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3.78/5 (sur 256 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Berlin , le 17/11/1931
Biographie :

Robert Bober est réalisateur, metteur en scène et écrivain. Il est français tout en étant né le 17 novembre 1931 à Berlin. En 1933, sa famille fuit le nazisme et se réfugie en France, à Paris. Le petit Robert quitte l'école après le certificat d'études primaires. Il devient successivement tailleur, potier, éducateur puis assistant de François Truffaut.

Réalisateur à la télévision depuis 1967 et auteur de près de cent-vingt films documentaires, il a reçu en 1991 le Grand prix de la Société civile des auteurs multimédia pour l’ensemble de son œuvre.

Son premier roman "Quoi de neuf sur la guerre ?" a reçu le Prix du Livre Inter en 1994.

Aujourd'hui, Robert Bober anime et participe à différentes manifestations, notamment des rencontres publiques, des ateliers en milieu universitaire, ainsi que des débats et dialogues en milieux universitaire et scolaire.


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Source : POL
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Robert Bober lit (les trois dernières pages de) "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" - éditions P.O.L - Robert Bober lit les trois dernières pages de "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" à l'occasion de sa parution aux éditions P.O.L, à Paris le 10 janvier 2024
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Citations et extraits (103) Voir plus Ajouter une citation
page 81 [...] Un jour, Betty trainait un peu à l'atelier avec une tartine de pain, comme elle fait souvent après l'école et comme c'est juste après la colonie de vacances, Jacqueline lui avait demandé de chanter une chanson de la colonie. Bien entendu, à la CCE (Commission Centrale de l'Enfance. Organisme créé avant la Libération par l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide dont la tâche était essentiellement la sauvegarde des enfants juifs) on ne leur avait pas appris, aux enfants, à chanter les chansons de Tino Rossi, aussi Betty a chanté une chanson en yiddish :

"Es hot di kleyne Tsipelè
Farbisn zich a lipelè
- Tsipelè, vos veynstu ?
An apelè, dos meynstu ?
- Neyn, neyn, neyn,
Ver zogt dos, az ich veyn (1) ?"

(1) C'est la petite Tsipelè
qui mord sa petite lèvre.
- Tsipelè, pourquoi pleures-tu ?
Est-ce une pomme que tu veux ?
- Non, non, non,
Qui ose dire que je pleure ?

Pour chanter, Betty s'était appuyée sur la machine de son père, pas très loin de Charles qui comme Maurice s'était arrêté de piquer à la machine pour ne pas faire de bruit. D'ailleurs, à part Mme Paulette, bien sur, tout l'atelier s'était arrêter de travailler. M. Albert, lui, essayait de tracer un vêtement sur un matelas de tissus, mais c'était surtout pour occuper ses mains et il suffisait de les voir trembler pour savoir que le petit bout qui chantait était la prunelle de ses yeux.
A la fin de la chanson, Charles, comme il fait souvent, a essuyé ses lunettes puis il a avancé sa main vers Betty. Il a caressé -non, pas caressé-, il a seulement touché du bout des doigts la tresse blonde qui reposait sur l'épaule de Betty. C'est à ce moment que le visage de Mme Andrée est devenu aussi blanc que la neige en Pologne. Alors j'ai applaudi. J'ai applaudi parce que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Les autres aussi ont applaudi parce que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. [...]
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Mme Sarah le suppliait de quitter son caftan et de se faire couper la barbe :
- Mieux vaut un Juif sans barbe, qu'une barbe sans Juif !".
Lui ne s'en remettait qu'à la justice divine jusqu'au matin où une autre justice l'a expédié à Drancy. avec dans sa poche la clef de la synagogue.
(p. 46)

