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Critiques de Roger Smith (119)
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Blondie et la mort

04/10/2017, BBC Afrique:

"Les Cape Flats ( quartiers pauvres) sont le théâtre d'affrontements sanglants, entre gangs rivaux, pour le contrôle de la drogue..."

11 morts, ce vendredi. Les autorités veulent faire intervenir l'armée...





N'ouvrez pas ce livre terrible ! Le sang ruisselle entre chaque page, la fumée du "tik" ( une drogue) s'en échappe et le "muti" a fait d'autres victimes...





"Muti": de la sorcellerie! " Les négros, les Africains croient que quand on récupère des membres sur une victime... encore vivante, ça donne un "muti" plus fort."

On paye une fortune pour le "muti", pour devenir riche, trouver l'amour, guérir du sida ou de l'impuissance.





Le mercenaire Billy Africa, un métis, a retrouvé Roxy, la femme de son "patron", pour récupérer l'argent qu'on lui doit...





Il veut sauver la famille de son ex co-équipier, Barbara, Shawn et Jodie, en payant un chef de gang, Manson...

Mais, Roxy a tué son mari...





Roxy (une ex mannequin) est la seule figure humaine, dans ce roman qui vous prend aux tripes. Ne le lisez pas, si vous êtes une âme sensible...

Un monstre, un psychopathe, Piper, s'est échappé de prison et il recherche Disco, son " épouse ". Le jeune Disco et Piper vont croiser la route de la belle Roxy...



Enfant, Piper avait fait brûler vif Billy...

Billy va déclencher une guerre des gangs, afin de ... sauver Roxy?
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Blondie et la mort

Point de vue lecture, à chaque fois que je pense avoir atteint un sommet dans la brutalité, je tombe sur quelque chose de pire. Ce roman s'élève à un niveau auquel je ne m'attendais pas. C'est cru, c'est noir, c'est vulgaire, c'est violent. Violent à la "Natural Born Killers". Ça va loin et pourtant, il existe à n'en point douter des endroits dans le monde où la population grandit dans des milieux où rien d'autre n'est envisageable.



"Blondie et la mort", ça se passe au Cap. Le Paradis, l'Enfer.

Entre quartiers de luxe et ghettos, il ne semble pas y avoir d'entre deux. Les gangs établissent un rapport de force, se disputent le territoire et surtout, les ressources. Trafic de drogues, d'armes, d'organes, d'humains...le vice semble infini. Au sein même de la bassesse, il n'y a pas de fond. Pour continuer à régner en maîtres, les pires crapules trouveront toujours quelqu'un à exploiter, sauront s'entourent des pires seconds. C'est la loi du plus fort. La loi de la jungle.



"Au début des années quatre-vingt-dix, avec la complicité d'une infirmière syphilitique, Doc pratiquait des avortements clandestins en charcutant les foetus avec des cintres. Après plusieurs décès suite à des complications, l'infirmière avait accepté de témoigner contre lui. Il avait été rayé de l'ordre des médecins et avait passé huit ans en prison qui avaient fait de lui un alcoolique avec la tremblote. Il rafistolait maintenant les membres de gang et, d'après les rumeurs, s'adonnait aussi au trafic d'organes. Il avait un doigt dans le trafic d'armes, la plupart achetées aux flics qui les confisquaient aux gangsters. Les flics les vendaient à Doc, qui les revendaient aux gros durs et passait le reste de son temps à extraire le plomb du corps des survivants."



Étrangement et étonnamment, malgré sa noirceur, ce roman reste plutôt bon. C'est rythmé, soutenu, sans temps morts.

Roxy, superbe jeune femme ayant épousé un trafiquant d'armes de deux fois son âge, mène une existence luxueuse et ne se mêle pas des affaires de Joe. Seule au monde, malheureuse en ménage, elle commet un acte qui la précipitera dans un tourbillon infernal, bien loin de se douter des conséquences et de tous les dominos que cela fera tomber. À son grand désarroi, contrainte de fuir, Roxy entraînera derrière elle son lot de poursuivants (et de cadavres).



Véritable scénario de film, il est presque essoufflant de suivre la cadence. On ne stagne pas longtemps au même endroit. Avec Roxy, personnage attachant et assez correct dans l'ensemble qui a seulement fait plusieurs mauvais choix dans sa vie, on court pour sauver notre peau. Parsemée de rebondissements imprévisibles, cette histoire est vraiment divertissante !



Entre personnages écorchés par la vie, misère, corruption, malheur, saleté, langage charretier, on rencontre des humains en quête d'espoir et de bonheur même si la chose semble bien inaccessible au point où ils en sont. À travers cette enfilade de bons et de méchants, il y a contre toute attente cet inspecteur absolument pas corrompu qui veut coûte que coûte mettre ceux qui le méritent à l'ombre. La vie est semée d'embûches pour tous. Autant on se divertit, autant on est révulsés.

C'est sanglant, bien écrit, très imagé, teinté d'un humour noir, aussi. Ce livre pourrait donner naissance à une excellente version graphique !



