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Citations de Salah Stétié (88)


Le témoin en la circonstance, je veux dire la poésie, elle n’est faite que de parole et c’est bien là sa principale faiblesse au regard de ceux, les plus nombreux, pour qui la parole est une forme améliorée du rien.
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Voici, rose de feu dans la brûlure,
Cela qui donne au feu sa nouaison
Quand l’eau est là, fille de la maison,
Et qu’elle veille avec le feu de la brûlure
Sur le toit et la longue palme des nuages
Allumée par le sang
Au-dessus de la rivière de l’oubli
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Ô Toi, Médecin du coeur et Cime de mon désir,
Accorde-moi l’union en Toi, celle en qui l’âme cicatrise!
Ô ma Fête, ô ma Vie, profuse éternité :
En Toi ma source ; en Toi, mon ivre ressource !
J’ai délaissé tout le créé par espérance
De m’unir à Toi, c’est la pointe de mon voeu !
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Déshabités et perdus de nostalgie, tous attendent la colombe de l'Arche.


(p.152)
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Elle disait : "Que de plaisirs éphémères seront à la source d'épreuves interminables ! Ô Seigneur, n'aurais-tu donc à ta disposition d'autre châtiment que le Feu ?"
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On vit un jour Râbi'a courir, tenant dans l’une de ses mains un seau plein d’eau et agi­tant de l’autre un brandon enflammé. « Où cours-tu ainsi, maîtresse ? », lui demandèrent de jeunes disciples qui passaient par là. Elle répondit : «Avec l’eau, je veux éteindre la Géhenne et, avec le feu, je veux brûler le Ciel. Ainsi Dieu, hors de toute crainte de l’Enfer de la part de Sa créature et de toute espérance du Paradis, sera-t-Il aimé, comme II le mérite : pour Lui-même. » (p. 84)
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Propos de Râbi'a : « Qui a décrit n’a pas été décrit. Comment décrire Celui que tu prétends décrire si, en Sa présence, tu es absent ? Si en Son centre, tu t’es fondu ? Si en Sa contemplation, tu as disparu ? Si, en ta retenue, tu t’es enivré de Lui ? Si, en ton vide, tu t’es laissé combler ? Si, en ta joie, tu es terrifié ? » Puis : « Entre l’aimant et l’Aimé, il n’existe pas de distance. C’est la force du désir qui produit la parole et c’est la saveur qui provoque le besoin de décrire. Qui a goûté sait et Celui qui a décrit n’a pas été décrit. La grandeur frappe la langue de mutisme. L’angoisse révérentielle interdit au peureux de s’exprimer. La jalousie voile les concurrents aux regards. La stupéfaction perpétuée, l’angoisse inévitable, les cœur dérivants, les secrets enfouis, les corps dévastés par la maladie et corrompus, puis l’amour, avec son inflexible pouvoir, devenu l’arbitre des cœurs ! » (p. 71)
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La nuit où la nuit n’est pas est la nuit la plus recherchée.
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L’éclair ne révèle qu’à ceux qui veillent.
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Il n’est d’apparition que dans la disparition.
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… Et seulement les retombées de la neige, habillée de miroirs et de volutes. Désir de ce très pur moment quand la main grandira comme un enfant aveugle pour cueillir à même le ciel un fruit miré, et qui n’est rien. C’est alors que la lumière retournera au sol pour s’endormir, immense, dans ses linges. Pour apaiser sa fièvre, et pour, dans la cascade torsadée, éteindre, avec la rosée, sa crinière.



La lampe, mon amour.
Je te revois dans ce jardin de feuilles. La lune y est légère. Et toi, d’oiseaux tes mains. Amande immatérielle, où es-tu, ma très nue ? Et ce violon de rien, posé sur un très pur lit, fils de la pierre. Nous dormirons ensemble. Entre nous ce violon démesuré. Et qui sera détruit.
Ta lumière enfin enlacée à la mienne comme sont, de cuivre et corde, les objets de la mer. Le temps va se lever. Je n’oublie rien de cela qui nous fut dit entre dentelle et fruit. Ni je n’oublie, quand eut cessé l’orage, le retrait de ta rose chaude, jusqu’aux larmes.

(…)

Tout ce qui compte, tu le sais, est liseré, lisière. Je pense à ce qui tremble. Ce gibier-là, soyeux, est de peau transparente sous l’œil dur des fusils. Le sang aussi, facile à prendre. L’oiseau nous oubliera.
Mais toi, dans ce pays. Noire et dorée comme est la moisson de l’orage. L’épée du vent divisera le sel. Tu seras, mon amour, entrebâillée. Ton sang qui flue garnira l’obscure lampe, irradiera. Tu parleras la langue.
On ne saura jamais ce qui fait la nuit s’éclairer à la noirceur. Un ange est là, avec son dos terrible. Pour protéger nos dos.
Et la rivière aussi est-là, enfouie avec ses ruches. Le temps est au silence.
L’abeille est brève entre l’aube et la fleur.
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Bientôt la fin. Bientôt dira la bouche
Ce que le puits. Qui a les lèvres pures
On le saura. Les mots décideront.
Nous serons allongés dans le simple.

