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Citations de Ruth L. Ozeki (116)


Comme le monde des romans est une salle du miroir sans fin, ce moment de transformation de l’écrivain en personnage trouve écho dans le lecteur qui ouvre le livre, qui entre dans la salle du miroir, revêt le masque et devient à son tour personnage. C’est pour cela que nous lisons des romans, pour voir nos reflets transformés, pour entrer dans la subjectivité d’un autre, pour vivre à l’intérieur d’une autre peau.
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[Conversation de l'auteure avec sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer:]
"Je ne peux absolument rien faire contre, m'a-t-elle alors répondu. S'il y avait quelque chose à faire et que je ne le faisais pas, j'aurais des raisons d'être triste ou démoralisée. Mais là..."
Elle a haussé les épaules.
"Donc, tu l'acceptes?"
Elle m'a regardée, avec patience.
"Puisque je n'ai pas le choix, a-t-elle dit, alors autant être heureuse."
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Par le passé, la tonte était une humiliation que les femmes subissaient en public. Un châtiment pour celles que l'on accusait d'avoir mené une vie facile. Les fous, les prisonniers et les indigents étaient tondus. Et aujourd'hui, la perte des cheveux pour une femme n'est associée qu'à une chose: le cancer. Est-il pertinent de s'afficher le crâne volontairement rasé devant des patients en chimiothérapie qui, eux, n'ont pas eu le choix? Se pose aussi la question du genre. Pour les hommes, se raser la tête est une chose normale, voire à la mode. Les hommes sont moins attachés à leurs cheveux que les femmes - ou leurs cheveux sont moins attachés à eux. Chez la femme, en revanche, les cheveux sont un facteur d'identité, central dans la perception que cette dernière a d'elle-même...
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Y a-t-il un moment où une femme est officiellement assez vieille pour ne plus se soucier de son apparence?
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[...]il m'est venu à l'esprit que le visage est lui aussi une batterie temporelle, un empilement d'expériences, et je me suis alors demandé ce que mon visage de cinquante-neuf ans révélerait si je parvenais à le regarder trois heures - un temps douloureusement long , en effet.
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La salle du miroir est le lieu où, chaque jour, nous nous confrontons à nos espoirs et à nos désirs, nos illusions et déceptions, notre vieillissement et notre mortalité, et il y a quelque chose d'à la fois doux , triste et extraordinairement courageux dans le fait d'accepter de le faire.
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Le Bouddha a dit que vouloir répondre aux mails et aux messages sur twitter. c'est vouloir balayer le sable sur les rives du Gange.
- le Bouddha a dit ça?
- peut-être pas tout à fait, mais l'idée est là. Il y a des tâches impossibles à realiser, même pour le Bouddha. Même si l'on a onze têtes et mille bras.
- Donc dois je essayer de répondre ?
- Seulement si tes réponses aident.
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Benny n'a plus confiance dans les livres, car ils ne sont pas fiables. Les livres vous conseillent tout le temps, essaient de lire dans vos pensées. Ils vous font faire des choses, des choses que vous ne devriez pas faire. Ils écrivent tous les trucs horribles qui vous arrivent dans la vie, les édulcorent et les révèlent à n'importe qui.
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Les poissons nagent dans l'eau sans pour autant avoir conscience de ce qu'est l'eau. Les oiseaux volent dans l'air, sans pour autant avoir conscience de ce qu'est l'air. L'histoire est l'air que vous humains, respirez, l'océan dans lequel vous nagez, et nous les livres, sommes les rochers, le long du rivage, qui orientent vos courants, contiennent vos marées.
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J'ai fait la promesse de tout te dire, même si tu ne liras jamais ces pages. Les déchirer ne chassera pas la lâcheté que j'ai au cœur, pas plus qu'arracher les aiguilles d'une horloge n'arrêtera le temps.
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- J'ai toujours considéré l'écriture comme l'inverse du suicide. Qu'écrire, c'était comme devenir immortel. Défier la mort, ou en tout cas la devancer.
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Dôgen a également écrit qu'un seul moment est tout ce dont nous avons besoin pour exercer notre volonté et atteindre la vérité. Je n'avais auparavant jamais saisi la portée de cette phrase, car ma compréhension du temps était obscure et imprécise , mais maintenant que la mort approche à grands pas , tout s'éclaire. La vie comme la mort se manifeste dans chaque moment de l'existence. D'un moment à l'autre le corps humain apparaît et disparaît, en permanence, et ce cycle incessant d'éclosions et d'éclipses n'est autre que l'expérience que nous faisons en tant qu'êtres et temps . Ils sont indissociables. Ils ne font qu'un, et même dans une fraction de seconde nous est donnée l'opportunité de choisir et d'orienter notre ligne de conduite vers la vérité ou de l'en détourner. Chaque instant est absolument crucial pour le monde entier.