Ce roman m'a été envoyé par mon libraire car à l'achat de deux "Livre de Poche", un troisième était offert gratuitement. Je ne l'ai donc pas choisi moi-même, ce fût une surprise dans le colis. En bien, pour une surprise, ce fût toute une surprise ! Dans tous les sens du terme. Un auteur à découvrir !
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La vérité même

Depuis combien de temps n'avais-je pas lu un vrai roman d'espionnage ? qui plus est un très bon roman d'espionnage? Depuis ceux de John le Carre il me semble que ce genre de roman est un peu passé de mode . excusez du peu Roger Smith alias James Rayburn redonne des lettres de noblesse à ce genre littéraire . Tous les ingrédients sont réunis . Vous allez pouvoir faire la connaissance de Kate Swift,une ex-tueuse de la CIA, devenue lanceuse d'alerte donc cible potentielle pour Lucien Benway qui veut sa peau depuis qu'elle a réussi à le faire éjecter de son poste de chef des opérations . Prête à tout pour sauver sa petite fille, Suzy, Kate va s'adresser à Harry Book lui aussi un ancien ...

Alors accrochez vos ceintures, partez du Vermont, direction Berlin puis la Thaïlande et après quelques centaines de pages vous saurez peut-être si vous allez vous en sortir vivants ou pas . C'est très bien fait, addictif en diable, et plus vous avancez dans le récit moins vous avez envie de poser ce fichu bouquin. Un excellent moment de lecture, une analyse géopolitique , géostratégique et humaine qui vous donneront quelques sueurs froides.

Un très grand merci aux éditions Calman Levy via NetGalley pour ce partenariat . un roman que je vous recommande sans réserves .

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Mélanges de sangs

Les polars sud-africains sont parmi les plus sombres et les plus violents... faut dire qu’en Afrique du Sud, la criminalité est un fléau depuis des années et Cape Town est tout simplement la ville la plus dangereuse du pays. Le creuset de toutes les misères et les injustices. La drogue, les meurtres, les vols, les viols, les enlèvements frappent au hasard, y compris parmi les touristes. Bref, le décor rêvé d’un polar brutal, crépusculaire et speedé.



A l'instar de Deon Meyer ou même du français Caryl Ferey avec le terrible Zulu, aucun n'échappe à cette règle, non plus que ce premier roman de Roger Smith dont la couverture augure de l'ambiance : la photo d'un chien à l'œil et gueule rouges sur fond de nuit.

Première scène choc, s'ouvrant sur un prélude romantique de courte durée durant lequel un homme debout sur sa terrasse regarde le soleil se noyer dans l'océan, sa femme l'appelle pour venir dîner ainsi que leur petit garçon qui regarde un dessin animé, tous trois prennent place à table, le mari découpe le rôti, c'est alors que deux métis abrutis à la meth, membres du gang des Americans, font irruption en braquant sur eux des fusils - on en est à peine à la page 10 et c'est le début de l'enfer, bienvenue au Cap !

Contrairement à ce à quoi on pourrait s'attendre, les deux intrus n'ont pas le dessus, Jack Burn (qui n'est pas un enfant de chœur et a fait la guerre en Irak) en poignarde un et égorge l'autre sous les yeux de son fils et de sa femme. Le problème, à présent, est de se débarrasser des cadavres, car on apprend alors que la petite famille américaine ne veut pas prévenir la police pour ne pas attirer l'attention sur elle (pourquoi ? je ne vous en dirai pas plus). S’ensuit alors un sanglant engrenage…



On aura compris que l'auteur est malin et distille dès le début un suspense qui rebondit sur des imprévus, des réactions inattendues de la part des personnages, mus par des intérêts insoupçonnés. Les événements s'enchaînent, se télescopent, et vont mettre en scène quatre hommes dans un chassé-croisé effréné dans les rues du Cap. Il y a bien sûr, Jack Burn, l’américain en villégiature dans cette étonnante ville au paysage superbe , la Montagne de la Table domine la baie, la pointe rocheuse de Bonne-Espérance sépare les océans. Puis le noir Benny Mongrel, ex-taulard et ex-- membre d'un gang, devenu surveillant de chantier pour changer de vie, qui du toit voisin a vu les deux gangsters arriver au volant de leur BMW rouge, entrer dans la maison mais pas en ressortir, ainsi qu'un odieux flic blanc en patrouille, Rudi Barnard, qui repère le lendemain la voiture restée garée dans la rue, obèse et salaud absolu, monstrueux dans tous les sens du terme, ce dernier fait régner non pas l'ordre, mais sa propre loi sur son territoire, flingue à l'appui ; tandis que Disaster Zondi, un super-flic zoulou venu de Johanesburg, a juré de faire tomber ce flic véreux.



Cynique, violent, terrible et terrifiant, tant par le constat humain et social dressé en toile de fond, ce percutant roman noir à l'écriture incisive ne vous donnera certainement pas envie de partir faire du tourisme en Afrique du Sud mais par contre, il vous fera passer un excellent moment de lecture ! Un infernal scénario, qui devrait d’ailleurs être bientôt adapté au cinéma par Phillip Noyce, avec Samuel L. Jackson.





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Mélanges de sangs

Afrique du Sud. Direction Le Cap ! De grâce, laissez vos vuvuzelas au placard et munissez-vous plutôt d’une arme à feu car ce n’est pas au stade de foot que nous allons, mais dans les Cape Flats.



Vu l’endroit et les multiples gangs qui s’y trouvent, vaut mieux être armé ! Nous sommes tout de même dans les mauvais quartiers de la ville. Le bidonville.



Si vous rêviez de l’Afrique du Sud comme destination de vacances, alors ne lisez pas ce livre.



Tout compte fait, lisez-le et changez de destination ! Ça vous évitera de vous retrouver à Cape Town, la ville la plus dangereuse du pays, celle où la criminalité est un fléau depuis des années.



