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Critiques de Robert Bober (74)
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Ellis Island

Ces 75 pages sont la dernière édition du texte écrit par Georges Perec pour illustrer un film réservé à la télévision en 1980 sur Ellis Island : « histoire d’errance et d’espoir » qu’il a réalisé avec Robert Bober (1931).

C’est court, mais extrêmement précis dans la description des lieux, dans l’analyse politique et sociale des grandes années d’émigration, et surtout dans la transmission émotionnelle. Perec sait trouver les mots justes, sans ambages et sans fioriture pour nous fournir de la matière à réflexion. 16 millions d’êtres humains émigrants, femmes, hommes, enfants, dont il précise l’origine du pays de départ et le chiffre, ont transités sur ce bout d’îlot de 16 hectares pour un « eldorado » venté par les vendeurs d’espoir, avant d’être tamponnés immigrants américains. Dans cette masse d’individus, cet agglomérat de créatures si dissemblables de culture, de religion, d’origine, de langue, seul le désir d’une vie meilleure les unissaient. Perec ne peut gommer sa propre expérience d’exil, celui du juif errant où n’existent plus les souvenirs communs du groupe, quand la diaspora et la dispersion ont désarticulé et défait le socle d’appartenance, quand le constat sans fin vous hante, celui d’être un étranger, sans histoire, sans souvenirs. P63 « je n’ai pas le sentiment d’avoir oublié, mais celui de n’avoir jamais pu apprendre ».

Très beau texte.

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Par instants, la vie n'est pas sûre

Dans la vie de Robert Bober, de nombreuses rencontres ont marqué de grands tournants : celles avec Georges Perec, avec André Schwartz-Bart, auteur du Dernier des justes, ou avec Paul Otchakovsky-Laurens, qui fut son éditeur, en font partie. Mais aucune ne compta autant que sa rencontre avec Pierre Dumayet, pilier de la télévision française dans les années 50 à 70. La dette de Robert Bober, apprenti tailleur devenu grâce à ses encouragements réalisateur puis écrivain, est énorme à son égard. C’est à la fois pour lui rendre hommage et pour retrouver la complicité d’autrefois qu’il lui écrit la longue lettre qu’est Par instants, la vie n’est pas sûre.



Compilant des fragments de souvenirs épars, piochés dans les coulisses des émissions tournées avec Duras ou Dubillard aussi bien que dans les souvenirs d’enfance, Robert Bober esquisse une autobiographie émaillée de citations de tous les livres qui l’ont construit. On suit ses pas avec délectation, gambadant des traductions du yiddish d’Erri de Luca vers les poèmes de Pierre Reverdy en passant par ses souvenirs de Perec, dont la bienveillance curieuse illumine tout le livre. Ce faisant, Robert Bober rend le plus bel hommage à Pierre Dumayet, lui-même auteur d’une « Autobiographie d’un lecteur » et de la série d’émissions Lectures pour tous, qui se donnait pour but de porter l’écriture littéraire auprès de chacun, quelle que soit sa condition. Il signe ainsi, avec cette adresse à l’ami disparu qui sonne comme un dialogue ininterrompu, un livre gai et émouvant qui, comme le Talmud, est « le départ d’une bibliothèque » et, comme le Henri Matisse d’Aragon, « ne ressemble à rien qu’à son propre désordre ».
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Berg et Beck

Un récit très émouvant sur l'amitié de deux jeunes garçons juifs pendant la seconde guerre mondiale. Une très belle lecture, pour les adultes et adolescents, qui peut être suivie par l'ouvrage Quoi de neuf la guerre, écrit par le même auteur. Sur le même sujet, de très beaux livres sont à lire : un Sac de billes de Joseph Joffo, Silbermann de Jacques de Lacretelle, l'Ami retrouvé de Fred Ulhman,...
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Par instants, la vie n'est pas sûre

