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Critiques de Sarah McCoy (721)
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Un goût de cannelle et d'espoir

Pour les besoins d'un article, Reba Adams, journaliste à El Paso, se rend dans la boulangerie allemande que tiennent Elsie Meriwheter et sa fille Jane. Au milieu des brötchen, des schaumküsse et autres lebkuchen, des confidences vont être échangées. Car, même si Reba est réticente, elle comprend vite qu'il va falloir se livrer elle aussi si elle compte obtenir un peu plus que des banalités sur les traditions de Noël en Allemagne. Malgré elle, la jeune femme ne peut s'empêcher de revenir encore et encore dans cette boutique chaleureuse où elle est accueillie en amie par les odeurs de pain frais et de cannelle et la bonne humeur des propriétaires. Mais comment pourrait-elle raconter une enfance auprès d'un père vétéran du Vietnam traumatisé et d'une mère qui voulait envers et contre tout sauver les apparences ? Comment s'ouvrir aux autres, prendre le risque de les aimer alors qu'elle a vu les ravages de l'amour chez sa mère ? Comment parler de sa relation avec Riki, un homme qui l'aime, qui veut l'épouser et qu'elle fait souffrir par peur de souffrir elle-même ? Au contact d'Elsie, si simple et si douce, Reba se métamorphose tout en découvrant la vie de la vieille dame. En 1944, Elsie Schmidt avait 16 ans et travaillait aux côtés de ses parents dans la boulangerie familiale à Garmisch, petite ville des Alpes bavaroises. Sa sœur Hazel avait rejoint un lebensborn pour y mettre au monde les enfants de la patrie. Le régime nazi imposait ses lois, la guerre ses restrictions et Elsie assistait à son premier bal au bras d'un officier SS...





Les Schmidt étaient allemands, ils aimaient leur pays et faisaient confiance au Führer. Bien sûr la guerre mettaient l'Allemagne à feu et à sang, bien sûr les juifs de Garmisch étaient emmenés, leurs bien réquisitionnés mais il y avait tant d'espoir, de joie et d'optimisme pour un avenir meilleur qu'on fermait volontiers les yeux. Pourtant Elsie ne peut s'empêcher de se poser des questions. Les hommes de la Gestapo lui semblent violents et sans scrupules, les lettres de sa sœur prennent une tournure de plus en plus pessimiste et Tobias, l'enfant juif qui a chanté comme un ange au Noël nazi mérite-t-il le triste sort qu'on lui réserve ? Plus que la fierté d'appartenir à la race supérieure, c'est la peur qu'elle ressent au fond de son cœur, mais aussi une envie d'autre chose, loin des souffrances et des lois iniques.

Le respect des lois, Riki en a fait son credo. Et son métier aussi. Il surveille la frontière entre les Etats-Unis, son pays, et le Mexique d'où déferlent des vagues de clandestins prêts à tout pour un morceau du rêve américain. Ses parents aussi ont émigré, mais légalement, après des années de patience pour obtenir un visa et, plus tard encore,une nouvelle nationalité. Alors les lois doivent être les mêmes pour tout le monde et ceux qui l'enfreignent sont renvoyés vers la misère et la violence. Pourtant, petit à petit, ce discours bien intégré se délite. Il y a plus en plus de femmes et d'enfants à tenter la traversée de la frontière. Méritent-ils le traitement que leur infligent les lois sur l'immigration ? Sont-ils des voyous parce qu'ils aspirent à une vie meilleure ?

Le tour de force de Sarah McCoy est de nous présenter des personnages qui ne sont jamais dans la caricature. L'officier SS n'est pas un monstre sanguinaire et antisémite qui tue sans se poser de questions, les allemands ne sont pas le peuple belliqueux qu'on nous décrit trop souvent. Et même les ''gentils'' n'agissent pas toujours par pure bonté d'âme, poussés plutôt par la force des choses et hésitant sans cesse entre le désir de protéger un inconnu ou sa dénonciation pour protéger sa propre famille. Le système nazi endoctrinait le peuple dès le plus jeune âge et laissait peu d'options à celui qui y était réfractaire. Il fallait beaucoup de courage pour s'opposer à un régime qui tuait ses ennemis à tour de bras.

L'auteure fait-elle un raccourci qu'on pourrait trouver cavalier entre le modèle érigé par Hitler et le système mis en place par les Etats-Unis pour contrôler son immigration ? Sans doute puisqu'il n'y aucune comparaison possible entre les camps d'extermination nazis et le refoulement aux frontières des clandestins. Alors peut-être a-t-elle voulu exprimer son sentiment d'injustice devant les souffrances d'aujourd'hui...L'essentiel n'est pas là, Reba et Riki étant finalement des personnages secondaires qui s'effacent devant Elsie et sa famille qui ont traversé l'Histoire et son lot de malheurs. Pourtant, il en ressort la flamme de la bonté humaine et l'empreinte d'une jeune fille volontaire et courageuse qui deviendra une femme sûre de ses choix et de ses priorités.

Une belle saga qui traverse les années de guerre et de violence en faisant la part belle à l'humanité et fait venir les larmes aux yeux tout en évitant la mièvrerie. Le sucre est bien présent, mais il reste dans les pâtisseries allemandes que préparent Elsie, son père avant elle et sa fille avec elle. Beaucoup d'émotion, le souffle de l'Histoire, des personnages attachants, et un voyage de 1944 à 2008, de la luxuriance bavaroise à l'aridité texane, pour un roman fabuleux, à lire absolument. Un immense coup de cœur.
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Un goût de cannelle et d'espoir

Que d'émotions ressenties à la lecture de cet ouvrage découvert grâce à Babelio!, mi- roman, mi- historique, retraçant un grand voyage dans l'histoire de 1944 à 2008, dans deux boulangeries: à El Paso, prés de la frontière Mexicaine et à Garmisch, oú en 1944, Elsie Schmidt, seize ans, une jeune boulangère survit dans le déclin du 3° Reich, sous la protection d' un officier Nazi qui la courtise, jusqu'à ce qu'un petit garçon juif, musicien frappe à sa porte....je n'en dirai pas plus.