Une dichotomie flagrante dans cette ville : d’un côté, les villas luxueuses des nantis, les Blancs, villas protégées (mais pas toujours) et de l’autre, les Flats où toute la misère du monde semble s’être donnée rendez-vous. Drogues, viols d’enfants, meurtres, enlèvements, tabassages en règle, règlements de comptes, alcool, pauvreté, trafics en tout genre…



Des personnages aux parcours et origines différentes – mais pas tant que ça – vont se croiser et s’affronter.



Jack Burn, américain, a emménagé au Cap, dans les beaux quartiers, avec sa petite famille. Notre homme a tout de l’être propre sur lui jusqu’à ce qu’il tue les deux petites frappes qui s’étaient introduits chez lui. Sombre passé ??



Benny Niemand (« Personne » en afrikaans) est un métis, a fait de la prison et était un galonné dans le gang des Mongrels, le gang 28. Maintenant, il est veilleur de nuit sur un chantier juste en face de la maison des Burn et ça a toute son importance.



Rudi Barnard – Blanc – flic obèse et ventripotent : plus corrompu et sadique que lui, tu meurs. Le genre de mec auquel tu voudrais faire la peau de suite. Il règne sur les Flats en maître.



Disaster Zondi, un zoulou, Noir, enquêteur et super-flic qui est là pour faire tomber Barnard pour corruption et pour meurtres.



L’apartheid a beau être de l’histoire ancienne et avoir été aboli, on le sent toujours présent, les tensions raciales ne se sont pas fait la malle et la couleur de peau revêt toujours une importance capitale. Pas qu’entre les Noirs et les Blancs, mais aussi chez les Métis. Selon qu’ils sont café léger au lait, café sans beaucoup de lait ou lait russe. Ça change tout.



Destins croisés, vengeances, rédemption, passés sombres, fautes, erreurs qui se payent cher, drogues, assassinats… Tout se mêle et s’entremêle entre les protagonistes pour se terminer en feu purificateur et destructeur.



Les personnages sont travaillés. Sans en faire trop, l’auteur nous donne l’essentiel. Avec lui, c’est du light corsé.



L’écriture se lit toute seule mais la plume est sans pitié pour la ville du Cap, ses bidonvilles, sa corruption et son taux de criminalité élevé.



Un roman noir qui dépote, violent. Un roman où les flics sont pourris et se foutent bien de résoudre les crimes qui ont lieu dans les Flats. Un roman qui n’est pas tendre avec l’Afrique du Sud et son Histoire sombre et tourmentée.



Un roman superbe qui ne vous donnera pas envie d’aller visiter la ville où Mandela fut emprisonné (la prison de Pollsmoor après son transfert) mais qui ne vous laissera pas de marbre, ni indemne.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Mélanges de sangs

Voilà un polar dont l'intrigue est rondement menée ! Tous les personnages ont de la consistance. Un engrenage effréné s'installe autour de cette famille américaine fraîchement installée en Afrique du Sud, au Cap. Jusqu'à la dernière ligne l'auteur nous tient en haleine. La succession de petits sous-chapitres permet de suivre avec précision l'intervention des divers protagonistes dans la vie paisible de ses riches blancs, ainsi que les interactions entre tous les individus ou groupes. Et leur passé, qui n'est jamais vraiment passé...

Une mention particulière pour l'ambiance rudement bien rendue des Capes Flats : chaleur, sueur, crasse, pauvreté, drogue, meurtres, guerre des gangs, flics ripoux et le vent de sable ! Celui qui balaie cette ville d'une violence coutumière et étouffe ses habitants, lentement, sûrement.

Attention, le soleil brille là-bas, vous allez avoir chaud et votre respiration suivra le rythme de Roger Smith, haletant !
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Blondie et la mort

Avec Mélanges de sang , son premier polar, objet d'une actuelle adaptation cinématographique, Roger Smith s'attachait à évoquer l'Afrique du Sud des gangs. Blondie et la mort nous offre de nouveau une immersion sans complaisance dans les Flats (quartiers particulièrement misérables d'Afrique du Sud) du Cap sur un rythme palpitant.



Lors d'une nuit suffocante, Roxy Palmer, ex-mannequin et son époux Joe, trafiquant d'armes notoire, se font braquer à la sortie d'un dîner d'affaires par deux jeunes paumés des Flats, Disco et Godwynn. L'algarade tourne au fiasco et Roxy en profite pour abattre froidement son conjoint, persuadée que les deux braqueurs en fuite seront considérés coupables. Sa vie qu'elle espérait dès lors plus radieuse prend une tournure autrement différente lorsqu'elle s'aperçoit que son mari devait un paquet d'argent à de nombreuses personnes peu recommandables dont Billy Africa. Ex-policier, mercenaire employé en Irak par Joe, Billy revient au Cap pour récupérer la somme qui lui est due. Argent qu'il se sent obligé de verser à la veuve de son ancien coéquipier assassiné de manière effroyable par Pyper, un psychopathe désormais incarcéré à la prison de haute sécurité de Pollsmoor et qui n'a pour seule obsession que de faire revenir son épouse « Disco » à la « maison ». Le cauchemar commence…



Blondie et la mort dissèque une Afrique du Sud exsangue, minée par la drogue, les gangs et l'appât du gain facile. Roger Smith, par la noirceur et le désespoir de son propos nous donne une réalité au combien plus sombre et tourmentée de sa nation que celle présentée par son confrère sud-africain Deon Meyer. Cette violence gratuite, quotidienne semble inimaginable et fait particulièrement froid dans le dos.