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Celle que j'ai choisie s'intitule 11.03, un hommage, m'a dit l'Aleph, au tremblement de terre qui a touché le Japon, suivi du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima. A l'intérieur de la boule est enfermé une sorte de poisson-chat qui porte sur sa tête un rocher bien plus gros que lui, qui a la forme du Japon. Il y a longtemps, m'a-t-elle expliqué, les gens là-bas croyaient que les tremblements de terre étaient provoqués par des poissons-chats géants. L'eau, quant à elle, est vert fluorescent - du Gatorade. Cette couleur, censée évoquer des algues radioactives, se veut inquiétante, même si l'Aleph m'a confié que, dans la réalité, de l'eau radioactive aurait exactement la même teinte que de l'eau normale. Lorsqu'on attrape la boule, on ne voit d'abord que le poisson-chat et le rocher au milieu de l'eau verte mais, une fois secouée, une foule de minuscules objets se mettent à tourbillonner. Un pneu de voiture, une bouteille de Coca, un téléphone portable, un ordinateur portable, le tout emmêlé dans un morceau de filet de pêche. Il y a aussi une basket Nike, un canard en plastique, un sac à dos Hello Kitty et quelques morceaux de corps humains, des bras, des pieds coupés. Et puis des trucs plus gros - une moto, un camion, quelques maisons, tout cela dérivant au milieu de ce vert fluide.
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Il se passe parfois des choses étranges dans les bibliothèques. La Bibliothèque municipale est le temps des rêves, beaucoup de gens y tombent amoureux, tout le temps. Tu n'y crois peut-être pas, mais c'est vrai. Les livres sont des œuvres d'amour, après tout. Nos corps ne sont peut-être pas faits pour jouir des plaisirs de la chair, mais même les plus arides d'entre nous, même les moins romantiques peuvent faire de vos rêves une réalité.
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C’est ça, le pouvoir du tambour. Quand vous en jouez, vous créez ce NOW au moment où le silence se change en un son si vivant et si puissant qu’il vous donne l’impression que vous respirez dans le ciel au milieu des nuages et que votre cœur est fait de pluie et de tonnerre.
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C'était le printemps, la pluie avait fait tomber les pétales rose pâle des pruniers en fleur, collés sur le sol mouillé. Dans le ciel, les mouettes tournoyaient en criant, s'engouffraient dans les courants d'air pour monter de plus en plus haut. De là où elles se trouvaient, le parapluie de Benny devait leur apparaitre comme l’œil rouge d'un serpent qui, lentement, se faufilait dans la ville détrempée. Les corbeaux, restés plus bas, suivaient le cortège de plus près en sautant de branche en branche, ou perchés sur les lampadaires et les lignes électriques. L'orchestre était presque au complet, à présent. Tandis que le cortège progressait sous la pluie poisseuse, les musiciens jouaient des hymnes funèbres tout en se passant des bouteilles cachées dans des sacs en papier, laissant dans leur sillage les prostituées et les drogués du coin qui virevoltaient comme des déchets emportés par le vent.
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Un livre doit commencer quelque part. Il faut qu'une lettre, courageusement, se désigne comme première volontaire et se couche sur le papier pour qu'un mot, puisant sa force dans cet acte de foi, suive et lève une phrase dans son sillage. De là, un paragraphe s'amoncelle, puis une page, et le livre est en route, trouve une voix, devient être.
Un livre doit commencer quelque part, et celui-là commence ici.
(Incipit)
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Un livre très bien écrit qui nous entraîne dans la fragilité de ces deux personnes frappées par le deuil et qui réagissent comme elles le peuvent . L'un entendant des voix , les objets lui parlent et l'autre en accumulant les objets .
Tout tourne autour des livres . Il y a même des passages où les livres prennent la parole et raconte leur vision de la situation.
La fin est malgré tout heureuse !
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Les livres auront toujours le dernier mot, même si personne ne les lit.
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Un livre à l'intérieur d'un livre? Cela n'a rien d'étrange. Les livres s'aiment. Se comprennent. Nous pourrions même aller jusqu'à dire que les livres sont tous liés, tenu par un lien de parenté déployé comme les ramifications d'un rhizome sous la conscience humaine, tricotant un monde d'idées.
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