Soixante ans plus tard, Reba Adams, une jeune journaliste réalise un reportage à El Paso, sur la boulangerie d'Elsie......

Sur fond de récit historique, à l'aide de nombreux flashs- backs, nous sommes captivés par ces deux histoires entremêlées ....Elles portent une belle leçon d'espoir, de tolérance, de culpabilité et de pardon à la fois, l'acception de soi et des autres. La capacité des hommes à refuser un système qu'ils trouvent injuste, et de chercher à leur manière à changer cela, à vivre malgré la peur en accord avec leurs idées......

Les valeurs de l'affection, de la famille, de l'amitié, de l'entraide sont constamment présentes....

L'on salive du début à la fin du récit grâce aux senteurs alléchantes de la cannelle et à l'odeur entêtante du pain et des pâtisseries qui cuisent...

Une histoire remarquable, touchante, prenante, douloureuse mais lumineuse, avec une fin pleine d'espoir : une belle lettre d'amour, de reconnaissance et d'espoir!

Une leçon de courage dominée par des liens très forts d'amitié et familiaux !

Merci aux amis de Babelio qui m'ont amené à acheter cet ouvrage!
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Un goût de cannelle et d'espoir

Je me suis laissée bercer dans la douillette chaleur de la boulangerie schmidt à Garmisch et gentiment accueillir dans le fournil D’Elsie à « El Paso » au texas pour apprécier cette saga si bien narrée.

Bercer n’est pas le terme à employer lorsque l’on entre dans l’histoire, alors je dirais plutôt j’ai compati, partagé des souffrances endurées par notre héroïne durant la seconde guerre mondiale en ce qui concerne la boulangerie de Garmisch. Bien documenté, le roman nous amène dans une famille allemande respectable qui se place sous la protection des nazis, ce qui montre combien le peuple allemand était en grande partie ignorant de ce qui se passait en Pologne, du véritable visage de certains gradés et de la folie assassine des leaders de cette période dont les lebensborns sont une macabre illustration. Ce roman montre à quel point certains individus (plus qu’on ne le pense) peuvent commettre les pires crimes sous le commandement de supérieurs mais aussi que d’autres s’illustreront en faisant des miracles avec leur pauvres moyens et en risquant leur vie. C’est le cas d’Elsie qui va mettre en jeu sa vie et celle de sa famille pour sauver un enfant juif, Elsie qui n’aura rien à regretter et s’épanouira dans sa boulangerie du Texas où elle accueille Reba, jeune journaliste dans l’ambiance chaleureuse d’une boulangerie accueillante.

J’ai beaucoup apprécié l’aspect documentaire du roman concernant la seconde guerre mondiale en Allemagne.

Je me suis souvent ennuyée avec l’histoire de Reba au texas, cette jeune fille tourmentée qui comme Elsie, doute de son amour, cherche un bonheur qui semble inaccessible, a vécu des moments difficiles dans son enfance. Je n’ai malgré tout pas saisi en quoi Elsie et sa fille, Jane ont pu l’aider à ce point si ce n’est par leur accueil. La quatrième de couverture annonce que Reba reçoit une leçon de vie, pour cela, il aurait peut-être fallu qu’Elsie lui raconte tout ce qu’elle a vécu, mais il n’en est rien, et je me permets de me demander quel est l’objectif de l’auteure dans cette partie du récit qui se déroule au Texas : a-t-elle voulu montrer comment Elsie s’en est sortie et ce qu’elle est devenue ? Le but était-il de montrer que des femmes peuvent mener leur vie sans présence masculine ? Le lecteur ne manquera pas de remarquer que les hommes dans ce roman n’attirent pas la sympathie du lecteur : Le père d’Elsie intervient peu, se montre agressif à l’égard des Américains et les femmes le relaient sans difficulté, les autres hommes sont des nazis, Riki, compagnon de Reba, quoique délicat et gentil, se pose des questions sur son métier de garde-frontière, le mari d’Elsie n’apparaît que très peu. Et le travail et la tenue des boulangeries est pratiquement mené par les femmes. On remarquera malgré tout une évolution vers la fin du roman.



Je conseille ce roman extrêmement bien documenté.
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Un goût de cannelle et d'espoir

Il faut avoir connu un enfant juif et s'être rendu compte qu'il était fait de chair et d'os, comme vous, pour l'aimer. C'est ce qui est arrivé à Elsie, jeune allemande de 17 ans.

Il faut avoir enfanté et ressenti l'amour infini envers son propre enfant pour se rendre compte qu'Hitler n'est finalement qu'un tyran exploitant les jeunes femmes purement aryennes justes aptes à être fécondées. C'est ce qui est arrivé à Hazel, jeune allemande.

Il faut avoir assisté à l'arrestation brutale de son maitre vénéré, juif, pour se rendre compte que les Juifs sont des gens comme vous. C'est ce qui est arrivé à Josef, jeune officier nazi.

Ce roman traite des derniers jours, des derniers mois de l'Allemagne nazie, empreints de brutalité, de faim, de peur.

La boulangerie des Schmidt, à Garmisch, est le théâtre de toutes les attentes, de tous les espoirs d'Elsie : quand reviendra-t-elle, sa grande soeur chérie, partie au « Lebensborn » assouvir la soif de pureté aryenne des nazis ? Faut-il vraiment qu'Elsie elle-même se marie avec Josef, le « gentil » officier nazi ? C'est sans compter sur Tobias, le petit garçon juif à la voix d'ange...





