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Critiques de Sacha Guitry (81)
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Quadrille

"Je ne cesse de penser que je ne pense plus à vous!" Sacha Guitry, pour une de ses 5 épouses, ou l'une de ses maîtresses ?

"J'aime trop les femmes des autres, pour me marier."





Les personnages de la pièce:

Carl, un acteur américain, Claudine une journaliste, Paulette une actrice et Philippe, son "fiancé"...





Philippe, l'homme blessé et cocu, avec humour et élégance, était interprété par Sacha Guitry.

Paulette, l'épouse volage le quitte pour un acteur qui fait penser à Pierre Fresnay...

(Qui lui vola Yvonne Printemps, la 2eme épouse de Sacha Guitry...)





Sacha Guitry, dans "Quadrille", se confesse et... règle ses comptes. Quadrille, c'est une arabesque, des entrechats et une valse à deux temps/ hésitation, un festival de mots d'esprit:

( On accusait Sacha Guitry de mysogynie ...)





- "Et vous vous habillez à merveille, Claudine"

- Mon Dieu, Philippe faisant des compliments à une femme. Je suis l'amie de Paulette, votre fiancée...





- Je préfére être fidèle !

( Sacha entretenait des maîtresses, au grand dam d'Yvonne Printemps!)

- "Quand une femme ( Yvonne Printemps) commence à se moquer de son mari, elle n'est pas loin de s'en foutre."





- "Mais, une femme fidèle aussi, c'est cruel, vous savez! On en voit qui se vengent sur leurs maris, des infidélités qu'elles n'ont pas commises ..."





Paulette va-t-elle céder à Carl, le célèbre acteur américain ? Ou revenir vers Philippe, alors que celui-ci est en train de séduire Claudine, (qui fait du charme à Carl...)





"Ayez les yeux grands ouverts, avant de vous marier. Après, tenez les à demi fermés" Sacha Guitry.
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Une petite Main qui se place

Voilà une petite pièce que je trouve vraiment excellente ! Du Sacha Guitry dans tout ce qu'il sait faire de mieux. Comme c'est rafraîchissant, comme c'est plaisant.

La pièce comporte trois actes mais de taille inégale, si bien que j'y vois plutôt deux moments.

Le début de la pièce joue franchement dans le registre de la comédie. L'on y voit Adrien, un bourgeois très aisé de 45 ans qui, pris d'ennui, décide de reprendre la médecine qu'il a étudié dans sa jeunesse mais qu'il n'a jamais exercé.

Ce moment de la pièce me semble avoir été largement inspiré par La Poudre Aux Yeux d'Eugène Labiche et pourrait bien, en retour, avoir largement influencé Jules Romains qui écrivit Knock l'année suivante. On y voit un médecin totalement incompétent prescrire des remèdes qui n'en sont pas à des gens qui ne sont pas malades. Tiens, tiens, effectivement, ça me rappelle quelque chose.

Pourtant, Sacha Guitry n'exploite pas totalement ce filon car ce qu'il l'intéresse, c'est probablement le second moment de la pièce, qui lui est très franchement un vaudeville.

L'auteur joue dans son registre habituel : femme légitime en panne d'amour, ami de la famille aux intentions troubles, mari malheureux en mariage qui pose ses regards ailleurs, sans pour autant se faire beaucoup d'illusions quant au devenir de l'amour en général.

Ici, Adrien jette son dévolu sur la nouvelle domestique, une ancienne couturière, d'où le titre de la comédie.

Cette partie est davantage douce-amère et rejoint les préoccupations éternelles de Guitry face au couple et à la fidélité mutuelle des époux.

Ce qui est appréciable dans cette pièce, outre les réparties habituelles et succulentes de l'auteur, c'est le florilège de jeux de mots et de contre-emplois du vocabulaire qui sont vraiment très présents, à mon sens, plutôt plus qu'à l'accoutumée, ce qui est assez jouissif à la lecture. (Je n'ai pas vu la pièce, peut-être que le rythme de diction ne permet alors pas de les apprécier autant, à voir.)

Donc, une très bonne petite comédie à la Guitry, qui vaut bien la peine qu'on s'y arrête quelques instants. Mais ceci n'est que mon petit avis qui se place, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Faisons un rêve

Sacha Guitry écrit toujours un peu la même pièce. On en a lu une, on en a lu cent. Mais c'est toujours fait avec élégance, c'est toujours fait avec un ton et une plume alerte qui fait qu'on y revient.



