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EAN : 9782818043264
160 pages
P.O.L. (05/10/2017)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Le documentariste Robert Bober ravive la mémoire de son arrière-grand-père parti de Pologne pour s’installer dans une Vienne moderne et cosmopolite, celle de Stefan Zweig, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, à la veille de la montée en puissance du national-socialisme qui mettra fin à cette capitale culturelle. Un double portrait très émouvant pour évoquer une quête d’identité au caractère universel.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
l y a quelque temps, je vous ai parlé du documentaire de Robert Bober, portant le même titre que le livre paru simultanément. Ce sont deux manières différentes d'aborder le voyage en Autriche de l'auteur, à la recherche de la tombe de son arrière-grand-père.

Certaines scènes m'ont plus émue dans le documentaire, d'autres gagnent à être complétées par les nombreuses photos, documents, illustrations, explications du livre. L'idéal est de faire les deux, voir et lire.

J'aurais aimé connaître la Vienne d'avant-guerre décrite dans le livre, le foisonnement intellectuel, les cafés pleins de vie où se retrouvaient les écrivains. Ce n'était pas l'univers de l'arrière-grand-père, qui habitait lui, un quartier essentiellement occupé par des juifs, où les antisémites sévissaient déjà.

Il y a de nombreux extraits des oeuvres de Stefan Zweig, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, Franz Kafka,Thomas Bernhard etc ... La montée du nazisme va balayer cette Vienne-là. L'auteur rappelle à quel point les Autrichiens ont accueilli le führer avec enthousiasme. Certains chiffres font frémir : "Ces hommes et ces femmes, dont les mains levées, toutes semblables, vont voter oui à l'annexion de l'Autriche, oui à plus de 99 %, allaient rejoindre ceux qui allaient s'acharner à réduire un peuple en cendres. Ainsi, alors que l'Autriche ne représentait que 8 % de la population du Reich, elle a fourni 40 % du personnel des camps d'extermination".
L'arrière-grand-père de Robert Bober est mort bien avant le désastre, mais une partie de ses descendants a disparu dans les camps. L'auteur retrouve un de ses cousins à Vienne, sans pouvoir le rencontrer. A sa stupéfaction, il apprend que celui-ci, traumatisé par la déportation de ses parents, a décidé d'effacer toutes les traces de son judaisme et ne veut plus en entendre parler.

La démarche de l'auteur, qui part à la rencontre de ses ancêtres sur ses vieux jours, est bouleversante et racontée avec pudeur et discrétion.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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critiques presse (1)
LesEchos
10 octobre 2017
« Vienne avant la nuit » tire le fil de son histoire familiale à partir de la figure de son arrière-grand-père Wolf Leïb Fränkel, né en Pologne en 1853. Choisissant l'exil et les Etats-Unis, cet aïeul est refoulé à Ellis Island parce que malade. Retour en Europe. Il s'installe à Vienne.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Alors regardons ces cannes. Regardons les de près.
Quelques-unes ont été regroupées au musée du Judaïsme de Vienne. On les appelait alors "bâtons de promenade viennois".

Il avait raison, Schnitzler : les autres ne l'oubliaient pas.

C'est grave à la directrice ce de chemisée que j'ai retrouvé la trace d'un cousin, arrière-petit-fils lui aussi de Wolf Leib Fränkel. Ce cousin était le fils du photographe auteur du portrait de notre arrière- grand-père, et je me faisais une joie de le rencontrer. Il m'a fallu déchanter car je n'avais pas imaginé qu'il refuserait de me recevoir. Traumatisé par la déportation de ses parents, il a décidé de cesser d'être juif et il a effacé toutes les traces pouvant le révéler. La rencontre espérée n'eut donc pas lieu.

Et je ne sais pas comment on fait pour cesser d'être juif. (p. 86)
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Il m'est difficile de ne pas m'arrêter sur le besoin ou la nécessité que la plupart des intellectuels juifs de la bourgeoisie viennoise avaient de définir leur identité. Dans le journal qu'il tiendra toute sa vie, Arthur Schnitzler semble nuancer les propos de Zweig. Il écrira qu'il n'était pas possible pour un Juif, en particulier s'il était un homme public, d'oublier qu'il était juif car les autres ne l'oubliaient pas. (p. 86)
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Si je suis venu à Vienne, ce n'est pas seulement pour y retrouver la tombe de mon arrière-grand-père, mais aussi parce que le passé, ce passé-là surtout, a besoin de notre mémoire et les morts de notre fidélité.
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Pourquoi sommes-nous émus à l'évocation de morts que l'on n'a pas connus vivants ? (p. 124)
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Non, je ne sais pas comment on fait pour cesser d'être juif. (p.90)
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