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Citations de Romain Gary (5294)


Elle avait des yeux où il faisait si bon vivre, que je n’ai jamais su où aller depuis
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Moi ce qui m'a toujours paru bizarre, c'est que les larmes ont été prévues au programme. Ça veut dire qu'on a été prévu pour pleurer. Il fallait y penser. Il y a pas un constructeur qui se respecte qui aurait fait ça.
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Est-ce que nous ne sommes vraiment plus capables de respecter la nature, la liberté vivante, sans aucun rendement, sans utilité, sans autre objet que de se laisser entrevoir de temps en temps?
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J'ai vécu assez longtemps pour voir la mort devenir une élégance de dandy au XIXe siècle et pour reprendre au XXe sa simplicité démocratique en raison du nombre des massacrés.
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– Ce n’est pas une crise comme une autre. Toutes nos structures sont usées. Ce n’est même pas l’économie : nous sommes en retard d’une technologie. L’économie tombe en panne parce qu’elle demeure attelée à une technologie que la rapidité même de son développement a rendue anachronique. Le monde meurt de l’envie de naître. Notre société s’est épuisée à réaliser les rêves du passé. Quand les Américains sont allés sur la lune, on a gueulé que c’est une nouvelle époque qui commence. Mais non : c’était une époque qui finissait. On a œuvré à réaliser Jules Verne : le dix-neuvième siècle… Le vingtième siècle n’a pas préparé le vingt et unième : il s’est épuisé à satisfaire le dix-neuvième.
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Il devait bien y avoir chez les Fleury une infirmité congénitale : ils n'avaient pas la faculté apaisante de l'oubli. J'étudiais, j'aidais mon tuteur à l'atelier, mais rares étaient les jours où une fillette blonde dans sa robe blanche, son grand chapeau de paille à la main, ne vint me tenir compagnie. Il s'agissait bien d'un "excès de mémoire", comme l'avait dit fort justement M. Herbier, et dont lui-même ne devait guère souffrir, puisqu'il se tint soigneusement à l'écart de tout ce qui, sous les nazis, se réclamait si ardemment et si dangereusement du souvenir.
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P 56. « C’est dommage, parce que je suis dans les statistiques et il n’y a rien de plus mauvais pour la solitude. Lorsque vous passez vos journées à compter par milliards, vous rentrez à la maison dévalorisé, dans un état voisin du zéro. Le nombre 1 devient pathétique, absolument paumé et angoissé, comme le comique bien triste Charlie Chaplin. Chaque fois que je vois le nombre 1, j’ai envie de l’aider à s’échapper. Ça n’a ni père ni mère, c’est sorti de l’assistance publique, il s’est fait tout seul et il a constamment à ses trousses, derrière, le zéro qui veut le rattraper, et devant, toute la mafia des grands nombres qui le guettent. 1, c’est une sorte de certificat de prénaissance avec absence de fécondation et d’ovule. Ça rêve d’être 2, et ça ne cesse de courir sur place, à cause du comique. C’est les micro-organismes. Je vais toujours au cinéma pour voir les vieux films de Charlot, avec son petit chapeau et sa badine, poursuivi par le gros zéro qui le menace avec cet œil rond qui vous regarde et qui fait tout ce qu’il peut pour empêcher 1 de devenir 2. Il veut que 1 ce soit cent millions, il veut pas moins, parce que, pour que ce soit rentable, il faut que ce soit démographique. Sans ça, ce serait une mauvaise affaire et personne n’irait s’investir dans les banques de sperme. C’est comme ça que Charlot est tout le temps obligé de fuir, et il se retrouve toujours seul, sans fin et sans commencement. Je me demande ce qu’il mange.
La vie est une affaire sérieuse, à cause de sa futilité. »
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Il croyait vraiment que les gens avaient encore assez de générosité, par les temps que nous vivons, pour s'occuper non seulement d'eux- mêmes, mais encore des éléphants. Qu'il y avait dans leur cœur encore assez de place. C'était à pleurer.
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Chez les personnes, les morceaux les plus importants sont le coeur et la tête et c'est pour eux qu'il faut payer le plus cher; Si le coeur s'arrête, on ne peut plus continuer comme avant et si la tête se détache de tout et ne tourne plus rond, la personne perd ses attributions et ne profite plus de la vie. Je pense que pour vivre, il faut s'y prendre très jeune, parce qu'après on perd toute sa valeur et personne ne vous fera de cadeaux.
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On peut me dire tant qu’on voudra que la liberté, la dignité, l’honneur d’être un homme, c’est seulement un conte de fées pour lequel on se fait tuer. La vérité, c’est qu’il y a dans l’histoire, des moments comme celui que nous vivons, où tout ce qui empêche l’homme de désespérer, tout ce qui lui permet de croire et de continuer à vivre, a besoin d’une cachette, d’un refuge. Ce refuge, parfois, c’est seulement une chanson, un poème, une musique un livre…