Un roman sombre, haletant, oppressant, parfois à la limite du soutenable, portée par une écriture crue et rugueuse, toujours sur le fil, qui dépeint la désespérance des Flats tout en étant une ode passionnée au Cap. Un nouveau conteur sud-africain est né. Mais attention, âmes sensibles s'abstenir.

















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Pièges et sacrifices

Au Cap, en Afrique du Sud, le racisme fait toujours rage. Alors lorsque Chris, fils d'une riche famille blanche, assassine une jeune fille, sa mère décide de faire accuser à sa place Lyndall, le fils drogué de sa femme de ménage noire. Mais cette affaire, classée rapidement par la police, fait ressurgir chez Lane Mike, le père de Chris, un sentiment de culpabilité longtemps enfoui et chez Louise, la sœur de Lyndall, un esprit de vengeance. Personne ne sortira vraiment indemne de ces pièges et sacrifices...

Je remercie Babelio et les éditions Calmann-Lévy pour m'avoir permis de découvrir cet auteur sud-africain.

Je me suis vraiment laissée prendre par ce roman noir. Je me suis plongée dans l'intrigue et dans l'ambiance du Cap où perdure encore des traces de l'Apartheid. Mais ce qui m'a vraiment plu, c'est la psychologie des personnages. Chris et Beverly, sa mère, sont détestables dans leur sentiment de toute puissance dû à leur argent. Mike, soumis à sa femme, a bien du mal à trouver sa place, à s'affirmer : c'est un être complexe et tourmenté. Quant à Louise, elle est prête à tout pour mettre à jour la vérité sur cette sordide soirée, quitte à dépasser les limites.

Une très bonne découverte !
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La vérité même

C’est la 4ème de couv’ qui m’a interpellée, promettant suspens et action. En préparant mon article, il apparaît que James Rayburn est le pseudo de Roger Smith auteur sud-africain de polars versés dans l’extrême violence tels Mélanges de sangs ou Un homme à terre. Ça promettait…



Et en fait, le style n’est pas le même. Il est plus soft. Attention! Plus soft ne signifie qu’on s’endort dès les premières pages! Au contraire, c’est une fuite en avant à la Jason Bourne au féminin qui démarre sur les chapeaux de roue!



Avec un handicap de taille, une petite fille.

Kate Swift croyait en son travail à la CIA jusqu’à cette décision qui a mené à la mort de son époux. Elle a rendu coup pour coup, est considérée comme un traître à son pays et essaye tout de même de vivre dans l’ombre avec sa fille.

En intervenant dans une fusillade, son portrait se retrouve dans tous les médias et la discrétion qu’elle voulait sienne vole en éclats.

Kate doit fuir de nouveau. Pour sauver sa vie et préserver celle de sa fille… Mais surtout pour échapper à celui qui la hait plus que tout, Benway.

En qui aura-t-elle encore confiance?



Comme je le disais, c’est une course poursuite haletante. L’action est au rendez-vous, on ne s’ennuie pas: on fuit, on traque, on parle stratégie, on attaque, on se défend et parfois, on se baigne et on bronze (oui, oui, ça arrive!) pour recharger les accus. Mais le danger règne, le repos ne s’éternise jamais bien longtemps. L’action est omniprésente avec son lot de rebondissements et de suspens et les pages défilent à toute allure.



Kate est une Jason Bourne en jupette qui doit, de surcroît, protéger son enfant. Pas facile d’avoir dû renoncer à un métier qu’elle avait et qu’elle a toujours dans la peau mais fuir n’est pas une vie. Elle avance courageusement car elle n’a pas le choix mais on sent qu’elle est épuisée émotionnellement. Elle voudrait croire en un peu de paix mais elle n’est pas conditionnée à la savourer. Certaines personnes ont une propension au bonheur mais elle semble avoir perdu cette faculté en même temps que la vie de son mari. C’est un personnage profondément attachant et humain, une alliance intime de force et de fragilité, que j’ai beaucoup aimé.



Son principal ennemi est Benway, ponte désavoué de la CIA suite aux révélations de Kate, et il exprime toutes ses perversions dans sa vengeance, dans tous les excès alors que Kate lutte pour retrouver la paix et défendre sa vie. Mais de proie, elle va rebondir pour être la prédatrice.

Alors franchement, je dois dire que si Benway est un personnage antipathique, carriériste ayant utilisé les arcanes du pouvoir et sa position au sein de la CIA pour ses ambitions égotiques, pervers et tordu, mari abusif torturant son épouse, savourant son emprise sur les autres et autres joyeusetés qui symbolisent parfaitement le grand méchant devant l’Éternel qu’on a réellement envie de claquer, j’avoue qu’il m’a bien fait rire malgré moi!

Pauvre petite chose aux souliers ridicules qui a bien du mal à toucher terre! Oui, je me moque!

Quelques descriptions autour de ce personnage ont été bienvenues et ont apporté une touche d’humour rafraîchissante dans ce climat bien tendu!

Et j’ajoute que la fin de l’histoire pour ce personnage est d’une cruauté juste et jouissive!



Les personnages de Danvers, vieux de la vieille, en fin de vie, revenu de tout mais toujours prêt pour un baroud d’honneur, et de Hook m’ont émue également car ce sont des hommes engagés par idéalisme, un idéalisme écorné par la réalité des actions menées. Danvers reste lucide des alliances et mésalliances, des dettes d’honneur et des mensonges de convenance alors que Hook, agent de terrain, orfèvre de la séduction et du paraître a été détruit par un excès de confiance qui a coûté des vies. Beaucoup de vie. C’est une chose de mentir et manipuler pour son pays, s’en est une autre de voir la mort en face.



