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La roue du temps - Bragelonne tome 1 sur 24
EAN : 9791028102586
864 pages
Bragelonne (17/10/2018)
3.99/5   288 notes
Résumé :
La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

C’est la Nuit de l’Hiver dans la contrée de Deux-Rivières et, en ce soir de fête, l’excitation des villageois est à son comble. C’est alors qu’arrivent trois étrangers comme le jeune Rand et ses amis d’enfance Mat et Perrin n’en avaient jamais vu : une dame noble et fascinante nommée Moiraine, son robuste compagnon et un t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Je me suis finalement décidé à m'engager dans ce très long cycle après de nombreuses années d'hésitation.
Question: Vais-je continuer et lire la série entière ?

Le contexte est classique et je ne le détaillerai pas pour éviter de "spoiler".
En bref: vous avez les jeunes héros qui ne sont jamais sortie de leur village: les "bouseux". Une force maléfique qui menace de se réveiller après des millénaires d'emprisonnement et de détruire le monde : le "mal" archétypal. Des héros puissants qui veillent au grain depuis des lustres et se joignent aux jeunes pour les protéger et les emmener loin de chez eux : les nobles éducateurs et la quête. Quelques protagonistes qui intègrent la compagnie sans y être invité mais c'était quand même leur destin.

Tout ce beau monde s'enfuit pendant des semaines avec à ses trousses des méchants aux services du super méchant qu'on ne verra pas avant quelques tomes je pense (le boss c'est pour la fin, voire jamais si la quête est réussie). Les méchants ne sont bien sûr pas des humains mais des créatures trafiqués mi-homme, mi-bête, mi-démon (ça fait 3 moitiés, je sais).
Au cours des nombreuses péripéties feuilletonesques, les héros aguerris feront la démonstration de leurs nombreux talents guerriers ou magiques et assureront l'éducation des jeunes en fonction de leurs aptitudes qu'ils découvriront en même temps que le lecteur.
Les jeunes apprendront sur le tas que le monde est vaste et dangereux (ils s'en doutaient mais pas à ce point). Ils apprendront aussi qu'ils sont peut-être plus que de simple apprenti forgeron, berger ou guérisseuse de village. le lecteur se dira, "cool c'est pas des simples bouseux, ça va être épique !"
Tout cela, on l'a déjà lu et relu dans d'infinis variations et embellissements. Ce qui fait qu'au bout des cent premières pages, j'ai eu envie de lâcher l'affaire. Et j'aurais eu bien tort ...

Certes le début est poussif et la traduction parfois un peu maladroite n'aide pas. de plus, après avoir laborieusement mis en place le contexte et présenté caricaturalement ses personnages, l'auteur semble se
désintéresser de l'intrigue et se mettre en pilotage automatique. Il nous ressert alors plus ou moins les épisodes cultes du seigneur des anneaux. Nous avons dans le désordre: les méchants cavaliers noirs, la fuite dans la nuit qui fait froid/qui fait peur, les échauffourées avec les méchants où ça passe juste mais ça passe, l'auberge où on se repose un peu et où ça discute un peu Histoire, les ruines maudites, les cours magistraux sur les légendes, le maniement des armes et L Histoire (qui aide le lecteur à s'y retrouver), la compagnie qui se sépare au cours d'une énième baston et les membres séparés qui font de nouvelles rencontres et évoluent différemment.

Mais paradoxalement, alors qu'on pourrait craindre l'enlisement, le roman se met à prendre du corps. Ces péripéties un peu prévisibles ne lassent pas dans la mesure où elles servent surtout à épaissir les personnages et le contexte. Ce qui intéresse l'auteur, c'est les interactions entre personnages et les enseignements très personnels que chacun d'entre eux tire de ces situations. En parallèle, les descriptions deviennent meilleures, les dialogues plus efficaces. le style et surtout le rythme semblent s'améliorer.
Comme si l'auteur et surtout le traducteur prenait enfin du plaisir à écrire/traduire ce livre et faisait un effort pour partager ce plaisir avec le lecteur.
L'intrigue n'est plus alors qu'un prétexte, qu'un canevas permettant la mise en place d'un nouvel univers et de nouveaux personnages qui vont évoluer et on l'espère s'enrichir au cours du cycle.
Pour faire une analogie musicale, c'est comme si un pianiste de jazz, après avoir laborieusement exposé le thème d'un standard qui l'ennuie parce que trop joué, se mettait à improviser brillamment un chorus interminable et jubilatoire. A partir de là, il est très difficile de reposer le livre.