Il était bien bon de finir 2020 et de commencer 2021 avec Robert Bober. Son dernier livre qui se présente sous la forme d’une longue lettre hommage à son ami disparu Pierre Dumayet est saisissant. Je connaissais à peine Bober et pas du tout Dumayet et j’ai été bouleversé par la simplicité, la profondeur et la sincérité du récit. Les souvenirs de Robert Bober s’y tiennent par la main, les anecdotes s’enchainent avec délicatesse et justesse, les citations accompagnent le récit sans jamais le noyer, les rencontres baignent dans un esprit amical et fraternel. Robert Bober écrit qu’un livre accomplit un miracle lorsqu’il permet « de penser à son auteur comme on pense à un ami. » C’est exactement ce que j’ai ressenti à propos de l’auteur de "Par instants, la vie n’est pas sûre". Sa façon si intime de s’adresser à son ami Pierre Dumayet ou de raconter ses souvenirs me l’a rendu immédiatement sympathique et proche au point de vouloir boire un verre avec lui comme on en boit un avec un copain. C’est un livre d’une infinie douceur, un récit d’amitié et de fraternité qui nous prouve si besoin est que le livre est un bien essentiel. Le récit est accompagné de nombreuses photos qui éclairent intelligemment le texte. Même si ce recueil de souvenirs peut paraître parfois joliment désordonné avec de nombreuses parenthèses, digressions ou allers-retours, Robert Bober réussit à tisser un assemblage cohérent et passionnant. Les chapitres se succèdent qui avec une rencontre, qui avec un livre, qui avec une anecdote, mais toujours avec un respect des gens quels qu’ils soient célèbres ou parfaitement inconnus. C’est un livre à la gloire du livre dont la justesse et la simplicité en font toute la beauté, où l’on comprend l’importance d’être à l’écoute des autres, disponible aux rencontres et aux surprises, où l’on se rend compte que chaque mot même chuchoté par Bober sonne plus fort que n’importe quel hurlement stérile.
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Ellis Island

Comment ne pas faire le parallèle entre ces deux lieux ? Plus d’un siècle les sépare, mais les destins sont similaires.

Pourquoi tant d’italiens et autres européens ont quitté leur pays au début de ce XXème siècle ? Probablement pour des raisons semblables à celles qui poussent aujourd’hui tant d’autres à venir tenter leur chance dans ce qu’ils considèrent comme leur eldorado.

Livre minuscule de Georges Perec qui se lit d’une traite et qui semble tellement d’actualité. Il s’interroge sur le destin des ces européens qui débarquaient en masse aux États Unis, s’imaginant faire fortune et qui se retrouvaient, selon leur statut, état de santé ou moyens, à croupir dans les locaux d’Ellis Island.

Magnifique et bouleversant !
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Quoi de neuf sur la guerre ?

« Quoi de neuf sur la guerre ? » C’est la question récurrente de Léon le presseur, ouvrier dans un atelier de confection, en 1947, à Paris. Quoi de neuf sur la guerre ? Eh bien la France se remet de la guerre, panse ses plaies, essaie de se rappeler ce que c’était que de vivre ensemble, avant. Les enfants apprennent à vivre seuls. On commence à faire des blagues. La vie reprend, mais les larmes ne sont jamais loin. Et « Les larmes, c’est le seul stock qui ne s’épuise jamais ».





Dans ce magistral – mais peu connu – roman des années 1990, Robert Bober – cinéaste renommé, ami de Truffaut, Perec et tant d’autres – reprend des éléments de sa propre vie pour dépeindre celle d’un microcosme particulier : un atelier de confection. Le patron est juif, les ouvriers sont juifs, les clients sont juifs. Tous ont quelque chose à dire sur la guerre, tous ne veulent pourtant pas en parler. La blessure est trop récente, et à l’heure des ragots, on apprend à ne pas attiser la douleur.



Au milieu de tous ces écorchés, évoluent les enfants : Raphaël, double de l’auteur, George (Perec ?) son ami, et Betty sa sœur. Assez grands pour avoir vécu la guerre, avoir subi des pertes, avoir souffert, et pourtant … Les scènes les plus dures sont celles de la colonie de vacances où Raphaël rencontre des enfants juifs orphelins, qui ont été regroupés en attendant de leur trouver un nouveau foyer : Maurice qui ne supporte pas la douleur et finira par accomplir le geste fatal; David qui pour survivre remonte tous les soirs la montre que son père lui a donné avant d’être emmené. Des douleurs que Raphaël va vouloir ressentir aussi, pour comprendre …



La richesse du roman se fonde en particulier sur la diversité des points de vue – qui peut a priori paraître déroutante – même si on finit par s’habituer. Mais cette introspection différente permet d’avoir un échantillon des réactions face à la fin de la guerre, et des comportements de chacun. Charles par exemple, qui a perdu ses deux filles et sa femme, mais ne veut pas en parler : « Qu’est-ce que c’est que cette guerre dont elle parle ? J’ai pas eu assez de ma guerre, il faut qu’on me parle de la guerre des autres maintenant ? »



« Quoi de neuf sur la guerre », cette formulation a un côté désinvolte qui en dit beaucoup sur le projet de Robert Bober : parler de la suite de cette guerre, la suite directe, dont on ne parle pas tant que ça : on a l’impression parfois que tout le monde était résistant, tout le monde était heureux de la fin de cette guerre. Mais Bober montre les difficultés d’un juif à obtenir la nationalité française, alors qu’il se retrouve dans le bureau du même commissaire qui a arrêté ses parents, durant la guerre ; ou encore des profanations de tombes juives, et de l’antisémitisme qui règne encore et toujours. Et face à cela, une réponse : l’écriture.