J’ai adoré cette immersion dans le monde des agents secrets car l’auteur a émaillé son intrigue d’un ensemble de portraits et de flash-backs analysant tantôt finement tantôt dans de grandes tirades enflammées le leitmotiv de ces hommes et de ces femmes engagés au plus près de leur pays.

Le patriotisme porte certains jusqu’à la fin de leur existence alors que d’autres s’épuisent, désabusés devant les trop nombres entorses infligées à leur conscience.

Certains se fichent comme de leur première chemise de l’amour du pays pour ne voir dans leur métier qu’un moyen de briller, de dominer, en une gloriole aussi brillante qu’éphémère.



Des hommes et des femmes, des trajectoires individuelles que nous, lecteurs pouvons condamner, justifier ou excuser. Mais l’auteur n’est pas tendre non plus envers l’impérialisme américain et les ombres qui hantent les couloirs du Pentagone ou du Bureau ovale.

C’est une critique caustique et acerbe mais ô combien juste de la politique extérieure des États Unis quand une prise de distance objective permet une vision globale de l’action des States dans le monde.

Il associe ainsi le regard extérieur de tout un chacun et celui, intérieur, des principaux acteurs de ce monde obscur de l’espionnage et tout cela en déroulant à vitesse grand V, son intrigue.



Il a même eu le temps, entre deux vols et deux continents, de glisser un sujet très intéressant sur la manipulation de masse par les médias. Complice volontaire ou pas, un journaliste capable de tout pour avancer sous les lumières, créer le buzz, alimenter un scandale, reste inconscient des enjeux et du danger que représente ses révélations aux grand public avide de scandale. L’intégrité des médias est ainsi mise en souffrance et nous interpelle dans leurs rôles dans notre quotidien et le grand jeu mondial.



Et pour terminer, un final en demi-teintes, pas de happy end mais un espoir pour couronner un thriller nerveux et captivant. Pas de bluette mais la dure réalité des sacrifices arrachés à l’être humain…



Excellent. J’ai adoré cette lecture pour cette aventure trépidante, à 100 à l’heure, pure adrénaline en pages, mais aussi pour les sujets plus sérieux et actuels touchant l’espionnage et les enjeux géo-politiques qui agitent notre société.

Je préfère la plume caustique et passionnée essentiellement basée sur l’action de James Rayburn que celle de Roger Smith, davantage brute et violente…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Blondie et la mort

Direction l’Afrique du Sud mais oubliez les plages et les quartiers chics du Cap, l’auteur vous invite à une immersion au coeur des Flats, le pire ghetto de la ville avec au programme guerre des gangs, drogue et corruption à tous les niveaux sur fond de misère et de crasse… Pas top pour le tourisme mais c’est bel et bien une autre réalité sud-africaine.



Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir… Bien vu mon petit Johnny, ça résume parfaitement l’ambiance de ce bouquin. Vous voulez de la noirceur ? Roger Smith vous en sert à la louche avec une ambiance d’une absolue noirceur, où l’espoir n’a plus sa place. On retrouve la même noirceur dans l’âme de certains personnages qui n’ont plus une once d’humanité (je pense notamment à Piper).



La peur, elle viendra un jour pour te bloquer le cœur. La peur, elle fait l’amour avec l’horreur… C’est pas faux Johnny, mais maintenant tu fermes ta gueule ! La peur, presque palpable chez de nombreux protagonistes (Roxy, Disco et même Billy) de cet opéra de sang et de mort. Une peur qui baise avec l’horreur, éparpillant les cadavres à tout va.



Alors quid de l’empathie dans cet enfer ?

J’en ai eu pour Roxy même si c’est elle qui a été lle déclencheur de tout ce bordel ; certes elle a flingué son mari, mais franchement il ne méritait pas mieux (à part peut être souffrir plus longtemps, elle aurait dû lui vider le chargeur dans le ventre).

Billy aussi a su me toucher, lui aussi au départ était motivé par de bonnes intentions, pris dans l’engrenage meurtrier, il s’est adapté et a réagi en conséquence… réaction qui a causé un max de dommages collatéraux.

Aucune sympathie par contre pour Disco et encore moins pour Piper. Les autres personnages sont des seconds couteaux, je ne m’attarderais donc pas à en faire l’inventaire.



Aucun doute c’est du lourd, du très lourd même ! Un summum de noirceur servi par une écriture crue, sans fioriture, comme si l’auteur trempait sa plume dans un mélange de sang, tripailles et vitriol. Pour une découverte c’est une sacrée découverte, âme sensible s’abstenir… Contrairement à ce que vous pourriez penser en me lisant l’auteur ne fait pas dans la surenchère gratuite ; la mort est trash au fin fond du ghetto, pire encore quand, par un effet domino savamment orchestré, les Flats menacent de s’enflammer.



Incontestablement un livre coup de poing et coup de coeur, le genre de truc qui vous prend les tripes et les vrille jusqu’à en extraire la dernière goutte de substance vitale.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Blondie et la mort

Tres violent, sans doute à l'image des ghettos sud africains, mais sans imagination et avec un style qui se veut direct mais ne parvient qu'à être vulgaire. Tout est moche et crasseux !

L'intrigue embarque des personnages aussi pourris que dangereux, qui se cherchent pendant les trois quarts du livre, avant d'être éliminé violemment ! Des flics et des ex-flics, des gangsters des ghettos et de riches marchands d'armes, mais pas vraiment de suspens ni grand chose de crédible !