Et puis après un immense bond dans le temps, nous arrivons au Texas, plus exactement à El Paso, à l'endroit où de nombreux immigrants tentent leur chance d'une autre vie. Riki en fait l'expérience, lui qui doit les renvoyer d'où ils viennent. Et Reba, la jeune femme qui partage sa vie, ne sait plus, elle non plus, exactement où elle en est, elle qui traine un lourd passé familial.

Nous sommes en 2007.

Et nous nous en doutons : Reba rencontre Elsie, et va se lier d'amitié avec sa fille Jane. Ca y est, la boucle est bouclée.





Le passé rejoint le présent à travers l'alternance de chapitres centrés tour à tour sur les figures féminines d'Elsie et de Reba.

A vrai dire, si le côté allemand, avec les recettes succulentes de pains et pâtisseries, l'inhumanité du « Lebensborn », la description de fêtes nazies, avec la fragile petite figure de Tobias l'enfant juif et la forte personnalité d'Elsie, m'a bien plu et intéressée, j'ai été nettement refroidie lors des atermoiements de nos modernes Reba et Riki. Oui, c'est vrai, je me suis copieusement ennuyée. Rien dans le style, rien dans l'analyse des caractères n'a retenu mon attention. Trop sirupeux, trop tourmenté artificiellement.

La partie allemande sauve la partie américaine... revanche involontaire sur l'Histoire.

C'est donc 3 étoiles que je donnerai à ce roman mi-figue mi-raisin, ou plutôt mi-brötchen mi-galettes de maïs.





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Un goût de cannelle et d'espoir

Texas, novembre 2007, Reba est journaliste et doit écrire un article sur Noël à travers le monde. Elle a jeté son dévolu sur une boulangerie allemande située à El Paso où elle vit avec Riki, garde frontière. Reba ignore que ce reportage changera sa vie. Elsie, le personnage principal de son interview, a quitté Garmisch, en Bavière, après la guerre de 1940-1945 et a épousé un médecin américain qu'elle a connu pendant l'occupation. Un goût de cannelle et d'espoir est le récit de la vie de Elsie confié à Reba mais c'est aussi la vie de cette dernière et de leurs proches respectifs. Les dates des récits figurent en tête de chaque chapitre, les périodes se succèdent en alternance entre 1944 et 2008.

À noter que Sarah McCoy a vécu durant son enfance en Allemagne, son père y étant militaire. Elle vit à El Paso au Texas avec son mari et ils font de fréquents séjours en Allemagne pour leurs vacances. Le livre s'achève avec quelques bonnes recettes de petits pains et de pâtisseries allemandes et mexicaines. Un roman à lire et à déguster comme il se doit.



Challenge Pavés 2015-2016
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Un parfum d'encre et de liberté

Quand j'ai relu "Un goût de cannelle et d'espoir", je m'étais dit en le fermant pour la seconde fois qu'il faudra quand même que je lise d'autres romans de l'autrice. Mais il y a tellement d'autres livres et auteurs à découvrir que la pile à lire se transforme en montagne à lire. Le temps passe (et il passe vite !), et j'oublie... Voilà plus de trois ans que Sarah McCoy attend que je revienne vers elle mais ne dit-on pas mieux vaut tard que jamais ?



"Un parfum d'encre et de liberté" se déroule sur deux temporalités qui nous permettent de suivre le destin de deux femmes. Sarah pour commencer, pendant la guerre de Sécession : fille d'abolitionniste, indépendante, elle mettra à contribution ses talents en dessin pour le réseau de chemin de fer clandestin (le "train de la liberté"), en traçant des cartes dissimulées dans des poupées afin d'aider les esclaves en fuite. Puis Eden, en 2014, qui vient de s'installer avec son mari à New Charlestown, dans une maison qu'elle voudrait voir classée comme monument historique et dans laquelle elle a trouvé sous une trappe une tête de poupée qui daterait de la guerre de Sécession.



Deux destins de femmes qui s'entrecroisent malgré les 150 ans qui les séparent. Deux femmes qu'on apprend à connaître et à apprécier de plus en plus. Deux femmes à qui la vie n'a pas fait que des cadeaux et qui avancent malgré toutes les incertitudes qui se profilent devant elles.



Si j'ai tout de suite été embarquée dans la partie se déroulant au XIXème siècle, il m'aura fallu un peu plus de temps avec la partie contemporaine, plus de temps pour apprivoiser Eden, pour que son histoire me touche. Mais au bout d'un petit moment, je me suis rendu compte que j'étais aussi impatiente de retrouver Eden que Sarah, au point d'avoir avalé les 300 dernières pages (sur 480) d'une traite.



Roman historique oblige, l'autrice n'a pu faire autrement que d'y apporter un travail documenté pour y implanter un contexte réaliste. Et c'est réussi : on est plongé dedans tête la première. Guerre de Sécession, abolitionnisme, chemin de fer clandestin, esclavagisme : on a l'impression d'y être.



Mais ce livre, ce n'est pas uniquement ça puisqu'on nous parle aussi un peu d'amour, d'infertilité et de désir d'enfant, de vie de couple et de relations familiales, de chiens également, de l'amour et du réconfort qu'ils nous apportent.



"Un parfum d'encre et de liberté" est un très beau roman, profond, bienveillant et souvent émouvant. Je viens de passer un très bon moment de lecture (maintenant, je vais essayer de ne pas attendre 3 ans de plus pour ouvrir "Le souffle du vent et des promesses" qui m'attend également...).

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Un parfum d'encre et de liberté

Une lecture en demi-teinte en ce qui me concerne.