« J’écrirai pour dire le scandale de votre présence ici, dans ce commissariat, et pour dire que vous n’avez pas réussi à tout anéantir puisque je suis vivant, là, devant vous avec mon projet d’écriture. » C’est aussi pour cela que Raphaël se met à faire des photos, par exemple en Pologne où les tombes sont vides. « Ce qui était contenu dans ces vides, et que la photographie mettait au jour, c’est ce qu’avait été la vie des Juifs de Pologne. »



Quoi de neuf sur la guerre, donc ? eh bien, même s’il n’est pas neuf, je répondrai quand même : ce roman. Parce qu’il m’a touché, que j’ai aimé la manière tendre et décalée qu’utilise Robert Bober pour sa chronique, sur fond d’humour noir. Parce qu’il renouvelle le genre, et que c’est le genre de littérature qui me semble toujours indispensable, et qui montre qu’on n’a pas encore tout dit sur la guerre …
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Quoi de neuf sur la guerre ?

Découvrir si tard ce livre incontournable sur les juifs français après la fin de la seconde guerre mondiale qui nous révèle ce que nous aurions dû savoir depuis très longtemps et qui a été occulte,caché, car cela rappelait les abandons,les lâchetés de l infâme régime de vichy...et des années qui ont suivies
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Ellis Island

Un très beau texte de Georges Perec, rapidement lu, mais à fort impact!



Associé à un film réalisé il y a pas mal d'années, ce livre n'a rien perdu de son actualité! Sa lecture est indispensable pour toute personne ayant l'intention d'aller visiter (et découvrir) New York.



Je recommande fortement de commencer tout séjour "découverte" de New York par la visite d'Ellis Island. C'est ce que j'ai fait, bien sûr et j'en ai gardé un souvenir inoubliable et profond.



Ce texte est très fidèle à ce que l'on ressent quand on parcourt ces lieux chargés d'histoire, d'espoir de millions de personnes, de craintes et d'angoisse jusqu'à l'obtention du permis d'entrer dans "le rêve américain" qui n'en n'est pas vraiment un, et pour une faible minorité le désespoir de devoir attendre des semaines ou des mois, et surtout de devoir repartir en quittant ses proches!



Aujourd'hui le contexte a évolué, mais les US ont construit un mur sur la frontière mexicaine et mis en place une législation de plus en plus restrictive (voir les derniers accords avec le Canada), il n'en demeure pas moins que le flux migratoire continue d'être très important, et n'est pas près de disparaître!



Ellis Island demeure, proche de la statue de la Liberté. Lieu de mémoire à visiter et texte à lire.
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Quoi de neuf sur la guerre ?

En 1945-46, petit à petit, les survivants du génocide reviennent des camps. A Paris, dans l'atelier de M. Albert, tailleurs, finisseuses et repasseurs sont tous des rescapés d'une façon ou d'une autre. Déjà rentrés ou seuls de leur famille à ne pas avoir été déportés, ils tentent de reconstruire leur vie.



Raphaël et Betty, les enfants de M. Albert, passent l'été au manoir de D., une colonie qui accueille des enfants juifs. Raphaël s'y lie d'amitié avec Georges qui attend encore ses parents. A la fin de l'été Georges reste au manoir, devenu un pensionnat pour orphelins.



Robert Bober fait revivre une communauté qui a été soudée par les persécutions communes et qui s'épaule. La narration est multiple. Dans chaque chapitre c'est un nouveau personnage qui s'exprime sans que ce soit toujours évident de savoir lequel mais ça n'empêche pas d'avancer. Malgré le titre la guerre, la shoah sont à peine évoquées, c'est plutôt une toile de fond sur laquelle les informations arrivent comme inopinément, comme des allusions. Un des ouvriers a pu, après un long procès, récupérer le logement où il habitait avant guerre mais le propriétaire a reçu en compensation 8 800 francs de loyer pour la période où son locataire "habitait" ailleurs.



