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EAN : 9782070416226
256 pages
Gallimard (04/04/2001)
3.62/5   44 notes
Résumé :
Ce 8 juin 1942, Berg s'en va à l'école communale de la rue du Moulin-des-Prés à Paris. Il a onze ans. Sur le chemin, rue de la Butte-aux-Cailles, il s'arrête à l'épicerie tenue par les parents de Beck. Ensemble ils ont l'habitude de faire le trajet de l'école, une étoile jaune cousue sur leur veste. Cinq semaines plus tard, les policiers conduisent la famille Beck au Vel d'Hiv. "Pour Henri Beck, il n'y a plus eu de r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Berg et Beck sont deux garçons du même âge, qui fréquentent la même école, la même classe et sont tous les deux juifs. le livre débute au moment où le régime de Vichy oblige le port de l'étoile jaune pour toutes les personnes de confession juive de plus de six ans.

C'est le mois de Juin 1942.

Un mois plus tard, c'est la Grande Rafle de Vel d'Hiv. Berg et sa famille, prévenus, parviennent à prévenir Les Beck, et se cachant, échappent aux arrestations. Les Beck "ne sachant où aller ou ne sachant où se cacher, ou ne croyant pas à ces menaces" ainsi que l'imagine Berg,par la suite, sont arrêtés et ne reviendront pas.

Dès la libération, Berg, au fil des années, "écrit" à son camarade qui ne grandira pas tout en s'occupant des enfants juifs dans les foyers dans lesquels ceux-ci sont accueillis ayant perdu leurs parents. Il le fait pour ne pas rompre le lien avec celui dont personne ne parle plus, dont personne ne se souvient. Il veut continuer à le faire "avoir été" en le faisant habiter ses pensées.

Le récit est prétexte à évoquer plusieurs histoires d'enfants, d'adultes, d'adolescents meurtris à jamais par ces années sombres.
La narration fait davantage penser à un essai évoquant des personnes réelles qu'à un roman. On pense à Georges Perec et son "W ou le souvenir d'enfance", à Antoine Doisnel, pour les "400 coups" de ces enfants qui doivent apprendre à grandir sans l'amour des parents. (En lisant la biographie de Robert Bober, par la suite, j'ai mieux compris pourquoi ces images s'imposaient au fil des pages...)
Berg et les autres moniteurs tentent d'apprendre à ces "oubliés" ce qu'est la vie, comment s'y faufiler, à grands renforts de présence, d'amour, de compassion, d'écoute, de Jazz et de patins à roulettes et de l'attention du chien Mazeltov.

Ce qui touche et émeut dans ce récit, c'est la pudeur. Des allusions, deux , trois phrases pour expliquer la souffrance des personnages et ensuite comment ceux-ci essayent de se trouver une place dans cette vie qui a, à peine, voulu d'eux.



Tous les enfants de ces foyers et leurs moniteurs ne quitteront pas mes pensées de sitôt, et je veux me rappeler des mots de Willi en les évoquant : "Mais j'ai appris au moins une chose, et de cela j'en suis absolument persuadé, c'est que lorsqu'on aime quelqu'un, et quelles que soient les circonstances, il faut lui dire qu'on l'aime."
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Berg et Beck sont amis d'enfance. Ils portent l'étoile jaune. Beck disparaît, victime des nazis.
Berg survivra. Il n'oubliera jamais son ami et, après la guerre, deviendra éducateur dans des maisons d'enfants orphelins, fils et filles de déportés.
Le roman ne vaut que par le regard porté sur ces enfants traumatisés et privés d'affection familiale.
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Un roman très émouvant qui interroge sur une époque dramatique et sur la mémoire. Celle d'un homme pour celui qui fut son ami d'enfance, disparu lors de la tristement célèbre rafle du Vel d'hiv, et qu'il s'attache à garder auprès de lui en lui écrivant. Une façon de lui parler en s'adressant à lui comme s'ils avaient grandi ensemble, comme ils auraient dû le faire si... Poignant et essentiel.
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j'ai beaucoup aimé l'originalité de ce livre, entre journal de bord d'un animateur des enfants juifs de "l'après" et nostalgie d'un ami perdu. On goute aux années 50, à la reconstruction, à cette douleur silencieuse. Ce jeune homme doit construire une vie d'adulte sur les blessures de l'enfance, la culpabilité d'être là, il fait face aux malheurs d'autres et se replonge dans son enfance sans être mélo ou nombriliste, il décide d'écrire à son meilleur ami disparu à 11ans, il ne grandira pas alors que lui avance, mais sans lui.
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Un récit très émouvant sur l'amitié de deux jeunes garçons juifs pendant la seconde guerre mondiale. Une très belle lecture, pour les adultes et adolescents, qui peut être suivie par l'ouvrage Quoi de neuf la guerre, écrit par le même auteur. Sur le même sujet, de très beaux livres sont à lire : un Sac de billes de Joseph Joffo, Silbermann de Jacques de Lacretelle, l'Ami retrouvé de Fred Ulhman,...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Être privés de récréation nous semblait aller de soi. On portait une étoile jaune parce qu'on était juifs et on nous punissait parce que c'était comme ça que les choses devaient se passer. On ne se disait même pas que ce n'était pas normal.