Ici, sans grande surprise pour les adeptes de Guitry il est question... devinez un peu... eh oui !... d'adultère, comme dans 98,3 % des cas. Le décor est minimaliste, les personnages s'appellent, Lui, Elle, Le Mari. Rajoutons un domestique, car nous sommes dans l'univers feutré du bourgeois aisé.



C'est un vaudeville doux-amer, en quatre actes, dont deux sont des monologues, ça c'est un peu moins fréquent chez Sacha Guitry. Une femme et son mari ont rendez-vous chez une connaissance. Le mari a des fourmis dans les jambes car il a un rendez-vous galant qui l'attend dans un quart d'heure.



Et l'autre n'arrive toujours pas, qu'est-ce qu'il fait donc ? À bout de patience, le mari est en train de peaufiner un gros mensonge à sa femme qui elle n'est pas dupe du tout. S'enclenche alors une discussion entre eux où ils se promettent de ne pas mettre en doute la parole de l'autre, afin de ne pas savoir quand il y a une belle petite trahison qui se trame...



Le mari s'enfuit donc à son rendez-vous et c'est alors que l'ami apparaît. Il était là depuis le départ, mais il écoutait. Il avait suffisamment surpris de conversation la veille pour comprendre que le mari allait s'éclipser pour rejoindre une poupée quelconque et il a donc tout organisé en conséquence.



Le voilà seul avec elle, lui qui en est amoureux. Amoureux ? Mais l'est-il vraiment ou ne recherche-t-il qu'une aventure ? Il y a tout lieu de se poser la question et elle se la pose. Je m'en voudrais de vous en dire davantage.



En somme, une pièce en quatre actes très classique pour du Guitry, datant de 1916 (c'est donc encore du Guitry premier âge) mais très agréable, bien écrite et parfois drôle où l'on sent poindre à chaque réplique le raffinement, l'esprit et également les angoisses éternelles de son auteur dans sa perception des relations homme/femme.



En outre, souvenez-vous que ceci n'est qu'un avis, un songe, un rêve, c'est-à-dire bien peu de chose...
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Quadrille

Quadrille est un joli petit vaudeville, écrit avec la délectable finesse qu’on connaît à Sacha Guitry, mais avec cette nuance douce-amère et un peu grave qui le démarque des autres vaudevillistes.

En effet, c’est un vaudeville, avec tout ce qui fait son charme, son lot de cocus et de relations adultérines avortées ou cocasses ou incroyablement plus compliquées qu’elles ne le paraissaient au départ, avec les charmes raffinés de la société bourgeoise, avec ses quiproquos à gogo, oui, avec tout ça donc, mais ici il y a plus.

Si l’on creuse un tout petit peu, on s’aperçoit que ce vaudeville sent le vécu, que ce vaudeville sent la vie privée de son auteur.

Si le Philippe de Morannes s’appelait Sacha Guitry et si la Paulette Nanteuil de la pièce s’appelait Yvonne Printemps (seconde épouse de Guitry), alors vous auriez une histoire qui mime la vraie rupture entre l’auteur et sa femme. Si la Claudine André de Quadrille s’appelait en réalité Jacqueline Delubac (troisième épouse de Guitry) vous auriez le calque exact du ressenti d’un homme qui se sent vieillissant auprès d’une femme plus jeune, tel que Sacha Guitry l’était auprès de Jacqueline Delubac.

Il y a donc un je-ne-sais-quoi d’une incroyable sincérité dans cette pièce en quatre actes, quelque chose d’une grande lucidité, quelque chose d’une amertume vécue, quelque chose d’une désillusion réelle sur les relations hommes/femmes.

Très intéressant est le personnage de Paulette Nanteuil car elle est tout sauf une femme facile, elle est sincèrement amoureuse, du moins le croit-elle, mais elle est soulevée, tel un fétu de paille par un raz-de-marée, lorsqu’elle rencontre un homme qui fait frétiller son cœur au-delà de toute limite, au-delà de toute raison, au-delà de tout contrôle. Ce sont ses chairs qui parlent et non plus sa tête, le magnétisme est trop fort, trop inéluctable pour qu’une quelconque barrière, un quelconque verrou puisse entraver une liaison évidente, naturelle, obligatoire.

L’histoire, en deux mots : Philippe de Morannes est le directeur d’une journal de Paris et vient interviewer une star de Hollywood, le bellâtre Carl Hérickson dont toutes les femmes sont éprises. À son rendez-vous, Philippe rencontre Claudine André, une journaliste qu’il a connue il y a quelques années et qui connaît désormais un certain succès en tant que pigiste pour des journaux américains. Philippe est surpris de l’avantageuse transformation physique de Claudine qu’il avait connue plus insignifiante.