J'ai abandonné à la moitié du livre...
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La vérité même

La vérité même de James Rayburn (pseudonyme de l'auteur Roger Smith) m'a été envoyé par net galley et les éditions Calmann-Lévy.

La vérité même est un roman d'espionnage, genre que je connais mal, mais dont le résumé me tentait beaucoup.

Kate travaillait pour la C.I.A jusqu'à la mort de son mari, depuis elle est en fuite. Mais pas toute seule car elle est la maman d'une fillette. Quand une fusillade survient dans l'école de sa fille, et qu'elle abat les tueurs, elle se dépêche de quitter les lieux avant qu'on ne la reconnaisse ! S'en suit une fuite désespérée vers le Canada, en espérant ne surtout pas être retrouvée... Mais avec une petite fille sur les bras il est évident que ce n'est pas si facile que ça de disparaître...

J'ai apprécié ce roman, il y a énormément d'action, du suspense, des rebondissements..

J'ai aimé le personnage de Kate.

C'est un roman réussi, qui se lit très facilement. Une fois que je l'ai commencé, difficile de le lâcher.

Je lui mets quatre étoiles :)
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Le Sable était brûlant

J' ai été captivé de bout en bout par ce récit terrifiant , poignant , désespéré ,sombre , nerveux , impitoyable , ......qui offre au lecteur la vision apocalyptique d' une Afrique du Sud post-apartheid gangrénée par la maladie , la corruption généralisée, les croyances archaïques criminogènes , les haines ancestrales inextinguibles , une injustice sociale criante , la pauvreté du plus grand nombre et surtout une extrême violence tournée essentiellement vers les femmes et les enfants.
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Mélanges de sangs

L'office de tourisme du Cap devrait mettre un contrat sur la tête de Roger Smith!

Celui-ci n'a aucune pitié pour décrire les Flats, leur violence quotidienne devenue si présente qu'elle en est banalisée, les ravages de la drogue, les viols, les enlèvements... Charmant patelin où la vie ne vaut rien et les morts s'accumulent. Bien sûr, il y a beaucoup de romans emplis de plus de violence, comme Le Livre Sans Nom mais ce qui est terrifiant ici, ce sont les statistiques du Cap qui rendent Mélanges de sangs si réaliste par rapport à des oeuvres fantaisistes.

Plus qu'un roman policier, il s'agit ici d'un roman noir. Dès le début,nous savons très bien qui a tué qui, et les flics s'en moquent pas mal! Gatsby Barnard, policier corrompu au delà de tout ce qu'on peut imaginer ne cherche que le meilleur moyen de faire du fric, et Disaster Zondi, enquêteur zoulou venu de Johannesburg, qu'à faire tomber Barnard pour corruption!



L'écriture met en valeur une histoire très sombre, poisseuse de sang et de malchance qui vous enfonce la tête sous l'eau, de rédemption impossible et de secondes chances torpillées. C'est terrifiant et puissant et plutôt addictif, et aussi dépourvu d'espoir que la vie dans les Flats!
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Mélanges de sangs

On m'a donné ce roman. Je ne lis pas de polars en général, mais celui-ci m'étant tombé entre les mains, ne connaissant pas l'auteur, pourquoi ne pas essayer ?

J'ai failli laisser tomber dès les premières pages, tant la violence m'a saisie. Je ne pourrai jamais lire ce genre... et puis je l'ai repris quelques jours plus tard et j'ai été happée par la noirceur, l'horreur, les crimes atroces, les personnages hors du commun et finalement je suis allée jusqu'au bout.. et oserai- je le dire,alors que je déteste les êtres malfaisants, j'ai avalé tout le roman en trois ou quatre séances de lecture et découvert un auteur..

Je ne sais si je lirai d'autres polars, celui-ci m'a en quelque sorte assénée mais je ne l'ai pas regretté.

C'est vraiment un bon roman dans le genre,à l'intrigue haletante, au style acéré.J'ai lu toutes les critiques des lecteurs Babelio et suis entièrement d'accord.
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Mélanges de sangs

« L’Afrique du Sud semblait un bon choix : infrastructures de pays occidental pour ceux qui en ont les moyens, mais société assez chaotique pour passer inaperçu. »



Qu’on se le dise, Roger Smith n’écrit pas des polars pour petites filles modèles, ni de promo pour le tourisme dans son pays.

Après le sable était brulant, Le piège de Vernon, et pièges et sacrifices, je croyais être rompue à l’univers de ce monsieur… et bien, figurez-vous que c’est loupé. Et dire que cet opus est son second ouvrage. J’en aurais presque peur de lire le dernier de ma pile….. Il se pourrait bien qu’il prenne le vol pour Le Cap, histoire de se mettre dans l’ambiance !!



Bienvenue à Cape Town ; ses villas de luxe à flanc de montagne, et Les Flats où s’entassent noirs et métisses cumulant pauvreté, toxicomanie, et violence de tout ordre.

On y ajoute un flic pourri jusqu’à l’os, un ex-détenu qui s’accroche dur comme fer à sa nouvelle ligne de conduite pauvre type malmené qui n’a que sa chienne pour adoucir un quotidien bien sombre…



Bref, tous les contrastes d’un pays aux mille et une facettes.

De cette ville, Roger Smith dresse un tableau violent et cruel… pas très engageant, mais sans doute pas très éloigné de la réalité ; en tout cas de ce qu’a connu l’auteur.