Les uns et puis les autres. Il n’y aura
Personne pour nous toucher. Et si les linges s’usent
Ce sera par des nœuds faits et défaits
Sans nous, sous le vent couvert de pierres

Et qui dira les mots sera ce jour l’aimant
Pour attirer le corps du feu. Et qui
Ne dira rien sera habillé par les mots
D’un autre, dits pour le sauver
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Jardin de l’Un / A
  
  
  
  
Il faut l’escargot il faut le liseron
Il faut le froid feuillage et sa rosée
Les murs aussi posés dans la lumière
Et le tissage de nos mains dans la lumière
Sous l’angle dessiné et blanc des amandiers
Où dorment un peu nos impasses – tout cela
Notre respiration
Qui va dans l’infini se nuire et nous dissoudre

Ici je suis. « La lune est mon enfant » (la lune ?)
Comme cela fut dit
Ma toute nuit si tendre par l’éclat
Très doucement mon épouse, ma fille
Dans ce lit de roches rompues, muscles noués
Lit de violence naturelle et draps du vent
Cirque de pierre malheureuse et conque fille
Sur qui passe et repasse
L’ombre du rapace inconnu de la mort
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L’Enfant de cendre



III

Et l’arc est impossible
Et la flèche est impossible
Et le centre est impossible
Et le cœur est impossible
L’enfant de qui les poumons sont les rosiers
Et la parole où vient s’abriter la neige
L’heureuse courbe de la mort liant la vie
À tout ciel impossible
À la pierre à la pluie
À la pitié de la pierre et de la pluie
À la pierre où toute fin devient pluie
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L’Enfant de cendre



II

La terre autour, celle qui brûle encore
Est si brûlée par la beauté du site
Qu’elle va avec son âme jusqu’aux fleuves
Serrant son linge d’eau profonde et de pensée
Dans l’éclat tendre de l’éclat comme une feuille
Tremblée brillant dans l’eau soudain très longue

Tremblée brillant dans l’eau très longue de l’esprit

Comme une feuille est l’eau précieuse et pure
Où vient briller l’étoile insubstantielle
Fille d’octobre et la voici presque verdir
D’être si seule et visitée du froid
A la fenêtre où la galaxie brûle
Et toute neige au fond de ce goudron

Feuille de givre et de cassante nuit
Epée de la pierre absolue, notre séjour,
Ce petit bois traversé par les fleuves
Cernant la femme et le museau du sein
Venu brûler la neige en sa brûlure
Puis s’endormant avec les yeux impossibles
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Si la Méditerranée a un rôle à jouer dans le monde de demain, celui du troisième millénaire, c’est de rappeler inlassablement cette leçon durement par elle apprise et devenue, par la force des choses, l’objet central de son enseignement – de son rayonnement -, à savoir que l’homme est la question et qu’il est, aussi bien, la réponse, et que c’est l’homme aussi le trajet, le difficile et dangereux trajet, mille embûches et cent pièges à chaque pas, entre la question et la réponse.
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Ce qui, de mes actions, a été rendu visible, je le compte pour rien.
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Dormition de la neige



III

extrait 3
c)

Elle est ici l’amie du feu, elle a
Une ombre sans poussière avec des mains
Et son visage est l’enfant de la neige
Comme une flamme endormie dans la flamme
Elle passe avec son corps ombré de sang
Entre le fleuve et l’autre fleuve – dans
Cela ici qui est mort et maison
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Dormition de la neige



II

extrait 2

Comme un jardin de neige et tous ses fruits
Est cette femme allégée par la flamme
Donnant de ses deux mains le don de neige
A la douleur de ce qu’elle est, au froid
Qui brille aigu comme acuité d’étoile
À peine traversée par le nuage
De la pensée à peine réfléchie
Par cette femme endolorie de monde

Elle est sous la nuée d’inconnaissance
Femme et blessure et blessée qui gémit
Comme colombe éblouie par la lenteur
De la brûlure de son être inextinguible
Qui n’est personne et seulement il est
Un peu de mort contre la femme vive
Qui est dormante incendiée d’images

Elle est dormante et seulement elle est
Rapatriée en ce pays de neige
Avec ses longs violons de transparence
Obscurcis par la traversée des nuages
Et ses raisins sont raisins absolus
Son cœur de femme étant colombe faite
Et son visage un peu d’ardente neige
Offert à toute nuit par toute nuit
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En un temps où nulle conception « sociale » n’avait encore vu le jour, un droit permanent du pauvre sur le riche est de la sorte proclamé, à côté d’autres droits qui ont tous, à nos oreilles, une résonnance « moderne ».
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