Philippe, de son côté, est le concubin d’une actrice en vue, Paulette Nanteuil, qu’il envisage d’épouser… Quatre personnages, deux hommes, deux femmes, tout ce qu’il faut pour danser un quadrille admirable et effectuer de jolies figures !

Très finement observé, très finement écrit, très finement décrit, j’ai pris grand plaisir à cette pièce, sauf peut-être à son final un peu trop convenu. Mais, une fois encore, ceci n’est que mon avis, c’est-à-dire, pas grand-chose.
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Mémoires d'un tricheur

Le propos est enlevé et la prose est légère.

J'ai vu et revu le film, c'est un régal.

Je lis le livre, c'est un plaisir.

Sacha Guitry est dans le ton juste: Badin et sans longueurs ou figures inutiles.

Commencer ces Mémoires d'un tricheur par onze morts avec une morale qui s'ébauche représente déjà une sorte d'exploit.

Au cours de ce court roman joliment illustré par l'auteur, Guitry ne faiblit pas.

Les villes défilent, où le héros affine ses dons d'observations puis de tricheur... Avant de succomber au jeu: subtile nuance que son très très bref passage à la guerre aura déterminé.

Le récit est bref, mais d'une densité aérienne.. on y apprend de quoi est fait le parisien et le monégasque. La différence peu visible mais fondamentale, aussi entre riches et riches.

L' argent? selon le narrateur, il est fait pour être dépensé et non thésaurisé.

Le tricheur? il se doit d'être seul pour ne faire souffrir ni femme ni enfant!

Sacha Guitry déroule une moralité qu'au premier abord on qualifierait de douteuse mais qui s'avère assez saine et surtout jouissive.

Alors oui, ces Mémoires d'un tricheur ne sont pas dispensables à lire. met rafinné d'un auteur à l'intelligence aussi déliée que créative et partageuse.
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On passe dans huit jours - Librairie Théâtrale

Ce tout petit opuscule, presque un programme de Théâtre, est signé Sacha Guitry.

C'est un minuscule morceau de scène ou plutôt de l'envers de celle-ci.

Puisqu'il s'agit d'une conversation, à chaud, entre le directeur du théâtre Poissonière, l'auteur Edmond Gainery, le régisseur et l'actrice Fanny Talmont.

La "générale" est prévue pour dans huit jours.

Et les répétitions se continuent dans le calme et la bonne humeur.

Voire !

Le directeur est dubitatif. L'auteur est trop exigent à son goût.

Le régisseur est débordé et l'actrice franchement mauvaise.....

Je dois d'avoir découvert cette pertinente petite pièce à une auditrice de "radio-Babelio" dont la devise est qu'un livre partagé ou donné, c'est beaucoup mieux qu'un livre isolé ou oublié.

Elle n'a qu'une "Paroles" et je l'en remercie.

Les quelques minutes qui suffisent à lire ce petit ouvrage de Théâtre sont illuminées par l'humour tendre et ironique de Sacha Guitry.

L'on y ressent un vif plaisir d'entrer, ou du moins d'en avoir l'impression, dans l'intimité du maître au travail.

Car comme à l'habitude, même s'il n'est pas nommé et s'il ne tient pas le rôle, il semble que Sacha Guitry se met, une fois de plus, lui-même en scène.

Ce petit morceau très plaisant a été représenté pour la première fois sur la scène du Théâtre des Variétés en 1923.

Il a été depuis joué et rejoué inlassablement par de nombreuses troupes qu'elles soient professionnelles ou non.

C'est qu'il contient tout l'esprit du Théâtre de Guitry.
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Deburau

"Deburau" est une comédie, en vers libre, en quatre actes et un prologue.

Elle a été représentée, pour la première fois, en février 1918, sur la scène du théâtre du Vaudeville et reprise, en octobre 1926, au théâtre Sarah-Bernhardt.

C'est un petit chef d'oeuvre, un hommage rendu au Théâtre.

"Il y avait un pauvre mime nommé Deburau.

La gloire et l'amour lui vinrent le mêle jour.

La gloire et l'amour le quittèrent le même jour"...

La figuration ne comporte pas moins de 70 à 80 personnes parmi lesquelles il y a Victor Hugo, Georges Sand, Alfred de Musset et un petit garçon de dix ans qui joue au deuxième acte le rôle de Charles Deburau.

Le rideau s'ouvre, en 1839, sur l'extérieur du théâtre des Funambules.

L'aboyeur, s'approchant de la rampe, parle au public :

-Ô peuple de Paris...peuple qui déambule, arrête ici tes pas...voici les Funambules !

Il annonce "Marchands d'habits", une pantomime avec Jean-Gaspard Deburau.