Sa plume est incisive et sans détour. Roger Smith nous embarque dans une myriade de personnages chaotiques, écœurants pour certains, attachants pour d’autres. Benny Mongrel, est celui pour lequel j’ai le plus de bienveillance, celui qui me touche le plus. Il en va aussi de ces oubliés des Flats.

Dans cette noirceur, Roger Smith glisse malgré tout une note d’espoir. Dans ce pays dominé depuis des lustres par les blancs, une "élite noire " parvient à se détacher et à s’élever. Zondi, même s’il n’est pas tout blanc, fait partie de ceux -là.



Roger Smith est une voix qui compte dans la littérature policière de son pays. Il signe –là un roman puissant, réaliste et addictif. Et qu’il se rassure, la sombre réalité ne me fera pas changer d’avis !


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Un homme à terre

coucher sur les monts Tucson en sirotant une eau de Seltz, debout à côté de sa piscine surdimensionnée ». Où comment annoncer la couleur dès la première phrase d’un roman. John et sa femme Tanya vont se faire braquer à domicile par trois hommes déterminés. Des tueurs.



Je n’ai même pas envie d’en dire plus. A part peut-être que les apparences sont parfois trompeuses. John est en Arizona depuis dix ans et gagne très bien sa vie en vendant des aspirateurs de piscine. Il a quitté l’Afrique du sud avec un joli pactole, laissant derrière lui un passé trouble. Tanya l’a accompagné mais elle déteste l’Amérique et son mode de vie. Le couple bat de l’aile malgré la présence de Lucy, leur fille de neuf ans. Et John a eu le malheur de tomber amoureux de sa sculpturale assistante, Grace. Maintenant, trois braqueurs débarquent chez lui sans crier gare, et c’est tout sauf un hasard…



Un homme à terre n’est pas un roman noir, c’est un roman plus que noir. Tellement sombre et désespéré qu’il vous donne la nausée. Roger Smith ne prend aucun gant. Il ne cherche pas midi à quatorze heures et fonce droit au but. Pas besoin de tergiverser, la violence est là, brute, insupportable, poisseuse. Une violence montrée sans complaisance, sans aucun désir de l’esthétiser, même si la scène finale est clairement Tarantinesque. Ce n’est pas un roman cool et affriolant, c’est un roman glauque, sans issue, d’un pessimisme absolu.



Impossible de rester insensible devant cette manière sans concession de mener l’intrigue, de présenter une galerie de personnages tous plus dégueulasses les uns que les autres. On alterne entre le passé de John en Afrique du sud (cauchemardesque) et son présent américain où, sous le vernis de la réussite sociale se cachent de lourds secrets. Je vous avoue que j’ai failli ne pas aller au bout. Je voyais trop le coup venir, cette fin inéluctable qui me laisserait ko debout avec en bouche un goût de bile impossible à ravaler. Et puis j’ai cédé devant ce le jusqu’au-boutisme assumé de l'auteur, un jusqu'au-boutisme déroulé dans une langue précise, lapidaire, là encore sans fioriture, et qui vous force à regarder « la banalité du mal » et les versants les plus obscurs de l’âme humaine les yeux dans les yeux.



Une expérience de lecture qui bouscule, secoue, interpelle. Et dont je vous mets au défi de sortir indemne.


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Blondie et la mort

Avec son premier roman "mélanges de sangs" Roger Smith nous avez scotchés et fait une entré fracassante dans le petit monde du noir et du polar. Gageant que ce second opus soit tout aussi réussi.

Mais alors que nous raconte Blondie et la mort



Dans la province du Cap, Roxy Palmer, une ancienne top-modèle, et son mari Joe, trafiquant d'armes, sont kidnappés par Disco et Godwynn. Alors que Joe est tué violemment, Roxy est poursuivie par ses ravisseurs et par Billy Afrika, à qui son mari devait une importante somme d'argent.



Une nouvelle fois il nous embarque avec lui dans les Flats, les townships du Cap, où le quotidien est rythmé par la guerre des gangs. Dans cette banlieue pauvre du Cap, à quelques kilomètres à peine du centre touristique de la deuxième ville d'Afrique du Sud, le crime règne en maître absolu. Il nous en fait une terrifiante description.

Là-bas les jeunes gens ont cette culture du gangstérisme et de la violence. Dans les Flats c'est un tel flot intarissable d'armes et de substances illicites que aucune autorité n’est arrivée à en venir à bout. Ici le mal trouve sa racine dans les inégalités économiques et sociales héritées du régime d'apartheid. Le gang devient une famille. Et s’ils sont redoutés, ils sont aussi admirés par des jeunes en situation d'instabilité et privés de toute espérance sociale.



Torture, meurtre et corruption c’est le lot quotidien de toute une génération. Et les personnages de Roger Smith sont à cette image, cruels sans une once de pitié mais ils ont peur aussi, car ici ils jouent les vies tous les jours que dieu fait. Avoir un tant soit peu d’humanité ici c’est crever à coup sur la gueule ouverte. Tuer avant de se faire tuer. Et pour rendre toute cette horreur, toutes cette violence le style cru, épuré et direct de Roger Smith est parfait. Juste factuel, sans surenchère, pas besoin ici la vie s’en charge elle-même. C’est sombre, c’est noir mais c’est beau. Et la nation actancielle ne fait as dans la nuance surtout quand même aujourd’hui tu es né noir.