Sarah McCoy reprend le schéma de Un goût de cannelle et d'espoir, à savoir 2 histoires à 2 périodes différentes. Ici, une histoire durant la guerre de sécession et une histoire de nos jours, avec comme point commun le lieu des évènements.

Comme lors de la lecture de son 1er roman, je n'ai pas accroché à l'histoire actuelle. Sans intérêt !

En revanche, j'ai plus aimé l'histoire de Sarah. On sent que l'auteur a effectué des recherches historiques sur les évènements de l'époque et sur la famille Brown.

Cette histoire méritait un roman à elle seule, avec encore plus de détails, plus de profondeur.

Pour conclure, une lecture agréable, mais sans plus, avec un sentiment de trop peu pour la partie du 19ème siècle.



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Un goût de cannelle et d'espoir

Y a t-il un odeur plus fédératrice que celle du pain chaud (hormis bien entendu, celle plus subtile des pages ouvertes d’un livre neuf)? Alors quand une boulangerie est au coeur d’un récit, quels que soient les drames contés, il existe toujours une lueur d’espoir en la nature humaine.



L’histoire débute en Allemagne juste avant l’arrivée des alliés alors que la vie quotidienne est un concours d’astuces et de savoir-faire pour compenser le rationnement. Elsie correspond avec sa soeur qui a quitté la boulangerie pour un foyer du Lebensborn, avec ses enfants, nés d’un fiancé SS mort avant le mariage. C’est lors d’une soirée de bal que tout bascule : Elsie reçoit une bague de fiançailles gravée de caractères hébraïques. Elle est quasi-violée par un officier SS et c’est un jeune garçon juif qui vient à son secours. Elle cache Tobias dans sa chambre à la boulangerie….



La situation est risquée mais la construction du roman nous fait comprendre que l’issue n’est pas fatale puisque l’on retrouve Elsie en 2007 au Texas, et qu’elle traîne toujours avec elle une bonne odeur de pain chaud. C’est Reba, une jeune journaliste en proie à des questions existentielles sur la vie à deux qui recrée le lien entre le lecteur et la famille exilée. Son fiancé travaille à la frontière avec le Mexique où il est chargé de refouler les latinos que des passeurs véreux ont abandonné après les avoir délesté de leur économies.



Le parallèle entre le rôle des nazis et celui du garde-frontière, est inévitable. Peut-on s’abriter derrière un devoir d’obéissance pour se disculper d’accomplir une besogne maudite?



Le récit alterne les épisodes allemands et américains , ce qui entretient l’intérêt pour l’intrigue, révélée peu à peu. Cet artifice était-il nécessaire? il semble que les personnages sont suffisamment captivants pour que l’on est envie d’en savoir toujours plus. C’est un procédé d’écriture très tendance, qui expose au risque de laisser apparaître le stratagème de rédaction au dépens de l’authenticité du récit.



Cela reste une lecture très agréable, parfumée à la cannelle et au parfum du pain qui cuit.
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Un goût de cannelle et d'espoir

Une mise en exergue romancée de tous les tourments, toutes les avanies, les violences, les drames, les cruautés, les barbaries, les abominations, les crimes abjects commis par l'Allemagne nazie et renforcés durant la guerre et dont fut victime aussi le peuple allemand.

Si certains passages restent trop factices (Tobias, le garçonnet juif recueilli et caché par Elsie), en revanche d'autres pages révèlent avec une certaine pudeur ce que fut la terrible réalité , notamment celles qui évoquent le Lebensborn , « la fontaine de vie », une association constituée par le régime national socialiste sous l'impulsion d'Heinrich Himmler, pour engendrer et éduquer de purs aryens.

En réalité, des bagnes pour les jeunes femmes, pouliches sans gloire, enfermées , souvent contre leur gré, dans ces bordels mis à disposition de l'élite de l'armée qui assouvissait ainsi ses fantasmes .

L'intérêt du roman réside aussi dans le parallèle entre ce que vécut Elsie la jeune allemande et bien plus tard, l'américaine Reba, le passé, le présent, venant s'entrechoquer.

Quand Sarah Mc Coy décrit avec saveur, justesse et beaucoup de raffinement les multiples pains et gâteaux confectionnés dans les boulangerie d'El Paso au Texas ou dans la Schmidt Bäckerei de Garmisch, en Bavière, tous nos sens sont en alerte , avec envie gourmande, nous souhaiterions goûter, nous aussi, à ces fameux petites pains d'épices (lebkuchen) ,au pain au seigle (pumpernickel) aux baisers chocolatés – nos « têtes de nègres » (schaumküsse), aux pains à l'anis (springerle) et j'en passe et certainement des meilleurs ! Le carnet de recettes intégré à la fin du récit peut permettre de se lancer à confectionner quelques- unes de ces pâtisseries.

Un moment de lecture intensif, émouvant, passionnant.



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Le bruissement du papier et des désirs

J'ai vu le film "La maison aux pignons verts" il y a un an peut-être, je connaissais un peu le roman de Lucy Maud Montgomery, j'avais lu le très beau livre de Sarah McCoy "Un goût de cannelle et d'espoir ".

Tout était réuni pour que j'apprécie l'histoire du passé de Marilla et de Matthew dans le roman "Le bruissement du papier et des désirs".

Le plaisir de lecture, je ne l'ai pas ressenti car je voyais trop Marilla plus âgée, plus aigrie et je connaissais surtout quelques bribes malheureuses de son passé de petite fille, de jeune fille.

Marilla s'est dévouée toute sa vie aux autres sans penser à elle et ce, à cause de la promesse faite à sa mère de veiller sur toute sa famille.