Et voici que le décor représente maintenant l'intérieur du théâtre des Funambules.

On frappe les trois coups...on fait silence...l'orchestre attaque l'ouverture...le rideau, une nouvelle fois s'envole...

Sitôt que la pantomime est terminée, le public enthousiaste ayant longuement acclamé Deburau, la salle se vide de façon bruyante.

Il ne reste sur scène que Mr Bertrand le directeur du théâtre, Robillard, la caissière, l'aboyeur et une dame, fort jolie, qui s'est appliquée à rester la dernière....

La guerre, en 1918, avait suspendu la publication de "La Petite Illustration".

A l'occasion de sa reprise, en 1926, au théâtre Sarah Bernhardt, "Deburau" y fut publié, rejoignant ainsi "Pasteur", "Béranger" et "Mozart".

On y redécouvre avec énormément de plaisir, dans un précieux 174ème numéro, l'intégralité du texte, les critiques d'époque et quelques vieux clichés.
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Le scandale de Monte-Carlo

Il est minuit et demi. Paul Hébert, un jeune homme portant barbe en pointe, fait irruption dans une chambre, à l'hôtel de Paris à Monte-Carlo.

Il semble agité, pressé.

Réveillant Rosette, sa jeune compagne, il sépare, en deux tas, une liasse de billets de cent francs et en pose la moitié sur la table de nuit.

Il se rase, donne rendez-vous à la jeune femme, pour le lendemain à l'hôtel Cambon de Paris et s'enfuit précipitamment.

Un temps. Un silence.

Puis d'un coup assez sec pour forcer le verrou qui la fermait, la porte de gauche s'ouvre, laissant apparaître un homme, rasé de frais, en cheveux gris et pyjama rose.

Le comte Armand Davégna, alerté par le bruit, vient à la rescousse !

Un commissaire de police, lui aussi, s'annonce, qui accuse l'homme présent dans cette chambre n° 34, d'avoir triché, il ya a une heure à peine, à l'American-Club.....

Sacha Guitry signe, avec "le scandale de Monte-Carlo", un vaudeville, spirituel, aux dialogues enlevés et piquants.

Il nous offre, à la manière de Jean de la Fontaine, une morale, celle d'examiner avec indulgence les "turpitudes" de nos contemporains.

Dans "Gil Blas", Mr de Nozière écrit que Sacha Guitry, pour l'occasion, ne semblant pas apercevoir de très grandes différences entre les "fripons" et la société dite honorable, veut se rattacher, par son inspiration, à "l'école rosse" que présenta, jadis, le Théâtre libre.

Mais l'humour, l'esprit, le sens des mots et de la répartie de son auteur font de cette pièce un morceau de théâtre drôle, léger et plaisant.

"Le scandale de Monte-Carlo" a été représenté, pour la première fois, le 22 avril 1908, au théâtre du Gymnase, à Paris.

C'est une pièce que l'on redécouvre avec plaisir.



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Mémoires d'un tricheur

C'est exactement ce que je voulais dire à ce professeur :



« Quelle est la première pensée qui peut germer dans la cervelle d'un homme puni pour n'avoir pas triché ?

Tricher !

Parfaitement. »



Donc Monsieur le Professeur, je vous demande de bien vouloir entendre le cri de cet enfant puni injustement... N'en faites pas un tricheur, s'il vous plait.



Je ne vous raconte pas les histoires qui entourent la jeunesse de cet enfant. Oui moi sa mère, je compte aussi ses turpitudes ...onze morts ! « Les raconter – alors que l'on aurait du mal à les compter » ...Je sais bien que cela peut paraître énorme, mais je vous assure qu'il n'avait pas volé les billes.



Pardon ...? Vous n'y comprenez rien ?



Je vous pardonne, c'est pareil pour lui lorsqu'il suit vos cours. Mais s'il vous plait, arrêtez de mettre des mots dans son cahier de correspondance. Je sais bien qu' « un ''mot'', c'est sacré. » Moi-même, je lui dis toujours « on n'a pas le droit de garder pour soi un mot drôle » et les vôtres le sont assurément.



Mais pas autant que ceux de Sacha Guitry.
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Quadrille

"Quadrille" est une comédie en 4 actes, présentée en avant-première le 21 septembre 1937, au théâtre municipal d'Orléans, puis reprise au théâtre de la Madeleine, à Paris.

Philippe, dont le rôle est tenu par Sacha Guitry, se promet d'épouser la prestigieuse actrice Paulette Nanteuil, interprétée par Gaby Morlay.

Il est rédacteur en chef d'un grand quotidien. Elle est sa maîtresse depuis six ans.