Alors oui ce second essai de Roger Smith est réussi, tout autant que le premier. Il nous bouscule, nous percute, on s’en prend plein la gueule mais on n’en redemande car « Blondie et le mort » à l’instar de "Mélanges de sangs" est un immense coup de cœur, oui un uppercut en plein cœur !


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Un homme à terre

Un homme à terre, ce pourrait être moins grave qu’un homme à la mer, non ?



Et bien après avoir lu ce roman, je peux vous dire que John Turner a beau avoir été sur le plancher des vaches, sa vie a pris l’eau de toute part et qu’il a eu l’impression de se noyer dans sa merde, dans son passé, dans ses péchés et je pense qu’il aurait mieux aimer sombrer dans l’océan plutôt que lors de cette horrible soirée mémorable.



D’ailleurs, notre John Turner, en a vécu d’autres, de putain d’horribles journées ! Mais ici, je pense qu’il vient de décrocher le pompon ou que la Madame La Poisse l’aimait vraiment bien car si ce n’était pas la première fois qu’elle lui collait aux basques, mais là, elle lui a offert l’apothéose.



Ceci est un roman violent, à ne pas mettre entre toutes les mains, ni sous tous les yeux. Moi même j’ai trouvé que, à un moment donné, on sombrait dans la surenchère de violence, qu’elle n’était absolument pas justifiée et j’ai déconnecté lors d’un chapitre particulièrement gore.



Roger Smith ne tourne pas autour du pot quand il vous livre un récit, ce n’est pas son style, il donne même l’air d’être de mauvais poil envers ses personnages, tant il va nous en brosser un portrait peu flatteur. Et pourtant, John a beau être une belle enflure, on l’apprécie quand même et on se dit que non, il n’avait quand même pas mérité pareil traitement !



Quoique… Au fil des pages, on se demande s’il n’a pas mérité ce qui vient de lui tomber sur le râble. J’avoue que je n’ai toujours pas tranché si oui ou non il le méritait vraiment…



Deux histoires se croisent et s’entrecroisent, en alternance dans les chapitres : une qui s’est déroulée en Afrique du Sud, il y a 10 ans, quand John Turner était un alcoolique drogué, dealeur, une loque, une lavette et que sa future femme, Tanya, était une suceuse de queue (elle n’a pas changé) défoncée et maigrichonne.



Il s’est passé un truc horrible en Afrique du Sud, dans la ville de Jo’Burg (Johannesburg)… Si vous lisez ce roman, vous ne pourriez pas y échapper.. Faudra vous accrocher.



À vous de juger si John Turner est coupable ou la victime d’un flic corrompu et des ravages des différentes drogues mélangées à du Jack’s. Ou le contraire (le Jack’s mélangé à des drogues). Pour moi, il bénéficie de circonstances atténuantes. Bien que…



Mon jugement restera en balance indéfiniment car John Turner n’était certes pas tout blanc, mais pas tout noir non plus. Sa rédemption, il tentait de la faire du mieux qu’il pouvait. Et sa femme, ma foi, n’était pas une sainte non plus.



L’autre récit, c’est celui de maintenant, en Arizona, là où il vit avec Tanya et leur fille, Lucy. Sa vie et celle de sa femme vient de basculer dans l’horreur, dans l’indicible et au fur et à mesure du récit, nous serons nous aussi frappé par ce que nous apprendrons.



J’avoue avoir eu un peu de mal au départ, avec cette alternance de chapitres car elle est si bien réalisé que la fin d’un est le commencement de l’autre, une sorte de prolongement entre ce qui est arrivé au présent et ce qui est survenu au passé.



Franchement, c’est bien fichu, mais au départ, cela avait de quoi me perturber avant que la pièce ne tombe dans mon cerveau.



Au final ? Uppercut dans ta gueule, dans le plexus, K.O debout. Pas de temps mort, pas de Bisounours, pas de répit, pas de pitié.



Oui, Roger Smith est sans concession aucune pour ses personnages : ce ne sont pas des héros, John Turner encore moins et Tanya, son épouse, on aurait bien envie de la flinguer tant c’est une chieuse de première et une mère horrible envers sa fille, Lucy.



Un roman violent, un roman qui nous parle aussi de l’apartheid, de l’Afrique du Sud que vous ne verrez jamais dans le "Guide Du Routard", une écriture réalisée avec des flingues, trempés dans du sang et du gore, là où j’ai moins adhéré.


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Pièges et sacrifices

Voilà bien un roman noir que le ministère du Tourisme d’Afrique du Sud doit désapprouver ! L’image qu’il donne du pays, et de la ville du Cap plus particulièrement, ne constitue pas une bonne publicité, c’est le moins que l’on puisse dire. Violence, meurtres, drogue, ségrégation raciale, on est loin de l’ambiance waka waka eh eh de la coupe du monde de football en 2010 !



Dans une banlieue friquée et surprotégée du Cap, un jeune blanc commet un meurtre barbare. Ses parents vont se débrouiller pour faire porter le chapeau au fils de la femme de ménage noire, jeune marginal drogué. Un coupable idéal pour quasi tout le monde, sauf pour la sœur du gamin, laquelle va tenter de lui rendre justice.



Le titre du roman (guère approprié d’ailleurs) avait tendance à donner le ton, l’histoire promettait d’être sombre et violente. Elle l’est, même si, côté violence, je redoutais franchement pire. L’intrigue est plutôt efficace, cocktail de manipulation, de vengeance, mais aussi de culpabilité. Mais on ressort de cette lecture un peu sonné quand même, notamment en raison des passages du bouquin se déroulant dans les townships …
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