J'ai beaucoup aimé ce très bon roman en partie autobiographique qui aborde la question de ce qui se passe après la shoah pour les victimes. C'est un sujet qui n'est pas si courant, il me semble. J'ai découvert aussi tout le petit monde des ateliers de confection et une culture en voie de disparition : on parle encore yiddish et il y a un théâtre yiddish à Paris.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Par instants, la vie n'est pas sûre

Né en Allemagne le 17 novembre 1931, Robert Bober fut d’abord tailleur — il eut mention très bien en coupe — et il travailla dans un atelier de couture jusqu’à l’âge de 22 ans. Et c’est chez son employeur qu’il fit la rencontre de futurs écrivains comme André Schwarz-Bart et Jean-Claude Grumberg. Mais la rencontre qui décida de son avenir d’écrivain et d’homme de cinéma fut celle avec Pierre Dumayet (1923-2011), journaliste et écrivain, qui introduisit la littérature à la télévision avec Lectures pour tous puis Lire c’est vivre. Devenu réalisateur à la télévision, Robert Bober collabora avec lui et devint son ami.

Et c’est à Pierre Dumayet que s’adresse ce livre, Par instants, la vie n’est pas sûre, sorte de lettre-hommage-récit émaillée de souvenirs dont ceux des rencontres avec de nombreux écrivains dont l’œuvre a marqué celle de Robert Bober.



Voici ce qu’on peut lire en quatrième de couverture :

« J’appelle des visages, des souvenirs, et ce ne sont pas toujours ceux que j’appelle qui se présentent. Et comme s’ils n’attendaient que ça, ils affluent, en vrac, se donnant la main. Je les accueille sans savoir où ils vont me conduire ni ce qu’ils vont produire. Répartis dans des dossiers étiquetés, descendus de leurs étagères, sortis de leurs tiroirs, les souvenirs sont là, déposés sur mon bureau, attendant avec impatience ? espoir ? que je prenne le temps de m’y arrêter.

Il y a des choses dont on se souvient « comme si c’était hier » et d’autres — quel plaisir ! – qui surgissent, là, soudain, que j’avais oubliées au point qu’elles m’apparaissent nouvelles. D’autres encore, dont je ne mesurais pas l’importance, mais dans quoi, comme à mon insu, le temps a déposé ce que je vais m’acharner à comprendre et essayer de traduire. Oui, les souvenirs, il faudrait pouvoir leur parler. Ils doivent tout savoir de nos regrets, de nos remords.  »



La dédicace viendra à la page 337 :

«  Si j’ai choisi de t’écrire, Pierre, c’est que j’ai préféré te parler plutôt que parler de toi. Il m’a semblé ainsi réduire, effacer même par instants, la distance qui sépare la vie de la mort.

Longtemps, il m’a suffi que je te sente présent, lisant ou écoutant, pour qu’aussitôt affluent les souvenirs. Oui, c’est vrai, il me reste encore un peu de temps. Mais est-ce que j’aurai encore celui de tout dire ? Je ne crois pas. »



Et l’auteur offre à l’ami disparu avant lui un écrit qui transcende l’amitié, avec pudeur, avec sensibilité. Au fil des souvenirs, il raconte sa famille, ses origines, la guerre, la Shoah, la religion, mais surtout toutes ces belles rencontres dont il s’est nourri et qui l’ont enrichi et transformé aussi bien humainement qu’intellectuellement.



Car ce sont bien toutes ces rencontres qui l’ont transformé, lui qui ne se comptait pas parmi les intellectuels ! « Ayant quitté l’école dès le certificat d’études primaires obtenu, j’ai passé des années à ne pas lire. Pas par refus. Par ignorance. Je croyais que les livres étaient destinés à ceux qui poursuivaient leurs études. Et lorsque des amis qui étaient dans le secondaire parlaient entre eux de Racine, de Marivaux, de Balzac, de Stendhal ou de Flaubert, il me semblait que c’était uniquement à des fins scolaires. » écrit-il page 24.