Mais elle vient de succomber au charme d'un jeune premier hollywoodien.

Vexé, Philippe veut rompre. Paulette tente, alors, de mettre fin à ses jours.

Contre toute attente, Claudine André, dont le rôle est jouée par Jacqueline Delubac, qui est la confidente du couple, conseille à Philippe le mariage !

Mais quel mariage ?

Puisque Paulette s'enfuit avec Carl !

Et que, ravi, épousant Claudine, Philippe s'écrie :

"On est dans la danse, dansons ! Et quel quadrille !".....

"Quadrille" est un badinage, fait d'un dialogue fin et spirituel, qui tout aussi bien aurait pu verser en sombre drame.

D'un côté la jeune femme coupable qui regrette ce coup de folie engendré par un désir bien vite disparu et de l'autre un jeune homme meurtri dont la confiance aveugle est trompée.

Mais tout est, ici, prétexte à numéro d'acteur.

Sacha Guitry use de cette situation pour installer un vaudeville tourbillonnant.

La même année, une adaptation cinématographique est réalisé par Sacha Guitry lui même avec les mêmes comédiens dans leur rôle de théâtre respectif.

"Quadrille" est une comédie, paraissant légère, qui éclaire des personnages hésitant entre vengeance ou pardon, entre rupture et mariage, entre drame ou comédie.

Pourtant Sacha Guitry réalise, ici, une formidable étude de caractères dont seul celui du jeune premier américain paraît quelque peu caricatural.
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Je t'aime - La Jalousie

"Je t'aime" est une comédie en 5 actes représentée pour la première fois en 1920.

Seuls les deux personnages principaux, Georges et Denise, elle et lui, interprétés par Yvonne Printemps et Sacha Guitry, sont présents aux cinq actes.

Le rideau se lève sur le cabinet particulier d'un grand restaurant.

Lorsque Georges entre sur scène, un maître d'hôtel, un peu gaffeur et maladroit tente d'y inculquer à son fils les rudiments de son métier.

Georges est un jeune architecte fortuné.

Il vient réserver la salle pour y donner un repas pour 4 personnes.

Denise le suit de près, elle ne le connaît qu'à peine, l'ayant juste entrevu au cours d'une réception donnée quelques jours auparavant.

En attendant le couple des Berny qui va certainement paraître d'une minute à l'autre, Georges commande deux cocktails et au détour de la conversation avoue à Denise que les Berny ne viendront pas et que si elle le veut, tous deux vont dîner en tête à tête.....

A travers cette pièce, Sacha Guitry déclare son amour à Yvonne Printemps.

Les deux héros agissent comme s'ils étaient seuls au monde.

Six tableaux composent ce magnifique morceau de Théâtre : la scène du maître d'hôtel, la scène de la séduction, celle des faux amis, celle des "portraits", celle du parasite et enfin un dernier qui voit triompher l'amour.

Chaque tableau forme un tout et l'ensemble compose une fine et belle réussite.

Le ton est léger, sensible, charmant et teinté de poésie.



"La jalousie" est une petite comédie en trois actes créée en avril 1915 au Bouffes Parisiens. Sacha Guitry est Albert Blondel et Charlotte Lysès est Marthe, son épouse.

Albert, homme généralement d'une grande ponctualité, rentre chez lui avec une heure de retard. Sa conscience lui reproche d'avoir suivi et abordé une jeune femme et il ne sait comment se justifier de son retard. Il est nerveux.

Or, son épouse n'est pas, non plus, rentrée.

Albert s'affole. Il devient soupçonneux.

Sa jalousie est en éveil. Mme Buzenay, en vain, tente de l'apaiser.

A son retour, Marthe doit se plier à un interrogatoire en règle....

Le triangle classique du mari, de la femme et de l'amant ramène immanquablement cette petite pièce au genre du Vaudeville mais la finesse des dialogues et la justesse du monologue d'entrée en scène d'Albert place ce morceau, tout en demi-teinte, bien au-dessus du genre.



Ce recueil regroupe deux belles pièces de théâtre, légères, fines et élégantes.







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Cinéma : Tous les scénarios spécialement écrits pou..