Je n'ai donc pas accroché à l'ambiance du roman même si j'ignorais que des esclaves, nouvellement affranchis venaient se réfugier au Canada.On n'en parle pas énormémment dans l'histoire du roman.

Le ton du récit n'est certes pas désagréable mais trop enfantin à certains moments.

Pas une grande lecture pour moi contrairement à l'avis des babeliotes et d'autres.
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Un goût de cannelle et d'espoir

Il y a un an jour pour jour, j'étais plongée dans ce roman tout-à-fait renversant. Son souvenir m'est resté relativement frais car j'y ai appris des notions que je ne connaissais pas auparavant. C'est dans ce roman que j'ai entendu parler pour la première fois du Lebensborn et de la BDM (Bund Deutscher Mädel = Ligue des jeunes filles allemandes).



Nous avons ici le point du vue d'une allemande (Elsie, personnage fictif) sur son époque et de comment elle et sa famille ont vécu la guerre.



L'histoire se partage en alternance sur plusieurs époques. Nous avons d'abord la partie d'Elsie (16 ans), qui vit à Garmish, en Allemagne, en 1944. Son père est boulanger et toute la famille y travaille. Ils habitent à même le deuxième étage, directement au-dessus de la boulangerie. À cette période, tout le monde est rationné, eux inclus, mais peut-être à un niveau moins sévère étant considérés comme "fournisseurs essentiels". En effet, ils sont obligés de fournir avant tout le QG nazi, au grand dam de la famille. Cette situation ne leur convient pas du tout mais ils ne peuvent évidemment pas le montrer librement. Elsie est une jeune fille belle, fougueuse, audacieuse, altruiste, débrouillarde, un peu rebelle. Une nuit de Noël, un enfant juif en fuite d'un camp viendra frapper à la porte de la boulangerie...Que fera-t-elle ? Quel futur connaîtront Elsie et sa famille ? Ses parents, sa soeur aînée Hazel ? Leur parcours est passionnant, bouleversant.



L'autre partie se passe à El Paso, au Texas en 2007. Reba, jeune femme un peu nerveuse, indécise, rêveuse mais qui a peur de foncer, de s'attacher et de créer des liens, qui ne cesse de se rétracter est journaliste pour le magazine Sun City et son quotidien sera chamboulé par la rencontre d'Elsie et de sa fille Jane au cours d'une interview sur "Noël à travers le monde, d'un point de vue local". Au fil de discussions autour de cafés et de délicieuses pâtisseries fumantes et odorantes, elles s'apercevront que leur parcours ont plusieurs similitudes, malgré les années et les lieux qui les séparent. Le passé de l'une viendra s'imprégner dans le présent de l'autre et leur vie à toutes sera chambardée à jamais, chacune ouvrant leur horizon à l'autre. Quel rapport entre l'Allemagne et le Texas, peut-on bien se demander ? À vous de le découvrir...



Ce roman est superbement écrit, très bien ficelé à travers les époques, facile à suivre, instructif, émouvant et malgré l'époque sombre, il reste lumineux et ne tombe pas dans le pathos (même si elle l'avait fait, nous le lui aurions totalement pardonné). Ça reste un récit plein d'espoir, même drôle, parfois, car la vieille Elsie en a dans le caractère puis n'a pas la langue dans sa poche. Les personnages sont fort attachants, l'histoire reste tout-à-fait terre-à-terre et vraiment, c'est excellent, captivant du début à la fin. Une auteure incroyable !

Ce roman est délicieux non pas seulement pour son texte mais pour les odeurs et les images qu'il dégage. Voulez-vous de la pâtisserie, vous pourrez vous en gaver à souhait...



Un des mes coups de coeurs l'année dernière ! Un roman à lire absolument si ce n'est déjà fait ! Bon à relire n'importe quand.



CHALLENGE PLUMES FEMININES 2022
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Le souffle des feuilles et des promesses

Hallie Erminie, jeune fille de la bonne société américaine du Kentucky, a une ambition peu commune pour une jeune fille de cette époque (on est en 1883...) : devenir écrivain. Forte de cette "lubie" elle part pour New York , son manuscrit sous le bras, dans l'espoir d'être publiée.

Elle y rencontrera un jeune journaliste célibataire , avec lequel elle ébauche une belle amitié. Hélas le jeune homme , se retrouvant licencié et sans le sou, partira tenter sa chance en Alaska, sur la route des chercheurs d'or. Et de 1883 à 1906, leurs chemins se croiseront souvent, renforçant leurs liens, sans qu'il ne soit question de plus qu'une franche camaraderie , jusqu'à ce que …



Chacun prenant la parole à tour de rôle, on a donc les deux points de vue datés , de ces deux personnages , sur leurs vies respectives , leurs espoirs , leur relation, mais ce procédé n'insuffle pas énormément de suspens.

Avant de commencer ce roman, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, une histoire féministe de jeune fille tentant de percer dans le milieu impitoyable de l'édition ? Une histoire d'amour malmenée par les aléas de la vie et des années ? Une radiographie de l'époque ? C'est un peu tout ça réuni , sans que rien ne ressorte vraiment, ne soit mis en avant , en valeur. Je me disais que tout était trop facile pour ces deux jeunes gens . Quoi qu'ils entreprennent (carrière artistique, amitiés , aventure en Alaska, politique, création d'entreprise , TOUT leur réussissait..., ) , je m'interrogeais sur la crédibilité d'une telle histoire se passant fin 19° , début 20° siècle, jusqu'à ce que je lise dans les remerciements de l'auteur qu'il s'agissait d'une histoire vraie ! Au temps pour moi…

Hallie Erminie est une auteure américaine, apparemment connue ,Post , le jeune journaliste a existé et Sarah McCoy n'a fait que romancer leurs mémoires…

Leurs vies sont intéressantes, le roman agréable à lire, mais un peu "plat" . J'aurai souhaité plus d'étincelles dans leurs rapports, davantage de descriptions concernant l'époque. J'aurai aimé sentir les combats , l'ambition , l'énergie dont ils ont fait preuve pour mener cette vie , sentir un peu plus le "souffle", dont il est question dans le titre ..

