Citations de Rosa Montero (678)
L’immense majorité d’entre nous s’obstine à changer l’être aimé afin qu’il s’adapte à nos rêves grandioses.
Il y a une phrase géniale d’un humoriste français appelé Arthur qui dit quelque chose comme : “Le problème avec le mariage, c’est que les femmes se marient en pensant qu’ils vont changer, et les hommes se marient en pensant qu’elles ne vont pas changer.”
Nous, les femmes, nous avons ce fichu syndrome de la rédemption.
...nous nous persuadons que nous allons pouvoir le changer, grâce à la baguette magique de notre affection.
C’est pour ça, parce qu’il était très dur et risqué d’avancer seule, que bien des femmes ont assouvi leur soif de succès de la manière traditionnelle, en passant devant M. le curé, en se collant à un mâle comme des sangsues et en vivant le destin de leur homme.
Les contextes révolutionnaires ont toujours été favorables au progrès des femmes. Les moments socialement aberrants ouvrent des fissures dans la trame conventionnelle, par où s’échappent les esprits les plus libres.
Les femmes ont appris avec le temps qu’être comme les hommes n’était pas exactement le plus souhaitable. Et, au lieu d’une Patti Smith, les filles d’aujourd’hui ont une Lady Gaga, qui s’habille en homme, en femme ou en filet de bœuf, selon son envie. Beaucoup plus libre.
Fernando Pessoa l’a très bien exprimé : “La littérature, comme toute forme d’art, est l’aveu que la vie ne suffit pas.”
L’art est une blessure qui devient lumière, disait Georges Braque.
À l’origine de la créativité se trouve la souffrance, la sienne et celle des autres.
“Bien se comporter” dans le deuil. #FaireCeQu’IlFaut. Nous vivons dans une telle aliénation par rapport à la mort que nous ne savons pas comment agir.
Quand un enfant vient au monde ou qu’une personne meurt, le présent se fend en deux et vous laisse entrevoir un instant la faille de la vérité : monumentale, ardente et impassible.
À un certain âge, envisager de faire l’amour avec quelqu’un exigeait une planification et une intendance aussi rigoureuses que la campagne d’Afrique du général Montgomery.
être vieux, c’est avoir un passé irrémédiable et ne plus avoir le temps de le rectifier.
À son âge, chaque jour était un gâchis. À son âge, elle entrait désormais dans le temps des chiens : sept ans pour une année humaine.
Chair perfide, ennemie intime qui faisait de vous la prisonnière de sa défaite.
Trop de colère c’est comme trop d’alcool, cela produit une intoxication qui vous fait perdre la lucidité et le discernement.
C'était ça l'amour, en vérité : avoir quelqu'un avec qui partager ses bizarreries.
Je ne sais pas su tu as déjà perdu une personne aimée et très proche. Quand un mort s’en va, il emporte son monde avec lui. Le sens de son monde. Ses vêtements cessent d’avoir une utilité. Ce manteau qui lui allait tellement bien et qui lui plaisait tellement, n’est plus qu’une fripe absurdement accrochée à un cintre. Ses objets deviennent muets : plus personne ne sait maintenant ce que signifiait cette tasse en porcelaine dans laquelle elle buvait toujours son thé, à quel moment elle l’avait acheté ni ce qu’elle lui rappelait. Ou cette petite pierre polie qu’elle avait toujours à côté de l’ordinateur : sur quelle montagne l’avait-elle prise, dans quelle rivière, pourquoi. Les choses se vident de leur histoire et de leur essence et se transforment en déchets. Les morts ne partent jamais seuls : ils emportent un morceau de l’univers. [p. 215]
Je suis une grande fan des biographies : ce sont des cartes de navigation de l'existence qui nous préviennent des écueils et des bancs de sable qui nous attendent.