Continuer ? oui. Finir le cycle ? on verra comment se passe la suite. Est-ce que l'auteur maintiendra l'intérêt ? Est-ce qu'il continuera à broder avec talent son canevas ?
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La Roue du Temps semble être considérée comme l'une des oeuvres majeures de la fantasy, une saga dont on entend forcément parler quand on commence à s'aventurer sur les sentiers épiques de la littérature de l'imaginaire.
A vrai dire, je commence tout juste l'aventure de la Roue du Temps avec cette nouvelle édition de poche parue d'abord en grand format chez Bragelonne qui a fourni un travail colossal de traduction et de réédition de cette saga composée de 14 romans au total.
À noter que le premier tome L'Oeil du Monde est ici divisée en deux volumes pour l'édition de poche.
Soulignons déjà la couverture assez soignée de cette édition de poche. Les gravures d'un Ouroboros qui font ressortir au premier plan une épée à la poignée sculptée d'un héron. Une couverture recherchée qui renvoie directement à quelques références de la saga.

Au niveau du contenu, il faut bien avouer que les lectrices et lecteurs assidues de fantasy seront tout de même en territoire connu... du moins pour l'instant et pour une grande partie de ce premier volume.
En effet, il suffit d'avoir lu Tolkien ( dont Jordan assume l'influence) pour y distinguer une même structure entre le Seigneur des anneaux et La Roue du Temps.
Tout comme LSDA, la diégèse de la Roue du Temps nous plonge directement dans une quête menée par de pauvres bougres issus de leur campagne . Trois jeunes gens paisible dont le confort du quotidien va se heurter aux brutales forces du destin.
Le vaste monde se rappelle à eux tout comme l'anneau fit sortir Frodon de son trou.
Difficile de ne pas souligner cette comparaison évidente qui se poursuit notamment avec l'image des Trollochs, sorte d'orques, menés par des Myrrdals, sortes de Nazguls. La quête à travers les forêts, les plaines, les fermes environnantes est notamment marquée par une traversée en rivière qui évoque aussi le bac de Chateaubouc que les hobbits empruntent pour fuir leur poursuivant.
Pour autant, est ce que ces similarités en deviennent gênantes ? Pas vraiment au final...
J'ai pris plaisir à lire ce premier volume. Comme tout récit épique de fantasy, on savoure le voyage, la diversité des lieux et la compagnie de protagonistes dans l'ensemble assez intéressants.
L'écriture de Robert Jordan, plus "moderne" et moins riche en néologisme, poésie et chants que celle de Tolkien est plus abordable que le maître de la fantasy et donne une force visuelle plus frappante à la description de l'action. Si Tolkien était un orfèvre dans son développement du monde aussi bien au niveau méta-littéraire qu'au niveau de l'intrigue proprement dite alors Robert Jordan quand à lui est un solide artisan soucieux de l'action et du visuel.
Efficace, cet auteur arrive aussi bien à nous entraîner dans des séquences d'actions et de courses-poursuites qu'à nous décrire une auberge, un moment de repos, des échanges fluides autour d'un dialogue, que ce soit dans des campements éphémères ou au coin du feu.
C'est vivant et généreux. Nous n'en attendons pas moins d'une saga de fantasy dotée d'une certaine réputation.
À la suite de la lecture de ce premier volume, on peut déjà constater l'accent et l'emphase mise sur l'importance de ces personnages. La Roue du temps est un récit de destin, de trame . La quête est aussi bien mondiale qu'individuelle et les personnalités des personnages s'en ressentent. On devine l'ébauche de leur évolution. J'aime particulièrement le personnage de Perrin, apprenti forgeron qui refusait de sortir de sa campagne .
Ce premier volume peut se targuer de présenter des personnages féminins forts et très actuelles. Egwene, Moiraine, la sage-femme Nynaeve sont de forts caractères qui n'hésitent pas à en imposer. Cela fait toujours plaisir de découvrir une saga qui sait développer des personnages aux traits forts même si nous n'en somme qu'au début.