Sympathique .
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Un goût de cannelle et d'espoir

Recontre entre Reba, journaliste à El Paso au Texas, et Elsie et Jane, qui confectionnent de délicieux pains et gâteaux dans leur boulangerie allemande.



Venue pour faire un reportage sur les traditions de Noël, Reba devra d'abord goûter aux recettes familiales, au goût de cannelle. De petits pains en petits pains, Elsie, la vieille femme, perce les secrets de Reba tout en délivrant un peu des siens.



Elsie raconte sa vie en Allemagne en 1944, lorsque la défaite de sa nation pointait le bout de son nez.

Elle nous ouvre les portes de cette boulangerie par temps de guerre, quand le pain reste encore un lien entre les hommes, comme une affirmation de la vie.

Un enfant juif à la voix d'ange, la vie des femmes sacrifiées dans les « Lebensborn », les jeunesses hitlériennes, les soldats trop jeunes pour porter un tel pouvoir… Discipline et foi font des massacres quand les ordres à suivre sont inhumains.



Et Reba de son côté, avec son père traumatisé par la guerre en Irak, son fiancé, Riki, qui n'en peut plus de son travail de garde-frontière, rejetant des familles mexicaines. Son histoire semble moindre. Et pourtant...



En Europe ou aux États-Unis, en 1944 ou en 2008, bien que les deux histoires n'aient pas la même ampleur, elles se rejoignent et dénoncent la guerre, la haine, la difficulté des hommes à suivre les ordres sans oublier leur compassion. Il n'y a peut-être qu'un pas à franchir entre ce qui se passe à nos frontières, au Texas ou ailleurs, pour que les plaies du passé s'ouvrent à nouveau.



« Nous nous racontons tous des mensonges, sur nous-mêmes, notre passé, notre présent. Nous imaginons que certains sont minuscules, insignifiants et d'autres énormes, compromettants, alors qu'ils reviennent tous au même. Seul Dieu en sait assez pour pouvoir juger nos âmes. »



En cela on comprend pourquoi ces femmes peuvent comprendre chacune la vérité de l'autre, et comment Elsie peut apporter de l'espoir à Reba. Leurs histoires se ressemblent, d'une certaine façon. Des histoires de femmes, de choix, de pardon, de quête de la vérité, d'amour, même si l'une d'elles porte un grand « H » et nous fait sombrer dans un cauchemar.



Une saga familiale intense qui nous montre l'Histoire du côté des civils allemands.

« On essayait de vivre. C'était déjà assez dur comme ça. »



Même si j'attendais avec impatience de lire le récit de la vie d'Elsie et de sa famille, celle de Reba, grâce à la présence de Riki, m'a aussi touchée.

Un goût de cannelle et d'espoir pour oublier le goût des larmes.

Une écriture sucrée salée, agréable et émouvante.







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Un goût de cannelle et d'espoir

Je pensais en commençant ma lecture que ce roman allait me plaire par les thèmes abordés, seulement voilà, je suis restée sur ma faim.



J’aime beaucoup d’habitude les récits à plusieurs voix, alternant les périodes de l’Histoire et l’auteur avait fait un bon choix en mettant en parallèle la violence nazie, les répressions à la frontière mexicaine, et même le syndrome post-traumatique du père de Reba dû à ce qu’il a vécu en Irak.



J’ai aimé les chapitres consacrés à la famille Schmidt, à Garmisch, leur boulangerie, leurs conditions de vie, de survie dans l’Allemagne nazie, les parents qui croient au grand Reich, les officiers pourris et la manière dont Elsie va changer en rencontrant et cachant Tobias dans sa chambre.



On salive, rien qu’en entendant les noms étranges des pâtisseries (ahh! la « Schwartzwälder Kirschtorte », forêt noire ou les « Brötchen ») qu’ils confectionnent, les parfums d’épices, de chocolat.



De même que les pages consacrées au Lebensborn, où des jeunes femmes, comme Hazel, la sœur d’Elsie, avaient pour mission de fabriquer des enfants aryens pure souche (prostitution déguisée) pour faire honneur et régénérer le grand Reich, l’élimination systématique de ceux qui n’étaient pas assez robustes. Elles ne gardaient leurs nourrissons que durant trois mois, durée fixée arbitrairement pour l’allaitement, et ensuite ils étaient élevés, conditionnés pour en faire de bons Allemands pour le Reich millénaire…



Les lettres échangées entre Hazel et Elsie ou ses parents sont touchantes, comme celle-ci écrite par Elsie à sa mère après s’être mariée à un Américain et quitté l’Allemagne, fâchée avec son père car elle a trahi sa patrie en l’épousant.



« Personne n’est mauvais ou bon par naissance, nationalité ou religion. Au fond de nous, nous sommes tous maîtres et esclaves, riches et pauvres, parfaits et imparfaits. Je sais que je le suis et lui aussi, il l’est. Nous tombons amoureux malgré nous. Nos cœurs trahissent nos esprits. » P 360



La comparaison entre l’obéissance aveugle aux ordres en Allemagne et la manière dont on refoule les latinos à la frontière avec les USA est encore plus d’actualité depuis les dernières élections américaines.