Indispensable à tout admirateur de Sacha Guitry, à tout passionné de cinéma, à tout amoureux de la France (la vraie). On y trouvera les dialogues des films issus de la coopération de Sacha Guitry avec le grand oublié de toutes les nomenclatures: Clément Duhour (cf. infra, article Wikipedia) Texte intégral des fabuleux Si Paris nous était conté et Si Versailles m'était conté... Une soixantaine de photographies... Je m'arrête là pour ne pas tomber dans le ridicule travers des superlatifs façon journaliste dont Guitry avait une horreur féroce.
Lien : https://fr.wikipedia.org/wik..
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Mémoires d'un tricheur

Mémoires d'un tricheur est le seul roman écrit par Sacha Guitry . Publié en 1933 il adapta son roman en film: le Roman d'un tricheur sortit en 1935. Sacha Guitry fut un auteur de théâtre prolifique et un brillant réalisateur de cinéma. Son nom est à présent plus ou moins tombé dans l'oubli , dommage que la verve de cet auteur soit à présent méconnue.

Mémoires d'un tricheur ou l'histoire d'un gamin né dans le Calvados en 1882. Toute sa famille mourut suite à un empoisonnement avec des champignons, il eut la vie sauve car il avait été privé de champignons suite au vol de huit sous dans la caisse de l'épicerie ... Nous le suivrons dans ses années de groom, serveur ,liftier, avant que ne débute sa carrière de tricheur professionnel aux tables des casino. Plein de réflexions sarcastiques émaille ce récit , on y retrouve aussi les thèmes chers à Guitry, les clivages sociaux, les riches et les pauvres, la solitude du narrateur, la politique et la passion du jeu et de la triche.

Un court roman ou une longue nouvelle qui se lit vite et bien le sourire aux lèvres .
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La Poison

- Figurez-vous que dans un bourg comme Briqueville, je trouve trente pour cent de - vous me comprenez - et soixante-dix pour cent de constipés. Ça explique tout.

- Tout quoi ?

- La province.

Briqueville est une petite agglomération de Normandie.

Mme Michon consulte le livre d'ordonnances du pharmacien qui ne s'en offusque pas ou peu pendant qu'il prépare des potions, des cachets et des pilules.

A Briqueville, pas de trésor, pas de quintuplés, pas d'accident !

Personne, en France, ne prête attention à sa population.

Comment se débrouiller pour attirer les touristes qui feraient marcher le commerce ? Et si la fille de Gertrude, simplette, entendait des voix comme sainte Thérèse de Lisieux ?

Paul Braconnier ne supporte plus sa femme, devenue en vingt ans de mariage, laide et alcoolique. Après avoir entendu une interview provocatrice du célèbre avocat Louis Aubanel qui fête son 100° acquittement, Paul se fait recevoir chez lui pour obtenir des conseils afin d'aller tranquillement, lors de son retour à Briqueville, assassiner sa "harpie" d'épouse....

En 1951, Michel Simon est la vedette de ce film, dans lequel, exceptionnellement Sacha Guitry n'apparaitra pas et dont il dira dans le générique :

"On ne m'empêchera pas d'appeler cela du Théâtre...".

Ce texte a "sûrement" inspiré le film "un crime au paradis" réalisé, en 2000, par Jean Becker avec dans les deux rôles principaux Josiane Balasko et Jacques Villeret.

C'est un véritable plaisir que de redécouvrir ce texte, paru initialement aux éditions "Raoul Solar" en 1956, dans le recueil "Sacha Guitry, Cinéma" publié l’excellente maison "Omnibus".
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Cinéma : Tous les scénarios spécialement écrits pou..

Auteur dramatique, Sacha Guitry est, aussi, acteur de Théâtre.

A ce titre, il s'est, d'abord, prononcé contre le cinéma avant d'entretenir avec cet art des relations passionnées, ambigües et parfois quasi-amoureuses.

Finalement, les préjugés de Guitry à l'encontre du 7ème art s'évanouiront rapidement et il réalisera de nombreux films, revendiquant le statut d'auteur complet, ajoutant une couleur de plus à sa palette de talents.

Les éditions "Omnibus", avec ce livre, réussissent plusieurs tours de force.

Le premier est, sûrement, de rééditer et de proposer à la lecture de véritables pièces de Théâtre crées par le maître du genre et devenues pour certaines, comme par exemple "Et si Paris nous était conté", inaccessibles aux petits moyens financiers.

Mettre un livre rare à portée du lecteur et en faire un bel objet est une vraie démarche d'édition. Et c'est un pari que réussit, intelligemment, ce livre.

Cependant, si rassembler, dans un même ouvrage, thématique, toutes ces pièces historiques ou non, dans lesquelles Guitry laisse libre court à sa fantaisie et à son talent, est une idée formidable, elle ne fait pas oublier la présentation, les notes et les articles qui sont ajoutés afin d'éclairer et de resituer cette partie de l’œuvre de Guitry.