Passé un premier cap un peu blasé par un premier moulage très Tolkienesque, la trame de ce premier volume finit inévitablement par séduire. Par sa qualité d'écriture généreuse mais abordable, ces personnages assez forts, son univers progressif , Robert Jordan entraîne aisément ses lecteurs dans les premiers rouages de cette Roue du Temps.
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Mon avis lecture : je viens de finir le premier tome de cette saga et selon moi, cette histoire est tellement captivante que j'ai déjà la suite près de moi afin de pouvoir la dévorer elle aussi ! Pour le moment, du peu que j'ai vu de la série sur Prime Vidéos, le déroulement des événements coïncide plus ou moins. Nous avons davantage d'éléments dans le récit du livre, mais tout se tient en sachant que j'ai vu uniquement les trois premiers épisodes. Néanmoins, je peux d'ores et déjà affirmer que j'aime énormément l'histoire qui se joue dans ce monde de magie et de méfiance. le ténébreux n'est jamais vraiment loin et il parvient à terrifier les différents personnages présents pour l'instant de diverses façons. C'est une perpétuelle course contre la montre qui se joue et les personnages vivent de multiples aventures et mésaventures hors du commun. C'est fascinant à un point que je n'avais pas osé espérer, en effet, j'avais un peu la crainte de m'ennuyer or ce n'est pas du tout le cas ! Alors si vous avez aimé ce que vous avez vu à la télé, Pensez à plonger dans ces tomes même s'ils sont nombreux. L'avez-vous lu ? Vous fait-il envie ? Qu'en avez-vous pensé, pour celles et ceux qui l'ont déjà dévoré ? Je vous dis à bientôt.
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Un village perdu et oublié de presque tout le monde où le sang ancien coule à flot, trois jeunes paysans traqués par le Seigneur de l'Ombre qui vont se révéler marqués par le destin et devenir les sauveurs du monde dans une épopée où l'éternel recommencement de l'histoire sert de toile de fond … une saga de quatorze tomes plus une préquelle en broché (le double en poche et en e-book).
Il parait que nous avons affaire à un monument de la fantasy vendu à des millions d'exemplaires, alors je vais tenter l'aventure …


A priori rien de vraiment original, l'opposition du Mal et du Bien, des ados du genre niais destinés à sauver le monde, de la magie, l'histoire cyclique qui se répète à l'infini, les héros mythiques du cycle Arthurien repris avec des variations, des idées trouvées assez souvent en fantasy. La seule relative originalité semble être la magie sexuée, le côté mâle opposé au côté féminin et dont le symbole est celui à peine modifié du Ying et Yang.
Il est un peu difficile de vraiment définir l'âge de nos héros, ils pourraient avoir au maximum quatorze ans au niveau mental, même si physiquement ils semblent être de jeunes adultes de dix-huit ou vingt ans, ceci est peu en accord avec une vie rude dans une civilisation de type médiéval, mais c'est de la fantasy, il faut accepter les côtés caricaturaux assez énervants des personnages. le développement est assez lent et il faut quelques centaines de pages avant d'arriver à vraiment s'immerger dans ce monde, même s'il est assez correctement développé. Pour peu qu'on accepte le côté niais des personnages et certaines longueurs on peut prendre plaisir à la lecture, l'écriture étant fluide et agréable.


L'époque des auteurs qui écrivaient parce qu'ils avait quelques chose à dire est révolue, maintenant écrire c'est un métier qui doit rapporter, nos amis américains font des études afin d'être productifs et d'utiliser au mieux le marketing commercial, d'où peut-être cette insistance à flatter la gent féminine, après tout les lecteurs sont surtout des lectrices, n'est-ce pas ? La représentation manichéenne des sexes est assez ridicule, les hommes sont globalement des idiots, seules les femmes ont les pieds sur terre, au moindre coup d'oeil d'une fille voilà nos héros qui rougissent et perdent tous leurs moyens, dès qu'une fille est jolie les garçons ne voient plus que ça, elles peuvent avoir un comportement suspect, aucune chance qu'ils remarquent quoi que ce soit. Afin de ratisser large je suppose il est beaucoup question d'amour, même si les couples ne sont pas définis et que ça reste pudiquement platonique, un monde de puceaux qui ne risque pas de choquer qui que ce soit…
Ce premier tome est une introduction à une épopée qui va se développer au fil des tomes, c'est seulement à la fin de la seconde parie de "l'Oeil du Temps" que l'action démarre vraiment, nous incitant à embrayer sur la suite en espérant que ça va bouger d'avantage. Un procédé que j'ai retrouvé en lisant le second tome, encore une fois artificiellement scindé en deux volumes en poche.