Je n’ai pas du tout été réceptive à la partie contemporaine de l’histoire, les deux récits sont trop inégaux, la période américaine (2007) est insignifiante, alors qu’il y avait un potentiel. Reba avec ses régimes ubuesques, sa versatilité, son indécision permanente m’a très vite exaspérée. Peut-être était-ce voulu par l’auteure ?



J’ai le même ressenti qu’avec « L’île des oubliés » de Victoria Hislop… un petit roman pour les soirées d’hiver ou pour la plage.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Het afscheid

+++++++ L’ ADIEU ++++++



"L’adieu" consiste en 2 récits situés dans l’immédiat après-guerre, en septembre 1945, à New York, plus précisément dans la monumentale gare centrale en plein centre-ville.

Le lien entre les deux récits est formé par la quête d’une nouvelle existence pour un citoyen juif, rescapé des camps nazis.



Ces nouvelles parues initialement dans un recueil intitulé "Grand Central" sont respectivement de Jenna Blum "The Lucky One" (le chanceux) et de Sarah McCoy "The Branch of Hazel" (la branche du noisetier).

Elles comptent chacune une soixantaine de pages.



Peter est un rescapé de l’horreur nazie qui y a perdu toute sa famille : son père Avram, un avocat éminent de Berlin ; son épouse Masha et leurs 2 enfants Vivi et Ginger, toutes mortes à Auschwitz.



Maintenant, à 26 ans, il habite chez un riche neveu de son père, Solomon et sa femme Esther et travaille comme aide-cuisinier à l’Oyster Bar (bar à huîtres) de la gare centrale new-yorkaise, qui lui fait penser au restaurant de l’exclusif Hôtel Adlon où il a travaillé avant.



Peter souffre de pertes de mémoire à la suite des privations et mauvais traitements subis dans les camps, mais est satisfait de son job, quoique méprisé par Solomon et certains membres de la communauté juive de New York.



Malheureusement, ce job il le perd lorsque des clients se sont plaints auprès du patron que son numéro tatoué sur le bras par les SS, leur coupe l’appétit lorsqu’il les sert et que sa manche de chemise glisse un peu.



Paumé, il ramasse ses sous et se rend au quichet de la gare et demande au préposé un billet de train pour une destination au choix du fonctionnaire de la compagnie ferroviaire.



En se rendant à la voie appropriée, les larmes aux yeux, il bute contre une belle jeune dame blonde et s’excuse bouleversé en Allemand.



La blonde en question s’appelle Cata Kutter et est le personnage central de la seconde histoire, celle racontée par Sarah McCoy.



Cata est en route pour Boston, où elle va loger et travailler comme gouvernante pour les 3 filles d’une lointaine cousine Milly, enceinte d’un quatrième enfant.



Cata est une rescapée du centre "Lebensborn" de Steinhöring en Bavière, une des fabriques nazies d’aryens parfaits. Un programme inhumain et atroce, où elle a rencontré d’autres jeunes femmes comme elle et notamment une Hazel (noisette) Schmidt, dont elle a gardé les papiers.



Je signale en passant que la chanteuse d’ABBA, Anni-Frid Lyngstad, est née, en novembre 1945, au nord de la Norvège occupée dans le cadre du programme "Lebensborn".



Dans le train pour le Massachusetts elle partage un compartiment avec un vrai gentleman, un homme d’âge mûr et éditeur, comme aveugle, de livres en braille. Malgré l’amabilité de cet homme, Cata ne peut s’empêcher de penser aux enfants qu’elle a mis au monde et, bien entendu, perdus.



Cette rencontre donne, toutefois, à Cata/Hazel un regain d’espoir.



J’ignore si ces 2 nouvelles ont été traduites en langue française. J’ai cherché mais hélas en vain. Pourtant des nouvelles aussi émouvantes et produites par 2 dames qui ont fait amplement preuve de leur talent littéraire, devraient être disponibles en Français.

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Un goût de cannelle et d'espoir

L'odorat est un sens étroitement lié au goût. Sarah McCoy a puisé dans sa réserve de descriptions assaisonnées, tout un bouquet d'adjectifs pour titiller nos papilles. C'est fait avec beaucoup de finesse, les sensations odorantes qui embaument son récit vont de pair avec les comparaisons axées sur le langage de la pâtisserie.

Mais la partie sensorielle n'est là que pour servir de toile de fond à une histoire agencée comme un mille-feuille où des faits du passé télescopent le présent. Ces récits sont livrés en parallèle sur la thématique de la persécution : les juifs dans le passé, les immigrés mexicains dans le présent.



Le sujet était risqué, mais la construction en trompe-l'oeil et les retours en arrière parfaitement orchestrés obligent le lecteur à changer sans cesse de perspective. On découvre la réalité subie par les allemands lors de l'occupation nazie, le courage dont certains ont fait preuve pour protéger les opprimés au risque de leur vie.

Comment blâmer un peuple endoctriné malgré lui, menacé et qui finit par se persuader que servir la patrie et faire des sacrifices engendra des hommes meilleurs? La réalité était tellement abominable que la plupart des gens préféraient ne pas y croire.



Ce roman nous saisit par la qualité de l'écriture et nous retient par la subtilité et la gravité de son propos. L'auteur sonde nos consciences tout en saupoudrant l'ombre de lumière, mais surtout d'espoir.

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Un éclat d'or et de solitude

Embarquement immédiat pour le soleil, et plus précisément sur l'île Moustique, en 1972...

Ça sera là, que débarquera Willy May Michael , à bord de son bateau, Devenue veuve presque aussitôt après un divorce, et mère de deux grandes filles, elle sera accueillie par Colin Tennant. (Qui est dans la vraie vie celui qui a acheté cette île et en a fait ce qu'elle est aujourd'hui : un paradis pour la jet-set, hyper protégée des paparazzis). Il lui propose l'achat d'un terrain, et la voilà qui construit sa villa avec vue imprenable sur la mer.