Finalement, Ce livre est, tout simplement, un excellent moment de lecture.
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Elles et toi

Ce livre est aujourd'hui à peu près insupportable : misogyne, beauf, tellement représentatif d'une organisation du couple et de la (bonne) société que je ne voudrais plus voir. Et pourtant, ça reste du Sacha Guitry, homme d'esprit parmi les hommes d'esprit.



Ces aphorismes et ces quelques réflexions un peu plus longues sont sensés avoir été recueillis pendant la fin d'une vie de couple : « ces réflexion me sont venues à l'esprit durant notre aventure – car ou bien tu m'as fait penser aux autres, ou bien tu m'en as fait souvenir. »

Et Guitry se lâche : gougeât, mufle, il ne recule devant aucune manière de réduire l'être aimé et les femmes en général au rang de potiche. Le problème, c'est qu'il fait presque toujours ça avec esprit, quelquefois avec élégance. Comme un poète raconterait des blagues sur les blondes ? Moi qui pense avec Desproges qu'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, je ne suis pas toujours sûr de vouloir sourire avec Guitry de ce qu'il dit.

A contrario, j'ai parfois eu l'impression qu'il était un clown triste, qui aurait aimé croire à l'amour éternel, qui sait expliquer la douleur des moments où chacun voudrait croire la vie commune encore possible, quitte à s'accuser de tout, pourvu qu'il puisse garder sa réserve.

Incertitude, donc, mais j'ai du mal à croire à sa sincérité. Mondain un jour, mondain toujours.
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Le trésor de Cantenac.

Le petit bourg de Cantenac n'en finit plus de se désertifier lentement autour de son église du XVIème siècle.

C'est un petit village et comme tous les petits villages de France, il a son poivrot, son idiot, son maire, son curé, son café, son centenaire, sa mercière et enfin sa jolie fille !

Mais à Cantenac, le maire et le curé sont jumeaux, se haïssent et se disputent avec telle énergie que plus personne ne fréquente ces deux hauts lieux municipaux.

A Cantenac, le café est tenu par un incongru ménage à trois dont l'herculéen amant ne supporte pas que son fluet rival tourne autour de sa maîtresse.

A Cantenac, le centenaire est détesté par ses héritiers.

Depuis la nuit des temps, les habitants se marient entre eux.

Ils s'appellent tous Pidoux ou Lacassagne.

Paul Pidoux aime Virginie, la belle de Cantenac mais n'ose se déclarer.

Virginie est lasse d'attendre. Le baron est las de vivoter.

Cependant le centenaire révèle la cachette d'un trésor sur lequel veille l'idiot du village et ce monceau de pièces d'or ramène le bonheur et la gaieté sur Cantenac....

Le film, réalisé en 1949, a pour prologue, un étonnant générique où quelques personnages du récit viennent proposer à Sacha Guitry un nouveau scénario qui n'est autre que celui du "Trésor de Cantenac".

Sacha Guitry déploie tout son talent dans ce petit bijou de malice, d'humour et d'impertinence.
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Remontons les Champs-Elysées

Un coup de règle appliqué sur le pupitre - et tout bruit cesse dans la salle de classe. "Veuillez multiplier 2 823 749 par 625 283...". Les vingt-cinq petits bonshommes semblent bourdonner tandis qu'ils multiplient.

Le maître est un homme d'une soixantaine d'années, qui n'est pas antipathique. Alors en ce 15 avril 1938, il va entreprendre de conter, à un auditoire ravi, l'Histoire des Champs-Élysées, par le menu, par le détail, suivant ses goûts et sa fantaisie.....

- En 1617 les Champs-Élysées n'étaient que des bois et des marécages, abondamment peuplés de loups, de renards et de sangliers. C'était la forêt de Rouvray, une splendide forêt de chênes.

Et c'est Marie de Médicis, veuve de Henri IV et mère de Louis XIII qui donna l'ordre, un jour, d'y percer une avenue dans l'axe des Tuileries. Cinq ou six cent soldats, placés au pied de cinq ou six cents arbres, devaient tous les abattre au signal convenu. Ce qui fut fait.

Donc l'avenue commença par un coup de Théâtre !

- Vers 1664, on signale aux Champs-Élysées l'établissement de la première guinguette

- 1804, A la nuit tombante, un homme est assassiné par deux malandrins qui le dépouillent de ses quelques sous avant de s'enfuir. C'est un nommé Lebon, modeste inventeur du gaz d'éclairage - depuis des mois, il supplie qu'on éclaire les Champs-Élysées selon son procédé. Mais le conseil municipal a repoussé avec mépris ce procédé nouveau....