"Votre liste de gens à marier sent le savon, madame Sarah." Ce qui d'ailleurs était vrai.
"Vous préfériez peut-être l'époque où c'était le savon qui sentait les gens à marier, monsieur Léon ?"
Pour une fois j'ai pas eu la réplique parce que tout le monde à l'atelier vous dira que personne, même moi, n'a jamais osé faire une plaisanterie avec le savon.
(p 47)
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Voilà. On vient dans un atelier pour apprendre un métier. On apprend à regarder. On apprend à écouter. Et on apprend aussi comment vivent les hommes. (p. 35)
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J'aimais bien ces repas. Des repas partagés. Ce partage, tu en parles dans - Des goûts et des Dégoûts-, ce petit livre qui a été publié par "L'Echoppe" en 1996 et que Pierre Alechinsky a accompagné de dessins.
Comme ce texte a eu une sortie discrète, cette fois encore, je te cite : "Déjeuner ensemble n'est pas forcément partager un repas. On ne partage un repas que si chacun mange la même chose. Au restaurant, chacun vit sa vie alimentaire, c'est le régime de la séparation. Au fond, un repas est réussi lorsque tout le monde mange la même chose et lorsque la même chose aime également tous les convives ( imaginairement bien entendu). " (p. 40)
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Être privés de récréation nous semblait aller de soi. On portait une étoile jaune parce qu'on était juifs et on nous punissait parce que c'était comme ça que les choses devaient se passer. On ne se disait même pas que ce n'était pas normal.






(En fait, ce n'est pas une punition, l'instituteur fait rester les deux garçons pendant la récréation pour leur faire cadeau d'un livre : c'est le premier jour d'école de port obligatoire de l'étoile jaune, le 8 Juin 1942.)
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Et puis un jour- nous sommes alors en 1959-vous êtes là tous les deux, sur le petit écran comme on disait alors. Vous êtes là, assis l'un en face de l'autre parce que toi, Pierre, tu animais avec Pierre Desgraupes "Lectures pour tous", cette émission, la toute première dans laquelle on pouvait voir en gros plan les visages de ceux qui écrivaient des livres, et parce qu'André en avait écrit un : - Le dernier des Justes-
Je ne vais pas raconter ici l'importance de ce livre, dire en quoi il était fondateur, inaugural. D'autres l'ont fait et, j'en suis persuadé, on continuera longtemps encore à le faire. Mais je voudrais essayer de te dire ce que j'ai appris ce soir-là en vous regardant, en vous écoutant.
C'est ce soir-là, j'en suis sûr maintenant, que j'ai appris à écouter les silences. Ceux d'André" étaient impressionnants. Comme s'ils permettaient aux mots de ne pas s'égarer. (p. 37)
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Alors, je fais ce qu'on peut faire de mieux. Je relis les livres que j'ai aimés. Parfois même, je m'y ajoute. Et je fais comme Erri de Luca : " Je cherche dans les livres la lettre, la phrase qui a été écrite pour moi et que donc je souligne, je recopie, j'extrais et j'emporte". (p. 28)
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- lire c'est vivre-

(...) Pour expliquer ma surprise, il faut dire ce qu'était cette émission. Et pour le dire, le mieux, c'est de reprendre ce que tu en as dit dans-Autobiographie d'un lecteur-
"Nous donnions à lire le même livre à cinq ou six personnes. Nous leur demandons de "souligner, à la première lecture, les phrases qui, spontanément, leur avaient plu pu déplu". Le questionnement, en principe, ne concernait que les phrases soulignées. (...)
"Par leurs soulignements, les lecteurs s'approprient le livre, disais-tu." (p. 21)
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Mais ce que vous ne savez pas, c'est que je me suis sauvé juste avant d'entrer au Vel' d'Hiv' (...). Ca court vite un garçon de quatorze ans. Ca court vite surtout quand il ne se retourne pas pour voir ses parents une dernière fois...
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Alors regardons ces cannes. Regardons les de près.
Quelques-unes ont été regroupées au musée du Judaïsme de Vienne. On les appelait alors "bâtons de promenade viennois".

Il avait raison, Schnitzler : les autres ne l'oubliaient pas.

C'est grave à la directrice ce de chemisée que j'ai retrouvé la trace d'un cousin, arrière-petit-fils lui aussi de Wolf Leib Fränkel. Ce cousin était le fils du photographe auteur du portrait de notre arrière- grand-père, et je me faisais une joie de le rencontrer. Il m'a fallu déchanter car je n'avais pas imaginé qu'il refuserait de me recevoir. Traumatisé par la déportation de ses parents, il a décidé de cesser d'être juif et il a effacé toutes les traces pouvant le révéler. La rencontre espérée n'eut donc pas lieu.

Et je ne sais pas comment on fait pour cesser d'être juif. (p. 86)
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