Et son travail auprès de Pierre va l’amener à lire, à se cultiver, à faire de nouvelles découvertes. Il écrit page 110 « Pour quelqu’un qui allait travailler avec toi, j’avais peu lu. Toi, par générosité, tu as fait comme si j’avais lu les auteurs dont il allait être question. Les morts comme les vivants. Aussi je n’en menais pas large. Mais comme je n’imaginais pas qu’on puisse filmer un auteur sans l’avoir lu, je le lisais. »



Dans ce livre, les souvenirs apparaissent au fil des mots, des émotions et non pas dans l’ordre chronologique. On peut lire page 275 : « Aussi, ce désordre je ne vais pas y toucher. Il est là, lié à l’ordre des souvenirs qui, contrairement aux livres, ne sont pas rangés dans les rayonnages d’une bibliothèque. Ils ont leur propre classement et choisissent seuls leur ordre d’arrivée. Ce sont parfois les mêmes qui reviennent, avec insistance. C’est qu’ils ne racontent pas chaque fois la même chose. »



Je vous invite vraiment à lire ce très beau livre, sensible et bienveillant.
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Quoi de neuf sur la guerre ?

Une écriture si touchante sur ces enfants et ces rescapés des camps au travers de la description de la vie quotidienne dÈun atelier de confection

On sent la douleur de ces enfants et le traumatisme de cet effarant génocide. Une pudeur touchante ou tout est dit dans les silences. un livre trés attachant
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Par instants, la vie n'est pas sûre

« Par instant la vie n’est pas sure » est une magnifique lettre-récit posthume de Robert BOBER adressée à son ami disparu Pierre Dumayet, scénariste et écrivain qui l’initia à la littérature, à la lecture qui bouleversa sa vie, lui qui dû cesser d’étudier au certificat d’études et devint tailleur comme tant d’autres juifs débutèrent dans la vie. Dans ce livre de souvenirs, il

revisite son existence depuis son enfance de juif ashkénaze d’origine polonaise à Paris où ses parents réfugiés se pensaient en lieu sûr, durent le cacher en pension sous un faux nom. Il se souvient des rencontres qui ont influencé sa vie et ont fait de lui ce qu’il est devenu : un réalisateur qui commença sa carrière aux côtés de François Truffaut, écrivain révélé par Paul Otchakovsky-laurens, complice des émissions télévisées de Pierre Dumayet sur la lecture.

« On devient mieux ce qu’on est dans la relation à l’autre » écrit-il.

Il revient aussi sur le Yiddish, cette langue vernaculaire que le nazisme a assassiné et sur ce qu’elle a pu lui apporter en lui permettant de s’insérer dans la tradition juive de ses ancêtres de ses parents et de la transmettre à son tour, analysant le rapport de l’Homme à ses racines en lien avec sa rencontre avec Georges PEREC dont les parents furent exterminés dans les camps et avec lequel réalisa un film « Récits sur Ellis Island histoires d’errances et d’espoir ».

Il aborde dans ce texte magnifique autant de sujets autant de rencontres incroyables qui ont façonné l’homme qu’il est devenu : Bon, Sensible, Riche d’expériences de vie extraordinaires qu’il partage avec nous dans ce récit que je n’avais pas hâte de terminer tant je l’ai aimé et pour sûr je le relirai avec bonheur. Si besoin était de convaincre encore sur l’intérêt de la lecture alors c’est un livre à ne manquer sous aucun prétexte, c’est sublime 😍!!!

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Ellis Island

Ellis Island : deux mots

Un sésame

Pour 16 millions de personnes

Un retour à l'envoyeur pour 2% d'entre eux

Georges Pérec nous explique à la fin pourquoi ce lieu d'errance et d'espoir le hante

Un très beau livre

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Ellis Island

lu en 15mn mais j'y penserai longtemps. Ce texte court de Perec est toujours d'actualité si le lieu a changé; le tri des migrants ne se fait plus à Ellis Island mais partout où ce que la violence et la misère font fuir. Ils croyaient à l'eldorado...aux rues pavées d'or...L'exil est toujours aussi douloureux quand il est inévitable; l'accueil est toujours inférieur à ce qu'on imaginait.
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Berg et Beck

Ce livre m'a enchanté, on a une impression de réalité comme dans "Quoi de neuf sur la guerre?" du même auteur.

Le narrateur évoque son quotidien au sein d'une maison d'enfants après guerre. Les enfants sont gardés dans ces maisons parce qu'ils n'ont plus de parents, morts en déportation.

Le quotidien n'est pas tout rose, certains sont violents, il y a dans ces pages de la peine, de la pudeur, de la retenue, des souvenirs...

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On ne peut plus dormir tranquille quand on ..