(En fait, ce n'est pas une punition, l'instituteur fait rester les deux garçons pendant la récréation pour leur faire cadeau d'un livre : c'est le premier jour d'école de port obligatoire de l'étoile jaune, le 8 Juin 1942.)
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Si tu le vois consacrer son temps au classement de ses papiers, de ses écrits, si tu le vois dater et ranger d'anciennes photographies de famille, et s'il le fait de la manière la plus consciencieuse possible, de la manière la plus précise possible, alors il y a lieu de s'inquiéter : dans sa volonté de faire survivre qulque chose et de laisser quelque chose et de laisser quelques signes, il faut simplement voir la présence de la mort qu'inconsciemment peut-être il a appelée.
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Un rire provoqué par un rêve, ce moment de bonheur malgré soi, c'est exactement le contraire d'un enfant qui pleure seul. L'enfant qui pleure seul pleure seulement pour lui. Lorsqu'un enfant se fait mal, en tombant par exemple, souvent il retient ses larmes. Il se relève et court chercher un être rassurant pour pleurer enfin et épancher son chagrin. Cet enfnat on peut le consoler. Il est venu pour ça. Mais l'enfant qui pleure pour lui, pour lui seul, il n'a personne pour le consoler. Il ne compte sur personne. C'est ce que je redoute le plus. Venant d'un enfant, c'est un acte que j'ai toujours ressenti comme proche d'un suicide, comme quand on se suicide sans laisser un mot. Un enfant ne laisse pas de mot. Il ne laisse que son souvenir. Il n'y a que les adultes qui, quelquefois, laissent un mot.
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Elle m'a raconté qu'un petit oiseau était tombé de son nid et qu'il était mort et que les petits avaient fait au pied du marronnier un trou pour l'enterrer. Peut-être que le nid n'était pas assez solide ou pas assez bien fait, ou peut-être qu'il avait plu trop longtemps ou trop fort et que le nid n'a pas résisté. Et qu'un enfant voulait mettre une croix sur la petite tombe mais que les autres ont dit qu'un oiseau c'est pas forcément catholique alors ils ont hésité parce que c'est pas juif non plus un oiseau et que pourtant il fallait bien mettre quelque chose pour retrouver l'endroit et savoir que c'est là que se trouve le petit oiseau mort.
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Pouvions-nous comprendre? Comprendre que si les points à relier étaient toujours à la même place, c'est qu'ils racontaient toujours la même histoire? Ce que Laura avait dessiné avec la même régularité, ce n'étaient pas de simples points sur une feuille de papier. Mais une carte de l'Europe de l'Est qui évoquait des noms de lieux de "fin de voyage". Et si les points à relier ne portaient pas de numéros, c'est que leur ordre n'avait strictement aucune importance. On pouvait tracer la ligne dans n'importe quel sens, on retrouvait toujours la même histoire dont il fallait bien faire quelque chose.
Une histoire qui maintenant, et pour longtemps certainement, était en eux. Une histoire à laquelle ils s'accrochaient, contre laquelle ils se cognaient et dans laquelle ils ne cessaient de se rencontrer.
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Robert Bober lit les trois dernières pages de "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" à l'occasion de sa parution aux éditions P.O.L, à Paris le 10 janvier 2024
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