La découverte de la série télévisée adaptant cette énorme saga littéraire m’ayant donné envie de me lancer dans la lecture, je suis donc allée plonger au fin fond de ma liseuse pour retrouver ce premier tome qui y trainait depuis un petit moment.
Ayant plutôt apprécié la série, je partais plutôt optimiste mais autant le dire de suite, j’ai très rapidement déchanté et j’ai un peu sombré dans l’ennui.
Il faut dire que rien n’est fait pour qu’on accroche aux personnages qu’on connait très peu avant qu’ils ne quittent le village.
Rand, Mat et Perrin sont trois jeunes hommes habitant à Champ d’Emond, un village perdu attaqué par une bande de trollocs menée par un Myrddraal qui, selon l’Aes sedaï Moiraine qui passait dans le coin avec son champion Lan, sont à la recherche d’un garçon qui serait le Dragon réincarné, issu d’une prophétie, qui pourrait bien briser le cycle de la roue qui tourne.
Comme Moiraine est également à la recherche de celui-ci et qu’elle ne sait pas duquel il s’agit, elle embarque les trois garçons en direction de Tar Valon, dans un petit groupe qui intègre rapidement le trouvère Thom, leur amie d’enfance Egwene et la sage dame de leur village Nynaeve.
Le problème, c’est qu’absolument personne ne se fait confiance. Les villageois craignent les Aes sedaï, celle-ci ne sait pas qui est vraiment son dragon, Nynaeve ne cherche qu’à ramener tout le monde au village et les garçons restent entre eux.
On combine tout ça au fait que la première partie est très longue, très bavarde et se traine un peu, j’ai eu le plus grand mal à avancer. On accumule des péripéties très banales, on retrouve tous les clichés de la fantasy et j’ai eu beaucoup de mal à comprendre les réactions des personnages.
Au milieu du tome, les personnages sont séparés en trois groupes et, à partir de là, j’ai bien mieux accroché.
Rand, Mat et Thom font un voyage en bateau puis traversent la moitié du pays, pourchassés par des adorateurs du gros vilain (qui porte le nom de Ténébreux) qui veulent les faire prisonniers. Il y a encore des problèmes de répétitions, Mat devient pénible à haut niveau, mais cette fuite en avant est divertissante et permet de croiser des gens alors que toute la première partie était très vide en figurants jusque là.
J’ai trouvé intéressant de voir Rand se débrouiller comme il pouvait en trainant Mat derrière lui qui, au point où il en était, était devenu un bon boulet.
Egwene et Perrin font la rencontre de Elias, et j’ai adoré le personnage. Là encore, il y a des gros problèmes de confiance et de non communication mais leur route croise celle des Tuatha’an et j’ai beaucoup aimé ce choc entre deux cultures très différentes, mais qui offre un répit bienvenu.
Leur capture par les Blancs Manteaux est moins amusante, mais elle permet de développer le pouvoir de Perrin qui m’intrigue au plus haut point, même si, par la suite, il omet bien entendu d’en informer ses compagnons.
Ce qui se passe du côté de Nynaeve, Moiraine et Lan est plus anecdotique car ils sont essentiellement à la recherche des autres mais j’ai aimé cette bascule de dynamique dans leur groupe. Nynaeve et Moiraine ne peuvent pas se voir depuis le début et Lan est très difficilement positionné entre les deux, ce qui m’a bien amusée.
Le final est bien construit, même si je n’ai pas du tout compris d’où sortait cette histoire d’Homme vert dont on n’avait pas du tout entendu parler avant d’en arriver à proximité, mais avec l’inclusion du personnage de Loial et la découverte des Chemins, les choses se passent bien mieux.
J’en suis sortie un peu épuisée parce que du début à la fin du tome personne ne donne l’impression de faire une nuit de repos complète et, au milieu d’éléments très fantasy, c’est toujours ce point là qui me parait le plus surréaliste dans mes lectures.
Mais j’ai surtout été fatiguée de cette absence de communication entre les personnages. Je n’ai pas compris pourquoi Moiraine cache autant de choses et je n’ai pas compris pourquoi les plus jeunes refusaient de lui faire confiance alors qu’elle est la seule personne à pouvoir leur sauver un minimum la vie. Même en tant que lecteur, j’ai trouvé qu’on manquait d’énormément d’éléments pour simplement comprendre ce qu’il se passait et j’ai trouvé ça fort dommage, d’autant plus qu’à côté de ça on a des éléments plutôt intéressants comme cette opposition entre la magie féminine et celle masculine qui est complètement corrompue et cette idée de temps qui tisse sa trame à son rythme, avec certains éléments qui viennent parfois le perturber.
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