Il suffit de se laisser aller à lire sans être trop critique pour obtenir une bonne lecture de délassement, l'écriture est fluide et agréable et pour peu qu'on se laisse porter par l'ambiance les longueurs resteront supportables, une série qu'on peut garder sous le coude pour les moments où on ne sait quoi lire, des livres qui fourniront un endormissement agréable pour un moment, laissez vous tenter sans risque …



NB : Cette série compte quatorze volumes, dont trois écrits par Brandon Sanderson suite au décès de Robert Jordan, ainsi qu'une préquelle intitulée "Nouveau Printemps". Cette édition Bragelonne est la troisième traduction en français, à ce jour il ne reste que les quatre derniers tomes à paraitre à partir de 2012 à raison d'un par an. Dans l'édition poche chaque tome est fractionné en deux volumes.
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Offert en cadeau, je me tourne enfin vers ce livre, qui je découvre fait partie d'une saga assez connue des années 90 dont je n'ai jamais encore entendu parler! Même si je n'aurais peut-être pas choisi ce roman de moi même car celui-ci est plus du genre fantasy adulte, c'est un classique qui me donne envie de sortir de mes habitudes pour le lire...

Dès le début, nous sommes plongés dans l'histoire rapidement à travers un prologue assez sombre et triste. Celui-ci est d'ailleurs assez complexe à comprendre.
Malheureusement, par la suite, lors du premier chapitre, il a fallu que je m'accroche car le langage est assez soutenu et l'histoire se perd (pendant une bonne centaine de pages) dans tous les descriptifs des lieux et personnages. de plus, le récit démontre que le livre n'a pas été écrit récemment car le contexte semble très "moyennageux": un ancien village avec une auberge, les femmes qui s'occupent des tâches ménagères, les jeunes filles qui sont courtisées et qui doivent se marier avec l'approbation des parents, des hommes "bourrues"... contexte qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui de d'autres romans. L'auteur essai malgré tout de laisser la place aux femmes dans le récit (conseil de femmes, personnages féminins .. ) mais cela ne prend pas. Et, l'action tarde vraiment à venir... Malgré tout, l'histoire semble finalement moins sombre que le prologue. Je suis restée quand même hésitante à ce moment de l'histoire à continuer ou arrêter la lecture de ce roman!
Finalement après une bonne centaine de pages, il commencera enfin à se passer quelque chose d'intéressant. Et à partir de ce moment là, je ne vais plus lâcher ce livre! Les actions et rebondissements vont s'enchaîner. L'histoire va nous faire partir à la découverte de nouveaux territoires plus ou moins accueillants, tout en étant pourchassés par des Trollocs ainsi que d'autres personnages fantastiques, qui feront leur entrée au fur et à mesure. La magie fera aussi son apparition au cours du roman. L'auteur arrivera même petit à petit à faire que nous nous attachions aux personnages, chacun ayant leur caractère, leur histoire, ... et que nous nous impliquions dans ce qu'ils leur arrivent. de plus, dans le livre, il y a plusieurs cartes (pas qu'au début ou à la fin) qui seront un réel atout et permettront de se situer au fur et à mesure de l'histoire.
A la fin, l'action se calme un peu, avant de terminer sur un évènement qui va rester en suspend, jusqu'au tome suivant.

En conclusion, après quelques points négatifs (des longueurs au début, un contexte vieillot et finalement pas innovant au départ), le roman m'a quand même plu! La suite avec beaucoup plus d'actions et des personnages attachants m'ont permis d'apprécier cette histoire et de me demander si je n'irais pas quand même lire la suite... titillée par la question du devenir des personnages! Je vous conseille donc cette saga si vous aimez la fantasy adulte (avec beaucoup de détails).

