à la fin que le village "originel" qui a conservé un certain mode de vie archaïque, et ce n'est pas pour rien que c'est le village natal du héros



Mais, à l'arrivée, c'est un roman aux idées très réactionnaires (attention, il y a quelques spoilers dans les mots qui suivent) :

- L'origine de la tragédie reste mystérieuse, mais ressemble beaucoup à une intervention divine.

- Je ne sais trop quel sens on peut donner à "la maladie des vierges", mais au moins permet-elle d'être certain que Blanche est encore "pure" HA ha ! Pratique...

- Et surtout la misogynie et la vision très traditionnelle du rôle et de la place de la femme dans la société :

Le personnage de Blanche : écervelée, qui se laisse prendre au jeu de l'argent et de la célébrité (alors que son ami, bien sûr, garde la tête froide). Et les autres personnages féminins sont tous du même acabit.



A la fin, Comme par hasard, il reste plus de femmes que d'hommes, ce qui favorise la polygamie masculine, le contraire n'était pas du tout envisageable semble-t-il.

Et malgré cette majorité écrasante de femmes, on en arrive à une société totalement patriarcale où la femme est soumise et se contente d'accomplir, docile, sa mission : reproduire l'espèce !

C'est cette image finale de ce nouveau monde "idéal" (parce qu'il est bien présenté comme ça) que le roman pèche le plus et agace.
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Ravage

Dans les années 70, Barjavel annonçait déjà la future vague de romans post-apocalyptiques! Et ce n'est pas rose!!! Le monde qu'il dépeint n'est pas drôle du tout. Je me rappelle m'être régalé en lisant ce roman pour la première fois. Bon, aujourd'hui, en relisant certains passages, on pourrait le taxer d'une certaine mysoginie et d'une tendance à proposer une certaine forme de dictature. Ceci-dit, lorsque l'on lit certains romans d'aujourd'hui, dans pas mal de cas, on ne fait guère mieux et les "Négan" ou même "Rick" ne sont pas tendres non plus dans leur rôle de leader !

Heureusement que certaines héroïnes telle "Lou", relèvent le niveau.

Ravage, écrit en 1972, reste un roman très efficace et met l'accent sur les côtés sombres de l'humanité en cas d'effondrement. Heureusement, la solidarité reste la meilleure des solutions pour survivre, n'est-ce pas Pablo?

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La nuit des temps

Une expédition polaire repère, sous une immense couche de glace, un signal révélant a minima la présence d'un appareil émetteur, et peut-être d'autre chose. Les fouilles vont commencer et mettront à jour une découverte ahurissante qui va bouleverser l'humanité tout entière. ● Au début du roman, qui est bien long, on est assez ennuyé par l'avalanche de données techniques nécessitant même un schéma pour que le lecteur comprenne. Ce n'est jamais bon qu'un schéma figure dans un roman, révélant l'incapacité de l'auteur de dire la même chose avec des mots, ce qui est, en principe, son travail. ● Puis le roman mêle la science-fiction à l'amour, et d'ennuyeux il devient niais. On a pu dire que Barjavel reprenait le mythe de Tristan et Yseult, eh bien mieux vaut lire le beau roman d'amour médiéval, au moins il ne dégouline pas de bons sentiments mal exprimés mais raconte une vraie passion avec les mots puissants qui lui conviennent. ● D'autre part, l'ennui avec la science-fiction, c'est qu'elle vieillit souvent mal, c'est encore ici le cas, puisque le contexte géopolitique est fort marqué par les années soixante et la guerre froide, quand bien même l'histoire racontée prend place dans un avenir dont la date n'est pas précisée. ● Les personnages n'ont aucune épaisseur, ce sont des fantoches réduits à leur nationalité avec de bons stéréotypes à l'appui. A plusieurs reprises on frise le racisme, et le pas vers la misogynie est lui allégrement franchi. ● Bref j'ai détesté ce roman lu pour aider mon neveu qui doit l'étudier en classe de Première (générale), donc pour le « bac de français ». J'avais moi aussi lu Barjavel à mon adolescence (hors cadre scolaire), notamment le Voyageur imprudent, dont je n'ai pas non plus gardé un bon souvenir. Si l'on veut donner aux jeunes des livres de science-fiction à étudier, pourquoi pas ? mais mieux vaut leur en donner des bons.
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La nuit des temps

Adolescente, j'avais découvert par hasard Barjavel et La nuit des temps, et si je n'avais plus d'idée précise 30 ans après, j'en conservais le sentiment d'une lecture forte, émouvante.

Après cette seconde lecture, l'émotion est toujours là. L'histoire d'amour intemporelle entre Elea et Païkan reste magique, mais j'ai été particulièrement frappée par le parallélisme entre passé, présent et futur.

Barjavel ne fait aucune concession à la nature humaine : la jalousie, la convoitise, la destruction... comme un cercle vicieux qui ne s'arrêtera jamais. L'homme n'apprend rien, malgré ses découvertes, malgré ses espoirs, malgré son évolution.

Une plume poétique, une oeuvre magnifique.

Une rédécouverte captivante.



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La nuit des temps

Science-fiction, anticipation, voyage dans le temps... Je pensais que tout cela n’était pas pour moi. Les conseils d’un ami précieux et le multi-défi (catégorie « Livre avec plus de 10’000 lecteurs ») m’ont motivée à dépasser mes craintes et à plonger dans La nuit des temps.

Et je dois avouer, ce fut pour mon plus grand plaisir !



L’histoire est palpitante, navigant entre découvertes scientifiques, fantasmes de voyage dans le temps sur les traces de nos prédécesseurs, diplomatie internationale entre équipes de recherches et guerres destructrices entre les nations. On ne peut s’empêcher de faire des liens avec ce qui se passe aujourd’hui dans le monde alors que cette histoire a été écrite il y a plus de 50 ans.

La découverte de la civilisation de Gondawa m’a passionnée : la machine à manger, les transports, la vie souterraine, les rites sociaux...

Et puis, il y a la merveilleuse histoire d’amour entre Eléa et Païkan. Tout y est tellement beau, tellement pur que ça en est bouleversant !

Et, à ma grande surprise, j’ai découvert dans La nuit des temps l’une des plus belles descriptions de scène érotique.

Ça fait des années que je lis des livres coquins de temps à autre pour tenter d’y trouver un trésor et c’est dans un livre de science-fiction que je la trouve.

C’est dire l’étendue du talent de René Barjavel capable de décrire aussi bien la froidure d’un paysage polaire que la chaleur de la fusion de deux êtres, de deux corps qui s’aiment.

Un excellent moment de lecture !
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