Pauvre petite ! Elle ne sait pas que le rêveur, l’idéaliste, que j’étais, l’adolescent prêt à se faire tuer pour la liberté du monde a fait discrètement ses bagages et s’en est allé sur la pointe des pieds, comme un voleur, indifférent et lâche…
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Mais à la fin, tout ce que cette fameuse éducation européenne vous apprend, c'est comment trouver le courage et de bonnes raisons, bien valables, bien propres, pour tuer un homme qui ne vous a rien fait, et qui est assis là, sur la glace, avec ses patins, en baissant la tête, et en attendant que ça vienne. 
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Il faut être dans un état d'équilibre parfait pour ne pas se laisser déséquilibrer par les déséquilibrés.
(p.128)
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J'aime beaucoup l'expression : « Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? » Cela me fait toujours rêver aux autres, à tous ceux qui doivent faire des choses formidables dans la mort, là où tout reste à faire. (p.177)
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Je me ruai sur le caviar. Je ne fis qu'une bouchée du foie gras et du poulet en gelée. Lorsque je mange, je mange. Je ne fignole pas, je ne tourne pas autour du pot. Je m'attable, et à nous deux ! Je n'aime pas, en général, le poulet, qui finasse toujours un peu, sauf lorsqu'il se présente aux girolles, ou à l'estragon.
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Les grandes avenues sans trottoirs bordés de palmiers sont désertes, seules les autos sont habités. p. 19

la plus sûre façon d'avoir les Blancs, c'est de baiser à mort. p. 86

Rien de plus aberrant que de vouloir juger les siècles passés avec les yeux d'aujourd'hui. p.149

Les Noirs paraissent toujours beaucoup plus joyeux et rieurs que les autres, simplement parce que leurs dents éclairent davantage, par contraste. p.178
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J'ai quand même hésité un moment, à cause de ma faiblesse. On ne sait pas assez que la faiblesse est une force extraordinaire et qu'il est très difficile de lui résister.
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Lorsque la Bêtise se fait trop puissante autour de nous, lorsqu'elle glapit, piaille et siffle, couche-toi, ferme les yeux et imagine que tu es sur une plage, au bord de l'Océan...Lorsque la plus grande force spirituelle de tous les temps, qui est la Connerie, es fait à nouveau entendre, j'appelle toujours la voix de mon frère Océan à la rescousse...
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À l'approche de l'Afrique, l'aube balayait l'Océan d'un seul coup d'un bout à l'autre et le ciel était là, soudain, dans toute sa clarté, alors que mon coeur battait encore au rythme de la nuit et que mes yeux croyaient encore aux ténèbres. Mais je suis un vieux mangeur d'étoiles et c'est à la nuit que je me confie le plus aisément.

p. 402-403
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Et puis, dès votre naissance, jeune homme, en dehors de son fils, rien ne l'intéressait vraiment.

(p. 49)
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Finissons-en maintenant avec cette histoire de "canular" : oui, j'en suis un, comme tant de journaux et de chaînes de radio l'ont deviné.
On reconnaît notre état de canular à nos cris défiant toute concurrence, à notre creux qui sonne un avenir toujours futur, et à nos traces de larmes, de sueurs froides et de sang.
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