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
— Qu’il en soit ainsi, mon enfant. Mais tu as besoin d’être rassurée, et je ne peux rien pour toi – enfin, je suis dans l’incapacité de répondre à tes attentes.
— Je ne comprends pas…
— Tu veux m’entendre dire que les femmes Aes Sedai sont bienveillantes et pures. En revanche, tu aimerais avoir la certitude que ce sont les hommes, ces êtres pervers, qui ont provoqué la Dislocation du Monde. Ils sont coupables, c’est vrai, mais pas plus pervers que quiconque d’autre. Ils étaient fous, pas maléfiques ! Les Aes Sedai que tu rencontreras à Tar Valon sont des êtres humains. Des femmes comme les autres, si on oublie le don qui les distingue de leurs sœurs « normales ». Parmi elles, tu trouveras le courage et la lâcheté, la force et la faiblesse, la bonté et la méchanceté, et, bien entendu, la bienveillance et l’indifférence hautaine. Devenir l’une d’entre elles ne transformera pas la personne que tu es.
— Je crois que j’avais peur de ça, avoua Egwene. Être métamorphosée par le Pouvoir… J’ai aussi la frousse des Trollocs, du Blafard et… Moiraine Sedai, au nom de la Lumière ! pourquoi les Trollocs sont-ils venus à Champ d’Emond ?
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Le dos bien droit et la tête haute, Egwene marchait en silence. Chaque pas lui coûtait, car elle n’avait pas plus l’habitude de la selle que les trois garçons, mais elle parvenait à cacher son inconfort.
Elle vivait l’aventure dont elle rêvait, pensa Rand, morose. Tant que ça durerait, il doutait que la jeune fille remarquerait des détails comme la brume, l’humidité ou le froid. En fait, tout était une affaire de perspective. Quand on cherchait l’aventure, on ne voyait pas les choses de la même façon que lorsqu’on la subissait. Dans les légendes, galoper dans un brouillard glacé avec un Draghkar aux trousses – plus quelques Trollocs et un Myrddraal – pouvait passer pour une expérience excitante. Si Egwene voyait les choses ainsi, Rand était transi de froid, trempé jusqu’aux os et positivement ravi d’être de nouveau au cœur d’une agglomération. Oui, même s’il s’agissait de Bac-sur-Taren.
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Mais j’ai plus intéressant pour toi qu’un putois. Des étrangers rôdent sur le territoire de Deux-Rivières. Hier soir…
Rand en eut un instant le souffle coupé.
— Un homme à cheval ? demanda-t-il. Un type en habits noirs sur une monture également sombre ? Et dont la cape ne bougeait pas au vent ?
Mat cessa de sourire et baissa davantage le ton :
— Tu l’as vu aussi ? Je croyais être le seul… Ne rigole pas, Rand, mais il m’a fichu une frousse terrible !
— Aucun risque que je rigole… Moi aussi, il m’a effrayé. J’ai senti qu’il me haïssait et qu’il désirait ma mort.
Rand frissonna à ce souvenir. Jusque-là, il n’avait jamais rencontré quelqu’un qui souhaitait sa mort. À Deux-Rivières, ces choses-là n’existaient pas. Il y avait des compétitions de lutte et parfois des bagarres, mais jamais de meurtres…
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— Il y a des étrangers dans le village ! s’écria-t-il avant de jeter un regard noir à Mat. Je n’ai pas vu de cabots fantômes, mais il paraît que quelqu’un a couvert de farine les chiens de maître Luhhan. À ce qu’on dit, sa femme a une petite idée sur l’identité du coupable…
Les années qui les séparaient d’Ewin, à peine âgé de quatorze printemps, incitaient en général Rand et Mat à ne tenir aucun compte de ses propos. Cette fois, ils échangèrent un regard interloqué puis parlèrent en même temps :
— Dans le village ? s’étonna Rand. Pas en forêt ?
— Un homme avec une cape noire ? As-tu vu son visage ?
Décontenancé, Ewin regarda tour à tour les deux jeunes hommes. Mat avançant vers lui, l’air pas commode, il se résigna à répondre :
— Bien sûr que j’ai vu son visage ! Quant à sa cape, elle est verte, ou peut-être grise… La couleur donne l’impression de changer selon l’endroit où l’homme se trouve. Parfois, il se fond dans le décor, et on ne le voit pas avant qu’il bouge. La femme porte une cape de voyage bleue bien plus chic que tous les habits de fête que j’ai vus de ma vie. Elle est d’ailleurs dix fois plus jolie que toutes les femmes que je connais. Comme dans les histoires des trouvères, c’est une dame de haute naissance, j’en mettrais ma main au feu.
— Une femme ? intervint Rand. De qui nous parles-tu donc ?
Il voulut interroger Mat du regard, mais son ami avait posé les poings sur ses yeux, les fermant comme s’il désirait s’isoler du monde.
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_ La violence blesse le bourreau autant que la victime, mon garçon…
Perrin ne cacha pas son scepticisme.
_ Tu peux couper un arbre avec ta hache, n’est ce pas ? Le tranchant ferait du mal à l’arbre, mais lui ne souffrirait pas. C’est comme ça que tu vois les choses ? Le bois est tendre, comparé à l’acier, mais l’acier s’émousse quand il frappe et la sève de sa victime finira par le faire rouiller. Quand la hache toute-puissante blesse l’arbre sans défense, elle en souffre aussi. Il en va de même avec les hommes - sauf que c’est l’esprit qui a mal.
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