Ce quatrième roman de R. Bober plonge le lecteur dans le Paris des années 1960. A travers l'histoire de Bernard Appelbaum, Bober peint par touches tel un impressionniste le portrait d'un Paris atypique et révolu. Mais loin de grandes descriptions, la narration prend toute la place dans ce récit. Comme un fil rouge, l'histoire de "Jules et Jim', ce pur amour à trois comme le décrivait Truffaut, sera le moteur de la recherche du passé pour Bernard.

Les personnages prennent dans ce roman tout l'espace. Attachants pour les uns, curieux pour les autres, grotesques ou tragiques, mais toujours vrais, tout y est terriblement vivant.

Sous le signe de la nostalgie,du romantisme parisien d'autrefois, à la fois romanesque et empreint de l'Histoire dans tout son drame, ce roman à la fois émouvant et drôle est un passage obligatoire pour ceux qui sourient devant les photos de Robert Doisneau ou de Willy Ronis, qui lisent avec plaisir Robert Giraud (ce qui commence à faire beaucoup de Robert!) ou qui ne se lassent pas du jazz de Django Reinhardt. L'une des plus belles lectures de la rentrée littéraire 2010.
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Ellis Island

Je ne m'attendais pas à me sentir si émue par ce texte.



C'est beau, par la simplicité des mots et puissant par leur agencement.

C'est émouvant par la pureté de l'intention : celle qu'on devine d'abord, et celle que Georges Perec explicite à la fin.



Ce texte est d'autant plus touchant qu'il fait écho à l'actualité.



"ils avaient renoncé à leur passé et à leur

histoire,

ils avaient tout abandonné pour tenter de venir

vivre ici une vie qu'on ne leur avait pas donné

le droit de vivre dans leur pays natal

et ils étaient désormais en face de l'inexorable"



Trop souvent aujourd'hui, les raisons des exils sont oubliés, consciemment ou non.

Pour détourner modestement les mots de Georges Perec, et sous prétexte que nos rues à nous sont désormais pavées, nos tunnels et canaux creusés, nos routes, nos ponts, nos grands barrages et voies de chemin de fer construits, nos forêts défrichées, on serait prêt à les laisser dériver.

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Quoi de neuf sur la guerre ?

La pudeur est ce qui caractérise ce roman.

Un monde disparu, celui du souvenir des shtetlech (pluriel de shtetl) d'Europe de l'est, des survivants tachant de survivre à la disparition des leurs, certains les attendant toujours...

Quelques passages du livre :

Dans un documentaire sur la shoah, un des spectateurs s'est écrié "C'est mon père, arrêtez le film", mais le film a continué...

Cette scène m'a rappelé celle du procès de Nuremberg, où un témoin, un vieux monsieur, à la vue de ses tortionnaires s'est écrié "ils sont là", s'est trouvé mal et n'a pu continuer son témoignage.

Cimetière de Bagneux où chaque année se réunissent des juifs pour citer les noms, les noms inscrits sur les tombes, mais les tombes sont vides, ceux qui portent les noms ne sont jamais revenus.

Ce livre m'a aussi rappelé la pièce de Jean-Claude Grumberg "l'Atelier" qui se passe entre 1945 à 1952, qui m'avait beaucoup marquée.

Tristesse et colère que certains continuent de taguer des inscriptions antisémites et d'accuser les juifs de tous les maux, comme on peut encore le voir en ces temps de Covid...

À la parution de ce roman j'ai eu l'honneur de rencontrer Robert Bober et il me l'avait dédicacé "À (+ nos prénoms), ces histoires familiales et familières et pour ces chemins communs qui ont débouché sur les livres. Très cordialement"
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Par instants, la vie n'est pas sûre

Je me suis un peu ennuyée avec cet ouvrage. L'auteur évoque intelligemment son amitié avec Pierre Dumayet et leur collaboration professionnelle. Leur lien indéfectible, se poursuit au-delà de la mort avec cette lettre émouvante.

La question de la judaïté est également très présente dans cet échange à sens unique. Il y a quelques très beaux passages sur le sort des enfants juifs survivants après la guerre et la difficulté de de venir des adultes solides quant les familles ont été exterminées.

Ce récit est sans doute trop personnel pour que je puisse m'y retrouver.

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Ellis Island

Le livre (et le film) m'ont appris des choses sur les grandes immigrations vers les États-Unis. Je dois le reconnaître. En revanche, émotionnellement je n'ai pas ressenti grand chose, malgré tous les efforts de l'auteur.

C'est un livre très très court et simple à lire, alors vous pouvez facilement tenter l'expérience.
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