Pourquoi , elle qui bourlinguait , chosit-elle de s'ancrer loin de ses filles ? L'autrice ne dévellopera pas assez cette aspect...

Entre fiestas et travaux, elle finira par accueillir une de ses filles, mannequin, en mauvais état, puis l'autre, et petit à petit la famille s'agrandira.



Avec le résumé et la phrase " Mais le trio ne tarde pas à réaliser que, sous son vernis doré, Moustique dissimule de sombres secrets.", m'attendais à une histoire palpitante, des gros méchants, et une ambiance à la The White Lotus (série TV ). Il n'en a rien été , car l'histoire est plutôt plate, si on enlève le décor, et pas du tout policière..



Pour écrire ce roman , Sarah McCoy cite ses sources : la vie d'une texane ( Billy Ray Mitchell ), qui comme son personnage , a été mariée à un magnat de la bière et qui s'est établie à Moustique dans les années 70 . J'ai eu l'impression que cela bloquait l'autrice, qu'elle n'avait pas réussi à dépasser son sujet (ou lui rendre hommage).

Sa deuxième source est l'autobiographie de Anne Glenconner et il se trouve que je l'ai lue (et adoré)...Ils sont les Anne et Colin Tennant du roman... Issus de la noblesse anglaise, amie d'enfance de la reine Elizabeth et Margaret, elle est devenue sa dame d'honneur. Colin ayant un sens aiguisé des affaires, a offert à la princesse une maison sur leur île, cela a attiré toute la jet-set de l'époque, (y compris la reine), en passant par Mick jagger, et David Bowie... Leurs fêtes étaient mémorables, l'eau turquoise, les fameux moustiques chassés, les maisons incroyables, et ce qui se passait à Moustique restait à Moustique !

Et donc, j'ai eu l'impression que sur l'histoire de Anne Glenconner " Dame d'honneur ", sur son décor, Sarah McCoy en avait brodé une autre, tellement plus fade, plus pâle, et moins “Whaou”, que je n'ai pas accroché comme je l'aurais voulu.

Pour tout dire, j'ai l'impression que Sarah McCoy n'avait pas "digéré" ses sources, s'est perdue dans son décor, et je la comprend ! Elle s'est égarée avec toutes ces célébrités, et a perdu le cap de son roman. Il aurait pu être meilleur, mais en attendant, il est gorgé de soleil, et parfois ça suffit à une lectrice qui en a marre de l'hiver, de la pluie, du vent, du crachin, de la grisaille , du froid...

Oui, je m'arrête, promis !
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Un goût de cannelle et d'espoir

Deux histoires deux époques, la première se déroule durant la Deuxième Guerre mondiale en Allemagne la seconde au 21e siècle à la frontière mexicaine. Ces deux histoires ont bien sûr un lien, un lien fait d'amitié qui sera initié par Reba, jeune journaliste qui interrogera Elsi, jeune boulangère dans la boulangerie familiale dans les années 40. On passe donc d'une époque à une autre sans difficulté avec toujours cette faim qui nous tenaille. Les odeurs de cannelle et autres épices, de bons pains, de spécialités sucrées d'Allemagne nous poursuivent tout au long de ce roman généreux. La générosité ne tient évidemment pas seulement à ces viennoiseries mais aussi aux personnes que l'on rencontre. Cette saga familiale nous fait saliver mais aussi nous bouscule car si les déportations font partie du "passé", l'immigration et le traitement qui est accordé aux migrants est toujours aujourd'hui bien d'actualité et personne ne peut se cacher derrière le "c'était avant".

Ce roman est agréable à lire et tout en traitant de sujets graves l'auteur arrive à nous faire traverser toutes ces années avec un certain plaisir qui passe par la bouche mais aussi comme je l'ai dit auparavant par des personnages très attachants. le petit bémol tiens justement à ces personnages qui sont peut-être trop, trop gentils, trop attentionnés, trop à l'écoute... Peut-être trop de bons sentiments
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Un goût de cannelle et d'espoir

Parlons d'abord de l'histoire principale qui se déroule en 1944 et début 1945 en Allemagne.

Nous voyons à quel point les civils sont embrigadés dans la politique de ce terrible Adolf Hitler.

Nous suivons les traces de la jeune Elsie, fille de la boulangerie du village jusqu'à 2007 dans une autre boulangerie allemande , au Texas à El Paso, non loin de la frontière mexicaine.

C'est grâce à une journaliste , Reba , que nous retrouvons Elsie âgée de 79 ans et sa fille Jane.

Reba est fiancée à Riki, un garde-frontière chargé de repousser les Mexicains hors des Etats-Unis ( travail qu'il supporte mal).

On retrouve les dégâts de la guerre en 1945 et en 2007 car il faut dire que le père de la journaliste est mort traumatisé par la guerre en Irak, vraisemblablement.



J'aurais préféré qu'on reste plus en récit linéaire car c'était frustrant de quitter une période pour une autre, surtout au moment où on est plongé dans l'histoire d'Elsie, un personnage vraiment attachant et humain.



Challenge pavés 2016-2017

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Un goût de cannelle et d'espoir

Un bon roman. Une écriture qui m'a rappelé cette de Tatiana de Rosnay.

2 histoires parallèles : une durant la 2nde guerre mondiale du côté Allemand, une autre de nos jours aux Etats-Unis à la frontière mexicaine. Des faits anonymes dans des contextes historiques, des décisions à prendre pour les protagonistes suivant leur propre conscience.

Ce roman m'a plu mais il m'a manqué une petite touche peut être plus détaillée, un petit lien plus ténu entre les 2 histoires.

Cela reste une belle histoire à lire.



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