Sacha Guitry mêle Histoire, anecdotes et récit familial imaginaire avec toute l'imagination et la fantaisie qu'on lui connaît. Il donne l'impression de s'amuser et de jouer avec les grandes figures historiques comme le ferait le marionnettiste du guignol des Champs-Élysées.

Au final, il nous offre une flânerie, sans grande prétention pédagogique mais agréable et élégante.
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Un tour au paradis - Le renard et la grenou..

Quatre personnages, installés autour d'une table de cuisine, essaient de converser avec les esprits. Mais c'est la plume fantaisiste de Sacha Guitry qui, finalement, fera tourner le guéridon !

"Un tour au paradis" est une comédie en quatre actes.

Elle a été représentée, pour la première fois, en novembre 1933, à Paris, sur la scène du théâtre de la Michodière.

Qu'on nous donne une table, une table ordinaire ...

Qu'on éteigne quelque peu les lumières pour mieux concentrer sa pensée ...

Qu'on pose ses mains, ou plutôt le bout des doigt, sur la table ...

Et que l'on ne parle plus, que l'on ne pense plus à rien ...

la séance peut alors commencer. Le rideau peut se lever !

Maurice Dalmasseau est un riche industriel né à Cherbourg en 1888.

Il va mourir - peut-être -, au deuxième acte, mais que l'on se rassure il ira tout droit au Paradis !

Ce qui, le jour fatal venu, ne sera probablement pas le cas de sa jeune femme Marcelle et de Fernand, un fidèle ami du couple.

Claude Rigal, jeune avocat, ami du couple, propose, ce soir-là, de faire tourner la table ...

Sacha Guitry, avec cette pièce, flirte avec le merveilleux, le fantastique.

Pourtant il n'a pas oublié pas d'y introduire le triangle, si cher à son coeur, du mari, de la femme et de l'amant.

Mais supprimer à un triangle l'un de ses trois côtés fait qu'il s'effondre ...

Il ne faut pas trop dévoiler les ressorts du récit car l'intrigue est inattendue.

Chaque acte est un rebondissement qui amène son lot de surprises, de rencontres, d'esprit et de bons mots ...

La pièce est une pochade, un morceau de scène spirituel et drôle.

Mais derrière l'ironie de l'auteur, se dessine l'ombre l'ombre du mystère que l'on ne peut pas éclaircir.

Et Sacha Guitry, le temps de quelques brèves réparties, reprend son sérieux pour nous faire, peut-être un aveu.

Seulement le temps de quelques brèves réparties, seulement ...









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Ils étaient 9 célibataires

Un nouveau décret de loi limite, en France, les permis de séjour d'un étranger.

Pour un étrangère, qu'elle soit comtesse roumaine, demi-mondaine hollandaise, marchande de guano portugaise ou danseuse exotique, il n'y a pas deux solutions pour rester dans le pays.

Il n'y en a qu'une.

Se marier avec un français !

Jean, industriel sans scrupule, voit tout de suite le parti qu'il peut tirer de cette nouvelle situation et imagine de créer "l'hospice des vieux célibataires français".

Jean fait, à crédit, une publicité d'enfer et loue un petit hôtel à Neuilly.

Ses neufs premiers pensionnaires seront des vieillards, plus ou moins clochards.

Il y a Adolphe - qui a toujours faim mais aime se faire prier, Athanase - faux aveugle qui mendie sur le pont des Arts, Anatole - dépressif, Aristide - magicien pour quelques sous, Antonin - "quémandeur" mondain, Alexandre - vendeur de journaux veuf et esseulé, Agénor - voleur de fruits à l'étalage, Amédée - homme pieux ou pilleur de troncs,et enfin l'extravagant Adhémar Colombinet de la Jonchère.

Jean, devenu leur directeur, expose son idée. Si certaines dames sont prêtes à payer pour obtenir un mariage blanc. Jean partagera la somme avec l'heureux élu. Chacun devant recevoir au moins 25.000 francs....

Écrit et réalisé en un temps record, ce récit à tiroirs mène de front huit ou dix intrigues sans jamais en perdre le fil d'une seule. C'est une fantaisie.

Mais où se cache, peut-être, au détour de quelques répliques, des relents de la Xénophobie dont on a accusé, en son temps, Sacha Guitry.

Il n'en reste pas moins que le texte de "Ils étaient neuf célibataires" est un habile exercice de style et que son adaptation au cinéma vit triompher le couple Elvire Popesco/Sacha Guitry.

Ayant un peu vieilli, ce texte est sûrement à réserver aux inconditionnels du "Maître".
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« Je suis contre les femmes, ----. »

et contre les hommes aussi
contre toutes les femmes
tout contre
surtout la mienne

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